Mois : mai 2017

La mesure de l’accumulation en presse: IN or OUT?

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Nous avons eu l’occasion, et le plaisir, d’accompagner la société GFK, dans sa réponse à l’appel d’offres de mesure d’audience de la presse organisée par l’ACPM (proposition écrite faite, présentation orale faite, on attend maintenant les résultats pour mi-juin).

Cette compétition a été, pour nous, l’occasion de nous reposer des questions sur les fondements du media planning, des modèles avec lesquels les acheteurs des différents media travaillent et comment les arbitrages entre les media sont effectués.

Un plan media?

Bâtir un plan media, c’est répondre à une question simple: comment toucher le plus d’individus de la cible de l’annonceur, et faire en sorte que le message envoyé rentre dans la part de cerveau disponible!

Pour toucher le plus grand nombre d’individus d’une cible, on fait appel, actuellement, en media classiques, aux différentes études d’audience existantes et/ou aux études media-marché (étude où l’on dispose d’informations, à  la fois, sur un comportement media et un comportement d’achat, de consommation, …). On sélectionne alors des supports media et leurs unités publicitaires (une chaîne de TV et un écran, une radio et un spot, un titre de presse et un type de page) que la cible fréquente, a priori. On achète de l’espace publicitaire, c’est du media planning.

Si l’achat sur Internet, dans une version ancienne, fonctionnait de la même façon, il a évolué vers l’audience planning, avec la technologie et, en particulier, le programmatique. On achète des « impressions » publicitaires quand l’individu, qui est supposé correspondre à la cible, se trouve sur une page avec publicité.  On n’achète plus l’espace en soi, mais l’audience (d’où Audience Planning), voire même l’individu dans certains cas (people based marketing).

Quel que soit le media, on est toujours dans des pré-supposés, car on n’est jamais certain à 100% que tout ceux que l’on cherche soient bien là et soient bien ceux que l’on veut toucher.

La nouvelle politique de transparence de Twitter (ce serait pareil sur n’importe quel autre support web) a été l’occasion de nous rendre compte que nous étions « male » (sur les 2 comptes tracksandfacts ou ileroy), et soit avec une fourchette d’âge large pour le professionnel ou précis pour le personnel (cf ci-dessous). Par contre, bien sûr, les intérêts détectés par Twitter sont justes quand les intérêts venant des données tierces (les third parties data) sont un brin n’importe quoi.

Pour revenir au sujet, du media planning, le travail de recherche de la cible et les chaines, stations, titres mis en face permettent d’obtenir, en simplifiant, une couverture, un % ou nombre d’individus potentiellement touchés, au moins une fois, par la publicité de tel ou tel annonceur.

Mais, au fait, comment la répétition est mesurée?

Sur le media Internet, la réaction est immédiate, « je sais qu’une personne (ou cookie) voit ma publicité, je suis capable, techniquement, de limiter le nombre d’apparitions de la même publicité sur cet individu et de les lui délivrer quand c’est demandé »  (le capping). Certes, mais comme souvent le cookie est différent d’un appareil à un autre, on se retrouve alors, en tant qu’individu, exposé x fois à la même publicité, ce qui concoure au phénomène de saturation, de rejet de la publicité, que l’on peut observer avec la montée des bloqueurs de publicité  sur ce media.

En TV et en Radio, Médiamétrie vend un fichier, où l’on dispose du comportement de panélistes sur plusieurs semaines, de façon à calculer, à probabiliser, le fait d’être présent sur tel support à tel moment donc de voir tel ou tel écran publicitaire (schématique) et QUAND le téléspectateur peut revoir la publicité de l’annonceur.

En Presse, … RIEN.

L’étude de référence mesure le fait que l’on ait lu, parcouru ou consulté tel titre de presse, combien de fois on le reprend en main, mais pas QUAND on le reprend en main.

