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Dernière conférence avant « la grande bascule » Jardins Ouverts Jardins Clos PetitWeb (compte rendu partial et partiel)

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La grande bascule était un titre prémonitoire choisit par Geneviève Petit pour sa matinée du 12 mars 2020 dans l’auditorium de La Poste.

Elle parlait de la grande bascule vers l’inconnu pour le monde publicitaire avec la disparition annoncée des cookies et quelques jours après la grande bascule se produisait vers l’inconnu pour le monde entier…

Cela parait alors dérisoire de parler d’un événement quand tout est annulé et notre vie est profondément bouleversée mais nous le faisons quand même!

Comme pour les éditions précédentes, nous allons attribuer quelques prix.

Grand prix de la clarté (mais pas toujours facile à résumer) : Etienne Drouard (Avocat associé Hogan Lovells)

attention il y a ce prix ex-aequo (cf Mathieu Roche)

La question était : la CNIL exagère-t-elle ? la réponse fut très claire : OUI (Ici le résumé est facile à faire !)

Pour mémoire, la CNIL a publié des directives extrêmement restrictives relatives aux cookies. Selon E Drouard, la CNIL impose des choses comme « accepter, refuser, retirer » un cookie qui ne sont pas dans la réglementation européenne. Le droit de refus serait ainsi créé par la CNIL. Elle outrepasserait alors ses droits qui sont de faire imposer les lois et non d’en inventer les lois. En septembre 2019, 9 associations interprofessionnelles du monde publicitaire (GESTE, SRI, UDECAM, UDM…) ont déposé, via E Drouart, un recours auprès du conseil d’Etat sur le sujet. Le second scoop de la conférence a été que, dans la nuit précédente, la fixation d’une seconde séance d’instruction avait été annoncée. Ceci annonce un jugement par l’assemblée plénière du Conseil d’Etat ce qui est peut courant, voire unique en la matière. Bonne nouvelle à venir ? On croise les doigts !

Mais, au fond, pourquoi se démener dans une bataille qui, de toute façon, est déjà perdue avec les annonces faites par les GAFAM, et notamment Google (après Apple, Firefox…) quant à la disparation programmée de ce petit artefact qui permet aux jardins ouverts (le reste du monde publicitaire) de vivre encore ? Une bonne réponse d’E Drouart (comme d’habitude !) :

« le cookie est liquide, c’est un « support de valeur » indispensable comme le sang ou l’air même s’il est pollué,

on n’a pas encore trouvé d’ersatz »

Sa seule alternative aujourd’hui c’est l’univers loggé qui tombe souvent dans les jardins clos.

On parle quand même d’une division par 5 des volumes de données donc d’un enjeu économique certain pour le monde publicitaire.

Prix de la plus belle progression : Fabien Magalon, DG Alliance Gravity

CA en hausse de 160% ! C’est certain qu’en partant de rien, il est facile d’afficher de belles performances, mais nous ne pouvons que saluer, comme le dit F Magalon,

« cette superbe aventure, un projet intrapreneurial, une ambition folle, une matière première unique ».

Aujourd’hui Gravity est regardé, copié (UK, Espagne) et devient le précurseur en alliance media et modèle économique.

Gravity a une offre de ciblage âge et genre avec de belles performances. Ex : femmes 25-49 ans, 72% de couverture (80% chez les Gafam) quand la moyenne du marché est d’environ de 30%.

La disparition du cookie est aussi un sujet fondamental pour Gravity. Il anticipe 2 phases.

  • La première aura lieu début septembre avec la mise en conformité des nouveaux CMP (cf CNIL) donc une division de 3 à 5 des volumes. Gravity s’y prépare en imaginant du marketing prédictif où les cookies restants servent de mega panel pour projeter des informations sur les nouveaux cookies.
  • La seconde aura lieu du fait de Google (cf SRI) avec la disparition des cookies et là aucune solution en vue. Que deviendra le marché et donc Gravity avec…

Autre grand prix de la clarté ex-aequo: Mathieu Roche (CEO ID5)

Il a le don de choisir des exemples simples, des images parlantes pour faire comprendre à son auditoire des choses complexes. Un seul défaut, il parle vite donc il n’est pas toujours aisé de le retranscrire !

Les 3 piliers de la publicité digitale ce sont : le capping, l’attribution, le ciblage. Ces 3 piliers sont basés sur les cookies. Rien que pour le ciblage, la disparition des cookies signifie une perte de CA entre 50% et 75%. Alors les solutions ? Les cohortes que proposent Google, à voir ce n’est pas complètement destructeur ou des solutions comme celles que Mathieu Roche, ou ses concurrents, proposent : un identifiant first party fournit aux éditeurs avec lequel on peut faire des choses. Son crédo est d’ailleurs de dire aux éditeurs,

« testez-nous ou nos concurrents, avancez car seule l’adoption créé le standard. Il faut une masse critique d’acteurs et d’adoption pour parler une nouvelle langue et recréer de l’oxygène pour l’industrie! »

Dans la même table ronde, Frédéric Grellier (COO Weborama) a insisté sur le fait de participer à tous les travaux mis en œuvre ou toutes les initiatives qui voient le jour (GITHUB, W3C…) pour imaginer ce monde sans cookies.

 

Le prix du scoop : Arnaud Monnier DG platforms & partners Google

On l’entendait très mal (la visioconférence ne marchait pas très bien) mais, à 12H34, il a

  • reparlé de l’appel de Google aux professionnels du digital à venir contribuer à la recherche de nouvelles solutions pour un monde sans cookies, et confirmé ce que disait Frédéric Grelier que ça ne répondait pas beaucoup
  • et dit que si l’on ne trouvait pas de solutions avec le marché, Google garderait les cookies !!

Avons-nous bien entendu? Geneviève Petit nous a confirmé qu’elle avait entendu la même chose. Incroyable! Laissons passer la pandémie pour y voir plus clair.

Prix du graphique qui tue : Geoffrey La Rocca , DG, Robert Dupuy, VP engineering, Teads

On est peu de choses…

 

Prix du meilleur slogan, Hélène Chartier, SRI, en lieu et place de sa présidente Sylvia Tassan Toffola qui était (déjà) confinée.

« 2020 la publicité digitale entre le marteau et l’enclume entre les directives CNIL et l’annonce de Google pour la disparition du cookie début 2022 »

A ceci on peut ajouter une jolie formule

« tracer n’est pas un vain mot ni un gros mot !! »

Prix des droits de l’homme : Cécile Ribour, directrice de la communication de la MAIF

La MAIF repartit ses investissements a 60% vers les GAFAM contre 40% pour le reste. Sa Question est de trouver un équilibre pour lutter contre la dépendance. La question n’est pas nouvelle. MAIF travaille sur des campagnes de publicité sur la protection des données individuelles. Mais la nouveauté est que la MAIF s’est associée avec le département « droits de l’homme » de l’université de Stanford pour trouver un modèle de gestion de données éthiques. A suivre !

Prix d’une très bonne conclusion : Sybille le Maire, Directrice Executive, Bayard Presse

Nous pensons depuis plusieurs années, et nous avons fait un ptit dej IREP sur le sujet, que l’évolution démographique que nous vivons (le vieillissement de la population) est un changement majeur dans toutes nos sociétés.

Pour Sibylle Le Maire c’est la prochaine grande bascule du marché. Elle a raison !!

Un chiffre choc : il y a 28 ans à la création du magazine Notre Temps, le temps passé à la retraite était de 7 ans quand aujourd’hui il est de 28 ans !

Le groupe BAYARD a créé un club de réflexion sur le sujet avec des grandes entreprises « le club Landoy » pour repenser collectivement l’approche que l’on a de la vieillesse et de toutes les transitions qu’il va falloir faire. Ce club a d’ailleurs initié une grande étude sur le sujet, 192 questions 4000 répondants.

Affaire à suivre !!

Il est d’ailleurs intéressant de constater que les 2 populations extrêmes en termes d’age sont étudiées en profondeur par 2 media, les jeunes avec 20 minutes, les vieux avec Bayard

Prix du « jemenfoutisme » qui pourrait s’appeler « je fais ma pub et je me fiche du reste »

Nous ne donnerons pas de nom comme à chaque fois que quelque chose ou quelqu’un nous énerve. Quand on vient de Luxembourg exprès pour nous parler d’un sujet fort comme la grande alliance des media en Allemagne et que l’on passe 14 minutes (sur 15) à nous vanter la beauté et l’intelligence de son groupe pour expédier le sujet en 1 ou 2 slides, c’est se tirer une balle dans le pied. Une fois de plus, quelqu’un qui n’a pas compris que c’est en donnant quelque chose que l’on reçoit plus.

Dans les mots ARTERIEL ou RATELIER vous pourrez trouver le nom de sa société (superbe groupe par ailleurs !)

De nombreuses autres interventions valaient le coup, mais notre compte rendu est partiel, nous ne parlons donc pas de tout ce qui a été dit autour de la TV Connectée par exemple.

 

Prenez tous soin de vous pour que l’on ait,

de nouveau, tous ensemble,

de chouettes conférences !

Un scoop, des infos, des chiffres, des petites phrases à l’Adtech summit (compte rendu partial et partiel)

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Du monde, beaucoup de monde à l’adtech summit, la grande conférence de l’IAB France, organisée dans un bel endroit, l’hôtel Salomon de Rothschild.

Le SCOOP

Nous avons tous lu l’info du journaldunet   où il était dit « Bouygues Telecom fait entrer le loup Google dans la bergerie de la pub TV française ». Lors d’une table ronde sur la TV adressée, Orange (Christian Bomprun, Directeur Produits et Services Orange) faisait remarquer qu’aucun des 2 acteurs n’avaient publié de communiqués de presse sur ce sujet depuis, et qu’il y avait une grosse différence entre utiliser une brique technologique comme Google est tout à fait à même d’en fournir, et le faire intervenir comme acteur majeur du futur système . Il semblait donc dire que l’information n’était pas complètement exacte. Il a mis en avant au  contraire fortement l’unité des opérateurs et Hortense Thomine-Desmazures (DGA en charge du digital M6 Publicité) renchérissait du coté des TV.

Alors qui a raison ou tort?

Les meilleurs

Une des meilleures interventions, à notre avis (n’oubliez pas la partialité de ce compte rendu) était celle de Daniel Knapp (Chief economist IAB Europe). On y apprend qu’il n’y aurait plus de corrélation entre les évolutions du PIB et des investissements publicitaires en montrant que sur les 4 dernières années la courbe pour les IP est en dessous de celle relative au PIB. A voir si l’IREP confirme ou non pour le France, mais c’est possible et ce n’est donc pas bon pour la publicité… On se trouve maintenant à des niveaux d’évolution comparables aux USA et en Europe de l’Ouest (2.7%, 2.6%). Bien sur, la croissance est due au digital. Cela fait toujours mal de voir le niveau des investissements publicitaires par pays où le marché anglais est 3.5 fois plus élevé que la France (2.6 que l’Allemagne). Le cocorico peut intervenir sur le taux de croissance où nous nous situons glorieusement en 6ème position (derrière des pays de l’Est). Les investissements publicitaires digitaux devraient atteindre plus de 30 millions d’Euros en 2023 dont près de 90% seront faits en programmatique. Pour lui, l’audio et l’affichage digital ont de beaux jours devant eux.  Ses seules alertes ont porté sur l’Intelligence Artificielle (40% des start-up dites IA en Europe n’en font pas, grrrr) et l’importance de tout le processus technique pour le future du programmatique en réclamant de la clarté, de la transparence…Il met l’accent aussi sur le fait que le marketing doit avoir son propre PNL, autrement dit devenir un centre de profit.

Autre intervention excellente (comme d’habitude), l’avocat Etienne Drouard mais que nous n’osons pas résumer de peur d’écrire des erreurs! Il a mis l’accent sur le débat à Bruxelles des « cookies wall » (le fait d’accepter d’être tracké pour pouvoir accéder au contenu d’un site).

Le marketing et ses directeurs (CMO) selon Thomas Husson (Forrester).

