Étiquette : machine-learning (Page 2 of 3)

Intelligence Artificielle, quel marché? Pour qui? Pour quoi?

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Dans un billet précédent, nous avions parlé de la taille du marché technologique autour de la RGDP (362 millions € en 2016, 1.2 milliards en 2018 et encore 1.1 mds en 2020, source étude IDC pour Microsoft, microsoftexperiences 2017). Dans la même étude, IDC a évalué l’Intelligence Artificielle (IA).

[150 individus interrogés (DSI, managers IT, Directions métiers) au sein d’entreprises avec un effectif de 500 salariés et plus du secteur industriel : Banque-Finance-Assurance, Industrie Manufacturière et de Process, Commerce (gros et détail, VPC, négoce, import- export), Santé (Cliniques, Hôpitaux, Etablissements de soins)].

Le marché des technologies liées à l’Intelligence Artificielle est d’une taille beaucoup plus petite (9 fois moins importante que RGPD en 2018),

  • 65 millions en 2016

  • 129 millions d’€ en 2018

  • 265 millions d’€ en 2020

Où en sont les entreprises ?

  • 22% n’ont pas de réflexion ou de projet
  • 42% des entreprises en sont au stade de la réflexion et de la compréhension du sujet
  • 22% vont démarrer un projet d’ici 1 an ou plus
  • 6% ont un projet pilote en cours
  • 6% l’utilisent déjà dans un seul domaine

Pour faire quoi ?

C’est là où la définition de l’IA entre en ligne de compte. L’IA dans cette étude, va du chatbot, aux algorithmes, à l’infrastructure cloud, à l’analyse des images… (cf photo ci-dessous). Cela correspond probablement au périmètre de Microsoft sur le sujet (supposition gratuite!)

IA technologies deployees ou en projet microsoft IDC

Et pour quels cas d’usage par fonction ?

Rien de révolutionnaire pour notre discipline préférée, le marketing, : « optimisation des campagnes marketing » et « personnalisation et recommandations affinées »

Et pour quels cas d’usage par secteur ?

« Recommandations financières intelligentes » pour la finance 😊.

Par contre, on retrouve de façon chiffrée, pour l’industrie, ce que Yannick Carriou nous avait évoqué lors d’un petit déjeuner IREP, 70% des entreprises visent à réduire les coûts grâce à la digitalisation  des lignes de production.

Algorithmes du fantasme à la réalité -Petit dej IREP (septembre 2017) 2/2

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Si Dominique Cardon nous a apporté le coté théorique des algorithmes (voir billet précédent), Yannick Carriou (X, ENSAE, CEO CXP Group) nous a amené la réalité des algorithmes en entreprise, les implications marketing donc publicitaires.

Les mots clés: rendement, exosquelette, bolducisation des startups, tout un programme!

« Les entreprises regardent les algorithmes sous l’angle du rendement »

Yannick Carriou, CXP Group

 

« En entreprise, l’algorithme ne commence pas par le marketing»

Yannick Carriou, CXP Group

Pour les DG ou les DSI en entreprise, cette classification (celle du billet précédent) qui s’adresse à une petite partie des algorithmes, n’est pas totalement dans leurs esprits. Une entreprise regarde les algorithmes à l’aulne du rendement. Le marketing n’est alors pas concerné en premier lieu (sauf les sociétés web bien sûr), mais les machines (au sens industriel), elles le sont. Les entreprises font face à un vrai défi d’algorithmisation, de gestion des données. Elles ne voient pas le marketing en général, ou le web en particulier, comme le meilleur ratio entre la simplicité des solutions et le rendement immédiat.

Le changement de position du calculateur et l’entreprise ?

« La transformation digitale est une forme d’exosquelette construit autour des entreprises » Yannick Carriou, CXP Group

Une entreprise dont le modèle repose sur des données et sur son utilisation optimisée via des algorithmes, se sent en dépendance.

C’est vrai sur le web, puisque les calculateurs sont, en partie, à l’extérieur de l’activité de l’entreprise, mais c’est aussi vrai sur toute la chaîne. En effet, les algorithmes sont de plus en plus compliqués et de plus en plus « boîte noire » créant ainsi une autorité entre ceux qui savent ce qu’il y a dedans et ceux qui ne savent pas.

La transformation digitale est une forme d’exosquelette construit autour des entreprises. Elle génère des relations de dépendance, de stress, car, installer un exosquelette, signifie faire des choix, dans des architectures un peu compliquées, dans des algorithmes eux aussi complexes (ou plutôt choisir entre les différents discours de fournisseurs), et partir sur des engagements de long terme.

Si l’on revient à la position du calculateur, sa position est externe, un peu floue, un peu marketée et génère une grande incertitude sur la validité du choix.

Les sociétés d’études ? Ce ne sont pas des exosquelettes (à l’exception de la mesure d’audience), car les études tournent d’une société à l’autre, à un moment ou un autre. C’est d’ailleurs cela le problème des sociétés d’études, ce rapport d’autorité n’est pas installé à grand échelle, ni pérenne.

Le stress de l’entreprise, par rapport au calculateur, repose sur quelques questions : Où est-il ? Que fait-il ? Qui suis-je moi pour le contrôler ? D’où la tendance à se doter de calculateurs, les data scientists, mais cette tendance est encore minoritaire. La plupart font confiance à de systèmes packagés.

L’Intelligence Artificielle, le marketing, la publicité ?

« Le marketing est surement l’endroit le moins rentable pour de l’algorithmie, de l’intelligence artificielle » Yannick Carriou, CXP Group

Prenons l’exemple de l’achat d’une turbine à gaz. Le prix d’entrée est de 150 millions de dollars. La durée de vie d’une turbine est de 30 à 40 ans. Pendant cette période, elle va consommer à peu près 100 fois sa valeur. Un algorithme qui peut optimiser le rendement de cette turbine de 2%, a un impact financier colossal. Si vous optimisez votre campagne marketing de 2% c’est très bien mais quel est l’investissement que vous avez mis derrière ?  Il vaut mieux, alors, investir dans des algorithmes qui fournissent un rendement important. En marketing, la vraie difficulté est que l’on essaye d’optimiser un mécanisme non déterministe et l’on essaye d’optimiser un rendement qui est intrinsèquement faible.

Une expression pratique de l’algorithme est l’établissement de « dashboards » avec des « KPI ». Un KPI, on le sait tous, est sommaire, partiel et n’a jamais supprimé l’intelligence naturelle qui sait prendre des décisions sur des critères croisés. Ce qui est dangereux, c’est quand on met une « religiosité » derrière cette mécanique : l’IA, une force cachée. Certains acteurs ont intérêt à vendre cette abstraction, cette religiosité. J’ai vu des start-ups qui veulent réinventer des lois de la physique et font table rase de quelques siècles de théorie. Mais, elles passent la barre des DSI, des DG, car la machine est la seule à donner un sens à un fatras de données. Le KPI, dans ce cadre, devient mortel car on ne sait plus ce que c’est, plus le pourquoi mais on y croit très fort !

Si l’on se penche sur la publicité, dans le marketing, l’expérience utilisateur est un élément clé. Or, du point de vue de l’expérience utilisateur, les résultats de l’algorithme publicitaire ne sont pas fantastiques non plus. Le retargeting c’est très bien, mais voir pendant 10 jours le même produit que je viens d’acheter, c’est un peu gênant.

En fait, l’algorithme peut optimiser soit un résultat, soit les taches pour arriver à ce résultat. On ne parle plus de rendement alors mais de productivité. Le programmatique est typiquement l’exemple de la productivité et, ici, l’algorithme a du sens.

Intelligence Artificielle, Start-ups, qualité ?

« Les start-ups mettent un bolduc autour du R » Yannick Carriou, CXP Group

Statisticiens et Data scientists, c’est une évolution du même monde.

Si autrefois les statisticiens pratiquaient les statistiques avec des licences SAS qui coûtaient très chères, aujourd’hui, tout le mouvement sur l’analytics est basé sur le langage R.

Ce langage était limite de la société secrète il y a 15 ans ! Mais, avec le mouvement open-source, on accède aujourd’hui, facilement, à l’état de l’art sur l’analytics, l’IA… On a alors, beaucoup de startups en Analytics avec des individus brillants qui mettent un « bolduc » autour du R.

