Étiquette : trends

Une histoire de voix : Stéphane, Bruno, Dominique, Edouard et Claude, les voix des Français entendues chez 366 (un compte rendu partial et partiel)

Share This:

Jeudi 4 mars 2020, la régie 366 présentait son nouvel opus de connaissance sur la société française (le 5ème) : Françaises, Français etc… : Raisons d’être.

Pourquoi parlons-nous de voix ?

Au sens premier du terme, nous devons l’avouer, nous sommes à classer dans la catégorie de « fan absolue » de la voix grave d’Edouard Lecerf, DGA BVA (vous lisez un compte rendu partial !). Vous ajoutez à celle-ci, la voix chaude de Claude Askolovitch qui nous « berce » (quoique…) le matin, sur France Inter pour sa revue de presse ou nous « calme » (quoique…) pendant le « 27 minutes » d’Arte le soir (Ah la voix d’Elisabeth Quin !). Et, encore, la voix posée et maîtrisée de Dominique Lévy, DGA de BVA, se fit entendre. Vous avez alors tout, pour vous sentir bien dans les fauteuils du MK2 Grand Palais (très garnis malgré le covid19 !).

Vous pouvez nous dire, certes les voix sont belles mais si c’est pour raconter des fadaises… Eh bien NON, toutes ces voix tenaient des propos très intéressants sur ce que nous sommes nous, les Français, et, en termes gaulliens, elles étaient, en quelque sorte, la voix de la France d’aujourd’hui en 2020.

L’alternance de voix avait un grand sens

Edouard Lecerf présentait 10 grandes tendances sociétales et Dominique Levy parlait des conséquences pour les marques et leur communication. C’est cela qui a démarqué cette présentation d’une Xième conférence sur des tendances trop souvent hors sol. Le principe de croiser le regard était vital car « les entreprises deviennent des acteurs politiques, la raison d’être qu’elles ont ou veulent avoir, c’est s’intéresser au politique voire à la politique »

Et 366 dans tout cela ?

Nous ne vous avons pas parlé de 2 autres voix, celles de 2 hommes heureux !

L’un était Stéphane Delaporte (DG 366), qui a montré, avec joie et confiance, les progrès business de sa régie (plus 13% de CA) ! L’autre, Bruno Ricard (DGA 366) était content de montrer une méthodologie innovante et intéressante. Il avait de quoi !

  • Un travail de planning stratégique avec toutes les équipes de BVA (pas seulement l’opinion !) qui remplace le travail fait avec Kantar les années précédentes.
  • Une enquête auprès de 3 000 français avec son panel propriétaire pour valider ou non les tendances.
  • Une analyse sémantique à la fois « quantitative » et « qualitative » (avec Synomia) des mots utilisés dans les articles publiés en PQR depuis 10 ans avec leurs trajectoires temporelles. 110 000 articles, 33 000 milliards de mots ! Un régal ! Des cartes sémantiques associées aux 10 tendances.

Un exemple de trajectoire de mots

366 intelligence collective comptage mots dans PQR

En reprenant tous les mots présents dans le livre remis à la fin de la présentation, voici 2 tiercés de mots :

  • les mots émergents les plus prononcés en 2019 : Gilets jaunes (256 551 articles), Réseaux sociaux (162 335), Colère (116 637 articles)
  • les mots émergents les moins prononcés en 2019 : Biodiversité en danger (156 articles), Nutri-score (270 articles), Dystopie (392 articles)

Un exemple de carte sémantique

 

Et Claude Askolovitch dans tout cela ?

Il fit une analyse superbe que nous résumerions (compte rendu partiel !) par la définition donnée de la PQR « ce n‘est pas une presse d’adhésion mais une presse d’adéquation, d’identification de vérités » Il nous a montré, à la fois par de grands moments de presse (chapeau pour l’article sur le lendemain de l’attentat de Strasbourg dans les DNA ou encore pour les commémorations de la guerre 14-18 dans le courrier Picard) ou par de grands moments de vie quotidienne relatés par d’autres titres, comment tout ceci faisait écho aux mots ou aux tendances évoqués.

 

Alors, ces 10 tendances ?

Elles ont été classées en 2 catégories

« Courts-circuits » regroupe 5 tendances (Radical, mille-feuilles, fake news, data, fin…) et les 5 autres (local, no norme, manimal, small is beautiful, sens du travail) en « circuits courts ». Cette catégorisation, au-delà du jeu de mot, est intéressante car elle oppose tout ce qui peut nous « faire disjoncter » par rapport à tout ce qui peut nous « rassembler ».