Tout évolue autour des CMO, la data, la technologie, la vie privée mais ce qui ne change pas dans leur travail, c’est la réconciliation entre les attentes des consommateurs avec l’offre et les produit de l’entreprise. Ces attentes des consommateur, dans une société qui se radicalise, sont marquées par le besoin de repères, de quête de sens (l’objet du denrier petit dejeuner IREP :-)). 55% des consommateurs disent qu’ils vont baser leur décision d’achat en fonction des valeurs portées par les marques. le travail du CMO est alors de délivrer une promesse de marque et de faire en sorte que cette promesse soit respectée par l’entreprise dans laquelle il travaille.Or moins de 10% des CMO ont le pouvoir de le faire…: « faire ce que l’on dit »

2020 pour

  • Fleury Michon: l’accélération de la data
  • Intermarché: Une data produit et emballage plus une refonte des 35 marques
  • Nestlé: formation digitale et préparation d’un nouveau lieu de vie

Petites phrases

« Ce n’est pas la truelle qui fait le mur, c’est le maçon! »

Luc Vignon  (366) en réponse au fait d’utiliser les solutions Google (Pas faux!) « on doit assumer notre rôle et revendiquer nos différences. les géants transnationaux sont nos meilleurs partenaires et nos concurrents »

« A movie audience not walking out is not a studio goal. Why is a completed video ad treated like a buyers goal »

Lynn Chealander, Director Product Management Digital Platform Xandr (une remarque, on choisit le film que l’on va voir, on ne choisit pas la publicité…)

« Le pire n’est jamais sure, il ne faut pas capitaliser ni sur l’interdiction ni sur l’acceptation des cookies wall »

Etienne Drouart

« J’ai relu les CGV des navigateurs et maintenant je suis sous tranxène! Ils veulent contrôler notre vie privée et pas la protéger! »

« Si l’utilisateur me donne son consentement, je vais chercher par tous les moyens à l’identifier, mais je vis très mal qu’un navigateur vienne s’immiscer dans business »

« ce serait très bien que les navigateurs gèrent un IDFA mais à aucun moment me le vendre, c’est à l’utilisateur de décider »

Benoit Oberlé, Sirdata

« les textes juridiques ne sont pas du droit hors sol, ils traduisent une volonté des individus »

Marie laure Denis, Présidente de la CNIL

« passer du story telling au story making »

Thomas Husson (Forrester)

« s’il n’y a pas d’accès à la data coté acheteur comme coté régie, in ‘y aura pas de marché de TV adressée »

Emmanuel Crego, Values media

« Le décalage est très fort entre les attentes des marques et la réalité de leur comportement. Dans la moitié des pitchs, ils réclament toujours de la productivité media basée sur des indicateurs du XXème siècle. Ils ne changent pas! » « 

Une bonne stratégie media est comme le Kamasutra, on ne peut être bon qu’en pratique! »

« La France est le pays le moins rentable d’Europe pour un groupe de communication. Il y a une très forte paupérisation du métier. les exigences toujours plus fortes des annonceurs ne sont pas compensées par une rémunération plus juste qui ne peut qu’être basée sur les jours/homme »

Pierre Calmard, iProspect

Des chiffres

  • le header bidding représentent 15% des revenus digitaux de la regie media Figaro, 35% pour Le Monde.
  • A 70% de taux de vision, 75% de l’inventaire publicitaire est éliminé (Xandr)
  • Le CPCV (cost per completed view) en France est à 0.014 €, dans le reste de l’Europe: 0.013 € et dans le monde 0.012 €. On parle ici de l’internet ouvert et non pas des jardins clos (Xandr)
  • Les CPM sont 40% plus bas sur Safari/Firefox depuis les restrictions sur les cookies et constituent 30% du trafic. Gael Demessant (Prisma Media) a pris ID5 pour contourner le problème
  • Depuis l’implantation du RGPD, hausse de 40% des plaintes, 23% des 12 000 plaintes concernent la réutilisation des données à des fins commerciales (CNIL)
  • Un CMO dépense 20 à 25% de son budget en technologie (automatisation marketing, technologie publicitaire, data et analytics)(Forrester)
  • le taux de marge est de 45% sur les effectifs productifs (Artefact)
  • 14 millions de porteurs de carte de fidélité Carrefour, 70% du CA. Alexis Marcombe, Carrefour régie

les 2 meilleurs tweets

La pire intervention

Comment un sponsor qui a une fenêtre d’expression importante (ce qui est bien normal car il paye et sans sponsor pas d’évènement), donc pourquoi n’en profite-t-il pas pour apporter de l’intelligence (#quetedesens) et inflige une logorrhée verbale qui nous a poussé dehors tellement nous n’en pouvions plus. Comme le disait un camarade dans un jeu de mot, de la DAUBE (très bon plat provençal…en cuisine). Mais comme nous n’avons pas tout vu, le meilleur a peut-être été dit après notre départ!

malgré cela,

MERCI L’IAB France pour cette bonne journée!

Marketing Remix 2019 de Viuz (compte rendu partial et partiel)

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Comment faire un compte rendu quand vous n’avez pu vous rendre à un évènement (à notre grand regret) ? C’est simple, il suffit de regarder les vidéos de l’évènement ! C’est ce que nous avons fait pour le Marketing Remix du 7 novembre 2019, organisé, comme tous les ans, par Viuz.

Une première cette année, les duettistes organisateurs habituels, Patrick Kervern et Andres Menajovsky, n’étaient plus qu’un solo, Andres (qui fut appelé Patrick par une intervenante, comme Patrick que l’on appelle aussi Andres !)

Merci à VIUZ de faire une conférence où les femmes sont nombreuses à prendre la parole !

Regarder des vidéos, ce n’est pas pareil que d’assister à l’évènement:

  • Avec la vidéo vous ne voyez pas l’écran où l’intervenant projette sa présentation mais seulement son visage et sa voix. Cela limite les effets que les uns et les autres ont pu ou du vouloir faire.
  • Une vidéo vous donne une autre liberté, celle d’arrêter de suivre et donc celle de passer à autre chose… De l’importance du « choc de l’intro » !
  • La vidéo vous donne le choix aussi de ne pas voir X ou Y car, en général, vous n’apprenez rien de cette personne…
  • La vidéo vous met aussi face à un contenu énorme ou la question est comment optimiser le temps et ne voir que ce qui est bien ! Impossible de répondre à cela (on a eu l’aide d’une copine qui a assisté à l’évènement !) et il ne faut surtout pas se fier au nombre de vues de chacune car pour avoir écouté certaines parmi les plus regardées et à l’opposé certaines qui recueillent peu de vues il n’y a pas de corrélation avec le contenu (selon nous) !

Alors nous vous proposons, dans cet ordre, les impressions suivantes :

  • CONVAINCUE et CONVAINCANTE : Amélie Oudéa-Castera, CARREFOUR
  • CASH : Jérôme Sutter, PURESSENTIEL
  • ON AIME : Isabelle Bordry, RETENCY
  • COURAGEUX et PERSEVERANT : Bastien Schupp, Groupe RENAULT
  • TENDANCE : Arnaud Caplier, THE CONTILLERY
  • FIERE DE SON JOB : Aude du Colombier, TEDIBER
  • ETONNANT ET INTERESSANT : Philippe Guillaud, MATCHTUNE
  • BRAVOOOOOO : Guillaume Lacroix, BRUT
  1. COMMENT L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE TRANSFORME LE MARKETING DE CARREFOUR

Amélie Oudéa-Castera, Directrice exécutive e-commerce, data et transformation digitale | CARREFOUR |

Impression : CONVAINCUE et CONVAINCANTE

L’entreprise Carrefour (CRF)

CRF au croisement de toutes les disruptions : les transformations des règlements, des technologies des usages, la crise de confiance, l’intensité concurrentielle. La seule chose qui ne l’affecte pas, ce sont les taux négatifs (qui sont plutôt une chance !). La situation est donc complexe mais l’envie de réussir est là, pour les 380 000 employés dans le monde, parce que c’est une belle entreprise française et une marque qui a vécu et avancée avec nous tous.

Le plan CARREFOUR 2022

Un plan de transformation engagé par Alexandre Bompard, depuis janvier 2018, 5 années cela passe extrêmement vite !

Quatre grandes idées dans ce plan

  • la transformation alimentaire. Rendre le mieux manger accessible à tous en respectant la planète et en ayant une juste répartition du profit le long de la chaine de valeur. Cette idée est la chose la plus importante. C’est la raison d’être de CRF.
  • Réduction des coûts et hausse de la productivité
  • Simplification de l’organisation et de la culture d’entreprise
  • Omni-canalité entre les différents formats et le e-commerce pour une expérience fluide pour les clients CRF.

La data CRF

Quelques chiffres : 104 millions de foyer clients dans le monde qui réalisent quotidiennement 13 millions de transactions dans les 9 géographies du groupe soient 4.5 milliards de transactions à l’année… Les données sont plutôt propres et organisées car reflet du ticket de caisse. Mais pour autant CRF n’est pas aujourd’hui une entreprise « data centric », le but est qu’elle le devienne même si ce n’est pas simple ! Quelques exemples :

  • Le rapport entre le ticket de caisse et la transition alimentaire. Une application vous donne, en fonction de votre ticket, la répartition de votre consommation selon les catégories de nutriments et vous fait de petites analyses de type « quel est votre nutri score » dans le mois. Une information non culpabilisante pour les clients qui peut devenir un jeu pour eux avec un incentive pour améliorer son score.
  • Bâtir des ponts entre les métiers. Dans « Act for food », il y a l’engagement de retirer 100 substances controversées dans les produits proposés. Il faut être capable de passer en revue en permanence toutes les références proposées dans le monde entier et s’assurer que, par exemple, les nitrites n’y sont plus. Cela suppose d’avoir une base « d’intelligence artificielle » contenant tout ce qui est inscrit sur les étiquettes des produits plus des informations complémentaires données par les fournisseurs.
  • Le ecommerce en alimentaire n’est pas rentable. Le vrai pari avec le e-commerce est d’essayer de faire rentrer des nouveaux clients par ce canal et de les faire passer dans d’autres formats Carrefour pour que l’entreprise, au global, soit gagnante.

Le Lab avec Google ?

La data chez CRF est à la fois de la data pour tous et de la data de pointe. Le lab est installé à proximité de de station F et accueille des ingénieurs et scientifiques pour la partie algorithmique la plus avancée. Exemples : amélioration des prévisions de vente ecommerce, optimisation des assortiments en fonctions des centimètres de linéaire dans les petits magasins de proximité, management du niveau de générosité sur les coupons et personnalisation de ceux-ci.

Partenariat Google

Après une phase de scepticisme au début, la méfiance a disparu car CRF a pu bâtir des expériences de shopping intéressantes avec Google. Cette dernière ayant une très grande envie de rattraper Amazon, CRF bénéficie d’expériences sur l’IA, la voix mais développe, aussi, la suite de solutions « G suite » dans l’entreprise pour casser les silos, et utilise le cloud de Google pour toute la masse de données et leur mise à disposition rapide dans le monde entier au travers d’applications innovantes, sans parler des accords commerciaux du type mettre la google home dans les hypers à des prix attractifs. CRF bénéficie à travers le lab de l’apport d’expertise de Google notamment en matière de formation des équipes. Exemple le programme Google go transform qui était la première fois ou Google transformait son programme interne vers un client externe.

AMAZON?

Une menace de tous les jours mais aussi un moteur énorme. Amazon c’est le benchmark, « le Roger Federer du ecommerce » (Amelie est une ancienne joueuse de tennis !). Mais, l’alimentation est particulière. Le ecommerce c’est souvent le fond de panier mais la proposition de valeur d’un CRF ce sont ses formats et CRF doit se positionner aussi, par exemple, sur la livraison de nourriture bonne et fraiche à l’instar d’acteur comme Frichti, Nestor pour réaliser la première promesse du plan 2022.

VISION ?

Le mot « transformation » donne l’impression d’avoir du temps, c’est faux ! Le travail de l’équipe est d’être là pour le succès de Carrefour aujourd’hui ! C’est la société dans son ensemble qui doit se réinventer et nos générations ont une responsabilité forte car les modèles sont cassés. On doit tous souhaiter que la french touch de Carrefour réussisse !

2-      RETENEZ L’ATTENTION DE VOS CONSOMMATEURS : SOYEZ VU ET ENTENDU

Franck Da Silva, Directeur Commercial & Opérations, GRAVITY

Jérôme Sutter, Directeur Communication & E-Business, PURESSENTIEL

Impression : CASH

Jérôme Sutter a parlé cash et il peut parler cash pour avoir vécu, depuis un peu moins de 20 ans, tous les aspects du digital (site, media, agence, consulting…) et être maintenant directeur de la communication et du ebusiness.

Son budget de communication est faible. Il est pluri-media (presse, tv, radio, affichage, digital) et le digital représente la plus faible partie de son budget, paradoxal vu son parcours ?  Non, car le pragmatisme le guide et il ne veut pas dépenser son argent pour rien ! Alors, pour des opérations digitales, la réponse la plus simple ce sont les « walled garden » qui lui permettent d’agir facilement dans 10 pays, sans que cela coûte des millions. MAIS…la nébuleuse du programmatique, les kickbacks, le bullshit en matière de langage, les indicateurs faux…. « LES WALLED GARDEN, CA NOUS SAOULE, NOUS LES ANNONCEURS » (applaudissements dans la salle). La confiance n’étant plus là, il se tourne vers des gens de confiance et des systèmes transparents comme GRAVITY. Celle-ci vend, comme le dite Jérôme Sutter, un « true view » à la française 😉. Puressentiel a réalisé une opération vidéo avec Gravity et en est très très content !