La bolducisation des start-ups, c’est mettre de l’assouplissant avec votre lessive pour que la serviette (Le R) soit un peu moins rêche !

Quel que soit le bolduc, il est nécessaire de se pencher sur la qualité des données que l’on a dans un DMP pour nourrir des processus d’Intelligence Artificielle. Aujourd’hui la qualité des données n’est pas assez questionnée et optimiser de façon intelligente des données dont la qualité est une question, ça ne favorise pas le rendement, même s’il y a l’adage que l’IA fait mieux que le hasard !

Algorithmes du fantasme à la réalité -Petit dej IREP – septembre 2017 (1/2)

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Tel était l’objet du second petit déjeuner, organisé par l’IREP (que nous avions le plaisir d’animer). 

Nous avons accueilli, Dominique Cardon, un des plus grands sociologues mondiaux de l’ère du numérique.

Ce billet est le premier de 2 et reprend les propos de Dominique. Le second reprendra les propos de Yannick Carriou, CEO CXP Group.

« Un algorithme (mot arabe, IXème siècle) est une suite d’instructions réglées produisant un résultat. C’est dans le code informatique, mais ce n’est pas tout le code informatique. » Dominique Cardon Medialab Sciences Po.

Quelle vision de la société sort des calculs faits par les algorithmes ?

« La prédiction personnalisée est un vrai changement de paradigme » Dominique Cardon Medialab Sciences Po

Les algorithmes de classement de l’information sur le web ne sont qu’une petite partie des algorithmes qui existent mais sont intéressants par ce qu’ils montrent de notre société. Ils peuvent être classés en 4 familles qui sont, aujourd’hui, constamment coprésentes : popularité, autorité, réputation et prédiction.

 

  A côté Au-dessus Dans Au-dessous
Exemples Mediametrie // Net Ratings, Google Analytics, affichage publicitaire digital PageRank de GooglE, Digg, Wikipedia Nombre d’amis, Facebook, retweet de Twitter, notes et avis Recommandations Amazon, publicité comportementale
Données Vues Liens Likes Traces
Population Echantillon représentatif Vote censitaire, communautés Réseau social, affinitaire, déclaratif Comportements individuels implicites
Forme de calcul Vote Classements méritocratiques Benchmark Machine learning
Principe POPULARITE AUTORITE REPUTATION PREDICTION

In Dominique Cardon, A quoi rêvent les algorithmes, la république des idées, Seuil, 2015

Ce qui occupe le monde aujourd’hui, c’est la dernière famille, la prédiction personnalisée. Cette famille est un vrai changement de paradigme, de statistiques, des types de données mobilisées (données publiques, liens hypertexte, partages, like…). Ici, on utilise des données implicites, les traces des internautes, traces de navigation, géolocalisations, … tout ce que peuvent apporter les capteurs aujourd’hui.

Le mesureur dans cette classification ?

« Le rêve de Google a toujours été d’être invisible de l’internaute » Dominique Cardon, Medialab Sciences Po

Cette classification montre que la position du calculateur a, elle aussi, changé: « À côté » , « au-dessus » ,  « dedans » et « en-dessous »

Au-dessus

Le rêve de Google a toujours été d’être invisible de l’internaute (ne pas montrer les calculs) car il prétend mesurer des signaux et faire une prédiction à partir de signaux que les webmestres s’envoient entre eux (liens hypertexte) sans que les webmestres n’agissent en fonction de celui qui les observent du dessus.

Cette vision d’observation du monde (l’instrument qui observe, n’agit pas sur le monde qu’il mesure) est un peu naïve, car les webmestres agissent en fonction de l’instrument qui le mesure. La grande crise du PageRank en 2007-2012 vient de là (Pour compléter votre information voir ici )

« Dedans »

A l’opposé, les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, …) qui sont DANS la donnée, ont montré les calculs et ont donné à TOUS la possibilité de calculer. Tout le monde peut agir et devenir stratège. La conséquence de ceci a été la forte baisse de qualité de la donnée (achat de faux likes…). Ce qui n’empêche pas les données des réseaux sociaux d’avoir d’autres significations.

« En dessous »

Comme la prévision ne fonctionne pas avec le web social (élections, succès commerciaux de films…), pourquoi ne pas aller chercher des traces en dessous, sous la conscience des utilisateurs ?

C’est le grand mouvement actuel dit « l’intelligence artificielle » (l’IA) qui, d’ailleurs, n’est pas de l’IA mais du machine learning. On peut régler les calculs d’une mesure en fonction d’un objectif supervisé qui est toujours une mesure d’utilité (« Qui passe le plus de temps à scroller la page FB » … « que l’on ait de l’up-selling dans la recommandation commerciale », « qui clique le premier », …). L’objectif sert à recalculer les paramètres des données qui vont être présentées de façon de plus en plus personnalisée à l’utilisateur.

C’est un nouveau régime qui se met en route, le calcul n’est plus le même pour tout le monde et le réglage du calcul ne se fait pas en fonction des intentions du calculateur mais en fonction des traces des individus.

 

Comment la TV australienne « défonce » YouTube et Facebook!

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La publicité TV a un effet plus fort sur les VENTES à court terme que les pubs vidéo de Facebook et de YouTube car elle attire plus l’attention des individus et a une meilleure « couverture écran ».

En quelques mots, les résultats d’une superbe étude réalisée par Karen Nelson-Field pour le compte de Think TV (l’association des TV australiennes) et présentée fin août 2017.

Pourquoi une superbe étude ?

Une étude comme on n’en fait pas (plus ?) en France (Qui a du budget ?).

Un grand échantillon de 2 583 australiens volontaires pour être équipés de systèmes modernes de mesure (Face tracking, Eye Tracking) sur tous leurs écrans (TV, mobile, PC, tablette) et, où une application multi-écran capte leur exposition publicitaire et son environnement de diffusion (18 219 publicités vidéo) de façon complètement passive (sans les biais de constitution d’un laboratoire pour maîtriser les paramètres d’une expérience). A ceci, vous ajoutez de l’Intelligence Artificielle (machine learning) pour analyser la donnée, un magasin virtuel pour mesurer les ventes (38 745 marques), et vous avez les premiers résultats de « benchmark studies ».   RESPECT !

Quels résultats ?

Avant de vendre, il faut attirer l’attention et qui attire le plus l’attention de façon active ? la Télévision.

La mesure active est mauvaise pour Facebook mais l’on n’y vient pas, a priori, pour voir des vidéos mais voir « ses amis ».

La vision active est mesurée par le fait que le regard est posé sur la publicité, la vision passive est le regard sur l’écran mais pas sur la publicité, la non vision est tout simplement que l’on ne regarde pas l’écran même s’il est allumé.

vision active et attention

Pourquoi l’attention est importante ?

Il y a une relation entre attention et ventes. Et qui à l’effet ventes le plus fort ? La télévision

corrélation attention et ventes

Et qui à l’effet ventes le plus fort ? La télévision

efficacite vente des reseaux

Pourquoi ? Et si on parlait de taille : la couverture écran

La part de publicité, la surface occupée par la publicité par rapport à l’écran que l’on a en face de soi, semble être un paramètre important. La couverture écran de la TV à un instant t, dans un écran publicitaire, est de 100%. Elle beaucoup plus faible, par nature, pour Facebook et YouTube.

couverture ecran et reseaux

Et comme, on l’a vu plus haut, l’attention est corrélée aux ventes, si la couverture écran a un impact sur l’attention, la boucle est bouclée. Et c’est le cas !

vision active et couverture ecran

A ceci s’ajoute un point très intéressant sur l’application des standards du MRC (nous reviendrons sur ce sujet dans un autre article).

La convention américaine (donc internationale) établie par le MRC est : une publicité vidéo est considérée comme facturable, si 50% des pixels sont visibles à l’écran pendant 2 secondes consécutives.

L’étude australienne montre qu’avec la norme du MRC, les publicités sur YouTube et Facebook ont un effet sur les ventes (tant mieux), mais que si l’on va plus loin (100% de pixels ou plus de 2 secondes), l’impact est beaucoup plus fort.

effet norme MRC

Alors pourquoi rester avec un tel standard ?

En Australie, le durcissement des règles aboutirait à une réduction drastique de l’inventaire publicitaire pouvant faire l’objet d’une vente de la part de ces 2 sociétés.

inventaire et norme MRC

Quels bémols ?

