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Et si on changeait la mesure d’audience TV ? L’ATTENTION PUBLICITAIRE est mesurable, TVision le fait (aux USA)

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La bataille de l’attention est engagée, encore faut-il la mesurer!

Questions

Vous êtes un annonceur ou ses agences (media, création) ?

  • Quelle est la part de votre cible qui a porté attention à votre publicité ?
  • Quelles sont les émissions qui génèrent le plus d’attention ?
  • Mon spot a-t-il de meilleures performances d’attention que les concurrents ?
  • Comment se construit l’attention des individus au fur et à mesure des diffusions du spot ?

Vous êtes un directeur d’antenne ?

  • Comment se construit l’attention des individus au fur et à mesure des diffusions des diffusions des  bandes annonce programme ?

Obtenir les réponses à ces questions est une utopie ? Non une réalité, TVision fournit les réponses.

Comment?

La mesure de l’attention ?

Vous prenez le meilleur de ce qui est appelé la « computer vision science »

  • Skeleton tracking pour détecter une silhouette, donc une présence (comme le Kinect de Microsoft)
  • Face tracking pour connaître l’orientation de votre visage
  • Facial recognition pour savoir qui regarde
  • Eye tracking pour savoir ce que vous regardez

Ces mesures PASSIVES se font via une caméra spécifique TVision sur le(s) poste(s) TV dans des foyers.

La mesure de la diffusion ?

Ce qui est diffusé est détecté par le son du programme en fingerprinting (empreinte unique du programme) et comparé à une base de diffusion existante.

Auprès de qui ?

Aujourd’hui dans 8 grandes zones (Atlanta, Boston, Chicago, Dallas, Los Angeles, New York, Philadelphie, Seattle), 7 500 individus de foyers volontaires (11 500 en fin d’année 2017). TVision est aussi installé à Tokyo

Leur intimité est préservée car aucune image ou vidéo ne sort de chaque foyer, seulement des 1 et des 0 qui sont traités chez TVision.

Les indicateurs ?

La mesure d’audience de la Télévision en France aujourd’hui (et dans de nombreux pays) est « la présence dans la pièce où le poste est allumé ». On enregistre donc une Occasion De Voir (ODV), Occasion To See en anglais (OTS) et non une vision réelle.

Pourquoi alors ne pas compléter l’information à partir de la séquence suivante:

  • Durée du programme – Available Program Time
  • Durée du programme écoutable (le poste est allumé, le son est actif sur le programme) -Program Tune Time
  • Occasion de Voir (Individu présent et détecté pendant que le poste est allumé, le son du programme actif) – Person In View Time.
  • Regard sur le programme (via l’Eye tracking) – Eyes on screen time

On peut alors calculer :

  • Un indicateur de visibilité par programme (durée de présence de l’individu dans la pièce / TV allumée et son actif sur le programme)
  • Un indicateur d’attention (durée du regard sur le programme / durée de la TV allumée avec le son actif sur le programme))

Un cas?

 

Mc Donald’s au Japon en 2016 a constaté que la corrélation entre ses GRP TV et sa notoriété était de plus en plus faible (0.17). Après analyse des résultats d’attention de TVision et des GRP classiques, Mc Donald’s a fait modifier son media planning et a vu cette corrélation progresser très significativement.

Depuis Mc Donald’s

  • utilise l’indicateur d’attention comme KPI (indicateur de performance)
  • utilise l’indicateur d’attention comme indicateur de media planning pour maximiser la notoriété
  • demande à son agence media de comparer ses performances d’attention par rapport à ses concurrents

Des clients ?

  • ESPN, The weather Channel, Turner pour les diffuseurs
  • Procter, McDonald’s, Mars, Dunkin Donuts… pour des annonceurs

Quel que soit le coté (Diffuseur ou annonceur), ces indicateurs ne remplacent pas la mesure officielle (Nielsen) aux USA qui fait consensus depuis des années, mais ils les enrichissent dans le sens d’une plus grande efficacité grace à une meilleure compréhension des phénomènes via plus de qualitatif.

Conclusion

Il est intéressant de voir qu’avec la notion de visibilité, la mesure TV se rapprocherait du Web (nous reviendrons sur ce sujet).

Soyons pragmatique, le propos n’est pas de souhaiter le remplacement de la mesure d’audience de la TV (désolée pour le titre de cet article !) pour basculer vers un système de ce type.