3-      MESURE D’IMPACT PUBLICITAIRE PLURIMÉDIA EN MAGASIN

Isabelle Bordry, Co-fondatrice | RETENCY |

Jacques Thieck, Directeur Outils et Enablers Marketing | ORANGE |

Impression : ON AIME

Le drive to store en vrai n’est pas facile à mesurer. Il est nécessaire d’avoir un tiers de confiance pour mesurer l’effet d’une campagne sur chacune des boutiques Orange. Or, en étant dans le monde physique, pas de cookies ! La mesure doit être agnostique sur la donnée et être rigoureuse sur le mode de traitement de la donnée.  D’où la sélection de Retency (une excellente solution à notre humble avis), avec ses boitiers implantés en magasin pour compter les contacts client (via leur mobile) et son mode d’anonymisation complète de la donnée (destruction de la donnée individuelle). Orange a pu mesurer, avec Retency, l’effet de 2 campagnes drive to store classique avec 2 fournisseurs différents pour voir l’impact des formats et les pénétrations atteintes par les 2 fournisseurs (campagne fibre,  5 millions d’exposition, 22 500 visiteurs exposés se sont rendus dans des magasins des Hauts de seine). « C’est le graal » selon l’annonceur.

L’expérience ne s’est pas limitée à ces campagnes mais a été continuée pour une campagne d’affichage, une de SMS, et même les vitrines de magasin Orange.

4-      LA VIE D’UNE MARQUE, DU MASS MARKETING AU MASS PERSONNALISATION, 2 ANS APRÈS

Bastien Schupp, Vice President Global Customer Activation, GROUPE RENAULT

Impression : COURAGEUX et PERSEVERANT

Il était venu il y a 2 ans et revient faire le bilan de la stratégie de communication mise en place (il avait été très brillant dans son intervention ancienne et est toujours très bon aujourd’hui !)

L’idée de départ ?

90% des ressources sont investies sur la fin du cycle d’achat de la voiture. Or cela parait logique d’étaler les messages dans la durée pour construire une relation avec le consommateur. L’idée était alors de mettre 50% des moyens sur la construction de la marque et 50% sur le fin.

Le programme ?

3 piliers à ce programme

1-construire un eco-système data

2- construire différemment les contenus

3- acheter différemment les media

Tout ceci chapeauté par un essai de motivation des agences par de l’excellence créative et un programme de formation et d’accompagnement pour réaliser cette transformation.

Succès ?

OUI ! Au global, c’est un succès. L’entreprise Renault s’est transformée, les équipes marketing et communication aussi et la plupart des outils sont en place même s’il y en encore du travail de rationalisation à faire de ce coté-là. Il ne suffisait pas de transformer Renault il fallait transformer aussi les fournisseurs sur la manière de faire. Ainsi, les équipes de Publicis, d’OMD et tous les partenaires data sont sur un même plateau avec les équipes Renault. Cela a permis un gain de 40% sur le temps de création des campagnes.

MAIS il y a des choses simples ou banales que l’on a appris

  • Si les équipes marcom ont bien compris, les patrons des filiales qui sont poussés sans arrêt sur les volumes au quotidien, ont beaucoup de mal à opérer ce passage du 90%/10% vers le 50%/50%. La seule solution tient dans la répétition permanente dans tous les comités de direction du message et de quantifier de prouver que c’est plus efficace. Quand un pays vous suit, il sert d’exemple pour les autres.
  • Le frein principal c’est la capacité et le savoir-faire interne. Un pays qui était parfait sur la nouvelle approche pendant 6 mois, repart dans de mauvaises directions tout simplement parce qu’une personne a changé ! Il faut faire un mélange entre les nouvelles équipes et les anciennes et vérifier le travail de manière régulière
  • Les modes de l’ad tech sont insupportables, tous les jours des prestataires viennent vous dire que tout ce que vous faites est nul et qu’il faut tout changer ! Il ne faut pas écouter les sirènes, il ne faut pas essayer d’être le premier dans tout ce que vous faites, il faut réduire ses ambitions, choisir ce qui marche et ce sont, bien souvent de petites choses, et ensuite persévérer !

5-      INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : LES DÉCRYPTAGES DE L’ENGAGEMENT VISUEL

Arnaud Caplier, Fondateur, THE CONTILLERY

Impression : TENDANCE

On parle beaucoup de data, l’effort a été porté sur la cible, le moment, le canal et quasiment jamais sur l’optimisation des contenus qui est le plus souvent vue sous l’angle de la personnalisation et non de la qualité des contenus. Or la data permet maintenant d’arriver à cette optimisation des contenus.

En data, explosion, profusion et arrivée du machine learning. Une image aujourd’hui c’est une foultitude d’information (profondeur, luminosité, pixel, salience, ….) et on peut entamer le cycle de mesure de la relation entre les caractéristiques de l‘image sur l’action (ex image sur Instagram et like). De cette mesure, on peut ensuite aller à la prévision sous la forme d’un score par image. Une image avec un score de ou un score de 9 ont des résultats finaux extrêmement différents : conversion x 2, engagement social x 10 ou x 20.

6-      TEDIBER, UNE APPROCHE DIRECT TO CONSUMER EN RUPTURE AVEC TOUS LES CODES EXISTANTS

Aude du Colombier, Co-fondatrice, TEDIBER

Impression : FIERE DE SON JOB

Création il y a 4 ans, d’une startup sur les matelas (achat important, on passe un tiers de sa vie dans un lit !) avec comme ligne directrice « remettre les clients au cœur dans tout ce que l’on fait ». L’entreprise est passée de 4 à 40 personnes avec une organisation fluide sans silo entre les fonctions. Tout le monde est actionnaire !

  • Un business model totalement intégré de la fabrication d’un matelas jusqu’à la livraison à domicile pour offrir, au client, une expérience très simple et fluide en plus du rapport qualité / prix imbattable (optimisation maximale à tous les niveaux)
  • Une réinvention des fondamentaux du marché en simplifiant le choix d’où un modèle unique de matelas
  • La mise en transparence avec un prix juste, unique, constant toute l’année. Aucune solde n’est faite pour instaurer de la confiance et avoir une approche responsable. Ceci permet aussi d’avoir les moyens d’investir dans de la production locale, dans de la qualité produit, dans de la recherche
  • La confiance passe par 100 nuits d’essai et si ça ne va pas remboursement immédiat avec récupération du produit (partenariat avec Emmaüs Défi pour ces matelas)
  • La satisfaction des clients comme obsession. La pérennité de l’entreprise viendra de cela. L’équipe service client est alors la plus grosse équipe (20% des effectifs), pas de sous-traitance. Cette équipe est un actif de l’entreprise et c’est une source d’insight pour tout le reste de l’entreprise. La qualité du service client est le ressort du bouche à oreille et un vrai facteur de choix par rapport aux concurrents.
  • Une évolution physique avec l’ouverture d’un magasin et bientôt d’un second même si Tediber est née sur le web et que le plus gros du business est toujours sur le web. La boutique permet l’incarnation physique et amélioration de l’expérience client.
  • Une extension de gamme vers le canapé lit
  • Une volonté de devenir une marque de référence
  • Une minimisation de l’impact environnemental avec une production européenne et le lien avec Emmaüs

Bref, l’entrepreneuriat est une aventure passionnante, et lui permet d’avoir une vraie fierté dans le développement d’une marque et d’une activité à partir de rien. Aucun regret sur le reporting et la politique qu’elle devait faire dans les grandes entreprises où elle a travaillé (Unilever, Mc Kinsey, Google) !

7-      MUSIQUE, L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE COMME INSPIRATION

Philippe Guillaud, CEO, MATCHTUNE (associé à André Manoukian)

Impression : ETONNANT ET INTERESSANT

Il est allé voir les entreprises qui créent les vidéos. Pour toutes, la musique est le problème !

  • Il faut passer beaucoup de temps dans les grands catalogues pour faire un choix et encore faut-il trouver la bonne quand le métier d’illustrateur sonore n’existe plus.
  • Comment transformer 3 minutes en 25 secondes ? des couts s’ajoutent…
  • Et quand on a les 25 secondes, ca ne colle pas forcement bien avec les images
  • De plus, si la musique ne plait pas, il faut tout refaire…. !

MatchTune résoudrait ces problèmes grâce à l’IA !

Pour lui, il faut d’abord comprendre la vidéo, sa structure. Ensuite on peut proposer un nombre restreint de musique et demander à l’IA d’adapter la musique à la vidéo. La machine adapte la musique pour la caler sur les x secondes de video et si ça ne plait pas, la machine propose quelque chose d’autres en un claquement de doigt !

Nous aurions aimé voir comment on fait pour mieux comprendre le processus, mais c’est intéressant !

8-      “LET’S TALK ABOUT” BRUT.

Guillaume Lacroix, CEO, BRUT

Impression : BRAVOOOOOO !

BRUT est le résultat d’une intuition et d’une révolution.

  • La révolution est que la conversation change la consommation media. BRUT essaye de donner du contexte a l’actualité, a la société, au monde pour démarrer une conversation pas un débat. Ce dernier ne fait que polariser les opinions (ca marche très bien sur les réseaux sociaux), cela fait du clic et n’est pas vertueux. La conversation par contre permet de bâtir des communautés. C’est la révolution
  • L’intuition est venue sur les thèmes que BRUT traite. Quelques chiffres : 30 millions de personnes qui regarde BRUT chaque jour, 300 millions par mois principalement en Europe, en Inde (plus gros media en langue anglaise) et en Amérique du nord (seconde page media sur FB). 70% des spectateurs ont moins de 35 ans et ces individus, où qu’ils soient dans le monde, ont un système de valeurs qui a changé : responsabilité du pouvoir, droit des femmes, lutte contre les discriminations… tout ce qui est tourné vers des solutions pour la planète, l’environnement. L’intuition a été de choisir ces sujets là et BRUT a explosé avec la prise de conscience sur ces sujets.

Implantation.

En plus des pays pré-cités, une présence au Japon, en Chine, en Espagne, en Grande Bretagne. Dans chaque pays , la moitié de ce que BRUT distribue vient d’un autre pays. Ce qui est très bon pour le business model !

Génération globalisée.

Les variations régionales touchent la culture et le sport , le reste des valeurs est globale avec quelques nuances. Exemple en Inde, déjà le droit de la femme est compliqué, alors les LGBTQ, c’est plus dur ! Quand ils ont ouvert les USA, les jeunes américains se sont comportés de la même façon que les jeunes des autres pays, c’est pour cela qu’ils sont allés vite pour lancer la page américaine (il y a 18 mois). « Quand on s’intéresse à l’humain et que l’on montre qu’il y a des gens qui se bougent positivement à l’heure de médias classiques toujours négatifs, cela les intéresse ! »

Diffusion

Brut fait entre 1 milliard de vues par mois, 50% Facebook, 30% SNAPCHAT le reste c’est Instagram, YouTube (Ce dernier ne déclenche pas de conversation)

Vice fait 650 millions de dollars de revenu et ils ne sont pas rentables. Si Brut fait cela, ce n’est même plus de la rentabilité il peut partir sur la lune !

La pub ?

On a affaire à des générations qui adorent les marques et détestent la pub ! Du coup comment créer l’expérience publicitaire. BRUT choisit ses clients pour garder une intégrité de marque. Sur les réseaux sociaux ce qui marche c’est la preuve de ce que l’on fait, BRUT agit comme un tiers de confiance.

BRUT a levé 40 millions de dollars (Artemis, Alexandre Mars, …) pour s’étendre aux USA, assez ou pas assez ?

Editorialement BRUT fonctionne déjà très bien aux USA mais il faut convertir. BRUT est déjà archi rentable en France (pas de chiffres fournis), cela doit etre uen réalité partout. A titre d’exemple, VICE fait 650 millions de dollars de revenu et ils ne sont pas rentables. Si BRUT fait cela, ce ne serait même plus de la rentabilité mais un départ pour la lune !

L’enjeu de BRUT est l’activation des communautés pour créer un impact sur les sujets qui ont poussé les individus à se constituer en communauté. Ce défi sera dévoilé début 2020.

Intelligence Artificielle

12 personnes en techno, utilise du machine learning pour analyser son bas de catalogue et avoir de la donnée qualitative sur les générations qui les consomment. BRUT sur travaille sur l’analyse du langage naturel (NLP). Exemple, si un individu a commenté telle vidéo, le NLP permettra de lui dire qu’il y a tel aspect de cette vidéo traité dans telle autre vidéo et de lui proposer de la voir. Si on arrive à le faire on va doubler notre audience automatiquement !