Nous vous proposons plusieurs versions de ces tendances,

  • l’ultra courte,
  • la courte,
  • la longue.

Pour les 2 dernières versions seront distingués le point de vue sociétal et celui sur la consommation.

Tendances version ultra-courte

Elle est un peu cavalière et ce sont nos mots…

« Ça craint un brin du coté sociétal mais il y a quand même du positif!

Les entreprises et les marques peuvent quand même s’en sortir en étant honnêtes et cohérentes à tous les niveaux et en faisant des choix. »

Tendances version courte

Société : Une société radicale en mille-feuillesles fake news deviennent des vérités alternatives nous annonçant la fin du monde ou des fins de mois difficiles. La solution ? Avec la génération no norme, interpellée dans son essence-même par le manimal, le local redonne son sens au travail et confirme l’adage small is beautiful.

Consommation : Pour les entreprises installées, la tentation du populisme de marque est une erreur car elles s’exposent au « dégagisme » de nouveaux acteurs, propres par nature car sans histoire. Les entreprises, les marques se doivent de choisir un territoire, une raison d’être, précise, porteuse de sens, s’y tenir et s’y conformer. Ce n’est pas simple car cela signifie faire des choix de terrain, de cibles, de messages, de supports et tout faire passer au crible de l’authenticité. La transparence, l’échange, la concertation, la conciliation sont les clés de leurs futurs.

Tendances version longue

1- Courts-circuits : Radical

Société : Nous le vivons tous les jours dans l’expression des uns et des autres sur les réseaux sociaux (phénomène de meutes digitales) mais aussi dans la vraie vie (gilets jaunes à l’Arc de triomphe…), c’est la violence, la radicalité qui prime et qui est revendiquée. 25% des français pensent que c’est un moyen comme un autre d’apporter des changements, 60% des Français n’ont pas confiance dans notre système politique, la démocratie …. Comment éviter la radicalité « de la base » : la concertation (il faut le souhaiter !)

Consommation : toutes les entreprises peuvent être prises en défaut sur leurs activités. Elles ont, très souvent, un décalage de cohérence entre le discours et les actes. Jouer le populisme de marque revient à s’exposer au dégagisme par ceux qui ne sont rien, de nouveaux acteurs, de nouvelles marques, nativement propres car sans histoire. Pour s’en sortir (peut-être), il est nécessaire de s’engager dans de la concertation, du dialogue et/ou de la consultation. Ex : Liebig et ses nouvelles recettes sans ….

2- Courts-circuits : Mille-feuilles

Société : Le roman national, La France, n’existe plus, chacun écrit sa propre page dans son coin. Les individus ont de plus en plus le sentiment d’être décalés par rapport à ce qu’ils entendent ou voient au « national ». Les gilets jaunes en sont l’expression. Ils sont en périphérie de cette France « nationale » et ont pensé qu’ils en étaient le centre. Nous avons bien une opposition entre ceux qui sont « de quelque part » et ceux qui sont « de partout », donc une nouvelle segmentation de la société française.

Consommation : « C’est quand on passe à la caisse que l’on voit ce que l’on vaut » (on parle de caisse de centres commerciaux, d’hypermarchés). C’est la consommation qui permet de se situer. On voit aujourd’hui, la distribution se positionner sur la justice et/ou la justesse pour retrouver une utilité sociale, une raison d’être. La société se fragmentant, l’entreprise doit-elle multiplier les cibles (les feuilles du mille-feuille) et les produits qui vont avec ou proposer un produit qui convient à tous (ex : Coca, La Poste) ?

3- Courts-circuits : Fake news

Société : Ah, une bonne nouvelle, elles n’existent plus ! Mais comme 73% des français pensent avoir été confrontés aux infox, en fait, ce ne sont plus des « fake news » mais des « vérités alternatives », des faits alternatifs comme l’a énoncé la conseillère de Trump à propos de l’utilisation de chiffres faux. Chacun a donc sa vérité. Tout ce qui est énoncé est filtré, analysé, soupçonné. Cela revient à polariser encore plus les publics et à fidéliser encore plus ceux qui sont en accord avec vous. Cette tendance est une « tendance lourde »