Comme il se doit tout n’est pas dit dans cette étude, ni sur la méthodologie ni sur les résultats.

  • Les résultats sont très en faveur de la TV mais l’étude est commandée, on le rappelle, par l’association des télévisions australiennes (Think TV).
  • Les résultats montrés pour Facebook sont-ils ceux du mobile ou de la version PC ? Selon Facebook Australie, cette étude, dans cette étape, ne montre pas de résultats sur mobile. Think TV annonce une seconde étape avec le mobile.
  • Un regard posé sur une publicité en Eye Tracking pendant combien de temps pour signifier « vision active ».
  • La mesure des ventes via le STAS (Short Term Advertising Stength) peut faire l’objet de discussions infinies et nous renvoie à des travaux faits en 1995 par JP Jones (l’application en France avait été promue par Marketing Scan, entre autres).

Pour voir la vidéo de l’intervention de Karen Nelson-Field (descendez un peu quand vous êtes sur la page)

Pour voir la presentation en pdf

 

Les nouvelles frontières du marketing digital VIUZ 18 mai 2017 – compte rendu partial et partiel

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C’était le 18 mai 2017, à l’Elysées Biarritz, 250 personnes, beaucoup d’annonceurs dans la salle et parmi les intervenants.

Cette présence importante est ce qui fait la caractéristique, la richesse et la qualité des conférences Viuz. Les formats courts (10 minutes), doivent contribuer aussi à cette présence (hormis le professionnalisme des organisateurs Andres Menajovsky et Patrick Kervern (Ils nous invitent à chaque fois et nous y apprenons beaucoup !), TOP !

Des confirmations (pour moi) :

  • Maryline Lacaze, Directrice digitale, Compagnie des Alpes, la bienveillance et la confiance dans le groupe d’individus sont essentielles (un régal à écouter, et si vous n’avez pas envie de postuler dans cette société à la fin de son intervention, c’est que vous êtes sorti de la salle !)
  • Amélie Poisson, Directrice marketing et communication La Redoute (toujours enrichissante !). Il est intéressant de voir la transformation d’une société si chargée d’histoire, dont la culture commune devient le ciment de la nouvelle aventure digitale.

Des découvertes (pour moi) :

  • Quentin Briard, Vice-Président Marketing Club Med FBS, le Directeur marketing est-il en obsolescence programmée ? A cette question, la réponse est : « non, mais il doit se bouger »
  • Laurent Laforest, Directeur Général Bic Shave Club (un showman dans un style non show off), raconte l’aventure de son activité et comment faire du mass market avec du digital. Ça c’est un challenge, mais ça marche !

Et plein d’infos intéressantes !

  1. Le VUCA sans frontière

Très bonne introduction de Patrick Kerven où nous avons découvert un nouvel acronyme, le monde VUCA.

VUCA signifie Volatility (Volatilité), Uncertainty (Incertitude), Complexity (Complexité) et Ambiguity (Ambiguité).

Peclers (agence conseil en tendances, style et innovation) confirme un effacement des frontières.

Ils observent :

  • Une disparition des frontières du genre
  • Une obligation de repenser les frontières culturelles (ex : pour ceux qui ne connaissent pas allez voir cette video, très sympa, DNA journey)
  • Un enchevêtrement du réel et du virtuel, typique des générations Z…
  • Un estompage des différences Homme / machine. Même la création n’est plus à l’abri car un « ordinateur » a peint un nouveau Rembrandt. Ce n’est pas une machine toute seule mais des équipes d’intelligence artificielle, de la reconnaissance d’image, du scan, de l’impression 3D, (un projet Microsoft et ING, l’interlocutrice ING est habillée en … Orange bien sûr)

Pas faux!

2- Et l’homme dans tout ça ?

2 femmes pour en parler.

Marilyne Lacaze, Compagnie des Alpes, « comment l’innovation casse les silos » 

Nous l’avons déjà dit plus haut, c’est une excellente intervenante, sur le fond et la forme. 

Compagnie des Alpes est une filiale de la caisse des dépôts créé il y a 25 ans pour « fédérer le marché français des domaines skiables et ainsi favoriser expérience et investissement grâce à une taille conséquente, puis plus généralement de soutenir l’activité en montagne ».

L’idée était de créer des emplois dans des territoires.

Depuis, hormis de nombreuses stations de ski, on y trouve aussi le musée Grévin, et de nombreux parcs de loisirs (Implantations en France mais aussi à l’international) dont Parc Astérix.

La nature initiale de Compagnie des Alpes, ouvrir des stations et domaines skiables, a marqué ce groupe, en lui donnant comme fondement, « être un écosystème ouvert ».

La deuxième « contrainte » est la création d’expériences opérationnelles fortes, voire très fortes. Pour qu’elles soient à ce niveau, il faut des infrastructures industrielles importantes, d’où une importante proportion d’ingénieurs et un poids de 20% du CA consacré aux objets connectés pour la maintenance et la relation client.

Cette ouverture tant technique (Objets connectés) que systémique (écosystème ouvert) fait que les silos ne peuvent ou ne doivent pas exister à Compagnie des Alpes.

Pour que ceci soit une réalité, voici les faits :

  • Tous les mois, travail par fonction, quel que soit le domaine (grevin+parc+stations+….), pour faire voyager les best practices, pour réfléchir ensemble, pour se faire l’écho des équipes avec pour objectif la TRES GRANDE satisfaction client et en se plaçant toujours à 2 ou 5 ans.
  • Les équipes sont formées à « l’action learning », c’est-à-dire formée à l’inconnu. En pratique, c’est la création de groupes de travail qui doivent proposer des solutions concrètes, des plans d’action à une question précise (ex : que faire, à part du ski, dans un domaine skiable ?). Ils ont 6 mois pour travailler entre non-experts avec des valeurs à développer, comme l’humilité et la confiance dans le groupe pour atteindre le résultat final (solutions, actions).
  • L’évaluation de la majorité des personnels de l’entreprise est collective. Très peu de personnes sont évaluées individuellement dans l’entreprise. C’est l’intelligence en réseau qui est promue.
  • 14 comportements clés ont été identifiés (pas détaillé)
  • L’entreprise est apaisée avec ces logiques de bienveillance et de dialogue

Comme avec la Redoute (cf plus bas), on est plus là en réflexion organisationnelle, RH, … que Digital pur et dur. C’est ma foi bien, cela montre l’évolution des choses, le digital s’intègre ou doit s’intégrer et non pas être un phénomène de foire quelque part. Fin de la frontière !

Amelie Poisson : « La Redoute est-elle devenue une marque communautaire ? les nouveaux défis de la culture. »

Elle était intervenue dans une conférence Viuz il y a 3 ans, pour parler de la transformation digitale de cette vénérable maison et son crédo avait été que la Redoute était déjà une marque communautaire car tissant des liens de génération en génération.

3 ans après, la transformation digitale porte ses fruits : La Redoute existe toujours (belle performance !) et 40% des achats se font sur mobile. Le catalogue qui représentait 75% des achats, est passé à 25%.

Les changements techniques ont été grands (ex : DMP en 2014), la finance est passée pour remettre les comptes au propre, mais le danger de cette transformation était la perte de repères. Il a fallu mettre en avant une culture commune pour passer cet obstacle, se battre ensemble et non contre son voisin !

Donc, depuis 18 mois (pas mal en 3 ans), un travail de reconnaissance a été entamé : « qui on est, d’où on vient, où on va ». Le but est de donner des repères. Beau message HUMAIN.

(Travail de Direction Général ? Marketing ? RH ? tout le monde ? (La prochaine fois peut-être).

Ludovic Cinquin, directeur général d’Octo Technology, groupe Accenture : « L’homme augmenté ».

Parler de l’homme augmenté c’est parler de l’histoire de l’homme et de son hybridation avec la technologie.

Rappelez-vous, il y a 20 ans, quand les mobiles arrivèrent, les Cassandre disaient « mais nous allons être pistés sans arrêt, nous saurons où chacun se trouve ». Aujourd’hui, tout le monde le sait, s’en soucie peu (ou presque) car le bénéfice est fort.

Pour l’hybridation homme/machine c’est pareil. « L’homme va être remplacé par les machines » disent les Cassandre actuelles. Dans 20 ans, l’homme de cette époque sera étonné par ces propos, car de nouveaux bénéfices seront là !