Brut est unique à l’international !

Perdre la moitié de son CA pour … mieux : le cas SIRDATA

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Une première, dans tracks&facts, une interview de Benoît Oberlé, fondateur et CEO de SIRDATA (merci à Benoît Oberlé et Nathalie Harding pour ce moment).

  1. Les faits

2 étapes à cette baisse de 50% du CA

  • La première est arrivée le 1er janvier 2018 quand les annonceurs et leurs agences ont coupé leurs approvisionnements en données tierces, par précaution, en attendant des retours juridiques sur l’interprétation du RGPD (le Règlement Général pour la Protection des Données). Même si SIRDATA avait déjà entamé son processus de mise en conformité, le gros du flux d’information est passé à Zéro (pour un temps). D’où un certain chaos, pendant le 1er trimestre 2018, pour intégrer cet impact financier, rassurer (interne et externe) et voir les flux repartirent petit à petit, notamment, grâce à l’obtention du label ePrivacy seal, en avril 2018.
  • La seconde a été la mise en conformité du réseau SIRDATA. Là, il était nécessaire d’auditer, de vérifier la mise en oeuvre d’actions auprès des fournisseurs (une page de vie privée sur le site, une mention et un lien vers SIRDATA, l’affichage du bandeau cookie…). La conséquence a été la perte de 35% d’entre eux, ceux qui ne comprenaient pas que ce n’était pas un caprice de l’entreprise mais une nécessité légale. Dans cette étape, il a fallu aussi intégrer le choix de l’internaute, et donc de respecter une demande d’opposition pour obtenir un consentement valide.

 

« On est passé d’un monde où l’on pouvait tout faire sauf quand l’internaute disait STOP,

à un monde où l’on ne peut rien faire tant que l’internaute n’a pas dit OUI ».

  1. Pourquoi avoir choisi le consentement de l’internaute plutôt que l’intérêt légitime comme base légale?

Le consentement ou l’intérêt légitime sont des finalités permises par le règlement. Mais, quand la raison d’être de la société est la data, comme SIRDATA, on est exposé, les partenaires aussi, on ne peut, alors, prendre des risques. Benoît Oberlé a fait ce choix de la recherche de consentement car il n’avait pas le choix, tout simplement, quel qu’en soit son prix !

« Penser que la CNIL serait indulgente était et est une erreur »

Aujourd’hui, le marché est majoritairement dans la phase d’acceptation du consentement légitime. Les acteurs font désormais ce travail de conformité même s’il y a un manque à gagner.

  1. Quelles leçons de cette année 2018 ?

  • Une meilleure compréhension du marché et notamment la centralité du rôle des éditeurs.

“On sous-estime la pression sur leurs épaules et le sentiment d’isolement que peuvent
connaître certains de leurs collaborateurs coincés entre obligations réglementaires et impératifs
économiques.”

  • La compréhension juridique est l’autre leçon. Il fallait comprendre le texte juridique (jargon) mais aussi, et surtout, passer aux actions, comme être capable de paramétrer correctement des outils comme les CMP qui sont et restent des moyens de conformité et non des gages de conformité.

« Nous avons compris le lien entre le texte, l’objet du texte et la mise en musique du texte ».

  • Et d’un point de vue plus personnel, il a fallu apprendre à « parler » et à échanger avec l’industrie pour progresser.

« Mettre de l’eau dans son vin pour avancer, mettre en oeuvre sans renoncer à ses exigences ! »

  1. Les bénéfices de l’année 2018 ?

« Nous y avons gagné  quelques lettres de noblesse, sans être les seuls, bien sûr »

Ils sont nombreux!

Une équipe plus experte autour de la donnée, de la privacy et des services associés, soudée par ce choc de marché. Il a permis de montrer que le RGPD donne à l’utilisateur un contrôle, le droit à la portabilité de ses données. Ceci ne signifie pas la disparition du ciblage qu’il soit comportemental ou contextuel à des fins publicitaires.

Un élargissement de l’activité de plusieurs façons. Comme le marché évolue, il a fallu couvrir les SSP en plus des DSP.  Le second élargissement est, depuis 2018, de mettre à disposition en mode SaaS, son outil de traitement sémantique.

Une agilité face au processus légaux qui a permis des gains de parts de marché, de  nouveaux éditeurs,  une notoriété et une crédibilité marché supérieure, avec une implication plus  forte au sein de l’IAB France ou l’IAB Europe.

Mais surtout, l’entreprise a renforcé sa capacité à expliquer ses méthodes et outils. Elle propose de nouveaux produits ou services tels que l’intégration de la fonction conseil dans l’entreprise.  Enfin, une gestion d’entreprise saine avec un risque faible.

  1. Demain ?

a) e-privacy ?

La crainte qui plane sur le monde publicitaire, est celle d’une e-privacy DURE, soit le contrôle des cookies par le navigateur. Une mobilisation commune demeure impérative, c’est une question de survie et même de souveraineté.

Le marché doit montrer aux régulateurs qu’il sait s’organiser pour respecter la vie privée et qu’une régulation dure, sur ce point, n’est pas nécessaire. Que ce soit en France ou dans d’autres pays (Europe, USA, …), il semble y avoir une quasi-unanimité, non pas des positions encore, mais au moins sur l’objectif. La construction du TCF (Transparency Consent Framework) en est une et se doit d’apporter une réponse avant le texte.

« C’est la première vraie construction commune positive et ouverte que je vois en 20 ans de marché ».

b) L’avenir du third ?

L’avenir du 3rd? il faut élargir au 2nd, 1st car le consentement concerne tous les types de données!

De toute façon, cela passera par un point, le contrôle permis à l’utilisateur. Il faudra une génération pour que chacun comprenne ce qui se passe avec la data – une opportunité de new deal. Par exemple, il ne faut pas condamner la « cookie fatigue » : chaque bandeau d’information qui s’affiche participe à l’éducation des internautes, il faut qu’il y en ait jusqu’au jour où même l’utilisateur le plus prompt à passer ce type de message en prendra connaissance, puis en lira un autre. L’internaute qui contrôle et comprend ce qui se passe et les outils qu’il a à sa disposition, voici ce qui laissera aux acteurs du marché une chance de monétiser les données personnelles : s’il ne comprend pas…. ou ne peut pas contrôler dans le temps (nécessité d’un bouton “cookies” ou équivalent pour modifier ces choix à posteriori)…., le risque est que l’utilisateur dise non à tout, tout le temps

 

En conclusion, nous avons rencontré un entrepreneur qui a plus de cheveux blancs après une année 2018 compliquée et riche (nous n’avons pas parlé du contrôle fiscal intervenu aussi en 2018 avec comme résultat … aucun redressement) mais résolument optimiste quant à l’avenir de la publicité digitale et de son entreprise, cela fait plaisir !

Le parcours de l’individu via son mobile (Ogury), le parcours du consommateur ON et OFF (Carrefour Media) (compte rendu impartial et complet)

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Michel Bellanger (Directeur Marketing, Carrefour Media) et Philippe Périé (Vice-Président Data & Algorithmes, Ogury) étaient les invités du petit déjeuner IREP que nous avons eu le plaisir d’animer le 28 février.

Ci-après le compte-rendu complet de ce petit déjeuner.

  1. Carrefour Media et Ogury en tant que sociétés

Ogury a été créée en septembre 2014, et est composée de 150 personnes, à ce jour (droit anglais mais siège à Paris). Le CA 2017 est d’un peu plus de 40 millions d’euros. Cette société est, historiquement, une société de technologie dédiée au ciblage publicitaire, au branding et à la performance sur mobile (Android uniquement pour l’instant). Mais le modèle évolue du fait de la croissance et de la granularité des données. Ogury se définit maintenant comme une « mobile data company » pour offrir des outils de monétisation, de ciblages publicitaires et d’analyses pour les annonceurs et les éditeurs.

Carrefour Media est le quatrième contributeur à la marge de Carrefour France et emploie 40 personnes. Ses clients sont les marques référencées chez Carrefour principalement. Les performances de la régie et ses actions autour de la data font que la nouvelle gouvernance de l’entreprise réinvestit énormément le sujet et les moyens afférents.

  1. Comment faites-vous pour suivre les individus ou consommateurs?

  • Le terme suivre est rejeté par les 2 participants.

Pour Philippe Périé (Ogury), on n’est pas dans une logique de suivre les individus de façon individuelle et en permanence, cela ferait beaucoup trop de données ! Cependant, la valorisation des données est faite, à la demande, dans des contextes particuliers pour des clients éditeurs, annonceurs ou entreprises. La donnée est agrégée, anonyme pour créer des cibles, des profils et pour décrire des audiences, et non pas pour suivre un individu.

Michel Bellanger (Carrefour Media) met lui aussi en avant la connaissance client pour répondre à des attentes et non pas suivre une personne.

  • Comment font-ils ?

Ogury s’associe à des milliers d’applications, dans le monde entier, pour générer des données d’intérêt et de comportement uniques directement à partir de plus de 400 millions de profils d’utilisateurs mobiles uniques (250 millions avec opt-in) dans plus de 120 pays.

L’éditeur fait rentrer, dans son application, le SDK Ogury qui va, à partir de l’opt-in, collecter des données brutes (bas niveau) traduites en données significatives et utiles (applications installées, applications utilisées, connectivité et sites visités…) grâce à une technologie propriétaire. Cette vue, first party, est complète, assez unique en profondeur, en récurrence, en précision, et disponible nulle part ailleurs. La récolte des données brutes est importante pour minimiser l’empreinte du SDK sur la batterie du smartphone, un des plus d’Ogury.

Ces informations sont, ensuite, transformées par des équipes de data scientists en visites, en fréquentation, en durée. Au final, ces données sont enrichies dans une optique de ciblage publicitaire mais sont proposées aussi comme vecteur de connaissance pour un éditeur : le parcours de l’utilisateur de son application était celui-là il y a une semaine, et a été celui-ci 2 semaines après… Originellement, Ogury s’est lancé en payant un CPM assez généreux (entre 8 et 12 €), cette proposition attractive n’était pas la seule du marché, les éditeurs ont alors souhaité disposer de plus de connaissance. Ogury va aussi vers un modèle NO PUB pour proposer de la connaissance d’audiences aux clients.

Pour répondre aux enjeux de revenus de Carrefour, l’enseigne a développé des outils permettant de répondre aux attentes des consommateurs : une offre, un service omnicanal, plus de générosité, plus de personnalisation.

Carrefour a 3 grands types de connaissance clients.

  • Les transactions collectées via les tickets de caisse (anonyme) et via la carte fidélité personnelle (14,3 millions de porteurs, 27 mois d’historique d’achat à l’EAN, au code-barre). Les premières sont de l’informatique, les secondes sont de l’intelligence. Avec les encartés, Carrefour retrace 85% du CA des hypermarchés, mais moins dans les magasins de proximité.
  • La navigation / fréquentation média: magasins on (adserver / tracking) et off (carte fidélité). Les outils qui, il y a 5 ans, étaient managés par les agences (ex ad serveur) ont été réinternalisés au principe que c’était de la connaissance client qui permet de personnaliser la relation avec l’individu. La clé du commerce pour Carrefour étant la personnalisation, l’internalisation des outils était indispensable. Un questionnaire média est aussi adressé à certains porteurs de carte.
  • Les données externes de type Météo, de la donnée de contexte.
  1. Pour quelle(s) finalité(s) ?

« Après la connaissance, l’insight, il y a la dynamique de la connaissance »

Michel Bellanger, Carrefour Media

 

« On dépasse le simple taux de clic en remettant dans le contexte de l’activité via le mobile. »

Philippe Périé, Ogury

 Pour Carrefour Media, les objectifs sont, par nature, pour des clients/fabricants de marques alimentaires avec la volonté de construire de nouvelles coopérations avec les marques.

Ces nouvelles coopérations doivent être :

  • Durables, elles doivent donc répondre aux enjeux de transparence qu’attendent les annonceurs pour installer la confiance
  • Massives donc industrialisées, il faut créer de nouveaux outils avec ceux qui existent
  • ROIste, c’est le consommateur final qui valide les opérations en changeant son comportement, l’efficacité est un bon indicateur de cette acceptation. Les outils de mesure, BI, doivent être co- construits et partagés.

On explique alors aux annonceurs les opportunités ou menaces de leur business par rapport à la catégorie, la famille de produit, la promotion, la météo. Au-delà de la mesure de la performance, c’est la compréhension de cette performance qui est faite.

Evidemment, tout cela à un coût et une valeur. Que ce soit pour les annonceurs, leurs agences ou les éditeurs, Carrefour dispose, maintenant, d’outils pour répondre à leurs besoins. Les experts qui analysent, ne sont pas forcément en interne chez Carrefour, l’objectif est de connecter la donnée avec des partenaires (5 équipes différentes dans 4 entreprises différentes).