Mais, pourquoi ne pas traiter le problème de façon « qualitative » sur un petit échantillon, voire une zone test, de façon à fournir les moyens,

  • aux diffuseurs, de faire un marketing antenne plus pertinent
  • aux annonceurs, d’être plus efficaces dans leur communication (création et media) donc plus rentables
  • aux agences media, de faire valoir leur expertise

Alors, les sociétés d’études qui s’y met ? Mediametrie ? Kantar ? Ipsos ? GfK ? Marketing Scan ? Iligo ? …

Nous connaissons la réponse de nombre d’entre elles  : « Qui finance ? »  Et? c’est comme cela que la France est devenue un petit pays dans le domaine des études (notre avis). Beaucoup de choses se passent aux USA, en Grande Bretagne, voire en Australie (pour ceux qui n’ont pas encore lu le billet sur la mesure d’attention en Australie, cliquez ici), là où il y a encore un peu d’argent pour avoir des vraies réponses à de vraies questions et faire gagner beaucoup d’argent aux annonceurs.

Merci à TVision pour les informations et les images fournies.

Pour ceux qui s’intéressent à l’attention,  voir ici  et ici.

40 millions de dollars pour faire une application iPad : le cas de LaPresse+ (Montréal)

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Tous les jours ou presque, nous faisons des mots croisés sur LaPresse+, l’application iPad du journal « La Presse » de Montréal, et, tous les jours ou presque, nous nous disons, mais qu’attendent les éditeurs pour faire la même chose, l’expérience utilisateur est tellement agréable, intelligente et maligne (3 niveaux d’expertise en mots croisés, on peut se corriger facilement, être aidé…).

Micro-usage, les mots croisés, certes, il faut aimer ! Mais, dépassons ceux-ci, pour parler de cette application, sa genèse, et ce qu’elle peut nous apprendre sur l’avenir du media presse.

Un homme, Guy Crevier, et un constat

En 2012, Guy Crevier, alors Président et Éditeur du plus vieux journal francophone d’Amérique du Nord, a fait le constat suivant :

  • En 1998, 1.5 millions de canadiens, 25 à 34 ans, lisaient un quotidien. En 2011, ils n’étaient plus que 600 000.

  • En 2006, les revenus publicitaires des quotidiens, en Amérique de Nord, s’élevaient à 46 milliards de dollars (USD), et, en 2011, seulement 23 milliards de dollars (USD): une division par 2.

  • Pour 2017, Magna Global, aux USA, les revenus publicitaires « papier » des quotidiens seraient de 12.4 milliards USD.

En France, les recettes publicitaires (source IREP) de la presse quotidienne (nationale et régionale, hors petites annonces) étaient, en 2006, de 1.013 milliards d’Euros et, 10 ans plus tard, elles ont été divisées par 2 soit à 0.550 milliards d’Euros.

« Comment continuer ? Est-ce que cela sert à quelque chose ? »

s’est dit Guy Crevier.

Il ne croyait pas au modèle payant pour son journal. Pour lui, seules de très grandes marques de presse peuvent se le permettre (New York Times, Financial Times et quelques grands journaux européens) car elles enrichissent une information qui est gratuite ailleurs.

« Alors, on coupe partout, y compris dans la qualité du contenu,

vous perdez des lecteurs et vous êtes dans un cercle vicieux ».

En janvier 2010, à la sortie de l’iPad, Guy Crevier décide de faire de ce support, la pierre angulaire de son journal. Une étude lui ayant montré que, sur les 1.7 millions de lecteurs de la Presse (tous supports confondus), 500 000 avaient l’intention de s’équiper d’une tablette. Le marché existait.

Il prend donc la décision d’investir 40 millions de dollars canadiens (CA$) (environ 28 millions d’Euros), sur 3 ans, pour créer une application iPad…

« Qu’est-ce que 40 millions quand, remplacer une imprimante, pour le journal papier, coûte entre 150 et 200 millions CAD pour n’imprimer que 250 000 exemplaires ? Et, à ces 200 millions, s’ajoutent 100 millions pour l’encre, le papier, les camions de livraison. » (pas de Kiosque au Canada).

Sans parler du fait d’aller livrer les journaux dans des villes dont les distances par rapport à Montréal sont… canadiennes (le Québec, c’est 3 fois la superficie de la France, Le Canada, c’est 18 fois, même si les canadiens vivent en majorité dans une bande géographique « étroite » entre l’Atlantique et le Pacifique, c’est grand !)

Sur les 40 millions US$, 24 millions ont été utilisés pour embaucher des journalistes pour de nouvelles écritures, des photographes, des designers de page… Au final, l’effectif est resté stable avec les licenciements effectués sur la distribution du papier.

L’application, en elle-même, a coûté 7 millions CA$.

Et, 2 millions ont été utilisés en recherches et études.

En 2015, nous avions pu assister à l’excellente conférence « culture et médias au défi de l’attention ». Sylvain Sénécal, HEC Montréal et co-directeur du tech3lab, y avait montré comment la recherche, les études, avaient été utilisées sur laPresse+.  L’eye tracking (oculométrie) (voir ici), le face tracking, … bref tous les outils à disposition, pour mesurer les réactions des individus de façon passive, ont été mis en place. A ceci, nous pouvons ajouter aussi les communautés de lecteurs en ligne, les groupes qualitatifs, l’ethnographie, le journal de bord, des études quantitatives…

Le but n’était pas simplement de voir la bonne adéquation d’une application par rapport à ses utilisateurs, mais aussi de définir aussi les bons formats publicitaires et quelle était l’efficacité publicitaire pour les annonceurs.