Le problème est avant tout philosophique car,

  • avant, la technologie permettait à l’homme de réparer son corps (ex : prothèses) sans vraiment atteindre la même qualité,
  • aujourd’hui, la technologie permet à l’homme, blessé ou non, d’amplifier, d’augmenter son propre corps.

Si la création d’Internet a été la première grande révolution technologique, l’Intelligence artificielle est la seconde que nous pouvons vivre. Le phénomène devient massif et on est à l’aube de nouvelles transformations de fond de la société. Notre monde devenant VUCA, l’intelligence artificielle peut prendre des décisions à notre place.

Et, pour conclure, la technologie n’est ni bonne ni mauvaise, c’est l’usage qu’on en fait qui la rend bonne ou mauvaise (il a raison !).

3- Back to business

 Quentin Briard, Club Med : « le directeur marketing est-il en obsolescence programmée ? »

Il ne savait pas s’il devait bien prendre l’invitation avec un tel sujet, lui qui est Directeur Marketing. Quand, en plus, selon Forrester, 30% des CMO (Chief Marketing Officer) seront virés en cette année 2017 !

Les CMO peuvent avoir des difficultés à prendre une place (ou garder la leur!) quand tout foisonne autour d’eux dans tous les sens en interférant dans leurs domaines initiaux de compétences.

Mais en fait le travail change, évolue, la technicité est grandissante.

  • Le CMO doit connaitre les outils dont son équipe se sert. Il doit se former en permanence pour rester en contact avec ses équipes et ses clients, même s’il n’utilise pas les outils au quotidien. Cette connaissance est essentielle pour comprendre le sens, savoir que demander, comment évaluer, comment choisir les bons KPI pour sa stratégie.

  • La connaissance client a changé aussi avec l’importance grandissante du CRM dans l’apport au CMO et dans les perspectives d’action que cela donne.
  • Les algorithmes ont aussi un impact car le CMO doit accepter de ne plus tout comprendre dans ces boites noires.

En résumé, 4 points

  • Résilience
  • Intelligence émotionnelle
  • Agilité d’apprendre
  • Travail en équipe

 

Laurent Laforest, DG Bic Shave club : « premier retour d’expérience en France avec Bic Shave Club »

Il respire l’intelligence, le pragmatisme, mais où l’on reste sur sa fin, sans chiffre (snif). Les lecteurs nous pardonneront, notre connaissance du marché du rasoir est nulle et notre expérience utilisateur proche de 0.

Le marché des rasoirs manuels masculin est en cours de disruption aux USA.

Le dynamiteur est Michael Dubin qui a fondé DollarShaveClub en 2012 (voir ici une vidéo drôle de lui et de son activité). Il vend des rasoirs à lames sur le web, par abonnement et sans produire lui-même son produit.

Le leader du marché aux USA, Gilette, a fini par le copier et a créé son propre abonnement, aussi sur internet (mais 3 ans après…).

Ce marché, aux USA, va quasiment doubler entre 2015 et 2017 (427 M $). Il est estimé en Amérique du Nord à 50 milliards de $, 24.8 en Asie et 22.8 en Europe.

En voyant ce succès et ce potentiel, Bic a créé, en mars 2017, son Bic Shave Club avec un produit exclusivement internet. Mais, l’homme Européen n’est pas l’américain, il est passif, c’est un boulet sur le web (ce n’est pas nous qui le disons), il ne cherche pas ! Il faut donc le pousser à fond (push push push), pour le faire réagir.

La formule de l’abonnement renaît alors de ses cendres car c’est un moyen de gagner du temps pour une tache à faible valeur ajoutée.

Les premiers retours du Bic Shave Club montre que tous les hommes sont touchés pas seulement les jeunes.

Une politique marketing type Mass Market est donc en œuvre avec ses bonnes vieilles recettes. Visiblement, les résultats se situent au-dessus des attentes de Bic mais, silence sur les résultats (mine réjouie de Laurent Laforest) et les bonnes vieilles recettes mises en œuvre.

En aparté, le marché féminin des rasoirs manuels n’a rien à voir entre les USA et l’Europe. Les américaines se rasent les jambes le matin rapidement sous la douche, les européennes peuvent aller chez des esthéticiennes pour des prix raisonnables (hors de prix aux USA)

4- Comment ? 

 Sébastien Noel (Sales Director Liveramp) : People based Marketing (PBM)

Pour les lecteurs non issus du monde publicitaire, le PBM est venu de Facebook qui, sachant tout de vous (ou presque), est capable de vous cibler individuellement. Il s’agit de « VOUS » et non pas de vos machines (PC, Mobile, Tablette…). Par opposition au Cookie based Marketing (CBM), où l’on ne « VOUS » connait pas, mais l’on sait, via un Cookie (petit fichier qui se dépose sur vos appareils) que votre PC, votre mobile, votre tablette sont allés, tel jour, telle heure, sur tel site, telle application, pendant combien de temps, pour faire quoi, en venant d’où… Google est à l’origine du CBM, mais, avec la palette de ses outils où « VOUS » êtes identifiés (Gmail, Google+, Android …), Google fait aussi, maintenant, du PBM.

Il est indéniable qu’un annonceur doit être plus intéressé par le PBM que le CBM pour ses publicités, préférant s’adresser à un humain identifié plutôt qu’à une machine identifiée.

L’intervention peut se résumer avec le tableau ci-dessous sur les avantages du PBM

 

Une information très intéressante : le marché publicitaire commence à s’organiser pour contrer le poids colossal de Facebook et Google.

Des concurrents d’hier se mettent ensemble (04/05/17) « AppNexus, LiveRamp, and MediaMath Launch Technology Consortium to Enable People-Based Programmatic AdvertisingIndex Exchange, LiveIntent, OpenX, and Rocket Fuel Join Initiative ». Ils créent un front commun et rassemblent leur forces (leurs informations) pour faire, eux aussi, du PBM, donc s’adresser à la personne quelle que soit la plateforme utilisée.

Pour mémoire, Facebook, le 18 mai, a reçu une toute petite amende infligée par la CNIL (150 000 €, le maximum) et une beaucoup plus grosse par l’Europe (110 000 000 €).

Il y a eu aussi 3 autres interventions de haute qualité dont Carine Huissier (la nouvelle mesure drive to store), nous ferons une suite à ce compte rendu.

Merci Viuz

Dominique Delport dans Meet the data III

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Comme d’habitude un compte-rendu partiel et partial !

« Smart Data for Smart Cities / Smart Territories », tel était le thème de cette 3ème édition de Meet the Data (maison de la chimie, pas beaucoup de chauffage, 25/02/17).

Qui est derrière « Meet the Data » ?

Plein de « tronches » (ils me pardonneront !) ! Excusez du peu, Pierre Louis Lions, collège de France et Médaille Field (le Nobel de mathématiques), Jean-Michel Lasry, Normale sup, Dauphine, Emmanuel Bacry, professeur à Polytechnique (l’X)… Et aussi, une star, dans un autre genre, Dominique Delport (Global MD Havas Media Group et Président Vivendi Content).

Ils ont en commun, le rachat, il y a quelques années, par Havas Media (HM), de MFG Labs (PL Lions, H Verdier (Etalab), …) et le sponsoring de ces rencontres par HM avec Arnaud Parent (Président Havas Media Labs Global) comme co-organisateur avec Emmanuel Bacry.

  1.  La star business, Dominique Delport
  2. A mi-chemin entre business et recherche
  3. Les interventions business
  4. Deux moments de bonheur intellectuel

 Pour les autres,  euh… je n’ai rien compris où je suis partie avant la fin, regardez le programme !

  1.  La star business, Dominique Delport

Le sujet était innovation et économie collaborative dans une table ronde.

Essayer de résumer l’intervention de Dominique en une image, est osé, nous avons essayé de le faire…ça va, c’est bon, pour le début mais pas pour toute l’intervention !

Donc, en complément de l’image ci-dessous qui dresse un portrait de l’évolution du marché avec le digital, D. Delport s’est interrogé sur la question de nos données individuelles : où est la valeur ? Les plateformes qui privatisent tout, sont dangereuses car en plus « the winner takes all », il tue ses concurrents.

Il a pris l’exemple du marché de l’Entertainement, aujourd’hui, scindé en 2 :  les contenus gratuits et les contenants payants.