Mais après la connaissance, l’insight, il y a la dynamique de la connaissance. Associé à un CA, il y a une liste de contacts qui peut être activée pour changer les comportements : comment activer un segment d’audience sur un comportement d’achat via des médias, des services existants, des services à inventer (livraison de bouteilles pour de gros consommateurs de boisson gazeuse, pressing gratuit pour x chemises pour un lessivier…). L’important étant de créer une relation.

Chez Ogury, en termes d’organisation, le traitement de la donnée est internalisé, une équipe « data rafinery » existe même pour préparer les données. Mais sur le fond de l’utilisation des données, au-delà de la monétisation en CPM ou de l’engagement en performances de « delivery », l’apport de connaissance majeur aux éditeurs et annonceurs se fait par la compréhension du comportement de leurs cibles en dehors de l’univers qu’ils contrôlent avec leurs applications : mixités, cross usage, exclusivité, profils… sur de longues séries.

On retrouve aussi une notion dynamique du coté publicitaire en apportant de la pertinence et de la parcimonie dans la communication. Les individus sont éduqués, sont conscients de la collecte de données par les applications et les terminaux et attendent en retour des interactions proactives et contextualisées. De nombreuses études le montrent. La mission est aussi de permettre un meilleur dialogue entre annonceurs, entreprises et consommateurs.

Des progiciels édités par Ogury pour ses besoins d’analyse de la donnée en interne, sont aussi dans les mains des clients pour apporter une connaissance plus profonde de ce qui a fonctionné ou non dans une campagne, dans un segment visé, en dépassant le simple taux de clic mais en remettant dans le contexte de l’activité via le mobile.

  1. Le « sans couture » (seamless), une réalité ?

« A notre expérience sur les marques alimentaires, le sans couture n’existe pas ! »

Michel Bellanger, Carrefour Media

 

Carrefour travaille avec les wallgarden « Google, Facebook, Apple… » mais les premiers jardins clos ce sont les magasins ! Ils se sont digitalisés, ils ont monté chacun leur écosystème.

Si on se réfère au Lumascape, tous ces acteurs de ce monde-là ne donnent pas l’impression de communiquer les uns avec les autres, chacun a son propre langage, sa propre technologie et produit énormément pour alimenter les directions marketing. Ainsi, un directeur marketing a toutes ces solutions face à lui et a l’impression d’obtenir une vraie victoire quand il réussit à connecter tel système avec sa DMP. Le problème c’est que le système Facebook ou autre ne communique pas avec x ou avec y… Avoir le parcours complet du client d’un magasin est ambitieux car cela signifie, d’une part, que l’on a la transparence totale sur le marché, ce qui n’est pas le cas, et d’autre part que l’on ait de la réconciliation à l’individu (pas au device) ce qui n’est pas le cas non plus !

Chacun des éditeurs, des partenaires, impose une règle avec le risque de sacrées surprises.

Mesurer est un risque car cela peut conduire à annoncer que ce n’est pas efficace mais cela recèle des opportunités car on peut imaginer améliorer les choses. Toutefois, la chaîne et le parcours risquent de bouger et la position qu’on a dans la chaîne peut évoluer.

Carrefour est en train d’organiser un « hôtel » dans lequel il n’y a qu’un seul langage commun, le client final (réconcilier la donnée à l’individu), et chacun des partenaires (les 450 plateformes marketing) peut réserver une chambre qui dispose d’une porte sur toutes les autres chambres en maitrisant la sécurité de la donnée et les règles de privacy. Cet hôtel, est pour l’instant plus un Airbnb (on fait à la main) mais a vocation à devenir l’hôtel décrit, c’est-à-dire, l’industrialisation des réconciliations. Cela fonctionne remarquablement bien.

L’an dernier, la régie a fait une communication sur le VOPO (View On Line Purchase Off Line), le (ROPO n’existe pas en alimentaire), la réconciliation entre les données transactionnelles et les données d’exposition on line.

On travaille déjà avec Facebook et on mesure l’efficacité du digital Facebook sur l’achat chez Carrefour. Avec Google ou Appnexus, on reconcilie à l’individu les impressions digitales avec un ticket de caisse, ce qui permet de mesurer un effet (tant de chiffre incrémental, tant de recrutement incremental…) et de produire des courbes de réponse d’effet sur les ventes. Les annonceurs optimisent leurs campagnes sur des cookies mais quand on se place à l’individu, on constate qu’il a 2.5 cookies. Donc optimiser au cookie c’est voir double. Optimiser en temps réel le lundi, par exemple, quand les achats se font le jeudi, ça ne sert pas à grand-chose. Enfin, une campagne, en soi, a peu d’effet, c’est la répétition des campagnes qui fait la construction du ROI. La donnée Carrefour se teste sur 6 mois, pas en une vague, pour accumuler suffisamment de pression commerciale en digital pour obtenir un résultat.

Ogury travaille sur des données Android qui est un écosystème très fragmenté avec de nombreux constructeurs, de nombreuses versions qui ne travaillent pas toutes de la même façon.

Cela arrive qu’il y ait des trous dans les données qu’il faut détecter mais globalement l’ensemble est assez propre. Les biais qui existent sont techniques. Pas de biais non plus de cookie car l’information est à l’Android ID du smartphone qui est un objet personnel tant que l’on ne change pas de device, qu’on ne remette pas à zéro l’Android ID (c’est possible) ou tant que vous ne démissionnez pas d’Ogury !

  1. RGPD ? Privacy ? Un frein ? opportunité ?

« Le RGPD va vraiment faire le tri entre le bon grain et l’ivraie ».

Philippe Périé, Ogury

 

« Il y aura des procès, dès 2018, car il y a une vraie volonté politique »

Michel Bellanger, Carrrefour Media

Pour Ogury, l’arrivée du RGPD est une situation vécue sereinement car dès les débuts de la société, être avec un opt-in explicite était la règle. Nous avons toujours préféré perdre de la donnée que d’en collecter de manière non transparente.

C’est une opportunité attendue avec impatience car :

  • cela va provoquer un assainissement du marché de ceux qui ne sont pas vertueux et aussi mettre en avant l’unicité, la granularité de nos données
  • et c’est un bénéfice pour l’utilisateur aussi, car il aura moins de publicité mais elle sera plus intéressante, car plus ciblée et plus contextualisée. L’acceptation publicitaire sera plus forte.

Le RGPD est aussi une opportunité pour Carrefour. Le même argument de nettoyage du marché est aussi mis en avant. Des cookies distributeurs circulent sur le marché, d’où sortent-ils ? Du probabilisé plus que du réel !

Soyons audacieux et saisissons le RGPD pour positionner Carrefour pas seulement sur une carte de fidélité, pourquoi ne pas proposer aux clients de les rémunérer pour l’usage de leurs données en euros sur leur carte fidélité ?  Pourquoi pas un pass data ou le client peut gérer ces opt-in opt-out pour tout ? Il y a une vraie réflexion autour d’une offre de services et pas seulement l’offre de produit. La force de Google et Facebook ? Un service de qualité. Le RGPD constitue une vraie opportunité pour les Directeurs marketing d’apporter un vrai service.

  1. A-t-on encore besoin du parcours des pensées ? Les sociétés d’études servent à quelque chose ?

« S’il y a biais ou censure et pas d’élément pour contextualiser, caler ou cadrer, les masses de données ne vont pas apporter grand-chose, au contraire on est sûr de raconter n’importe quoi »

Philippe Périé, Ogury

 Après 15 ans à TNS et IPSOS, Philippe Périé ne peut fournir une réponse objective ! Pour lui, on ne répond pas aux mêmes objectifs.

L’étude permet d’avoir accès à de la donnée couvrant tout le marché, les occasions (pas seulement l’interaction que le client a avec les points de contacts contrôlés par l’entreprise). S’il y a biais ou censure et pas d’élément pour contextualiser, caler ou cadrer, les masses de données ne vont pas apporter grand-chose, au contraire on est sûr de raconter n’importe quoi ! La donnée étude (quali/quanti) permet cette mise en perspective.

La récolte passive et massive de données apporte des informations de comportements et d’usages contextualisées, sur de longues périodes et sur de tels volumes et degrés de granularité que l’on peut descendre à des niveaux de résolutions inaccessibles autrement, et sans biais de souvenir.

En résumé, l’étude permet la mise en perspective, la couverture hors du champ de ce qui est pris par nos canaux, on est plus sur des problématiques de compréhension de marché, consommateur… Les données massives apportent la granularité, longues séries, exhaustivité, données contextuelles. On est alors plus souvent sur de l’opérationnel.

Ensuite, il y a tous les modèles d’hybridation possibles.

 

Selon Carrefour, la base de données permet d’optimiser mais, le plus important, c’est innover, avoir des idées. Ce sont souvent les clients qui en parlent le mieux et ce n’est pas dans les bases de données qu’on les trouve.

Algorithmes du fantasme à la réalité -Petit dej IREP (septembre 2017) 2/2

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Si Dominique Cardon nous a apporté le coté théorique des algorithmes (voir billet précédent), Yannick Carriou (X, ENSAE, CEO CXP Group) nous a amené la réalité des algorithmes en entreprise, les implications marketing donc publicitaires.

Les mots clés: rendement, exosquelette, bolducisation des startups, tout un programme!

« Les entreprises regardent les algorithmes sous l’angle du rendement »

Yannick Carriou, CXP Group

 

« En entreprise, l’algorithme ne commence pas par le marketing»

Yannick Carriou, CXP Group

Pour les DG ou les DSI en entreprise, cette classification (celle du billet précédent) qui s’adresse à une petite partie des algorithmes, n’est pas totalement dans leurs esprits. Une entreprise regarde les algorithmes à l’aulne du rendement. Le marketing n’est alors pas concerné en premier lieu (sauf les sociétés web bien sûr), mais les machines (au sens industriel), elles le sont. Les entreprises font face à un vrai défi d’algorithmisation, de gestion des données. Elles ne voient pas le marketing en général, ou le web en particulier, comme le meilleur ratio entre la simplicité des solutions et le rendement immédiat.

Le changement de position du calculateur et l’entreprise ?

« La transformation digitale est une forme d’exosquelette construit autour des entreprises » Yannick Carriou, CXP Group

Une entreprise dont le modèle repose sur des données et sur son utilisation optimisée via des algorithmes, se sent en dépendance.

C’est vrai sur le web, puisque les calculateurs sont, en partie, à l’extérieur de l’activité de l’entreprise, mais c’est aussi vrai sur toute la chaîne. En effet, les algorithmes sont de plus en plus compliqués et de plus en plus « boîte noire » créant ainsi une autorité entre ceux qui savent ce qu’il y a dedans et ceux qui ne savent pas.

La transformation digitale est une forme d’exosquelette construit autour des entreprises. Elle génère des relations de dépendance, de stress, car, installer un exosquelette, signifie faire des choix, dans des architectures un peu compliquées, dans des algorithmes eux aussi complexes (ou plutôt choisir entre les différents discours de fournisseurs), et partir sur des engagements de long terme.

Si l’on revient à la position du calculateur, sa position est externe, un peu floue, un peu marketée et génère une grande incertitude sur la validité du choix.

Les sociétés d’études ? Ce ne sont pas des exosquelettes (à l’exception de la mesure d’audience), car les études tournent d’une société à l’autre, à un moment ou un autre. C’est d’ailleurs cela le problème des sociétés d’études, ce rapport d’autorité n’est pas installé à grand échelle, ni pérenne.

Le stress de l’entreprise, par rapport au calculateur, repose sur quelques questions : Où est-il ? Que fait-il ? Qui suis-je moi pour le contrôler ? D’où la tendance à se doter de calculateurs, les data scientists, mais cette tendance est encore minoritaire. La plupart font confiance à de systèmes packagés.

L’Intelligence Artificielle, le marketing, la publicité ?

« Le marketing est surement l’endroit le moins rentable pour de l’algorithmie, de l’intelligence artificielle » Yannick Carriou, CXP Group

Prenons l’exemple de l’achat d’une turbine à gaz. Le prix d’entrée est de 150 millions de dollars. La durée de vie d’une turbine est de 30 à 40 ans. Pendant cette période, elle va consommer à peu près 100 fois sa valeur. Un algorithme qui peut optimiser le rendement de cette turbine de 2%, a un impact financier colossal. Si vous optimisez votre campagne marketing de 2% c’est très bien mais quel est l’investissement que vous avez mis derrière ?  Il vaut mieux, alors, investir dans des algorithmes qui fournissent un rendement important. En marketing, la vraie difficulté est que l’on essaye d’optimiser un mécanisme non déterministe et l’on essaye d’optimiser un rendement qui est intrinsèquement faible.