Les logiciels de media planning presse en France reposent sur des principes théoriques datant des années 60 sans quelque changement que ce soit.  Donc, quand un annonceur fait acheter une publicité dans le numero X du titre Y, par son agence media, il ne sait pas que sa publicité a encore une nouvelle chance d’être vue la semaine suivante de la date de parution ou encore la suivante pour un hebdomadaire, ou le mois suivant pour un mensuel… Ce n’est de toute façon pas comptabilisé et en plus les « moteurs de media planning » existants ne tiennent pas compte de la notion de reprises en main.

Les courbes ci-dessous, issues de l’étude d’accumulation aux USA faite par GFK MRI, montrent pourtant bien que la lecture d’un titre (hebdomadaire ou mensuel) s’étale dans le temps. Les LECTURES et LECTEURS, ce n’est pas la même chose et ça change tout. Un lecteur peut avoir plusieurs lectures du même numéro, étalées dans le temps. Et les lectures, se sont bien les contacts que l’on a avec la publicité.

GFK MRI

GFK MRI

Qu’est ce que cela changerait d’avoir une mesure de la temporalité, de l’accumulation, en Presse?

Certains diront:

« ça ne changera rien, ça coûtera de l’argent c’est tout,

et ça ne nous fera pas vendre plus de publicité ».

C’est vrai que la situation financière de la presse est difficile, que les annonceurs (leurs agences?) délaissent ce media au profit d’autres qui paraissent plus modernes, mieux mesurables (l’illusion de la technique), plus adaptés aux individus d’aujourd’hui…

Mais alors, en allant plus loin, finalement, pourquoi avoir une mesure d’audience si, de toute façon, rien ne pourra faire changer la situation? Le mur est là et la presse papier y arrive à grand pas.

Les mêmes diront:

« Ah non, mais on a besoin d’audience pour se vendre! » 

Mais de quelle audience parle-t-on? de lecteurs? de lectures? de l’actuelle ou de celle qui est oubliée? de celle que vous vendez ou de celle que vous donnez?

Ils continueront

« Ça va encore prendre des années avant d’avoir des modèles d’évaluation (couverture et répétition) qui tiennent la route sans casser le GRP »

Non, la théorie existe déjà, des travaux avaient été faits, en 2004, quand la régie Emap, à l’époque, avait déjà prôné le media planning temporel. En 2002, à l’IREP, Gaël Crochet, alors chez JFC , présentait le XGRP ou x représente la pluri fréquentation.

D’ailleurs, Francois Lienart avec Jean-Francois Canguilhem sont sur ces fondements dans leur très intéressant moteur d’évaluation pluri-media, MOLECULE.

« de toute façon, le marché se fiche de la façon dont on est mesuré,

et il n’y a plus d’expertise dans les agences, ni chez les annonceurs »

Les débats sur les différents problèmes de mesure de Facebook et Google ont remis sur la scène, les notions essentielles de mesure.

Quant à l’expertise dans les agences, un certain nombre d’entre elles, se rendent compte que sans expertise, leur existence même peut être remise en cause par les annonceurs (à quoi servent-elles?). La productivité à tout crin, que d’aucuns ont initié, les conduits à leur perte (il est plus que temps de changer les modes de rémunération, cf ici).

Pour les annonceurs,  ils doivent eux aussi revoir leurs façons d’évaluer leurs agences, car ils n’ont plus le service, l’expertise qu’il devraient avoir. On est dans les limites des mauvaises Directions des Achats.

Les annonceurs ont besoin de solutions justes, pertinentes, efficaces pour mettre en valeur leurs produits, leurs marques, à vous la Presse de le montrer, d’innover.

D’autres, qui sont convaincus que la presse (papier) peut toujours être attractive pour un annonceur, avanceront alors les arguments suivants:

« nous bougeons, ensemble, avec notre opération de communication, de formation, de sensibilisation 

« DEMAIN LA PRESSE ».