Ce travail était d’importance, car, dans la tête de Guy Crevier, l’application de LaPresse+ serait gratuite pour les lecteurs, donc le modèle business était un modèle publicitaire et uniquement publicitaire.

Toute l’équipe de Sylvain Senecal a pu mettre en exergue les résultats suivants :

  • Le besoin de toucher, la possibilité de le faire sur un écran tactile, génère jusqu’à 2 fois plus de mémorisation (vs papier)
  • Plus le format est grand, plus la reconnaissance de la marque annonceur est élevée
  • L’interactivité a un impact significatif sur le temps passé à regarder la publicité

Ces résultats sont-ils encore valides car datant de 2012 ?

5 ans après, les formats publicitaires ont évolué, ce qui était vrai à l’époque, ne l’est peut-être plus aujourd’hui, mais la démarche est toujours valide (qui est volontaire en France?).

Ces investissements ont permis de concevoir une application iPad qui

  • n’était pas une réplique du journal papier,
  • a le code du journal papier avec une édition par jour (des alertes existent aussi)
  • a une vraie écriture stylistique adaptée au support
  • a une mise en page écrite et visuelle spécifique
  • a de l’interactivité, notamment en matière publicitaire

Bilan

  • L’application LaPresse+ iPad a été lancée en avril 2013.
  • La Presse a arrêté ses éditions papier en semaine le 1er janvier 2016, après 131 ans de parution.
  • Guy Crevier a quitté la Présidence de La Presse le 24 novembre 2016, mais en reste l’éditeur.
  • Une application Android existe maintenant.

Le 23 janvier 2016, il y avait 243 000 tablettes uniques par jour, soit un nombre plus élevé que la plus forte parution papier (1971: 221 250 lecteurs). Et, sur une semaine, 580 000 personnes consultent cette application.

Début 2017, 619 000 lecteurs hebdo, avec 40 minutes de lecture en semaine et 50 le week end. 63% des lecteurs ont entre 25 et 54 ans.

Le coût pour mille (CPM) moyen est entre 100 CA$ et 200 CA$ (rubriques, jour…) soit un niveau premium, LaPresse+ représentent 80% des revenus de la Presse.

Les Cassandre qui donnaient peu de chances aux formats spécifiques de LaPresse+ car non conforme aux standards publicitaires définis internationalement (IAB), se sont trompés. Les agences s’y sont faites et produisent des créations pour LaPresse+.

De nouvelles expériences lecteur ou de nouvelles rubriques ont été créées avec la discussion en direct avec des journalistes, la sauvegarde des contenus, les avis de décès, l’horoscope,  et… les mots croisés « augmentés ».

Le Toronto Star, équivalent anglophone de La Presse au Canada, a acheté la technologie de l’application LaPresse+.

Quel chemin, quel courage et quel beau succès !

Comme quoi, rien n’est inéluctable, la Presse a de beaux jours devant elle!

Bon, nous retournons faire une petite grille de mots croisés !

Merci à Martin S (de Montréal) pour son aide!

L’attention: Que voit Larry Page? la mesure dans tous ses états (3-1/4)

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Dans notre premier article sur l’attention, on a vu l’importance de ce critère dans un contexte de forte charge publicitaire comme aujourd’hui. Le deuxième article mettait en avant une définition de l’attention:

on est dans l’esprit de l’individu, 

qui peut être actif ou passif,

 conscient ou inconscient, 

tout ceci fonctionnant par niveau

Avec ces éléments de définition, on retrouve tout ce qu’exprime Guy Tiberghien, en montrant comment les sciences cognitives, l’attention en fait partie, sont au confluent de la psychologie, des neurosciences et de l’intelligence artificielle (IA).

sciencescognitives

On voit bien que cette confluence crée un champ énorme de mesures de l’attention: interrogation d’individus, observations de ceux ci, d’un élément du corps de ceux-ci, par un humain ou des détecteurs, des capteurs,…

Nous allons commencer, dans cet article, par les neurosciences, sujet très à la mode, mais moins que l’intelligence artificielle! 

Les neurosciences recouvrent tout un ensemble d’approches et de techniques et nous allons en voir quelques-unes.

Eye Tracking

A la question « que voit Larry Page », le co-fondateur de Google, la réponse est dans l’image ci-dessous.

Larry Page, comme tout être humain, a une vision fovéale c’est à dire qu’il ne voit vraiment qu’une petite surface de façon précise, le reste est soit dans un flou artistique soit carrément pas vu.