Consommation : il est extrêmement dur pour les marques d’assumer cette polarisation (sauf pour Fox news !!). Il est difficile de dire le « vrai » car, derrière, il se trouve toujours de la défiance. Yuka en est le meilleur exemple et son atout est de venir d’ailleurs, de nulle part. Les marques doivent alors rétablir la confiance et, pour ce faire, être intègre. Cette intégrité doit être tenue sur tous les points de sa marque, de son entreprise, par rapport à la mission, le brand purpose, que l’on porte, que l’on affiche. Ainsi « for all, for good » ce slogan peut être porté par le Pape mais quand c’est celui de BEL (c’est le cas) c’est largement plus compliqué car, à la fin, on fait du fromage ! (BVA a présenté à un forum IREP il y a quelques semaines, les résultats d’une étude sur la perception des « slogans » des marques ou groupes d’hygiène beauté. Les individus sont incapables d’attribuer quel que slogan que ce soit à qui que ce soit ou presque, tout se ressemblant et comme dirait l’autre, tout étant mou du genou). Il faut donc être réaliste dans ses promesses, clair dans ses messages, humble face au questionnement. Là encore, comme pour les précédentes tendances, plus on est petit et sans passé à assumer, plus il est facile de faire passer un message.

4- Courts-circuits : DATA OR NOT DATA

Société : sur les données personnelles, il se passe la même chose que sur l’environnement il y a quelques années. La tendance à vouloir stopper le flux de données n’a jamais été aussi importante (79% des Français sont inquiets quant à l’utilisation de leurs données par les GAFAM) mais personne ne fait rien ! Nous sommes dans le paradoxe entre la prise de conscience et l’usage. Une question se pose : à qui faire confiance pour tout organiser ? 54% des Français pensent déjà que les GAFAM ont plus de pouvoir que les Etats !

Consommation : Des opportunités de « new data deals » basées sur la réciprocité et la transparence peuvent être créées. Ex : Orange et son discours sur la responsabilité dans le numérique.

5- Courts-circuits : FIN DU MONDE OU FIN DE MOIS

Société : Le temps du réchauffement climatique crée une contraction temporelle. Nous sommes rattrapés par notre passé, nous devons changer le présent quand le futur nous arrive en pleine face ! A cet égard, les pouvoirs publics gèrent un sentiment d’urgence alors qu’ils sont là pour gérer le long terme. Et, l’autre élément temporel est le basculement de génération (OK boomer). Le vieil adage « si jeunesse savait, si vieillesse pouvait » doit être retourné en « si jeunesse pouvait, si vieillesse savait ».  Ceci peut se retrouver, peut-être, dans les résultats des élections.

Consommation : De nombreuses marques se sont saisies de cette fin du monde alors qu’elles sont emblématiques de la consommation qui menace la planète ! Elles sauvent en :

  • facilitant la conciliation (ex : les distributeurs médiateurs de la consommation responsable),
  • incitant à un usage responsable (ex : Air France, Orange)
  • réparant (ex : les principes de compensation ou de recyclage)
  • protégeant (animaux, végétaux, territoires…)

Mais, chez les plus jeunes, la tendance à consommer moins ou différemment s’installe.

Vous êtes toujours vivants, lecteur/trice ? Nous quittons les courts-circuits pour passer aux tendances des  circuits courts.

6- Circuits courts : PAS DE NORME

Société : Vive la différence ! Et c’est la différence qui est le standard. Tout est devenu acceptable. C’est dans le domaine, de la sexualité, du genre, de la famille que cette tendance s’exprime à fond. Ex : on ne naît pas femme, on le devient. On peut devenir ce que l’on veut. Ex : de LGBT on est passé à LGBTTQQIAAP (LGBT+). La tolérance, la bienveillance et l’inclusion sont fortement partagées dans les jeunes générations, au risque, parfois, d’une intolérance paradoxale.

Consommation : Que de micro-populations ! Sephora s’est engagé dans cette voie, s’adresser à toutes les formes de beauté, quelles qu’elles soient. Mais cela ne se limite pas aux différentes publicités en direction de chacune de ces cibles, cela va aussi jusqu’aux produits vendus, et aux vendeurs / vendeuses, très divers, présents dans ses magasins. L’intégralité de la chaîne de « production » étant en accord (intégrité) avec la vision, cela permet d’éviter le « diversity washing » que les jeunes générations sont à même d’activer. L’exercice est difficile car il faut accueillir les diversités mais ne s’en approprier aucune.

7- Circuits courts : MANIMAL

Société : Un clin d’œil de l’analyste politique : le vrai impact des élections européennes ce sont les 2 millions de Français qui ont voté pour les animaux ! Plus sérieusement, l’antispécisme devient important et pose la question de la place de l’homme, de son statut. Va-t-on vers le transhumanisme ou l’antispecisme ?