Allons jusqu’au bout,

en changeant la façon dont la presse est achetée,

passons à un media planning temporel »

« Valorisons mieux ces lectures et lecteurs,

proposons de nouveaux produits publicitaires, soyons imaginatifs »

« combattons, à armes égales, avec les autres media

dans tous les modèles de mix ou d’optimisation plurimedia digital inclus »

En conclusion

Une mesure de temporalité, d’accumulation pour le media presse permettra

  • aux agences media, de faire preuve d’expertise et d’intelligence tant sur le media presse que sur le mix media
  • aux supports, de changer les produits publicitaires, de mettre en avant leur qualité, leur effet immédiat et leur effet dans le temps pour la bonne construction de l’image ou du ROI des marques.
  • aux annonceurs, de voir que le temps est porteur de valeur pour leurs marques.

LA MESURE DE L’ACCUMULATION EN PRESSE C’EST IN!

Et si vous pensez encore que la presse papier ne doit pas changer dans ses mesures ou sa façon d’être achetée, nous vous engageons à lire l’article  Programmatic for Print Buying – Developing Innovative Solutions to Connect Advertisers to Print fait par 2 stars de la mesure de la presse, Mickey Galin et Julian Baim  avec Time inc.

(Nous ne pouvons pas nous en empêcher, la mesure d’accumulation proposée par GFK est maligne, utile et économique. C’est d’autant plus facile pour nous de le dire, car nous n’y sommes pour rien dans sa conception!)

2050: vous avez dit PUBLICITE? Ca signifie quoi?

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En 2050, la publicité n’existe plus.

Comment en est-on arrivé là…?

(et comment ne pas en arriver là!)

Pour le savoir, faites-moi intervenir (Isabelle Le Roy) devant vos collaborateurs, vos clients, comme vous le souhaitez.

Format : 1H

Montant: Nous contacter (admissible au budget de formation)

Un avant-goût? Cliquez-là!

D’où et comment vient l’argent de Facebook (en une page)

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Quelques graphiques simples et éclairants faits par axios

How Facebook makes its money, in one chart

Les nouvelles frontières du marketing digital VIUZ 18 mai 2017 – compte rendu partial et partiel

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C’était le 18 mai 2017, à l’Elysées Biarritz, 250 personnes, beaucoup d’annonceurs dans la salle et parmi les intervenants.

Cette présence importante est ce qui fait la caractéristique, la richesse et la qualité des conférences Viuz. Les formats courts (10 minutes), doivent contribuer aussi à cette présence (hormis le professionnalisme des organisateurs Andres Menajovsky et Patrick Kervern (Ils nous invitent à chaque fois et nous y apprenons beaucoup !), TOP !

Des confirmations (pour moi) :

  • Maryline Lacaze, Directrice digitale, Compagnie des Alpes, la bienveillance et la confiance dans le groupe d’individus sont essentielles (un régal à écouter, et si vous n’avez pas envie de postuler dans cette société à la fin de son intervention, c’est que vous êtes sorti de la salle !)
  • Amélie Poisson, Directrice marketing et communication La Redoute (toujours enrichissante !). Il est intéressant de voir la transformation d’une société si chargée d’histoire, dont la culture commune devient le ciment de la nouvelle aventure digitale.

Des découvertes (pour moi) :

  • Quentin Briard, Vice-Président Marketing Club Med FBS, le Directeur marketing est-il en obsolescence programmée ? A cette question, la réponse est : « non, mais il doit se bouger »
  • Laurent Laforest, Directeur Général Bic Shave Club (un showman dans un style non show off), raconte l’aventure de son activité et comment faire du mass market avec du digital. Ça c’est un challenge, mais ça marche !

Et plein d’infos intéressantes !

  1. Le VUCA sans frontière

Très bonne introduction de Patrick Kerven où nous avons découvert un nouvel acronyme, le monde VUCA.

VUCA signifie Volatility (Volatilité), Uncertainty (Incertitude), Complexity (Complexité) et Ambiguity (Ambiguité).

Peclers (agence conseil en tendances, style et innovation) confirme un effacement des frontières.