  • La publicité est le cardinal des contenus gratuits. Qui l’emporte en ce domaine ? Le digital, qui dépasse maintenant la TV dans les investissements publicitaires. Sur ce digital, Google et Facebook emportent 100% de la croissance, un duopole sans équivalent dans l’histoire qui accumule et s’auto-renforce. Mais quand les Alexa, Siri, Google Voice, Cortona, tous les assistants virtuels sont là et où il suffit de dire « Alexa joue moi un morceau de musique », cela renvoie à comment le choix est fait pour l’individu, la prédictibilité de ses goûts, ses comportements tout ceci étant basé sur ses données, ses traces (si tracks&facts se nomme comme cela, c’est pour ça !). Ce qui s’est passé dans la finance, il y a quelques années, devient la réalité de la publicité, le programmatique, donc l’analyse de nos données.
  • Dans le payant, nous sommes dans une logique de « curation » (éditer et partager les contenus les plus pertinents du Web pour une requête ou un sujet donné), de recommandation où l’impact de la donnée change encore les stratégies des maisons de disques, la détection des talents. Les maisons de disque qui ont vu leur CA être divisé par 2 en France depuis 2002, ont enregistré une croissance de 5%, l’an dernier.

De façon générale, toutes les entreprises qui ont parié sur le digital et la data, sont en croissance. Mais le ticket d’entrée est désormais presque au milliard d’individus. L’Europe, le plus grand marché du monde, doit être plus ferme pour sa souveraineté numérique.

DOMINIQUE DELPORT UN SLIDE MEET THE DATA

  1. La recherche au service du business

Benjamin Devienne (Head of Data Science, Gameloft, Vivendi)

« Un moteur de recommandation de jeux videos basé sur le graphe »

(Son patron, D. Delport, a dû être fort satisfait de cette très bonne intervention. A la fin de celle-ci, Benjamin Devienne a regardé de suite la réaction de D. Delport).

Gameloft, un des leaders du jeu en ligne (3 millions de joueurs par jour), propose un très gros catalogue de jeux. La croissance de la société est conditionnée, entre autres, au fait que ses clients jouent, de plus en plus, à des jeux différents dans son catalogue. C’est une logique business. Donc, comment faire ? Comment recommander à ceux-ci, tel ou tel autre jeu.

Pour cela, il suffit de regarder les fourmis (sic !). Celles-ci cherchent toujours le meilleur chemin pour aller vers quelque chose, un point précis. Pour cela, certaines avancent à droite ou à gauche, individuellement, et laissent, au passage, des phéromones sur le chemin. Plus il y a de phéromones sur un chemin, plus celui-ci est bon, car de nombreuses fourmis l’empruntent. C’est cela, la recommandation. Le modèle utilisé par Facebook basé sur la théorie des graphes et les probabilités est dans cette lignée.

Chaque individu est connecté à un ou plusieurs jeux, et Gameloft veut identifier le chemin le plus long que son client doit emprunter dans son catalogue pour qu’il accroisse sa pratique des jeux. Gameloft cherche à maximiser la « life time value » du réseau.

Le catalogue des jeux Gameloft peut être cartographié (volontairement flouté par l’intervenant).

Les grosses licences sont en rouge et tous les jeux sont reliés ou non entre eux.

Avec cette cartographie, Gameloft est capable de prédire à 80%, les déplacements dans le réseau.

Qui dit bonne prédiction, dit croissance du profit avec une augmentation de 400% des revenus grâce à la recommandation. Il leur suffit d’une journée pour savoir si la personne restera sur le jeu grâce auquel elle est arrivée et, 3 semaines pour savoir si elle est « bougeable » ou non grâce à des recommandations qu’on lui insufflerait.

 

Le fait de maximiser le réseau, donne un avantage concurrentiel énorme à Gameloft.

Pour augmenter le bassin de joueur (la pénétration), ils font naturellement de la publicité et peuvent même acheter certaines « adresses » (IP, mail…), à 40 € par joueur, car des joueurs peuvent dépenser jusqu’à 150 000 où 200 000 € par an.

Envoyer des recommandations, ou les susciter, permet aussi d’augmenter la puissance de la marque et la confiance en celle-ci.

L’analyse des trous dans le graphe , dans le réseau, autorise aussi une approche stratégique du catalogue.

Hervé Jegou (Research Scientist, Facebook Artificial Intelligence Research)

Recherche et construction de graphes efficaces pour de grandes collections multimedia

(Une bonne présentation avec un intervenant qui a l’air adorable même si nous n’avons pas compris toutes les formules!)

En France se trouve, un des grand centres d’Intelligence Artificielle de Facebook (FB), à Paris.

L’idée globale est d’identifier les images qui se ressemblent.

Facile ? Oh non ! Car, pour savoir si elles sont similaires, il faut être capable :

  • d’identifier, de façon fiable, les composantes de l’image, ses caractéristiques,
  • de les coder pour calculer des notions de distance entre images,
  • de les classer en fonction de ces distances,
  • pour permettre de les proposer, ensemble, selon les requêtes faites par les individus.

Et en plus, il faut faire cela quasi instantanément. Donc, un travail sur des masses d’information et de calculs en temps réel !

L’intelligence artificielle est au pouvoir et ce ne sont pas les données FB qui sont utilisées par ses chercheurs, mais des jeux de données publiques pour être à même de comparer leurs résultats.

Hervé Jegou et son équipe, ont atteint leur objectif et vont mettre en OPEN SOURCE leur méthodologie et programmes pour le bien de tous, d’ici 6 mois. Merci !

3. Les interventions business

Alain Starron (Veolia, ex TPS, pour ceux qui se souviennent de la première expérience de publicité interactive en France)

Pour Veolia, la transformation digitale, ce sont les infrastructures technologiques qui doivent permettre de fournir un bien de plus en rare, l’eau, et faire en sorte, qu’elle soit propre pour les individus.

Les objets connectés sont en première ligne pour assurer de la maintenance prédictive (réparer, changer avant que cela ne casse) via des alertes vers un centre de contrôle. Ces capteurs technologiques ne suffisent pas. L’écoute des individus permet de comprendre leurs organisations communautaires car la ville est tout autant structurée par des groupes humains que par la planification de l’organisation territoriale.

Quelques informations en bref :

  • Moscou est la ville la plus embouteillée du monde (sans jeu de mot avec Veolia).
  • Il y a 8 km de tuyaux à Lyon
  • Mc Kinsey (The trillion-dollar challenge) a prévu que le prochain secteur impacté par le digital, seront les services publics.

Raoul Jacquand (Dassault Systèmes, Polytechnicien)

Dassault Systèmes est une société pionnière pour toutes les applications 3D.

On part forcément d’une vision de la ville de demain :

Par rapport à cette vision de la ville, Dassault Systèmes (DS) propose une plateforme où les données sont dites au service de la ville. On part de la connexion des choses ensemble (le citoyen, les services publics, le travail, …), puis la collecte des informations, leur analyse (big data car les données sont structurées ou non structurés, statiques ou temps réel, sensibles ou non, évolutives …), le design de la ville (en 3D bien sûr), la simulation, le suivi (monitoring).

Expérimentation à Rennes et, plus gros, à Singapour. Dans cette ville, 50 000 étudiants ont été équipés d’un appareil captant une multitude d’informations dans la ville de façon à nourrir la plateforme en information (expérience NSE.sg).

De façon générale, Raoul Jacquand estime que la prochaine frontière est le sous-sol, et que l’enjeu est de connecter dessus et dessous.

Le seul problème évoqué est le modèle business de tout ceci car qui paye ? les villes ? le privé ? … Où se trouve l’argent pour ce type d’approche essentielle au futur des villes.

C’était le credo tenu aussi par Pascal Terrien (EIFER, EDF), comment s’assurer que ma ville soit durable, comment attirer les investissements dans ma ville (Concurrence entre DS et EDF pour l’approche systémique)

L’image ci-dessous (en cliquant vous allez sur l’image originelle), montre l’évolution de l’urbanisation par pays, entre 1050 et 2010, regardez bien, c’est la carte du monde qui se dessine.

https://www.researchgate.net/figure/273415304_fig1_Fig-2-Global-differentials-in-past-and-projected-urbanization-based-on-data-of-the

Selon lui, il faut dépasser la vision géographique des villes qui structure, actuellement, les réseaux d’énergie, pour aller vers les smart grids (optimisation de l’électricité via le digital). L’exercice est complexe, car les décisions urbaines sont à prendre pour l’heure qui suit ou pour les années futures (10 ans pour des équipements lourds).