Une expression pratique de l’algorithme est l’établissement de « dashboards » avec des « KPI ». Un KPI, on le sait tous, est sommaire, partiel et n’a jamais supprimé l’intelligence naturelle qui sait prendre des décisions sur des critères croisés. Ce qui est dangereux, c’est quand on met une « religiosité » derrière cette mécanique : l’IA, une force cachée. Certains acteurs ont intérêt à vendre cette abstraction, cette religiosité. J’ai vu des start-ups qui veulent réinventer des lois de la physique et font table rase de quelques siècles de théorie. Mais, elles passent la barre des DSI, des DG, car la machine est la seule à donner un sens à un fatras de données. Le KPI, dans ce cadre, devient mortel car on ne sait plus ce que c’est, plus le pourquoi mais on y croit très fort !

Si l’on se penche sur la publicité, dans le marketing, l’expérience utilisateur est un élément clé. Or, du point de vue de l’expérience utilisateur, les résultats de l’algorithme publicitaire ne sont pas fantastiques non plus. Le retargeting c’est très bien, mais voir pendant 10 jours le même produit que je viens d’acheter, c’est un peu gênant.

En fait, l’algorithme peut optimiser soit un résultat, soit les taches pour arriver à ce résultat. On ne parle plus de rendement alors mais de productivité. Le programmatique est typiquement l’exemple de la productivité et, ici, l’algorithme a du sens.

Intelligence Artificielle, Start-ups, qualité ?

« Les start-ups mettent un bolduc autour du R » Yannick Carriou, CXP Group

Statisticiens et Data scientists, c’est une évolution du même monde.

Si autrefois les statisticiens pratiquaient les statistiques avec des licences SAS qui coûtaient très chères, aujourd’hui, tout le mouvement sur l’analytics est basé sur le langage R.

Ce langage était limite de la société secrète il y a 15 ans ! Mais, avec le mouvement open-source, on accède aujourd’hui, facilement, à l’état de l’art sur l’analytics, l’IA… On a alors, beaucoup de startups en Analytics avec des individus brillants qui mettent un « bolduc » autour du R.

La bolducisation des start-ups, c’est mettre de l’assouplissant avec votre lessive pour que la serviette (Le R) soit un peu moins rêche !

Quel que soit le bolduc, il est nécessaire de se pencher sur la qualité des données que l’on a dans un DMP pour nourrir des processus d’Intelligence Artificielle. Aujourd’hui la qualité des données n’est pas assez questionnée et optimiser de façon intelligente des données dont la qualité est une question, ça ne favorise pas le rendement, même s’il y a l’adage que l’IA fait mieux que le hasard !

TOUS ENSEMBLE? (contre Google et Facebook!)

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« Tous ensemble, Tous ensemble » une chanson de Johnny Halliday, un slogan de la CGT, un hymne de supporters de foot et LE qualificatif des mouvements structurels observés sur le marché publicitaire (français et mondial).

L’importance grandissante des données dans le processus publicitaire, le poids des monstres (Google et Facebook) sur le marché digital ont (enfin) fait réfléchir les acteurs maîtres des contenus, et l’on assiste à des regroupements ou associations intéressantes autour de la data.

Petit récapitulatif ci-après.

  • En France, les regroupements pionniers ont été « la Place media » (09/12) et « Audience Square » (12/12). D’une origine très « gestion d’inventaires publicitaires », elles ont su évoluer vers d’autres choses et l’expertise programmatique est une réalité (en tous cas pour l’une d’entre elles, ASQ) (On se demande, par contre, pourquoi la fusion entre les 2 entités n’est pas encore faite, ce qui est dans l’air depuis plus d’un an et ne se concrétise toujours pas…). Cette innovation française (cocorico) a été répliquée dans d’autres pays ensuite (ex : UK : Pangaea Alliance).
  • En juin 2016, les éditeurs allemands, et pas des moindres (Axel Springer, Gruner + Jahr,  Bertelsmann, Der Spiegel), mettent les données de leurs sites ou applications ensemble (que les cookies dommage, lire ici…). La mise en commun est faite au travers d’Emetriq, une filiale de Deutsche Telecom.
  • Au Portugal, en mars 2017, 6 groupes media (Impresa, Global Media, Cofina, Media Capital, Publico et Renascença) se rassemblent dans le cadre du projet Nonio pour mettre en commun leurs données qualifiées via une identification unique (login et mot de passe) au travers de leur sites.
  • Le 4 mai 2017, AppNexus, LiveRamp et MediaMath ont lancé un consortium technologique mondial (à l’échelle des ces sociétés), pour permettre du « people based marketing » (PBM) en programmatique, c’est-à-dire viser des individus et non plus des appareils, ce PBM étant quasi duopole de Facebook et Google.
  • En Allemagne, le 8 mai 2017, Axel Springer (encore), Daimler, Allianz, Deutsche Bank, Lufthansa, Deutsche Telekom et Bundesdruckerei s’allient pour fournir aux allemands, un login et mot de passe unique à tous leurs sites, en respectant la RGDP européenne.
  • En France, le 30 août 2017, « la SNCF, la RATP, Transdev et Blablacar s’allient pour contrer Google », dans le cadre d’un datawarehouse commun (entrepôt de données) sur « l’offre de transports terrestres ». Données comportementales ? Il n’a pas l’air d’en être question.

Enfin pour ceux qui étaient déjà partis en vacances début juillet 2017, et qui ont mis à la poubelle les 1 000 mails, alertes, newsletters à leur retour, …

  • le rappel de la naissance de Alliance Gravity le 5 juillet 2017, avec, comme actionnaires, Les Echos-Le Parisien et de Lagardère Active, SFR, SoLocal Group, Prisma Media et M6 «Ensemble, nous sommes infiniment plus puissants pour construire une plateforme unique sur le marché par la couverture de son audience et la puissance de ses données. L’intérêt est de reconquérir la maîtrise de nos data et de réunir l’ensemble des acteurs français », a indiqué Denis Olivennes, Président de Lagardère Active (dans offremedia). Un mix extrêmement intéressant entre de la TV, un opérateur télécom, de la presse, du local, …

les partenaires de Gravity

(0ù sont les femmes ???)

Dans une superbe opération de communication, quelques jours après (07/07/17) jours après, Les groupes Figaro et Le Monde créent SKYLINE, un couplage moderne.

alliance groupe figaro groupe le monde

(aaaahhh, la parité !)

Dommage qu’ils ne soient pas TOUS ENSEMBLE!

désolée je viens seulement de voir le dossier de CB News de septembre sur le sujet…(#mesuisfaitegriller)

Loi Sapin 2, commentaires

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 mind, lundi 20 février 2017

Loi Sapin : le décryptage du décret de reporting, ses conséquences pour le marché de la publicité en ligne, ses zones d’ombre.

mind Media analyse l’impact du texte à l’aide de spécialistes. En gras, les dispositions du texte, suivies de nos commentaires et ceux d’experts.

Décret n°2017-159 du 9 février 2017 relatif aux prestations de publicité digitale

Article 1

Le présent décret s’applique, pour l’application de l’article 23 de la loi du 29 janvier 1993 susvisée, aux prestations de publicité digitale entendues comme celles ayant pour objet la diffusion de messages sur tous supports connectés à internet tels qu’ordinateurs, tablettes, téléphones mobiles, téléviseurs et panneaux numériques.

Tous supports connectés à internet

Isabelle Le Roy (cabinet tracks&facts) : 

« On précise ici que les principes de la Loi Sapin de 1993 (relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques, ndlr) sur la publicité s’appliquent aussi au digital, ce qui n’était pas formalisé clairement par la version originale. C’était implicite, mais beaucoup d’acteurs du digital en ont profité pour ne pas appliquer toutes ses composantes. Apporter cet éclairage est une avancée, mais pour quelques temps seulement… On parle en effet de “supports connectés à internet”, en les listant. Mais quid des objets connectés qui vont se développer, notamment ceux reliés à une station d’accueil, qui, elle, est reliée au web ? Et le décret s’applique-t-il quand on est hors connexion internet ? Autant de situations qui pourront créer de nouveaux problèmes d’application.”

Article 2

S’agissant des prestations de publicité digitale mentionnées à l’article 1er, à l’exception de celles définies à l’article 3 ci-dessous, le compte-rendu communiqué par le vendeur d’espace publicitaire à l’annonceur précise la date et les emplacements de diffusion des annonces, le prix global de la campagne, ainsi que le prix unitaire des espaces publicitaires facturés. Les sites ou ensemble des sites internet sur lesquels les annonces sont diffusées peuvent être regroupés en fonction de leur nature ou de leurs contenus éditoriaux. Le prix global de la campagne, ainsi que le prix unitaire des espaces publicitaires facturés

Note de mind Media :

L’article 2 concerne le gré à gré. On précise ici que sur le digital hors programmatique, le vendeur doit fournir, comme sur les autres médias, un compte-rendu complet sur la campagne, insertion par insertion, intégrant le coût unitaire des espaces facturés. C’est ce que demande l’UDA pour déterminer le coût initial. Ou l’ensemble des sites internet

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“Si l’annonceur achète un package, le vendeur fournira-t-il un compte-rendu de sa composition, ou seulement pour l’ensemble ? Par ailleurs, tous les formats n’ont pas les mêmes noms ou tailles : comment les rapprocher ? Cela va dans le sens de l’harmonisation des formats sur laquelle travaille l’IAB US. Les éditeurs devront adapter leurs formats publicitaires.”

Article 3

Pour les campagnes de publicité digitale qui s’appuient sur des méthodes d’achat de prestations en temps réel sur des espaces non garantis, notamment par des mécanismes d’enchères, pour lesquelles les critères déterminants de l’achat sont le profil de l’internaute et l’optimisation de la performance du message, le vendeur d’espace publicitaire communique à l’annonceur un compte-rendu comportant au moins les informations suivantes : 

1° Au titre des informations permettant de s’assurer de l’exécution effective des prestations et de leurs caractéristiques :

a) L’univers de diffusion publicitaire, entendu comme les sites ou l’ensemble de sites internet qui peuvent être regroupés en fonction de leur nature ou de leurs contenus éditoriaux ;

b) Le contenu des messages publicitaires diffusés ;

c) Les formats utilisés ;

d) Le résultat des prestations au regard du ou des indicateurs de performance convenus lors de l’achat des prestations, tels que le nombre d’affichages publicitaires réalisés (par exemple « impressions », « pages vues »), le nombre d’interactions intervenues entre l’internaute et les affichages publicitaires (par exemple « clics », « actions ») ou toute autre unité de mesure justifiant l’exécution des prestations ;

e) Le montant global facturé pour une même campagne publicitaire et le cas échéant tout autre élément, convenu avec l’annonceur, relatif au prix des espaces ;

Un spécialiste du programmatique :

“L’article 3 vise à mon sens les trading desks d’agences non transparents, ayant parfois le statut ou la position de régies (c’est le cas d’Affiperf chez Havas et d’Amnet chez Dentsu Aegis Network, ndlr) au sein des groupes de communication. Il faut cesser avec ces organisations horizontales, les activités programmatiques doivent être pleinement réintégrées dans les agences, comme l’a fait récemment Publicis Media, ou GroupM depuis toujours. C’est plus clair et plus sain, pour garantir plus de transparence sur l’activité de mandataire auprès de l’annonceur et les compte-rendus : sur le prix et la qualité de l’espace, le taux de marge, le prix des outils programmatiques et annexes…”

Le vendeur d’espace publicitaire

Note de mind Media : 

L’article 3 concerne le programmatique. Il indique que le reporting doit être effectué à l’annonceur par le “vendeur d’espace”. Tout l’enjeu va être de déterminer ce qu’est un vendeur sur la chaîne programmatique, alors que de nombreux intermédiaires occupent ce rôle. Sur quel(s) vendeur(s) reposera l’obligation d’information à l’annonceur ? La régie ? Le trading desk ? Le SSP ? Le DSP ? La possibilité, un temps envisagé, d’introduire un statut d’acheteur-revendeur ne figure pas dans le décret car il contredirait la Loi Sapin. Dans une lecture littérale du décret, il n’y a qu’un seul type de vendeur : la charge du reporting incombe à l’éditeur et sa régie. C’est d’ailleurs ce qu’estime l’UDA. Difficile à accepter pour les éditeurs et le SRI, lequel prend déjà position sur une définition plus large, qu’elle estime “pragmatique”. Les acteurs ont dix mois pour en discuter avec le ministère de l’Économie et des Finances (et son organe compétent, la Direction générale des entreprises) qui doit publier une circulaire d’application avant le 1er janvier 2018 pour préciser ce décret. Les discussions pourraient être moins consensuelles que celles de ces deux dernières années.