Ils observent :

  • Une disparition des frontières du genre
  • Une obligation de repenser les frontières culturelles (ex : pour ceux qui ne connaissent pas allez voir cette video, très sympa, DNA journey)
  • Un enchevêtrement du réel et du virtuel, typique des générations Z…
  • Un estompage des différences Homme / machine. Même la création n’est plus à l’abri car un « ordinateur » a peint un nouveau Rembrandt. Ce n’est pas une machine toute seule mais des équipes d’intelligence artificielle, de la reconnaissance d’image, du scan, de l’impression 3D, (un projet Microsoft et ING, l’interlocutrice ING est habillée en … Orange bien sûr)

Pas faux!

2- Et l’homme dans tout ça ?

2 femmes pour en parler.

Marilyne Lacaze, Compagnie des Alpes, « comment l’innovation casse les silos » 

Nous l’avons déjà dit plus haut, c’est une excellente intervenante, sur le fond et la forme. 

Compagnie des Alpes est une filiale de la caisse des dépôts créé il y a 25 ans pour « fédérer le marché français des domaines skiables et ainsi favoriser expérience et investissement grâce à une taille conséquente, puis plus généralement de soutenir l’activité en montagne ».

L’idée était de créer des emplois dans des territoires.

Depuis, hormis de nombreuses stations de ski, on y trouve aussi le musée Grévin, et de nombreux parcs de loisirs (Implantations en France mais aussi à l’international) dont Parc Astérix.

La nature initiale de Compagnie des Alpes, ouvrir des stations et domaines skiables, a marqué ce groupe, en lui donnant comme fondement, « être un écosystème ouvert ».

La deuxième « contrainte » est la création d’expériences opérationnelles fortes, voire très fortes. Pour qu’elles soient à ce niveau, il faut des infrastructures industrielles importantes, d’où une importante proportion d’ingénieurs et un poids de 20% du CA consacré aux objets connectés pour la maintenance et la relation client.

Cette ouverture tant technique (Objets connectés) que systémique (écosystème ouvert) fait que les silos ne peuvent ou ne doivent pas exister à Compagnie des Alpes.

Pour que ceci soit une réalité, voici les faits :

  • Tous les mois, travail par fonction, quel que soit le domaine (grevin+parc+stations+….), pour faire voyager les best practices, pour réfléchir ensemble, pour se faire l’écho des équipes avec pour objectif la TRES GRANDE satisfaction client et en se plaçant toujours à 2 ou 5 ans.
  • Les équipes sont formées à « l’action learning », c’est-à-dire formée à l’inconnu. En pratique, c’est la création de groupes de travail qui doivent proposer des solutions concrètes, des plans d’action à une question précise (ex : que faire, à part du ski, dans un domaine skiable ?). Ils ont 6 mois pour travailler entre non-experts avec des valeurs à développer, comme l’humilité et la confiance dans le groupe pour atteindre le résultat final (solutions, actions).
  • L’évaluation de la majorité des personnels de l’entreprise est collective. Très peu de personnes sont évaluées individuellement dans l’entreprise. C’est l’intelligence en réseau qui est promue.
  • 14 comportements clés ont été identifiés (pas détaillé)
  • L’entreprise est apaisée avec ces logiques de bienveillance et de dialogue

Comme avec la Redoute (cf plus bas), on est plus là en réflexion organisationnelle, RH, … que Digital pur et dur. C’est ma foi bien, cela montre l’évolution des choses, le digital s’intègre ou doit s’intégrer et non pas être un phénomène de foire quelque part. Fin de la frontière !

Amelie Poisson : « La Redoute est-elle devenue une marque communautaire ? les nouveaux défis de la culture. »

Elle était intervenue dans une conférence Viuz il y a 3 ans, pour parler de la transformation digitale de cette vénérable maison et son crédo avait été que la Redoute était déjà une marque communautaire car tissant des liens de génération en génération.