En bref, la Chine construit chaque année une ville comme New York.

4. Deux moments de bonheur intellectuel

Dominique Boullier (Professeur, Chercheur Senior, Digital Humanities Institute Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne)

Ouvrir les boites noires du Machine Learning urbain (Un seul défaut, 10 choses importantes à la minute quand il m’en faut une par minute pour tout intégrer !)

Il est bien parti du sujet sur la ville mais nous a emmenés beaucoup plus loin sous ce prétexte.

Donc la ville a évolué au travers des âges en démarrant par une ville marché, forte et souvent sacrée (moyen âge), à une ville cosmopolite (révolution industrielle), pour devenir une ville flux de données.

Ces flux peuvent s’organiser selon 2 axes (cf photo-ci-dessous) :

  • Axe horizontal : de la certitude à l’incertitude de la donnée ville
  • Axe vertical : du détachement à l’attachement à la ville

Ces 2 axes permettent de placer, d’un côté, les approches collaboratives et les relations d’affection des individus envers la ville, de l’autre, les opérateurs qui intègrent, suscitent ou analysent des données urbaines (IBM, Google…). La notion de données réelles ou prédites est là pour les séparer.

Cette approche, sous 2 angles, permet de comprendre l’influence probabiliste dans le machine learning (les méthodes qui permettent d’apprendre aux machines à réaliser des taches complexes). Elle autorise le placement, dans chaque cadran, des outils qui existent pour classer et analyser les données.

 

Mais, le plus souvent, ce n’est pas UNE méthode, mais un assemblage de plusieurs qui est mis en œuvre. Il constitue, très (trop) souvent, une boite noire. Celle-ci n’est blanche (ou grise) que pour ses créateurs sans qu’ils aient même bâti un modèle conceptuel sous-jacent.

Il y a un enjeu de démocratie autour de tout cela, les boites noires doivent être rendues transparentes pour que le citoyen, l’individu, profite des données et non pas subisse les données.

L’approche smart city d’IBM pour les jeux de Rio, analyse ou fournit des « image fixes » de l’homme et de la ville. Aujourd’hui, nous sommes dans une époque d’images animées, de modèle d’apprentissage, où toujours plus de capteurs fournissent toujours plus d’info sans que les résultats soient là. L’attentat de Nice en est la preuve. La présence du camion enregistrée sur les vidéos durant plusieurs jours avant l’attentat, n’a pas permis de détecter quoi que ce soit, aucune alerte. Londres intègre, dans des tableaux de bord, les données de « mood », d’humeur des londoniens et l’analyse de sentiments issue des réseaux sociaux. Cela ne sert à rien car aucune alerte n’y est reliée.

L’approche de Google, la Google city, est basée sur les connections, les flux. Cette vision permet, à d’autres sociétés, de proposer, par exemple, des services de police prédictive. Le plus souvent elles survendent les résultats de leurs modélisations de type « boite noire ». Un contre-exemple, Hunchlab qui joue la transparence dans sa méthode, c’est le machine learning responsable.

En conclusion, il faut des contrôleurs/auditeurs de ces boîtes noires et une clarté dans les modèles conceptuels sous-jacents.

 

Philipe Aghion, Collège de France (petit homme, plein d’énergie et d’enthousiasme), le chantre de l’innovation et de la croissance (que je résume très mal ci-dessous (désolée !)

Pour lui, seule l’innovation est le moteur de la croissance à long terme. Et pourtant, l’innovation est la destruction créatrice (pas faux !). Mais pour créer, on ne peut être seul. Nous devons nous confronter aux autres et, pratiquer, à la fois, compétition et coopération :   la coopétition. Un bon exemple, le MIT et Harvard qui sont en compétition farouche pour faire venir des professeurs mais qui arrivent à s’entendre pour des travaux en commun.

Du coup les innovateurs sont dans des zones densément peuplées et la révolution digitale a changé la façon de produire des biens et services mais aussi la génération d’idée.

L’innovation n’a jamais été aussi grande que maintenant et il faut organiser l’état et la société pour qu’elle soit en mesure de vivre l’innovation.

Et pour finir, Pierre-Louis Lions a dit

« ce n’est pas la façon de faire qui est importante, on trouvera toujours, mais la question que l’on pose ! ».

 

3 conférences chez 3 GROS : IBM, LE CHOC DE L’INTELLIGENCE (2/3)

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Après le choc de la vitesse avec le quantique (voir ici), la deuxième conférence, IBM Business Connect 2016, le 18 octobre 2016 (oui, encore trop de temps pour faire le compte rendu partial et partiel!)

On change de cadre, direction le Carrousel du Louvre. Noir de monde ici aussi (mais c’est plus petit, 1500 personnes) mais plus gris de cheveux. Une remarque très symptomatique du PDG d’IBM France « on a besoin de tous …. ». Au passage, le patron d’IBM France, Nicolas Sekkaki est impressionnant par son aisance, sa capacité d’animation de la matinée et sa capacité aussi d’improvisation. Bravo !

Très belle matinée, orientée complètement sur une chose « Watson », le moteur d’Intelligence Artificielle d’IBM, « the cognitive approach ».

IBM ne parle pas « d’Intelligence Artificielle » mais de capacités analytiques, d’ordinateur analytique, de système cognitif. Watson est innovant car la machine comprend le langage naturel (le « langage réel ») de l’humain, et répond aussi en langage naturel. Comprendre le langage naturel est un vrai sujet que l’on a vu aussi chez Microsoft. Le problème est complexe car il faut percevoir les nuances, les émotions, le ton exprimé par l’humain. Watson, selon IBM, y parvient et s’affine en permanence car la machine apprend tous les jours !

Alors, du Watson, à toutes les sauces dans des startups, dans des grands groupes, dans des sociétés « cachées ».

Les startups

Nous n’en citerons qu’une, Ross, société américaine qui a eu l’idée de faire gagner du temps, donc de l’argent aux cabinets d’avocats américains, en concevant, avec Watson, un système qui permet à l’avocat d’exprimer, en langage naturel, sa recherche et de recevoir en quelques instants, tous les cas déjà jugés pouvant correspondre à son affaire (système anglais du common law) avec une réponse exprimée en langage naturel. Ross a été développé en 10.5 mois seulement et a des clients !

Le Crédit mutuel

2 mondes sur scène :

Le premier, très sure de lui, expliquant les bienfaits de l’implantation de Watson pour Crédit mutuel, Le deuxième, coincé, mais avec humour, n’oubliant pas qu’il est le client et que même si le système est très intéressant, il faut que ce soit validé à plus grande échelle et surtout que les conditions financières soient bonnes ! Mine un peu déconfite du Monsieur d’IBM #quiademénagédeWahsingtonaParisrienquepourleCreditMutuel

Le constat du Crédit Mutuel était simple, de plus en plus de clients s’adressent par mail aux conseillers et ceux-ci n’ont pas assez de temps pour gérer ce flot de demande.

IBM a proposé au Crédit Mutuel de co-créer la version française de Watson. Watson permet donc de traiter entre 300 000 et 600 000 mails / jour, soit 100 millisecondes par mail. Ce « traitement », ce n’est pas un dialogue avec le client mais, la récolte des mails, leur lecture, le décodage d’une intention, et la formulation d’une réponse à une question dans une logique de parcours client. Cette réponse sera validée par le conseiller qui l’enverra à son client.

Selon Frantz Rublé, ce n’est pas de l’Intelligence Artificielle car la machine n’apprend que ce qu’on lui apprend sans s’enrichir seule. Une décision sur la généralisation de ce test à l’ensemble des caisses du Crédit Mutuel et du CIC devait être prise à la fin 2016. Pas de nouvelle publique en janvier 2017, la crise au sein du Crédit Mutuel en est, peut-être la cause.