Un spécialiste du programmatique :

“Les difficultés d’applicabilité de la Loi Sapin au programmatique restent entières. Le décret n’apporte effectivement pas de réponses aux questions que le marché se pose : les SSP et les DSP sont-ils des vendeurs d’espace ? Et les ad-exchanges ? D’un point de vue contractuel, ils se présentent comme de simples intermédi-ires, mais dans la pratique, ils agissent comme des vendeurs d’espace. Je rappelle au passage que la Loi Sapin interdisait déjà d’être à la fois vendeur d’espace et acheteur, elle n’est simplement pas respectée sur le digital. Mais aucun annonceur ne va aller en justice, c’est trop de temps et d’énergie perdus”.

S’assurer de l’exécution effective des prestations

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“C’est ce à quoi servait la pige à ses débuts en presse. De même pour les services de contrôle de diffusion interne en agence média. Il y avait par exemple des suspicions sur la diffusion des spots chez les Indépendants en radio. Que c’est triste d’en être encore là !” “Mais quid des créations adaptées à l’individu avec le principe de la dynamic creative optimization (CDO) ? Quelle création va servir de référence pour le contrôle et le reporting ? »

Le montant global facturé

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“Qu’appelle-t-on exactement “montant global facturé (…) relatif aux espaces” ? Uniquement l’achat média ? La data nécessaire est-elle liée ? Le temps passé à programmer la campagne aussi ? Il faut fournir le CPM ou le CPM chargé?”

2° Au titre des informations permettant de s’assurer de la qualité technique des prestations :

a) Les outils technologiques, les compétences techniques ainsi que les prestataires techniques engagés dans la réalisation des prestations ;

b) L’identification des acteurs de conseil, distincts des prestataires de technologie numérique, impliqués dans la réalisation des prestations ;

c) Les résultats obtenus par rapport aux objectifs qualitatifs définis par l’annonceur ou son mandataire avant le lancement de la campagne tels que le ciblage, l’optimisation, ou l’efficacité ;

S’assurer de la qualité technique des prestations

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“L’ensemble de ce paragraphe est destiné à apporter plus de transparence dans le travail des acteurs de la chaîne de l’achat média, c’est forcément très positif !”

3° Au titre des informations sur les moyens mis en œuvre pour protéger l’image de la marque de l’annonceur, toutes les mesures mises en œuvre, y compris les outils technologiques, pour éviter la diffusion de messages publicitaires sur des supports illicites ou dans des univers de diffusion signalés par l’annonceur comme étant préjudiciables à l’image de sa marque et à sa réputation ; Des informations sur les moyens mis en œuvre pour protéger l’image de la marque

Note de mind Media : 

C’est la consécration des outils d’adverification et de qualité média, tels qu’Integral Ad Science, Adloox, AppNexus/Alenty ou Meetrics, et de leur importance pour les annonceurs. 

4° Le cas échéant, les conditions de mise en œuvre des engagements souscrits dans le cadre de chartes de bonnes pratiques applicables au secteur de la publicité digitale. En outre l’annonceur pourra avoir accès aux outils de compte rendu mis le cas échéant à la disposition du mandataire. 

Dans le cadre de chartes de bonnes pratiques

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“Ce point renforce le crédit apporté aux recommandations, chartes et labels qui sont en place ou vont l’être. On pense notamment aux recommandations de l’IAB US, qui sont en passe d’évoluer, mais aussi au label SRI-Udecam qui est annoncé pour la fin du premier semestre, ou aux chartes entre régies, agences et annonceurs.”

Article 4

Les dispositions du présent décret ne s’appliquent pas aux vendeurs d’espaces publicitaires établis dans un autre Etat membre de l’Union européenne ou partie à l’Espace économique européen lorsqu’ils sont soumis, en application de dispositions du droit national de cet Etat, à des obligations équivalentes en matière de compte rendu.

Note de mind Media : 

C’est un point qui interroge. On sait que les autres pays n’ont pas de texte légal aussi strict et spécifique à la publicité en ligne que l’est la Loi Sapin en France. Quid du terme “obligations équiva-
lentes en matière de compte-rendu ?”

Un annonceur :

“C’est confus. Est-ce à dire que des vendeurs d’espaces basés à l’étranger pourront se prévaloir d’obligations de compte-rendu alternatives moindres dès lors qu’une disposition juridique existe, même minimaliste ? Ce principe peut encourager certaines régies ou agences à centraliser leurs activités programma tiques dans un autre pays que la France où la loi et le cadre juridiques sont plus flexibles. Les régies françaises seraient encore les dindons de la farce.”

Article 5

Les dispositions du présent décret sont applicables le 1er janvier 2018.

Note de mind Media :

“Cela accorde un peu plus de dix mois au marché français pour s’adapter, mais aussi pour préciser le sens du texte. Une circulaire d’application devrait en effet détailler la mise en œuvre de ce décret et pourquoi pas apporter des réponses : qui sont les vendeurs d’espaces sur la chaîne programmatique et qui ne l’est pas ? Faut-il distinguer les vendeurs d’espace des vendeurs de prestation ? Quel niveau de détails le reporting à l’annonceur doit-il contenir et sous quelle forme ?”

Un annonceur :

“J’ai du mal à comprendre ce texte. Les régies françaises ont visiblement perdu la première étape des discussions. Le texte fait peser sur elles toute la responsabilité du reporting. J’ai du mal à concevoir comment elles pourront répondre au niveau de détail demandé sans accès aux informations. En parallèle, il y a très peu de nouvelles obligations pour les agences en qui concerne la responsabilité de l’environnement média, la délivrabilité des campagnes, la garantie de diffusion, etc. À mon sens, il y a peu d’avancées pour les annonceurs, c’est la validation de pratiques du marché.”

Un spécialiste du programmatique :

“Les motivations qui ont justifié de préciser la Loi Sapin sont évidemment bonnes, mais je ne pense pas qu’une loi puisse résoudre des questions aussi complexes que celles que pose le marché de la publicité en ligne : la loi sera nécessairement inadaptée, imprécise ou en retard. Et le niveau de détail demandé ici dans les compte-rendus sera d’ailleurs inapplicable. La réponse se situe plutôt à deux niveaux : en haut, il faut que les différents acteurs représentatifs du marché travaillent ensemble, se mettent d’accord et établissent des bonnes pratiques. En bas, la solution est contractuelle, pas légale : il faut que l’annonceur mette en place des méthodes de travail et des engagements clairs dans ses contrats avec les agences.” 

Jean-Michel De Marchi

Dominique Delport dans Meet the data III

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Comme d’habitude un compte-rendu partiel et partial !

« Smart Data for Smart Cities / Smart Territories », tel était le thème de cette 3ème édition de Meet the Data (maison de la chimie, pas beaucoup de chauffage, 25/02/17).

Qui est derrière « Meet the Data » ?

Plein de « tronches » (ils me pardonneront !) ! Excusez du peu, Pierre Louis Lions, collège de France et Médaille Field (le Nobel de mathématiques), Jean-Michel Lasry, Normale sup, Dauphine, Emmanuel Bacry, professeur à Polytechnique (l’X)… Et aussi, une star, dans un autre genre, Dominique Delport (Global MD Havas Media Group et Président Vivendi Content).

Ils ont en commun, le rachat, il y a quelques années, par Havas Media (HM), de MFG Labs (PL Lions, H Verdier (Etalab), …) et le sponsoring de ces rencontres par HM avec Arnaud Parent (Président Havas Media Labs Global) comme co-organisateur avec Emmanuel Bacry.

  1.  La star business, Dominique Delport
  2. A mi-chemin entre business et recherche
  3. Les interventions business
  4. Deux moments de bonheur intellectuel

 Pour les autres,  euh… je n’ai rien compris où je suis partie avant la fin, regardez le programme !

  1.  La star business, Dominique Delport

Le sujet était innovation et économie collaborative dans une table ronde.

Essayer de résumer l’intervention de Dominique en une image, est osé, nous avons essayé de le faire…ça va, c’est bon, pour le début mais pas pour toute l’intervention !

Donc, en complément de l’image ci-dessous qui dresse un portrait de l’évolution du marché avec le digital, D. Delport s’est interrogé sur la question de nos données individuelles : où est la valeur ? Les plateformes qui privatisent tout, sont dangereuses car en plus « the winner takes all », il tue ses concurrents.

Il a pris l’exemple du marché de l’Entertainement, aujourd’hui, scindé en 2 :  les contenus gratuits et les contenants payants.

  • La publicité est le cardinal des contenus gratuits. Qui l’emporte en ce domaine ? Le digital, qui dépasse maintenant la TV dans les investissements publicitaires. Sur ce digital, Google et Facebook emportent 100% de la croissance, un duopole sans équivalent dans l’histoire qui accumule et s’auto-renforce. Mais quand les Alexa, Siri, Google Voice, Cortona, tous les assistants virtuels sont là et où il suffit de dire « Alexa joue moi un morceau de musique », cela renvoie à comment le choix est fait pour l’individu, la prédictibilité de ses goûts, ses comportements tout ceci étant basé sur ses données, ses traces (si tracks&facts se nomme comme cela, c’est pour ça !). Ce qui s’est passé dans la finance, il y a quelques années, devient la réalité de la publicité, le programmatique, donc l’analyse de nos données.
  • Dans le payant, nous sommes dans une logique de « curation » (éditer et partager les contenus les plus pertinents du Web pour une requête ou un sujet donné), de recommandation où l’impact de la donnée change encore les stratégies des maisons de disques, la détection des talents. Les maisons de disque qui ont vu leur CA être divisé par 2 en France depuis 2002, ont enregistré une croissance de 5%, l’an dernier.

De façon générale, toutes les entreprises qui ont parié sur le digital et la data, sont en croissance. Mais le ticket d’entrée est désormais presque au milliard d’individus. L’Europe, le plus grand marché du monde, doit être plus ferme pour sa souveraineté numérique.

DOMINIQUE DELPORT UN SLIDE MEET THE DATA

  1. La recherche au service du business

Benjamin Devienne (Head of Data Science, Gameloft, Vivendi)

« Un moteur de recommandation de jeux videos basé sur le graphe »

(Son patron, D. Delport, a dû être fort satisfait de cette très bonne intervention. A la fin de celle-ci, Benjamin Devienne a regardé de suite la réaction de D. Delport).

Gameloft, un des leaders du jeu en ligne (3 millions de joueurs par jour), propose un très gros catalogue de jeux. La croissance de la société est conditionnée, entre autres, au fait que ses clients jouent, de plus en plus, à des jeux différents dans son catalogue. C’est une logique business. Donc, comment faire ? Comment recommander à ceux-ci, tel ou tel autre jeu.

Pour cela, il suffit de regarder les fourmis (sic !). Celles-ci cherchent toujours le meilleur chemin pour aller vers quelque chose, un point précis. Pour cela, certaines avancent à droite ou à gauche, individuellement, et laissent, au passage, des phéromones sur le chemin. Plus il y a de phéromones sur un chemin, plus celui-ci est bon, car de nombreuses fourmis l’empruntent. C’est cela, la recommandation. Le modèle utilisé par Facebook basé sur la théorie des graphes et les probabilités est dans cette lignée.

Chaque individu est connecté à un ou plusieurs jeux, et Gameloft veut identifier le chemin le plus long que son client doit emprunter dans son catalogue pour qu’il accroisse sa pratique des jeux. Gameloft cherche à maximiser la « life time value » du réseau.

Le catalogue des jeux Gameloft peut être cartographié (volontairement flouté par l’intervenant).

Les grosses licences sont en rouge et tous les jeux sont reliés ou non entre eux.

Avec cette cartographie, Gameloft est capable de prédire à 80%, les déplacements dans le réseau.

Qui dit bonne prédiction, dit croissance du profit avec une augmentation de 400% des revenus grâce à la recommandation. Il leur suffit d’une journée pour savoir si la personne restera sur le jeu grâce auquel elle est arrivée et, 3 semaines pour savoir si elle est « bougeable » ou non grâce à des recommandations qu’on lui insufflerait.

 

Le fait de maximiser le réseau, donne un avantage concurrentiel énorme à Gameloft.

Pour augmenter le bassin de joueur (la pénétration), ils font naturellement de la publicité et peuvent même acheter certaines « adresses » (IP, mail…), à 40 € par joueur, car des joueurs peuvent dépenser jusqu’à 150 000 où 200 000 € par an.

Envoyer des recommandations, ou les susciter, permet aussi d’augmenter la puissance de la marque et la confiance en celle-ci.

L’analyse des trous dans le graphe , dans le réseau, autorise aussi une approche stratégique du catalogue.

Hervé Jegou (Research Scientist, Facebook Artificial Intelligence Research)

Recherche et construction de graphes efficaces pour de grandes collections multimedia

(Une bonne présentation avec un intervenant qui a l’air adorable même si nous n’avons pas compris toutes les formules!)