Consommation : très difficile de transposer cette tendance. Yves Rocher essaye de le faire.

8- Circuits courts : SENS DU TRAVAIL

Société : La distance est grande entre la façon dont un dirigeant et un salarié voient leur entreprise. On ne peut parler ici d’alignement des planètes ! La question de la réconciliation des points de vue au sein de l’entreprise sur le sens du travail et sur les missions de l’entreprise est un enjeu essentiel pour l’entreprise et ses salariés actuels et futurs.

Consommation : Une entreprise doit être cohérente dans ce qu’elle fait à l’intérieur et ce qu’elle dit à l’extérieur. Là encore, la mise en cohérence doit être la règle car elle est sous observation en permanence y compris par ses propres salariés.

9- Circuits courts : SMALL IS BEAUTIFUL

Société : Le grand, le puissant fait l’objet de défiance. Ce grand, ce puissant est, aussi bien, un homme politique, une entreprise, une marque. Le Maire de sa ville est à l’opposé de ce grand, ce puissant.

Consommation : les grandes marques se trouvent confrontées à de petites marques. Après la disruption digitale et l’arrivée de « pure players », on voit apparaître la « disruption responsable » qui bouscule les marques installées. Plutôt que de se laisser « manger », des grands groupes créent les petites marques de cette nouvelle disruption. Ex : L’Oréal avec le lancement de la Provencale Bio

10- Circuits courts : LE LOCAL

Nous faisons figurer les 10 tendances dans l’ordre où elles ont été présentées. Il est amusant de constater que celui-ci est un peu différent de celui figurant dans le livre remis à la fin de la présentation. Le local y figure en 6ème position (1er des circuits courts) alors qu’il est en 10ème, donc à la fin, de la présentation. Cela nous parait d’une logique totale quand on se nomme 366, régie des titres de PQR, dont le cheval de bataille constant depuis des lustres est la proximité, donc le local. Il lui fallait terminer la conférence par cette tendance qui lui est directement liée !

Sociologiquement : le local est devenu une manière de revendiquer, de se protéger, de cloisonner. Mais, c’est aussi une manière d’être plus actif, à côté de chez soi, d’être plus proche. L’opposition local vs global se retrouve dans l’authentique vs le standardisé, la sobriété vs le gaspillage, le responsable contre l’irresponsable.

Consommation : la revanche de la géographie sur l’histoire (pas faux !). Toutes les entreprises, les marques y vont ! On ne parle même pas de Mc Do dont l’engagement vers le local est une constante depuis de très nombreuses années. Les grands distributeurs jouent l’intégration verticale ou les alliances locales. Les marques du luxe y foncent aussi ! Ex : Guerlain et les 200 kg de miel des abeilles noires d’Ouessant pour une crème de soin anti-âge. Chanel qui rachète des artisans pour que des métiers d’art continuent d’exister). Les services ne sont pas en reste. Ex : La Poste acteur du lien social.

Merci 366!

De Marc DORCEL (films X) à ARTE, en passant par TF1, vous avez dit VIRTUALITÉ ?

Share This:

Le programme de conférence du salon #virtualityparis (26/02/17) était surprenant par ses télescopages.

La société Marc Dorcel, production de films X, précédait Arte sur le sujet de la réalité virtuelle (VR) et de l’expérience utilisateur. TF1 est intervenue dans l’après-midi et, finalement, tous ont évoqué les mêmes problématiques !

« Les contenus pour adultes favorisent l’adoption de nouveaux formats médiatiques », une phrase tiré de cet article de l’INA (2014) qui rappelait que le choix fait par l’industrie pornographique avait imposé le format VHS vs Betamax pour les cassettes vidéo, l’adoption rapide du haut débit, le paiement sécurisé en ligne… L’arrivée des réseaux sociaux a réduit cette influence. Dans cet article, il est fait référence à une étude de 2012 estimant que 30% du trafic internet concernerait des contenus pour adultes.

Alors la société Marc Dorcel ?

La luxure depuis 1979 (slogan). Très bonne présentation de Gregory Dorcel, le fils du fondateur.