Les sociétés cachées

  • Citer la SNCF comme société cachée est quelque peu osé mais elle l’est pour un certain nombre d’activités. Emmanuelle Saudeau, Chief Digital Officer, a expliqué que les rames Bombardier utilisées par la SNCF pour le Transilien généraient 70 000 données par mois. L’implantation de Watson sur ces données permet à la SNCF d’anticiper les défaillances matérielles donc d’avoir une optimisation des rames. De plus, les capteurs sur ces rames permettent aussi de récolter des données sur les voies pour, là aussi, permettre des interventions préventives.
  • Une vraie société cachée Kone (prononcez Koné), société finlandaise leader mondial des ascenseurs et des escaliers mécaniques : 1 milliard de déplacements par jour… Koné signifie machine en finnois. Alain Piguet, Directeur marketing et expérience client, est sur la même logique que la SNCF, la prévention de tout incident et de connexion entre les objets, l’escalier roulant avec les iPhones pour la maintenance soit à distance soit sur place.

3 conférences chez 3 GROS : MICROSOFT, LE CHOC DE LA VITESSE (1/3)

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Les MIO ce n’est pas un nouveau plat chez Troisgros, mais 3 conférences chez Microsoft, IBM et  Orange.

La première des 3 en date: Microsoft Experiences (les anciens Techdays), le 4 octobre 2016

(trop de temps pour faire le compte rendu partial et partiel!)

Tout le monde a parlé, un palais des congrès pris d’assaut, des dizaines de salles de réunions (dont l’atelier « blockchain en pratique » dans une salle faite pour 20 personnes alors que 100 attendent dehors…grrr…) et une plénière, le premier jour, avec la crème de Microsoft France et Worldwide qui remplit la grande salle (la plus grande de Paris donc plus de 3 000 personnes) et 22 000 en ligne. Excusez du peu… Moyenne d’âge autour de 30 ans.

Un plateau animé par Vahé Torossian (PDG Microsoft France, très très bien) avec Satya Nadella (PDG Microsoft monde), d’autres Microsoft,  et Vivek Bradinath (ex-DGA d’Accor, très très bien), Alexandre Bompard (PDG FNAC-DARTY, toujours TOP) et un ovni génial, Bernard Ourghanlian (CTO & CSO, Microsoft France …)

Bon, Satya Nadella est, dirons-nous, un peu, pffff … Pas d’intervention qui emballe et embarque dans un autre monde, rien, …ras le bitume du Cloud, car il n’en a eu que pour le cloud de Microsoft dans son discours (3 milliards d’investissement dans le cloud en Europe et l’ouverture d’un data center en France). Mais il y en avait d’autres qui, eux, étaient bien, voire très bien et, au premier chef, le patron de Microsoft France, Vahé Torossian qui a été un très bon Monsieur Loyal de cette matinée.

Vivek Bradinath – Ex DGA d’Accor – parti en octobre chez Vodafone à Londres, (dommage pour nous en France, car il est excellent)

Son crédo est qu’Accor a du faire face a 3 chocs (qui ont des noms) : Expedia, Airbnb, Tripadvisor. Tout le secteur hôtelier a été impacté sur toute sa chaîne de valeur par ces 3 entreprises citées. Pour Accor, il a fallu à la fois travailler avec eux et les affronter, prendre des initiatives en réaction ou en offensive, et surtout ne pas se refermer sur soi. Car, selon lui, le plus fondamental, a été dans la transformation digitale de l’entreprise Accor avec 200 000 personnes à convaincre dont 80% sont en contact avec la clientèle.

Un crédo : le cœur est l’expérience client et son parcours.

Pour emmener l’entreprise et ses salariés, il a fallu mettre en place en interne, des outils simples et puissants, donc utilisation du réseau social Yammer de Microsoft.

Alexandre Bompard – FNAC-DARTY (Comme d’habitude, excellent, convaincant)

La FNAC a subi 3 chocs (encore la passe de 3 !)

  • choc du modèle commercial du fait du e-commerce
  • choc sur les produits (phares jeux, CD…) qui se sont dématérialisés
  • choc sur la relation acheteur/vendeur quand l’acheteur arrive en magasin en en sachant plus ou presque que le vendeur (le pouvoir du web !)

La question est alors de trouver un modèle pour aller de l’avant puisque le tout physique a fait son temps.

Du tout numérique ? Non, quand on regarde le leader en la matière, Amazon qui ne gagne, apparemment pas, d’argent

Du multi-canal ? Oui, c’est la seule chose qui ait du sens quand, il y a 5 ans, 95% du CA venait du physique. Aujourd’hui,  c’est 50/50 entre physique et digital.Le nouveau challenge est maintenant de faire travailler ensemble 2 entreprises qui ont, chacune, 60 ans d’existence, la FNAC et DARTY.

Il va falloir construire une culture commune pour devenir le leader européen.

Evidemment, il est fan du cloud de Microsoft (Pour ceux qui ne le sauraient pas encore, Alexandre Bompard devient administrateur d’Orange, information du 8/12/2016).

Avec Bernard Ourghanlian, nous sommes partis dans les nuages, non pas du cloud (si un peu) mais de l’ordinateur quantique.

Il a démarré par un topo sur l’Intelligence Artificielle (IA en français, AI en anglais) qui a été conceptualisé dès 1956 et qui a vécu des hauts et des bas jusqu’en 2000 où, grâce au cloud, il est ressorti et est vraiment entré dans la réalité des choses.

On est loin encore d’une intelligence artificielle supérieure ou égale à l’homme mais la donne a changé.

Une application concrète de l’IA est la traduction de la voix humaine à la volée où, après de rapides progrès au début des années 90, le taux d’erreur est resté constant a environ 20%. L’arrivée du deep learning (apprentissage profond) a permis de descendre à 7% seulement.

Sachez que via Skype, vous pouvez avoir des traductions immédiates (gratuites) des conversations que vous pouvez avoir avec des interlocuteurs en langue étrangère, et ça marche ! (si si on a testé !) Microsoft propose d’ailleurs une API aux développeurs pour intégrer ce module dans leurs applications.

Après la voix, le décodage des vidéos est en chemin. Début 2015, le codage humain était déjà inférieur à celui de la machine (5.5% vs 4.5% d’erreurs), en décembre 2015, la machine avait encore gagné un point (3.5% d’erreurs seulement).

Et dans 5 ans ? L’arrivée de l’ordinateur quantique.

Euh… la théorie quantique simplifiée  (très), c’est qu’un élément peut avoir plusieurs états en même temps (être vivant ou mort à la fois). L’ordinateur quantique ne repose plus sur ce que l’on a connu, des 0 et des 1 successivement (des bits), mais ,en même temps (des Qbits = 1080 bits).

Alors ? L’homme va réussir à résoudre des problèmes encore insolubles, et concrètement, tout ira encore plus vite. Un petit exemple, un ordinateur actuel mettrait des milliers d’années pour craquer le code de la NSA, un ordinateur quantique 100 secondes. Avec le quantique, on pourrait résoudre des problèmes écologiques comme fixer l’azote dans l’atmosphère, capter l’oxyde de carbone dans les processus industriels quand, aujourd’hui, on ne peut le faire car la captation coûte, en énergie dépensée, plus que ce que l’on veut nettoyer ! On pourra faire de nouveaux matériaux…et pour paraphraser Newton,

« J’ai vu plus loin que les autres parce que je me suis juché sur les épaules des machines »

(« J’ai vu plus loin que les autres parce que je me suis juché sur les épaules de géants » Newton)

C’est beau non ?

Pour poursuivre sur le sujet du quantique, indépendamment de celui de Microsoft qui est à Copenhague dans un laboratoire à -270°C, Google et la NASA ont acheté, en 2015, un D-wave 2X.

Des scientifiques doutent toujours que ces ordinateurs soient vraiment quantiques mais… ça va venir.

La musique scientifique et fun (mais si ça existe!)

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On vous a invité à danser sur Spotify (voir ici), un chercheur a fait mieux, Dimitris Spathis  et a pratiqué une très belle analyse sur ses propres données et celles des autres. Il publie sur l’excellent Medium

Cela donne un bel article  très intéressant dans sa mise en relation d’éléments statistiques, de l’analyse de données, du big data, du machine learning et de l’infoviz (rien que ça!)