3 ans après, la transformation digitale porte ses fruits : La Redoute existe toujours (belle performance !) et 40% des achats se font sur mobile. Le catalogue qui représentait 75% des achats, est passé à 25%.

Les changements techniques ont été grands (ex : DMP en 2014), la finance est passée pour remettre les comptes au propre, mais le danger de cette transformation était la perte de repères. Il a fallu mettre en avant une culture commune pour passer cet obstacle, se battre ensemble et non contre son voisin !

Donc, depuis 18 mois (pas mal en 3 ans), un travail de reconnaissance a été entamé : « qui on est, d’où on vient, où on va ». Le but est de donner des repères. Beau message HUMAIN.

(Travail de Direction Général ? Marketing ? RH ? tout le monde ? (La prochaine fois peut-être).

Ludovic Cinquin, directeur général d’Octo Technology, groupe Accenture : « L’homme augmenté ».

Parler de l’homme augmenté c’est parler de l’histoire de l’homme et de son hybridation avec la technologie.

Rappelez-vous, il y a 20 ans, quand les mobiles arrivèrent, les Cassandre disaient « mais nous allons être pistés sans arrêt, nous saurons où chacun se trouve ». Aujourd’hui, tout le monde le sait, s’en soucie peu (ou presque) car le bénéfice est fort.

Pour l’hybridation homme/machine c’est pareil. « L’homme va être remplacé par les machines » disent les Cassandre actuelles. Dans 20 ans, l’homme de cette époque sera étonné par ces propos, car de nouveaux bénéfices seront là !

Le problème est avant tout philosophique car,

  • avant, la technologie permettait à l’homme de réparer son corps (ex : prothèses) sans vraiment atteindre la même qualité,
  • aujourd’hui, la technologie permet à l’homme, blessé ou non, d’amplifier, d’augmenter son propre corps.

Si la création d’Internet a été la première grande révolution technologique, l’Intelligence artificielle est la seconde que nous pouvons vivre. Le phénomène devient massif et on est à l’aube de nouvelles transformations de fond de la société. Notre monde devenant VUCA, l’intelligence artificielle peut prendre des décisions à notre place.

Et, pour conclure, la technologie n’est ni bonne ni mauvaise, c’est l’usage qu’on en fait qui la rend bonne ou mauvaise (il a raison !).

3- Back to business

 Quentin Briard, Club Med : « le directeur marketing est-il en obsolescence programmée ? »

Il ne savait pas s’il devait bien prendre l’invitation avec un tel sujet, lui qui est Directeur Marketing. Quand, en plus, selon Forrester, 30% des CMO (Chief Marketing Officer) seront virés en cette année 2017 !

Les CMO peuvent avoir des difficultés à prendre une place (ou garder la leur!) quand tout foisonne autour d’eux dans tous les sens en interférant dans leurs domaines initiaux de compétences.

Mais en fait le travail change, évolue, la technicité est grandissante.

  • Le CMO doit connaitre les outils dont son équipe se sert. Il doit se former en permanence pour rester en contact avec ses équipes et ses clients, même s’il n’utilise pas les outils au quotidien. Cette connaissance est essentielle pour comprendre le sens, savoir que demander, comment évaluer, comment choisir les bons KPI pour sa stratégie.

  • La connaissance client a changé aussi avec l’importance grandissante du CRM dans l’apport au CMO et dans les perspectives d’action que cela donne.
  • Les algorithmes ont aussi un impact car le CMO doit accepter de ne plus tout comprendre dans ces boites noires.

En résumé, 4 points

  • Résilience
  • Intelligence émotionnelle
  • Agilité d’apprendre
  • Travail en équipe

 

Laurent Laforest, DG Bic Shave club : « premier retour d’expérience en France avec Bic Shave Club »

Il respire l’intelligence, le pragmatisme, mais où l’on reste sur sa fin, sans chiffre (snif). Les lecteurs nous pardonneront, notre connaissance du marché du rasoir est nulle et notre expérience utilisateur proche de 0.