Dorcel en chiffres :

  • CA : 35 Millions d’Euros
  • 850 films produits depuis 1979, 35 par an
  • 13 langues
  • 56 pays
  • 4 magasins en ligne
  • 4 chaînes de TV

Et de l’innovation permanente

Gregory Dorcel virtualityparis Innovation chez Dorcel

Sur la 3D, un positionnement fort, la première expérience utilisateur basée sur le jaillissement (sic), ce qui sort de l’écran (en 3D) … Ça a suscité sa prise de conscience sur le fait d’investiguer de nouvelles captations et de nouvelles narrations.

Avec l’effondrement de la 3D, ils sont passés à la VR, sur la même logique, avoir une expérience utilisateur bluffante.

Nous parlons plus de 360° que de réalité virtuelle proprement dite. Les difficultés rencontrées ont été de trouver :

  • un bon fournisseur de VR avec une image de qualité HD pour accentuer la réalité.
  • une nouvelle écriture narrative complexe car les acteurs sont seuls pendant 20 minutes en continu, sans coupure, avec une caméra dont la présence doit être centrale pour le 360° mais qui ne peut être au milieu des acteurs.

2 films ont été produits, un soft et un X (accessibles ici). Efficacité ? 104 938 téléchargements et 12 000 ventes payantes (9€) pour une production de 120 000 € qui pourra descendre  60 000 avec l’expérience.

D’autres vont venir et notamment, un film fait en se mettant à la place de la femme alors que les premiers sont réalisés en étant à la place de l’homme. Les femmes journalistes qui ont vu les films ont donc eu une expérience dans la peau d’un homme, elles ont été surprises.

Quels constats et perspectives ?

  • Une expérience client enrichie (effet waouh)
  • Une notoriété et une reconnaissance énorme (des kilos de retombées presse)
  • Mais pas de demande sans offre or il y a des contraintes d’équipement.

Un marché ?

Selon une étude de Goldman Sachs, non pas axée sur le porno, mais sur le vidéo Entertainment, le marché serait, en 2025, de 3.2 milliards de dollars et généralement le porno représente 10% de ce business, donc beaucoup d’argent ! Le secteur le plus touché par cette révolution, sera le streaming, là où est le marché du porno aujourd’hui.

L’après VR ? L’hologramme ? car on est dans son salon et on peut y être à plusieurs…Jean Luc Mélanchon précurseur ?

A la fin de son intervention, la queue s’allongeait pour lui poser des questions ou proposer des services.

gregory dorcel virtualityparis

Alors ARTE ?  

Quelle stratégie dans les expériences immersives ? Gilles Freissinier, Directeur du Développement Numérique, ARTE France.

Arte s’impliquant dans la VR, c’est logique puisqu’Arte a toujours innové dans les supports (pour mémoire Arte+7 a été le premier service de replay avant M6 replay) mais, pas seulement. La stratégie initiée par l’excellente Véronique Cayla, a été de faire d’Arte un media global où les supports utilisés doivent correspondre à des expériences audiovisuelles différentes qui prolongent le simple flux d’un programme.

La VR est à la confluence de la narration interactive, du jeu vidéo et de la narration audiovisuelle.

La première expérience d’Arte a été faite en 2014 avec Polar sea. Aujourd’hui, la VR d’Arte est une application, Arte360, où l’on voit la stratégie éditoriale d’Arte :

  • vers l’écologie avec, par exemple, le retour de Luc Jacquet et son équipe de la marche de l’empereur, 10 ans après son film avec cette fois ci du matériel 360° pour voir comment les choses évoluent
  • vers la culture, avec l’immersion dans le tableau « la tentation de Saint Antoine » de Jérôme Bosch. Cela facilite l’accès à la culture. Ce fut un gros succès (pas de chiffres) et Arte vient de faire un appel d’offre pour monter une collection sur ce sujet de l’art.
  • vers la fiction, où un programme « Altération » est à venir. Ici aussi, une nouvelle forme de narration a du être crée
  • dans le même registre de narration nouvelle, le jeu vidéo S.E.N.S qui était au départ une bande dessinée pour devenir un jeu vidéo proprement dit

Tout ceci a un but, attirer de nouveaux publics vers Arte avec un plaidoyer européen que même si les casques sont tous d’origine étrangère, les productions européennes sont les plus populaires sur ce marché de la réalité virtuelle (vive l’Europe!).

Comme pour Gregory Dorcel, une queue pour des questions ou des services à la fin de l’intervention de Gilles Freissinier, mais des individus plus âgés !

Gilles Freissinier ARTE FRANCE virtualityparis

Et TF1 alors ?

Guillaume Esmiol (L’assistance était plus nombreuse pour Grégory Dorcel!)