Belle et Sebastian dans son article, c’est bien SebastiAn et non pas SebastiEn…

spotify-analysis-dimitris-correlation                                          spotify-analysis-dimitris-belle-et-sebastian

Paroles d’annonceurs chez Viuz (BOUM)

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Mardi 10 mai a eu lieu la conférence « Nouvelles frontières du marketing » de Viuz. Comme à leur habitude, Patrick Kervern et Andres Menajovsky nous avaient préparé un beau plateau, pragmatique, digital et opérationnel. Une des très bonnes conférences de l’année et je suis objective (même s’ils m’invitent gratuitement!).

Quelques bonnes informations à retenir:

Selon Nick Leeder, le patron de Google France, MOINS DE 10 ANNONCEURS sont prêts en France à faire face à la déferlante mobile. Celle-ci s’annonce gratinée… aux USA, le nombre de visites en magasin a baissé de 50% entre 2010 et 2014 alors que le nombre de mètres carrés a augmenté. Cela en fait des parcours consommateurs à refaire, a réinventer. Au passage, sur votre mobile, vous vous servez en moyenne de … 4 applications c’est tout

Jérémie Moritz, global digital content de Pernod Ricard, coté au CAC 40 avec un patron qui est le plus jeune de tous 43 ans. Ils ont appris à dépasser leurs marques, pour élargir l’écoute, l’intérêt du/au consommateur dans le cadre d’expériences. 1/3 du budget marketing est consacré au marketing expérienciel.  Il faut sortir de l’écoute des marques et élargir aux expériences. Les métriques utilisées? un retour des métriques business d’acquisition, pas de « bullshit metrics » ou de « vanity metrics« ! (sic)

En parlant de métriques, un credo de Franck Lewcowicz de Quantcast qui nous a parlé de la spécificité française stupide, selon lui, le contact qualifié. Nous serions les seuls à rechercher ce type de contact intermédiaire entre le « je ne sais rien » vs « le vrai contact que j’ai acquis » . C’est tout aussi stupide, pour lui, que le last clic dans l’attribution.

Marie-Anne Gauly du Bon Coin nous a parlé, avec clarté et humour, du marketing de l’humilité qui est finalement la base du travail au Bon Coin. On peut ajouter aussi le « marketing de la mocheté » selon son fondateur (il suffit de voir la page d’accueil du bon coin pour en être convaincu!). Le marketing de l humilité c est respecter l’utilisateur, se remettre en cause tout le temps et avoir de l’humour. Belle définition! et celà prend tout son sens quand en avril 2015, ils se rendent compte que 50% de leur trafic vient du mobile, que leur site n’est pas fait pour cela, que leurs développeurs sont dans des projets autres.  STOP, a-t-il fallu à tous les développeurs d’arrêter leurs projets, et de mettre l’entreprise dans un ordre de marche différent en mixant des équipes développement avec les équipes produits. En 6 mois, le Bon Coin a renversé la vapeur et, même si les choses ne sont pas encore parfaites, le plus dur est fait et les utilisateurs ont été respectés. En 2016, 60% du trafic vient du mobile, 10% tablettes.

Un bel aphorisme de Stéphane Ambrosini, « Quand la complexité croit il faut éviter la complication » c’est la vision de Mediamath. Cool !

Ah, Adventori (j’aime beaucoup les interventions de Pierre Antoine Durgeat) pour qui avec l’arrivée de la micro segmentation, l industrialisation de la création devient une priorité et ce sont les annonceurs qui viennent consulter Adventori. Il y a 2 ans, c’est Adventori qui prêchait la bonne parole. Un nouveau métier est d’ailleurs en train d’émerger « le data scenarist » pour arriver à orchestrer l’ensemble des ces segments/créations. Ce métier émerge chez l’annonceur. Les agences rateraient-elles un tournant ?

Du micro en France, on est passé à la masse avec Ali Baba, le grand site de e-commerce chinois représenté par son DG France, Sébastien Badault, La Chine ne possède qu’1/4 des m2 consacrés à la distribution aux USA. Les chinois ne trouvant donc pas, physiquement, ce qu’ils veulent acheter, ils se tournent vers le e-commerce directement. C’est le saut qu’on fait les Kenyans avec le mobile par exemple. La consommation des moins de 35 ans en Chine est 2 fois plus forte que celle des plus de 35 ans. Le 11 novembre 2015, 69% des achats ont été faits via mobile, 13.3 milliards de transactions en 24h… 467 millions de livraisons en 24h….16 000 marques internationales ont participé. Les portes sont ouvertes pour le 11 novembre 2016 Mesdames et Messieurs les annonceurs.

Retour en France avec un sujet, a priori, moins dantesque, l’assurance avec Amélie Oudéa-Costera DGA d’’Axa  qui cite Bill Gates, « on sur-estime l impact du digital à 2 ans mais on le sous-estime à 10 ans » ! Pour elle, l’assurance n’est pas encore prise dans le grand tourbillon mais plus pour très longtemps. Métier ingrat ou finalement « L assurance, ça doit être parfait 10 minutes par an, on ne vous en demande pas plus ».

Le digital impose d’aller vers plus de simplicité, donc par exemple changer la façon de parler du métier car si l’utilisateur ne comprend rien, votre concurrence est à un clic. La simplicité c’est aussi être orienté UX (expérience utilisateur) pour faire comprendre en quelques clics ce à quoi vous êtes assurés. C’est encore cette simplicité qui doit permettre de mieux coller aux usages car on passe de la propriété à l usage, ça change tout. On passe aussi, en assurance, d’un monde de la donnée à celui du Usage Based Behavior (UBB?). On regarde votre comportement d’usage pour faire plus de prévention et vous accordez plus d’avantages, beaucoup plus vite qu’avant.

Un peu de Forrester avec des prévisions 2016, aux USA, d’1 million de casques de réalités virtuelles (VR). Et en 2020, 20 millions, c est finalement assez limité. Ah, autre info, les « bots » ne sont pas le futur des applications. Un bot, c’est des lignes de dialogue entre une vraie personne, vous, qui pose des questions, et un robot plein d’intelligence artificielle qui répond à votre demande. Le boom des Bots commence. Il est assez drôle de constater que toutes les images de Bots (fils de conversations homme/machine) présentées étaient des conversations qui devenaient « foireuses » ! (pas au point les Bots ?)

Le BOUM de la journée est venue de Laurent Laforest, directeur Europe e-commerce et digital L’Oréal Luxe qui faisait un retour sur le marketing des influenceurs.

A l’info comme quoi « 10% des internautes femmes des 18-34 ans sont abonnées à Enjoy Phoenix », le meilleur tweet est apparu « je suis sereine d’avoir atteint les presque 39.. ».

Mais le BOUM est venu de la phrase suivante « sur les moins de 30 ans, si vous voulez lancer un produit, pas la peine de faire de la presse, prenez des influenceurs ». Je n’avais jamais entendu un annonceur beauté prendre une position aussi forte contre la presse, media privilégié de ce secteur! Il a poursuivi avec « Le marketing de contenu est le seul marketing qui nous reste », il est jeune pourtant…

Une très belle phrase aussi chez Accor, Antoine Dubois, SVP communication, pour expliquer la bascule au social « Le contenu marketing c est comme un premier rendez-vous, si on ne parle que de soi, il n y aura pas de second rendez-vous! ». 

Céline Bouvier, directrice Marketing Coca Cola, nous a convaincu que demain elle arrêtait le digital ! Coca Cola a 130 ans et n’est pas « has been » du tout sur le sujet pour avoir créé, dès 2002, une cellule spécialisée digital. Ce qui s’arrête, c’est le digital pour le digital. En fait, aucune rupture technologique n’a changé les clés du succès : le produit, le produit, le produit…qui doit satisfaire l’humain. Un challenge, selon elle, aujourd’hui l’attention ! c est le Graal. Ceci m’a fait assez plaisir ! N’oubliez pas d’allez lire relire,, , et plus est encore à venir.

Enfin, une bonne interview Marc Feuillée, Président du Figaro (costume cravate) par Xavier Dordor, DG de CB News (costume cravate) où Xavier n’a pas, malgré tout, réussi à faire dire à Marc Feuillée s’il allait faire une offre sur ITélé.

Et pour terminer (en Kway) Adrien de Labastire, DG de Golden Moustache, a donné ses recettes pour faire une bonne vidéo web (5 secondes pour convaincre sur le web),  une écriture vidéo différente de celle de la Télévision. Je vous engage à y aller pour vous détendre, c’est drôle!

Merci à Viuz pour cette belle journée.

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