En France se trouve, un des grand centres d’Intelligence Artificielle de Facebook (FB), à Paris.

L’idée globale est d’identifier les images qui se ressemblent.

Facile ? Oh non ! Car, pour savoir si elles sont similaires, il faut être capable :

  • d’identifier, de façon fiable, les composantes de l’image, ses caractéristiques,
  • de les coder pour calculer des notions de distance entre images,
  • de les classer en fonction de ces distances,
  • pour permettre de les proposer, ensemble, selon les requêtes faites par les individus.

Et en plus, il faut faire cela quasi instantanément. Donc, un travail sur des masses d’information et de calculs en temps réel !

L’intelligence artificielle est au pouvoir et ce ne sont pas les données FB qui sont utilisées par ses chercheurs, mais des jeux de données publiques pour être à même de comparer leurs résultats.

Hervé Jegou et son équipe, ont atteint leur objectif et vont mettre en OPEN SOURCE leur méthodologie et programmes pour le bien de tous, d’ici 6 mois. Merci !

3. Les interventions business

Alain Starron (Veolia, ex TPS, pour ceux qui se souviennent de la première expérience de publicité interactive en France)

Pour Veolia, la transformation digitale, ce sont les infrastructures technologiques qui doivent permettre de fournir un bien de plus en rare, l’eau, et faire en sorte, qu’elle soit propre pour les individus.

Les objets connectés sont en première ligne pour assurer de la maintenance prédictive (réparer, changer avant que cela ne casse) via des alertes vers un centre de contrôle. Ces capteurs technologiques ne suffisent pas. L’écoute des individus permet de comprendre leurs organisations communautaires car la ville est tout autant structurée par des groupes humains que par la planification de l’organisation territoriale.

Quelques informations en bref :

  • Moscou est la ville la plus embouteillée du monde (sans jeu de mot avec Veolia).
  • Il y a 8 km de tuyaux à Lyon
  • Mc Kinsey (The trillion-dollar challenge) a prévu que le prochain secteur impacté par le digital, seront les services publics.

Raoul Jacquand (Dassault Systèmes, Polytechnicien)

Dassault Systèmes est une société pionnière pour toutes les applications 3D.

On part forcément d’une vision de la ville de demain :

Par rapport à cette vision de la ville, Dassault Systèmes (DS) propose une plateforme où les données sont dites au service de la ville. On part de la connexion des choses ensemble (le citoyen, les services publics, le travail, …), puis la collecte des informations, leur analyse (big data car les données sont structurées ou non structurés, statiques ou temps réel, sensibles ou non, évolutives …), le design de la ville (en 3D bien sûr), la simulation, le suivi (monitoring).

Expérimentation à Rennes et, plus gros, à Singapour. Dans cette ville, 50 000 étudiants ont été équipés d’un appareil captant une multitude d’informations dans la ville de façon à nourrir la plateforme en information (expérience NSE.sg).

De façon générale, Raoul Jacquand estime que la prochaine frontière est le sous-sol, et que l’enjeu est de connecter dessus et dessous.

Le seul problème évoqué est le modèle business de tout ceci car qui paye ? les villes ? le privé ? … Où se trouve l’argent pour ce type d’approche essentielle au futur des villes.

C’était le credo tenu aussi par Pascal Terrien (EIFER, EDF), comment s’assurer que ma ville soit durable, comment attirer les investissements dans ma ville (Concurrence entre DS et EDF pour l’approche systémique)

L’image ci-dessous (en cliquant vous allez sur l’image originelle), montre l’évolution de l’urbanisation par pays, entre 1050 et 2010, regardez bien, c’est la carte du monde qui se dessine.

https://www.researchgate.net/figure/273415304_fig1_Fig-2-Global-differentials-in-past-and-projected-urbanization-based-on-data-of-the

Selon lui, il faut dépasser la vision géographique des villes qui structure, actuellement, les réseaux d’énergie, pour aller vers les smart grids (optimisation de l’électricité via le digital). L’exercice est complexe, car les décisions urbaines sont à prendre pour l’heure qui suit ou pour les années futures (10 ans pour des équipements lourds).

En bref, la Chine construit chaque année une ville comme New York.

4. Deux moments de bonheur intellectuel

Dominique Boullier (Professeur, Chercheur Senior, Digital Humanities Institute Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne)

Ouvrir les boites noires du Machine Learning urbain (Un seul défaut, 10 choses importantes à la minute quand il m’en faut une par minute pour tout intégrer !)

Il est bien parti du sujet sur la ville mais nous a emmenés beaucoup plus loin sous ce prétexte.

Donc la ville a évolué au travers des âges en démarrant par une ville marché, forte et souvent sacrée (moyen âge), à une ville cosmopolite (révolution industrielle), pour devenir une ville flux de données.

Ces flux peuvent s’organiser selon 2 axes (cf photo-ci-dessous) :

  • Axe horizontal : de la certitude à l’incertitude de la donnée ville
  • Axe vertical : du détachement à l’attachement à la ville

Ces 2 axes permettent de placer, d’un côté, les approches collaboratives et les relations d’affection des individus envers la ville, de l’autre, les opérateurs qui intègrent, suscitent ou analysent des données urbaines (IBM, Google…). La notion de données réelles ou prédites est là pour les séparer.

Cette approche, sous 2 angles, permet de comprendre l’influence probabiliste dans le machine learning (les méthodes qui permettent d’apprendre aux machines à réaliser des taches complexes). Elle autorise le placement, dans chaque cadran, des outils qui existent pour classer et analyser les données.

 

Mais, le plus souvent, ce n’est pas UNE méthode, mais un assemblage de plusieurs qui est mis en œuvre. Il constitue, très (trop) souvent, une boite noire. Celle-ci n’est blanche (ou grise) que pour ses créateurs sans qu’ils aient même bâti un modèle conceptuel sous-jacent.

Il y a un enjeu de démocratie autour de tout cela, les boites noires doivent être rendues transparentes pour que le citoyen, l’individu, profite des données et non pas subisse les données.

L’approche smart city d’IBM pour les jeux de Rio, analyse ou fournit des « image fixes » de l’homme et de la ville. Aujourd’hui, nous sommes dans une époque d’images animées, de modèle d’apprentissage, où toujours plus de capteurs fournissent toujours plus d’info sans que les résultats soient là. L’attentat de Nice en est la preuve. La présence du camion enregistrée sur les vidéos durant plusieurs jours avant l’attentat, n’a pas permis de détecter quoi que ce soit, aucune alerte. Londres intègre, dans des tableaux de bord, les données de « mood », d’humeur des londoniens et l’analyse de sentiments issue des réseaux sociaux. Cela ne sert à rien car aucune alerte n’y est reliée.

L’approche de Google, la Google city, est basée sur les connections, les flux. Cette vision permet, à d’autres sociétés, de proposer, par exemple, des services de police prédictive. Le plus souvent elles survendent les résultats de leurs modélisations de type « boite noire ». Un contre-exemple, Hunchlab qui joue la transparence dans sa méthode, c’est le machine learning responsable.

En conclusion, il faut des contrôleurs/auditeurs de ces boîtes noires et une clarté dans les modèles conceptuels sous-jacents.

 

Philipe Aghion, Collège de France (petit homme, plein d’énergie et d’enthousiasme), le chantre de l’innovation et de la croissance (que je résume très mal ci-dessous (désolée !)

Pour lui, seule l’innovation est le moteur de la croissance à long terme. Et pourtant, l’innovation est la destruction créatrice (pas faux !). Mais pour créer, on ne peut être seul. Nous devons nous confronter aux autres et, pratiquer, à la fois, compétition et coopération :   la coopétition. Un bon exemple, le MIT et Harvard qui sont en compétition farouche pour faire venir des professeurs mais qui arrivent à s’entendre pour des travaux en commun.

Du coup les innovateurs sont dans des zones densément peuplées et la révolution digitale a changé la façon de produire des biens et services mais aussi la génération d’idée.

L’innovation n’a jamais été aussi grande que maintenant et il faut organiser l’état et la société pour qu’elle soit en mesure de vivre l’innovation.

Et pour finir, Pierre-Louis Lions a dit

« ce n’est pas la façon de faire qui est importante, on trouvera toujours, mais la question que l’on pose ! ».

 

Allo le standard? « Bonjour! CPM, à votre service »

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STANDARD : « Bonjour, CPM, à votre service »

MOI « ça alors CPM, je croyais que vous étiez en retraite, pouvez-vous  me passer vCPM ? »

STANDARD « Ah non Madame, vCPM n’est pas le standard »

MOI « Pardon ? vCPM n’est pas là ? »

STANDARD « Non Madame, vCPM ne fait que des apparitions ponctuelles, je suis toujours, moi, CPM, le standard »

MOI « Mais enfin, pourquoi ? »

STANDARD « Les annonceurs ne l’ont pas décidé »

MOI « Comment ? Mais je croyais qu’ils voulaient faire des stratégies digitales efficaces »

STANDARD « Certes, mais les annonceurs n’osent pas encore utiliser vCPM tout le temps»

MOI « Pourquoi ?»

STANDARD « Ben, les responsables media chez l’annonceur  sont un peu inquiets des conséquences »

MOI « Je ne comprends pas »

STANDARD « euh… en partie, ils ont peur de leur service achat qui sont toujours branchés sur des coûpts bas et du coup de leur Direction Générale qui pourrait les remettre en cause  (eux pas les coûts !)»

MOI « Noon, c’est encore ces histoires de coûts bas, sans  qualité, sans transparence ? Incroyable ! »

STANDARD «  mais vous savez, les agences media ne sont pas non plus les plus actives sur le sujet avec leur rémunération au niveau du plancher, et certains qui ne comprennent pas la différence entre  un standard et un objectif (KPI) »

MOI «  c’est vrai qu’avec des stagiaires à gérer, les choses ne sont pas simples, mais dites moi CPM, les éditeurs, ils ne sont pas intéressés par vCPM ?»

STANDARD « Si si, les éditeurs font quelques offres avec vCPM, pas forcement très optimales, mais ils ont peur aussi »

MOI «  eux aussi, décidément ! »

STANDARD «  ben oui, si je disparais, moi CPM, et que vCPM se vend à mon prix pour tout ce qu’il apporte, c’est la fin des haricots »  

MOI « mais alors, vous, CPM, vous aimeriez partir en retraite ? »

STANDARD «  «…. » <– (soupir de CPM) oh oui Madame ! J’ai fait mon temps, tout a tellement évolué et tout va si vite que je ne suis plus, je ne me comprends même plus et ne sais plus trop à quoi je corresponds. Il faut que je laisse la place.

vCPM est jeune lui, il a encore des boutons, il se croit le meilleur, ce n’est  qu’une occasion d’être vu après tout, pas une vision réelle, et, comme tout ado, il est un peu mou du genou avec les règles qu’on lui a fixé, mais, malgré tout, il est bien mieux que moi , tellement plus adapté et, surtout, il court tellement plus vite que même s’il a des défauts, il arrive à suivre, à peu près, ce sont les différents médecins qui le mesure qui le dise. De toute façon, personne n’est parfait n’est ce pas Madame ? »

MOI  « ce n’est pas moi qui vous dirait le contraire CPM !! »

STANDARD « Ah Madame, voila vCPM qui arrive, je vous le passe, au revoir »

MOI «  Au revoir CPM, bonne retraite »

STANDARD « vCPM, j’écoute …»

MOI «  bonjour vCPM, vous allez bien ? »

STANDARD «  salut mdame, j’ai une pêche d’enfer, on a parlé de moi à l’IAB, lors de l’intervention de L’Oreal ( Bon, je n’ai jamais été cité mais j’étais la dans les sous-titres). Là bas, tout le monde m’a compris, même  le grand patron, Jean Paul Agon s’est intéressé à moi. Et y en avait des humains (enfin) sur le sujet ! Du coup, j’me suis éclaté et, vlan j’ai réussi à leur faire gagner 20% de budget qu’ils allaient perdre. Ouais Ouais je n’étais pas tout seul pour le faire, mais quand même ! Ca déchire non, de pouvoir réinvestir 20% de budget dans des vraies campagnes digitales de qualité en toute transparence ?  Raah, je le vaux bien.

Mon grand cousin viCiPiM aux USA, qui est  le standard, se demande ce que je fais en France mais j’ai beau lui dire que quand on m’utilise  c’est tout bon mais que c’est dur de devenir un standard ! »

MOI «  bon alors, vCPM qu’est ce qu’il faut faire ? »

STANDARD « il suffit que les annonceurs le décident et investissent uniquement avec moi, vCPM et plus avec CPM.  C’est tout »

MOI « Merci du conseil vCPM , on va leur dire et bienvenue au standard »

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