Le marché des rasoirs manuels masculin est en cours de disruption aux USA.

Le dynamiteur est Michael Dubin qui a fondé DollarShaveClub en 2012 (voir ici une vidéo drôle de lui et de son activité). Il vend des rasoirs à lames sur le web, par abonnement et sans produire lui-même son produit.

Le leader du marché aux USA, Gilette, a fini par le copier et a créé son propre abonnement, aussi sur internet (mais 3 ans après…).

Ce marché, aux USA, va quasiment doubler entre 2015 et 2017 (427 M $). Il est estimé en Amérique du Nord à 50 milliards de $, 24.8 en Asie et 22.8 en Europe.

En voyant ce succès et ce potentiel, Bic a créé, en mars 2017, son Bic Shave Club avec un produit exclusivement internet. Mais, l’homme Européen n’est pas l’américain, il est passif, c’est un boulet sur le web (ce n’est pas nous qui le disons), il ne cherche pas ! Il faut donc le pousser à fond (push push push), pour le faire réagir.

La formule de l’abonnement renaît alors de ses cendres car c’est un moyen de gagner du temps pour une tache à faible valeur ajoutée.

Les premiers retours du Bic Shave Club montre que tous les hommes sont touchés pas seulement les jeunes.

Une politique marketing type Mass Market est donc en œuvre avec ses bonnes vieilles recettes. Visiblement, les résultats se situent au-dessus des attentes de Bic mais, silence sur les résultats (mine réjouie de Laurent Laforest) et les bonnes vieilles recettes mises en œuvre.

En aparté, le marché féminin des rasoirs manuels n’a rien à voir entre les USA et l’Europe. Les américaines se rasent les jambes le matin rapidement sous la douche, les européennes peuvent aller chez des esthéticiennes pour des prix raisonnables (hors de prix aux USA)

4- Comment ? 

 Sébastien Noel (Sales Director Liveramp) : People based Marketing (PBM)

Pour les lecteurs non issus du monde publicitaire, le PBM est venu de Facebook qui, sachant tout de vous (ou presque), est capable de vous cibler individuellement. Il s’agit de « VOUS » et non pas de vos machines (PC, Mobile, Tablette…). Par opposition au Cookie based Marketing (CBM), où l’on ne « VOUS » connait pas, mais l’on sait, via un Cookie (petit fichier qui se dépose sur vos appareils) que votre PC, votre mobile, votre tablette sont allés, tel jour, telle heure, sur tel site, telle application, pendant combien de temps, pour faire quoi, en venant d’où… Google est à l’origine du CBM, mais, avec la palette de ses outils où « VOUS » êtes identifiés (Gmail, Google+, Android …), Google fait aussi, maintenant, du PBM.

Il est indéniable qu’un annonceur doit être plus intéressé par le PBM que le CBM pour ses publicités, préférant s’adresser à un humain identifié plutôt qu’à une machine identifiée.

L’intervention peut se résumer avec le tableau ci-dessous sur les avantages du PBM

 

Une information très intéressante : le marché publicitaire commence à s’organiser pour contrer le poids colossal de Facebook et Google.

Des concurrents d’hier se mettent ensemble (04/05/17) « AppNexus, LiveRamp, and MediaMath Launch Technology Consortium to Enable People-Based Programmatic AdvertisingIndex Exchange, LiveIntent, OpenX, and Rocket Fuel Join Initiative ». Ils créent un front commun et rassemblent leur forces (leurs informations) pour faire, eux aussi, du PBM, donc s’adresser à la personne quelle que soit la plateforme utilisée.

Pour mémoire, Facebook, le 18 mai, a reçu une toute petite amende infligée par la CNIL (150 000 €, le maximum) et une beaucoup plus grosse par l’Europe (110 000 000 €).

Il y a eu aussi 3 autres interventions de haute qualité dont Carine Huissier (la nouvelle mesure drive to store), nous ferons une suite à ce compte rendu.

Merci Viuz