VISION FOVEALE

 

L’Eye Tracking, c’est « tout simplement », regarder l’œil d’un individu pour voir comment il bouge et si vous enregistrez, en même temps, ce que l’individu regarde, en collant les 2 ensemble, vous savez ce que l’individu voit et comment il le voit. 

L’Ete Tracking vous donne alors:

  • les cartes de chaleur (les endroits où le regard des individus est passé, plus c’est rouge plus la zone a concentré de regards),

HEATMAP SNCF

  • les parcours de lecture (où le regard se pose en premier en second, … ),

SNCFJ PARCOURS

  • les durées par fixation (combien de temps les regards se sont arrêtés dans telle zone),…SNCF DUREE

 autant de métriques qui aident à identifier ce qui a attiré l’attention d’un individu sur une page web, une publicité, un événement sportif  … en plus de dire ce qu’il a vu, dans quel ordre, pour revenir à quoi…

Ce qui donne en synthèse (un beeswarm, chaque point représentant un individu) de cette publicité TV ancienne pour TGV (source: présentation CSA aux Universités d’été du SNPTV 2009) qui, d’un point de vue Eye tracking, avait une faiblesse sur la présentation du logo TGV (cf vidéo ci-dessous)

Ci-dessous, les parcours du regard de plusieurs individus, les uns à la suite des autres, avec la présence d’une « pollution visuelle » (source: étude Havas Media/Havas Sports/Miratech présentée au Sportel 2007)

Les exemples cités sont volontairement anciens pour ne léser personne.

Les matériels et logiciels d’Eye Tracking font de constant progrès en qualité de détection (meilleures caméras), de précision, de restitution et change même de nature physique car on peut aujourd’hui utiliser, de façon précise, de l’Eye Tracker porté (mobilité), faire de l‘Eye Tracking sur des smartphones (plus précis)… Je vous renvoie aux nombreux exemples mis en avant par le leader mondial du domaine, la société suédoise Tobii.

D’un point de vue publicitaire, l’Eye Tracking peut être utilisé sur tout, ou presque, que ce soit les supports ou les créations.

Dans les faits, il est mis en oeuvre dès que l’on parle de jeux vidéo, d’appli mobile, de sites web, d’UX design (User eXperiment design, design de l’expérience utilisateur) ou d’UI design (User Interface design, design d’interface utilisateur), où son utilisation est indispensable pour éviter les erreurs de conception, de navigation, d’ergonomie…

Mais, finalement, on en parle peu pour la publicité sur ces sites web en format bannière ou sur mobile ou dans ces jeux vidéo même si ça a été fait de temps en temps dans ce dernier cas. Cela s’explique facilement pour les bannières web car le coût de création est dérisoire et il est plus intéressant de tester des centaines de version créative sous forme d’A/B Testing pour avoir, en même temps, l’action créative et son efficacité.

L’affichage l’utilise pour montrer l’intérêt du média soit sous sa forme totems en centres commerciaux ou encore en affichage digital, le DOOH (digital out of home signage) en Grande Bretagne,  les prospectus, pour relier efficacité du média et clés de construction créative de ceux-ci (livre blanc de Mediapost Publicité à partir de la page 43) et l’on pourra trouver de nombreux tests sur des créations presse.

Pour un spot TV, c’est moins évident car on peut vouloir 2 choses:

  • soit l’on veut quantifier et il faut arrêter le film, choisir une ou plusieurs images pour effectuer le comptage. Alors quelle(s) image(s) prendre car selon l’image de référence les choses peuvent changer, et plus on prendra d’images plus le coût de traitement et d’analyse sera élevé,
  • soit on veut juste qualifier, le beeswarm (exemple du spot TGV)suffit alors mais le coût de mise en place devient hors de proportion vs le rendu. Et bien souvent, le film n’est prêt qu’au tout dernier moment ceci ne laissant plus de marges de manœuvre pour le tester et le modifier.

Bon, alors cela veut-il dire que tout ce que nous venons de vous raconter ne sert à rien d’un point de vue publicitaire et de l’attention publicitaire?

NON car déjà tous les exemples mentionnés ont fait progresser la connaissance sur tel ou tel média, sur ses clés créatives, et aussi, car l’Eye Tracking a permis, et permet toujours, de mettre en relation l’action que vous effectuez avec la réaction de l’individu, donc l’efficacité de ce que vous montrez quelle qu’en soit la forme.

On verra dans le chapitre 4/4 sur l’attention, quelles règles, enseignements, on peut tirer de l’eye tracking d’un point de vue publicitaire. Mais, d’ici là, vous aurez un article sur la mesure d’attention via EEG, EMG…

Ah, derniers points:

  • en français Eye Tracking se traduit par Oculométrie
  • si Larry Page pouvait regarder mon blog 🙂
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