Share This:

Après le choc de la vitesse avec le quantique (voir ici), la deuxième conférence, IBM Business Connect 2016, le 18 octobre 2016 (oui, encore trop de temps pour faire le compte rendu partial et partiel!)

On change de cadre, direction le Carrousel du Louvre. Noir de monde ici aussi (mais c’est plus petit, 1500 personnes) mais plus gris de cheveux. Une remarque très symptomatique du PDG d’IBM France « on a besoin de tous …. ». Au passage, le patron d’IBM France, Nicolas Sekkaki est impressionnant par son aisance, sa capacité d’animation de la matinée et sa capacité aussi d’improvisation. Bravo !

Très belle matinée, orientée complètement sur une chose « Watson », le moteur d’Intelligence Artificielle d’IBM, « the cognitive approach ».

IBM ne parle pas « d’Intelligence Artificielle » mais de capacités analytiques, d’ordinateur analytique, de système cognitif. Watson est innovant car la machine comprend le langage naturel (le « langage réel ») de l’humain, et répond aussi en langage naturel. Comprendre le langage naturel est un vrai sujet que l’on a vu aussi chez Microsoft. Le problème est complexe car il faut percevoir les nuances, les émotions, le ton exprimé par l’humain. Watson, selon IBM, y parvient et s’affine en permanence car la machine apprend tous les jours !

Alors, du Watson, à toutes les sauces dans des startups, dans des grands groupes, dans des sociétés « cachées ».

Les startups

Nous n’en citerons qu’une, Ross, société américaine qui a eu l’idée de faire gagner du temps, donc de l’argent aux cabinets d’avocats américains, en concevant, avec Watson, un système qui permet à l’avocat d’exprimer, en langage naturel, sa recherche et de recevoir en quelques instants, tous les cas déjà jugés pouvant correspondre à son affaire (système anglais du common law) avec une réponse exprimée en langage naturel. Ross a été développé en 10.5 mois seulement et a des clients !

Le Crédit mutuel

2 mondes sur scène :

Le premier, très sure de lui, expliquant les bienfaits de l’implantation de Watson pour Crédit mutuel, Le deuxième, coincé, mais avec humour, n’oubliant pas qu’il est le client et que même si le système est très intéressant, il faut que ce soit validé à plus grande échelle et surtout que les conditions financières soient bonnes ! Mine un peu déconfite du Monsieur d’IBM #quiademénagédeWahsingtonaParisrienquepourleCreditMutuel

Le constat du Crédit Mutuel était simple, de plus en plus de clients s’adressent par mail aux conseillers et ceux-ci n’ont pas assez de temps pour gérer ce flot de demande.

IBM a proposé au Crédit Mutuel de co-créer la version française de Watson. Watson permet donc de traiter entre 300 000 et 600 000 mails / jour, soit 100 millisecondes par mail. Ce « traitement », ce n’est pas un dialogue avec le client mais, la récolte des mails, leur lecture, le décodage d’une intention, et la formulation d’une réponse à une question dans une logique de parcours client. Cette réponse sera validée par le conseiller qui l’enverra à son client.

Selon Frantz Rublé, ce n’est pas de l’Intelligence Artificielle car la machine n’apprend que ce qu’on lui apprend sans s’enrichir seule. Une décision sur la généralisation de ce test à l’ensemble des caisses du Crédit Mutuel et du CIC devait être prise à la fin 2016. Pas de nouvelle publique en janvier 2017, la crise au sein du Crédit Mutuel en est, peut-être la cause.

Les sociétés cachées

  • Citer la SNCF comme société cachée est quelque peu osé mais elle l’est pour un certain nombre d’activités. Emmanuelle Saudeau, Chief Digital Officer, a expliqué que les rames Bombardier utilisées par la SNCF pour le Transilien généraient 70 000 données par mois. L’implantation de Watson sur ces données permet à la SNCF d’anticiper les défaillances matérielles donc d’avoir une optimisation des rames. De plus, les capteurs sur ces rames permettent aussi de récolter des données sur les voies pour, là aussi, permettre des interventions préventives.
  • Une vraie société cachée Kone (prononcez Koné), société finlandaise leader mondial des ascenseurs et des escaliers mécaniques : 1 milliard de déplacements par jour… Koné signifie machine en finnois. Alain Piguet, Directeur marketing et expérience client, est sur la même logique que la SNCF, la prévention de tout incident et de connexion entre les objets, l’escalier roulant avec les iPhones pour la maintenance soit à distance soit sur place.