Le but de TF1, toujours première chaîne d’Europe, est de divertir les gens, les faire rêver. La VR répond à cet objectif, faire vivre des expériences à des individus comme KohLanta ou the Voice.

Un marché ?

  • Oui, 86% des français savent ce que veut dire le terme, réalité virtuelle et 56% sont intéressés par le sujet
  • 350 000 casques (attention, tous types) ont été vendus en 2016 et la projection, pour 2017, est de 850 000.

On est proche du million, chiffre significatif pour que TF1 puisse s’y intéresser.

Mytf1 VR a alors été créée avec comme « contrainte », un catalogue varié avec ou sans casque (en attendant un parc de casque plus grand) et un téléchargement possible (pour les zones mal desservies en connexion). Le catalogue comporte du contenu d’exploration type « Pyramides en Egypte », du sport et des sensations fortes, des reportages 360°. Les émissions phare de TF1 ne sont pas en reste, avec The Voice VR. Une fiction est annoncée pour mars avril 2017: Sergent James.

Les résultats de la première édition de The Voice, 120 000 sessions d’une durée de 6 minutes en moyenne. Cette durée semble être la norme pour les gros programmes au niveau international. Après 9 minutes les gens se lassent.

Et comme TF1 vit de la publicité, est proposé aux annonceurs, une immersion totale vs la multiplication des écrans (bataille de l’attention), l’interaction avec le produit, et une approche servicielle.

TF1 virtualityparis

Un cas a été fait par TF1 avec le ClubMed.  Cet annonceur voulait proposer à ses clients, en agence, une expérience unique et avait pensé à la réalité virtuelle.

ClubMed travaillait déjà avec TF1 Production pour des vidéos classiques et a donc pensé à son fournisseur habituel pour faire cette réalité virtuelle. TF1 production est allé chercher Total Immersion (Pour ceux qui ne connaissent par Total Immersion, c’est une société française, basée à Suresnes, pionnière mondiale de la réalité augmentée qui creuse son sillon, aussi, maintenant dans la VR). 12 films sur 12 clubs ont été faits, 2 autres vont venir encore. Julien Lebreton de ClubMed, est enthousiaste !

De belles choses en dehors du business

L’effet papillon et bliss

Mélanie Peron, bibliothécaire (en breton) de Laval, à créée une société l’effet papillon et une application VR, BLISS, dont la finalité est de fournir au milieu médical, les moyens de réduire l’anxiété et le stress des malades dans des situations difficiles (la leucémie de son compagnon a été le moteur de son changement). Il s’agit de détourner l’attention des malades via la Réalité Virtuelle. D’un premier essai avec Kinect pour des malades en chambre stérile, elle en est maintenant à de la vraie VR et en cours d’agrément médical. Les études qui sont menées récemment montrent, par exemple, que pour les grands brulés, la douleur est réduite de 30% grâce à la VR. L’effet est prouvé aussi sur les migraines et dans de nombreuses situations. La VR permet aussi de réduire la prise de médicaments par le malade (un exemple pendant une ponction de moelle osseuse) mais aussi permet au chirurgien d’être plus détendu, uniquement, grâce au relâchement du malade.

Le projet « the ennemy », Chloé Jarry

Karim Ben Khelifa, photographe de guerre, s’est posé une question « à quoi peuvent donc servir les images de guerre si elles ne changent pas le rapport des gens à la guerre, aux souffrances qu’elles engendrent, à la violence ? » Il a fait d’abord une exposition de photos mettant cote à cote 2 ennemis, mais, suite à une visite au MIT, il a voulu qu’existe une expérience immersive de réalité virtuelle où l’audience est invitée à se déplacer au milieu des face-à-face de combattants des conflits.

Pour concrétiser cette idée, il a donc fallu, aller sur des zones de guerre (1ere expérience conflit israélo-palestinien) avec un matériel le plus léger possible capable de supporter des conditions difficiles, choisir des combattants de chaque côté (1 Israélien et 1 Palestinien). Ceci a abouti à une expérience immersive destinée aux musées ou expositions culturels car la zone d’immersion doit faire 300 m2 pour recevoir 20 personnes en même temps qui vont interagir en se plaçant d’un côté ou de l’autre, ceci pendant 50 minutes. Le lancement en France, Canada, Usa est prévu pour cette année. En 2018, retour en Europe et lancement ensuite dans les zones de conflit.

De la première expérience Israël/Palestine, un élargissement a été fait sur les conflits du Congo et du Salvador. Très beau projet.

