Mois : août 2018

Apple, un trillion, cela représente quoi?

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Début août 2018, la capitalisation boursière d’Apple a dépassé le trillion de dollars américains. Cette entreprise est la première à atteindre ce niveau.

Mais 1 trillion, 1000 milliards de dollars, cela représente quoi?

Nous pourrions l’écrire mais le mieux c’est de le voir, en cliquant sur information is beautiful

où vous trouverez aussi plein d’autres belles choses!

 

 

 

Catastrophe, anthropocène, digital,… et Dieu dans tout ça ? belle rentrée !

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Lors du colloque du centre d’Alembert   (« Prévisions, précautions, préventions, catastrophes »), une intervention a retenu notre attention (entre autres), l’intervention d’un historien, François Walter (Université de Genève), qui s’interrogeait sur ces notions, à l’aulne du temps long.

Catastrophe ?

3 étapes historiques

Jusqu’au XVIIIème siècle, la société humaine est une société de protection contre les aléas.

Il existe des risques avérés que l’on connait (ex : tempêtes en mer du nord,  rupture de digues…), la société a donc conscience de sa vulnérabilité. Mais, quand une catastrophe se produit, l’évènement ne peut se réduire qu’aux seules causes naturelles, il faut le relier à l’extraordinaire (Dieu). Autrement dit, il y a eu un désordre moral ou social qui a causé une « intervention divine » qui amène la société à renforcer ses normes sociales pour que le désordre ne se reproduise plus.

Le mot catastrophe n’est d’ailleurs pas employé, on parle de fléau, de calamité, de malheur (vocabulaire biblique).

Au XIXème et jusqu’au milieu du XXème siècle, on vit dans une société sous le signe de la prévention, de la prévoyance.

L’avènement des sciences et techniques poussent à mieux maîtriser les choses, la nature. On veut intégrer l’avenir dans la gestion du social. La logique d’ingénieur permet d’enlever la peur irrationnelle mais amène la peur scientifique.

La catastrophe naturelle et/ou industrielle conduit au rétablissement, à la reconstruction, de ce qui existait avant l’évènement et, amène ensuite, à la prévention. Il faut se prémunir contre la probabilité d’un alea. On est dans des logiques de technocrate, de technicien, d’assureur. L’individu est déresponsabilisé (ce n’est plus de sa faute) au profit d’une responsabilité technique et sociale.

Le mot catastrophe commence à être un peu utilisé au XIXème mais devient courant au XXème sous l’expression « catastrophe naturelle ».

La fin de la seconde guerre mondiale, amène l’ère post moderne.

Avec Hiroshima, l’homme, pour la première fois, à la possibilité de tout détruire. Il surpasse la nature, il change d’échelle, de catastrophes locales, on passe aux catastrophes mondiales.

La société devient vulnérable à cause de ce qu’elle a créé.

Dans les années 70, le mot risque arrive avec aussi l’expression catastrophe environnementale. L’avènement du « risque » nous amène dans une ère d’anticipation, celle-ci a remplacé l’expérience au profit du principe de précaution.

La vulnérabilité étant croissante, les incertitudes augmentent, on cherche alors à minimiser le risque par la précaution.

On est dans une ère de gestion réflexive et proactive où se sont les pratiques sociales qui transforment l’alea en catastrophe. Notre société doit gérer l’irresponsable et l’incertain.

Alors, le digital qui s’inscrit complètement dans cette ère post-moderne avec l’accent le plus fort mis sur la prévision, est-il une catastrophe?

Anthropocène et digital

Anthropocène ? Vous ne savez pas ce que ce mot signifie ? Pourtant vous y vivez !

C’est « un terme relatif à la chronologie de la géologie proposé pour caractériser l’époque de l’histoire de la Terre qui a débuté lorsque les activités humaines ont eu un impact global significatif sur l’écosystème terrestre » (source : Wikipedia).

Ainsi, lors d’une conférence du centre d’Alembert en mars 2018, le philosophe du web, Alexandre Monnin s’est interrogé sur le web et le numérique à l’heure de l’anthropocène.

Selon lui, les perspectives d’effondrement se multiplient. Pour cela, il se réfère à un modèle d’évolution conçu en 1972 au MIT pour le Club de Rome, et dont les prévisions s’avèrent toujours exactes avant et après réactualisation (world3, the limits of growth, Donella et Dennis Meadows).

Profitons des années qui viennent car après 2030, c’est la cata… l’espérance de vie diminuerait car la nourriture par individu baisserait et la pollution augmenterait, la population diminuerait donc de facto, les ressources continueraient de baisser et l’industrie s’écroulerait.

Bon alors le digital dans tout cela ?

Un exemple, la composition d’un smartphone.

Quand on regarde les métaux qui composent cet objet, l’on se rend compte que 60% à 80% d’entre eux, figurent dans le tableau périodique (table de Mendeleïev) donc tous les éléments chimiques de base que l’on peut trouver sur terre. Si un vient à manquer, la marge de substitution est faible car ils ont été choisis par efficacité et extraction « facile ».

Quand on cherche d’où viennent ces métaux, nombreux viennent de Chine (terres rares, germanium, fluorine, tungstène, gallium…), certains d’Afrique (cobalt en RDC et platine en AFS), et d’autres d’Amérique du sud (le lithium au Chili)…

Et quand on s’interroge sur la criticité de ces ressources, la réponse est assez brutale, il n’y en a plus pour très longtemps (accessibles et exploitables)…

Certes, comme à chaque fois, l’homme réussit à trouver des parades à ses problèmes. Après le charbon il y a eu le pétrole et, en matière d’électronique, des pistes différentes existent avec la spintronique, l’ordinateur quantique, le biomimétisme, de nouvelles architectures (calcul adiabatique), de nouveaux matériaux (base carbone pour les micro-processeurs). Mais pour être pleinement efficaces, il faut que les sciences se rapprochent, l’informatique de l’électronique, de la physique et des mathématiques et il ne semble pas que ce soit encore assez effectif.

Un designer australien Tony Fry a déclaré qu’aujourd’hui, nous produisons de la « défuturation ». Nous nous privons de futur par nos technologies, nos recherches, nos industries actuelles au lieu de les réorienter dans une logique sans croissance linéaire. Le numérique est, par exemple, très souvent perçu comme un moyen de retourner à la croissance, ce qui ne peut être le cas.

L’anthropocène nous donne, à nous humains, le cadre qui peut nous permettre d’inventer autre chose tout en remettant en cause nos modes de vie.

Et Dieu dans tout cela ? (si Dieu existe bien sûr !)

On a trop de futurs (smart cities, IOT, …) par rapport à l’avenir qui arrive (la langue française distingue le mot futur du mot avenir). Est-ce que cela préoccupe des représentants de Dieu ?

Mais oui !

Connaissez-vous Eric Salobir, ce frère dominicain qui, après avoir été banquier puis responsable web du Jour du Seigneur, est, comme le dit le Monde, « l’expert officiel en nouvelles technologies de l’Eglise ».

Il a noué des relations dans la Silicon Valley (ex : Reid Hoffman, Linkedin) et a crée Optic, un réseau international d’étude et d’innovation dédié aux enjeux éthiques des technologies de rupture.

Le but est de retrouver du sens, à l’heure du digital. Allez chercher les vidéos de ses interventions ou regardez la video des « Optic talks » organisées au début 2018 au couvent des Bernardins avec Google, Publicis (entre autres) comme sponsors.

BONNE RENTRÉE !