En bref

  • http://www.vrroom.buzz/, la voix de la VR, un site qui reprend toutes les nouvelles du secteur. Louis Cacciuttolo, le fondateur de Vrroom a mis en avant les points suivants :
    • Avec la VR actuelle, le statut du spectateur est changé en celui d’acteur, le cerveau est trompé par la technologie. Il faut changer la narration (encore) car le statut du spectateur change.
    • Encore une fois aussi, un déficit de contenu pour les femmes car ce sont les hommes qui conçoivent la VR.
    • La VR va-t-elle tuer les légendes car nous n’aurons plus une vision commune d’une même histoire mais chacun des versions personnelles et ce sont les légendes qui contribuent au ciment d’une société.
  • Taktus, active depuis 7 ans sur la VR et plus spécifiquement dans le domaine de l’immobilier neuf, pour que le client potentiel puisse s’approprier un futur achat plusieurs années avant qu’il ne soit construit où un dispositif VR est couplé avec une surface interactive tactile pour choisir ses couleurs, dispositions… qui interagit avec la réalité virtuelle. De la réalité en temps réel sans pre-calculé. Taktus a investi depuis 7 ans sur son approche informatique pour produire une seule fois des « films » qui peuvent être vus sur tous les supports. Taktus a décidé de convertir ses développements dans une plateforme Saas dont les fondateurs ambitionnent qu’elle soit le WordPress de la VR. A surveiller, sortie en beta, en juin 2017.

Conclusion

Des conférences intéressantes, un monde dingue à ce salon (pas forcement pour les conférences en cette journée grand public), des expériences sympas à faire (des queues extrêmement longues).

Un constat, il y a une corrélation très forte (causalité ?) entre la réalité virtuelle et la barbe, la densité de barbus était impressionnante !

Pour les adeptes, vous avez MK2 VR à côté de la grande bibliothèque à Paris où vous pouvez utiliser 5 ou 6 applications (Top !).

3 conférences chez 3 GROS : ORANGE, LE CHOC DE L’ACCESSIBILITE (3 sur 3)

Share This:

La troisième conférence : ORANGE Club open prospective 2016, le 3 novembre 2016

(Promis, nous irons plus vite pour les comptes rendus partiaux et partiels !)

Direction Orange, où Thierry Bardy avait organisé une matinée sur « les futurs usages et business models de la « connectivité ambiante » de demain ». Top, merci Thierry !

La 5G c’est quoi et ça ouvre vers quoi ? Jean-Sébastien Bedo Orange

Nous avons connu la 3G, la 4G , bon alors la 5G c’est encore plus rapide? Oui mais pas que !

Pour définir un réseau de télécommunication pour mobile, on doit prendre en compte 3 caractéristiques :

  1. Le débit
  2. La latence
  3. La densité
  1. Le débit, rien de surprenant la 5G ira 100 fois plus vite que la 4G de 2010
  2. La latence, c’est le temps de réaction entre une commande et la réaction d’un objet en l’occurrence. Si vous cliquez sur l’image ci-dessous vous aurez un très bon exemple de ce que signifie une latence faible ou une forte latence.

Avec la 5G, la latence va être divisée par 5 vs la 4G de 2010

  1. La densité,  combien d’objets au km2 peuvent être « servis » au même instant. La 4G de 2010 pouvait servir 1 000 objets au km2, la 5G 1 000 fois plus, donc 1 000 000 d’objets au km2.

Ces 3 caractéristiques permettent alors de construire la pyramide des usages de cette 5G pour 2020, l’année où elle sera lancée (en cliquant sur l’image, vous aurez l’original).

La 5G pourra alors permettre de couvrir les besoins des 4 millIards d’individus qui n’ont pour l’instant pas ou peu d’accès (continent africain) avec la concrétisation des projets comme les ballons de Google Loon, les fusées de Space X, le mega drone Stratobus de Thales, le pseudo satellite Zephyr d’Airbus.

Et notre vie au quotidien changera avec des conséquences sur l’automobile, la santé, les media, l’énergie et les usines du futur (en cliquant sur l’image, vous aurez l’original).

La 5g ce n’est pas juste de la connectivité, mais du cloud computing packagé en service, on achètera des plateformes et pas des minutes de quelque chose.

Le déploiement ? une fausse 5G en 2017 aux USA (fausse, car axée seulement sur le débit sans le reste) et un vrai déploiement en 2018 pour les JO d’hiver en Corée du sud (Pyeong Chang), et en 2020 pour les JO d’été de Tokyo et l’Euro de Football.

Vous prendrez bien un ptit coup de retro-prospectif 2030 ? Thierry Bardy

Un exercice qu’affectionne Thierry (Club Open Prospective). On est en 2030, quelle est la genèse de la connectivité ambiante, que s’est-il passé dans les 30 dernières années?

  • La possession a été remplacée par l’usage, les constructeurs auto offrent du pay per drive
  • La e-santé se développe, le robot Da Vinci qui réalisait 7% des pontages cardio-vasculaires en 2015 en fait 20% en 2030.
  • Le trafic automobile a été optimisé et la sécurité routière a été améliorée car les véhicules connectés et autonomes s’interconnectent entre eux.
  • Tout est connecté et les objets connectés sont partout. Les solutions de sécurité sont nées entre 2020 et 2030 à la suite de la grande DATASTROPHE en septembre 2023 le jour du Thursday hacking. En 2015 moins de 5 milliards d’objets connectés, en 2030, 90 milliards d’objets connectés
  • Les entreprises sont toutes devenues des VNO (Virtual Network Operator) en 2020, ce qui a conduit les opérateurs à évoluer vite vers un marketing de réseau et faire un vrai marketing BtoB spécialisé sur chaque métier.
  • Tous les systèmes sont interconnectés, les opérateurs et les verticaux métier. Le meilleur exemple est le rachat d’Axa par Google en 2030
Comment les techno-usages seront boostés par les connectivités ambiantes ? Pascal Guillet, Ericsson

Regardez son intervention , sa présentation fait le point sur 10 des 50 innovations identifiées pour les 15 années à venir par Ericsson.

  • Les drones
  • La voiture autonome
  • Les robots
  • La réalité virtuelle et augmentée
  • Le broadcast 8K
  • Les hologrammes
  • Le multiscreen
  • L’impression 3D
  • L’IOT
  • Les chatbots
L’impact de la 5G sur la conduite intuitive, Patrice Reilhac Valeo

Une vraie révélation sur le fond (voir ici) ! Finalement, les innovations automobiles sont plus le fait de sociétés comme Valéo plus que des constructeurs eux-mêmes qui, à notre sens, s’affirment plus comme étant des plateformes de marques/produit.

Un axe très clair sur la voiture autonome et connectée, logique, mais avec un angle d’innovation centrée utilisateur avec la conduite intuitive (intuitive driving) car pour celui-ci ce n’est pas la technique qui compte mais l’expérience qu’il a. Une belle analogie, l’expérience client c’est comme pour un sandwich, on ne mange pas étage par étage ce sandwich, mais comme un tout ! La 5G va aider à rendre fluide ce tout, qui est complété par l’automatisation et l’interface homme machine (IHM).

La 5G sur les media ? Bruno Tezenas du Montcel, France Media Monde, Media connecté : 3 exemples de productions potentiellement mutantes

Pour lui, notre nouvelle civilisation quitte une ère du tout vertical, creuser les choses en profondeur pour aller vers une extension horizontale, ne rester jamais immobile, passer de sujet en sujet, avancer en permanence. Tous les nouveaux outils nous poussent à cette horizontalité.

3 exemples dont je retiens celui de la production dans des lieux de direct.

La 5G va permettre des économies considérables sur ce type de production. Au lieu d’aller vers l’endroit du direct, ce sera l’inverse, toute la production du direct se fera dans un lieu de fabrication central et sédentaire. Il ne sera plus nécessaire de faire appel à du personnel qui se déplacera vers Evènement à couvrir (frais d’hôtel, transport, montage des matériels), il n’y aura plus besoin de cars régie non plus ou même d’opérateurs télécoms pour upgrader toutes les câblages & co. De gros bouleversements en perspective dans toute la chaîne de production actuelle. Il suffira de mettre à demeure dans de multiples lieux (élargissement des directs vers d’autres sports pour aller vers le spectacle vivant en général) des caméras peu coûteuses, de louer dans le cloud du matériel de production pour 2h et de diffuser via la 5G. Donc les changements vont porter sur le Comment, mais aussi le, Qui va produire ?

Vous pouvez voir aussi Sébastien Kaiser (SNCF), « 2040 : Encore une parfaite journée de voyage en transports en commun » ou Nicolas Diacono, L’échangeur BNP Paris, « la connectivité de demain pourra-t- elle encore améliorer l’intelligence des Chatbots ? »

Merci à Thierry Bardy pour ce bon moment, vivement la prochaine !