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communication dans un sens plus large

Transitions démographiques, transitions sociétales, transitions publicitaires ? (ptit dej IREP compte rendu partiel)

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Un énorme changement dans notre société est en train de se produire, le vieillissement de la population, il était important de faire le point avec une experte du sujet Hélène Xuan (Economiste, Université Paris Dauphine, ex déléguée générale de la chaire « transitions économiques, transitions démographiques » et fondatrice de Mootando) et d’en voir les conséquences dans le métier de la communication avec Olivier Altmann (Co-fondateur, CEO et CCO d’Altmann+Pacreau) .

Du point de vue sociétal – Hélène Xuan

Les plus de 60 ans représenteront 30% de la population dans les 5 ans à venir. La société bascule d’une société du vieillissement à une société de la longévité. On passe d’une société où le cycle de vie est organisé avec un cycle ternaire (schématiquement, enfant / ado, actif, retraité) à un glissement vers la longévité, un allongement de l’espérance de vie par le haut qui est un phénomène nouveau. Le gain de mortalité, aujourd’hui, est majoritairement concentré sur les plus de 50 ans et non plus sur les enfants. C’est un changement radical, un changement de perspective. A 50 ans, une nouvelle période de vie s’ouvre avec de nouvelles valeurs, de nouveaux modes de vie. Les transitions ne sont plus, uniquement, entre le passage de l’adolescence à la vie adulte, ou de la vie adulte à la vie de « retraité ». C’est un changement radical en termes d’organisation de mode de vie qui impacte profondément, par exemple, le marché du travail, de la protection sociale, de l’éducation.

Ce phénomène de longévité est observable dans tous les pays développés, et ce gain en matière d’espérance de vie est concentré sur les plus de 50 ans. Cela ne s’est jamais passé dans l’histoire de l’humanité de se retrouver, à 60 ans, en très bonne santé, à se demander ce que l’on va faire des 25 années qui restent à vivre !

Si l’on prolonge ces tendances, cela signifie qu’un enfant sur deux né aujourd’hui sera peut-être centenaire, et qu’1/4 des actuels quinquagénaires vont devenir centenaires !

Même si le phénomène est connu depuis les années 60, le fait de l’appréhender concrètement et de façon massive avec une population de plus de 50 ans grandissante, a nécessité un certain temps d’assimilation pour en percevoir les véritables conséquences économiques. Les projections économiques sur le système de retraite ont apporté, dès 1993, la première réforme de celui-ci. Grâce à la réforme, le système de retraite est, aujourd’hui, presque équilibré, même si les réflexions et les débats vont perdurer.

La difficulté porte sur les générations transitoires comme le passage entre la vie active et la retraite, ou le passage de la fin du système scolaire à la période de vie active. Ces deux périodes de vie sont longues et durent plus de 5 ans. Les politiques menées sont encore très ternaires, on finit ses études et l’on travaille, on s’arrête de travailler et on part en retraite directement. Or, depuis les années 80, nous savons que cela ne se passe pas exactement comme ça !

Les phases de transitions sont de plus en plus longues avec des périodes de chômage, notamment chez les jeunes avant d’entrer vraiment dans le marché du travail, mais aussi chez les seniors qui vivent souvent des fins de vie active accidentées avec la création de multi-activités et de multiples statuts.

On a donc deux générations pivot qui vivent à la fois la difficulté de l’entrée dans la vie active d’une part, et d’autre part l’allongement de l’espérance de vie dans un système qui n’a pas encore intégré ces mutations.

Les 25-30 ans constituent la première génération de transition. Le schéma classique « installation directement dans la vie active » à la fin des études n’existe plus. Cette période où ils s’installent est devenue très longue. Ils passent par des phases d’expérimentation, des allers-retours sur le marché du travail, ils se cherchent.

En fin de vie active, entre 55 et 65 ans, on a la deuxième génération de transition. Il se passe la même chose que pour les jeunes, une zone de creux. L’âge légal de départ de 62 ans va devenir de plus en plus faux puisque va y avoir un alignement de l’âge de départ en retraite en fonction de l’année de naissance. Cette individualisation va permettre la création de zones de vie différenciées.

Communication des marques – Olivier Altmann

Même si les articles, les informations existent, les marques ont une obsession de la jeunesse.

Certes, il y a un business pour les gens plus âgés, avec le tourisme dont le boom des croisières, ou les sociétés de services d’aide à la personne. Pour ces marchés, la communication est souvent dédiée, assez ciblée. Mais l’essentiel des stratégies de marques est orienté vers le rajeunissement de la cible. Ce rajeunissement peut passer de 55 à 45 ans par exemple.

Le digital accélère le ciblage vers des populations plus jeunes. En effet, les moyens de communication se digitalisant, ceux qui maîtrisent le digital sont digital native, et de fait les jeunes sont les plus ciblés. De plus, un directeur marketing ou de la communication qui a plutôt entre 40 et 50 ans, a peur aussi d’être dépassé, déclassé, « ringardisé », de ne plus être en phase avec ses consommateurs, ce qui accentue sa pression pour s’orienter vers les cibles jeunes, et ce parfois au détriment d’actions auprès de consommateurs fidèles qui peuvent l’être encore plusieurs années. Dans les faits, il y a très peu de plans médias ou de stratégies de communication qui jouent sur cette longévité.

Le secteur automobile en est un bon exemple. Les spots publicitaires mettent souvent en scène des jeunes couples de 25 ans alors que ceux qui peuvent réellement acheter des voitures neuves ont plutôt 55 ans.

Un nouveau phénomène apparaît en contradiction avec la longévité, c’est sur le moindre désir de possession du neuf, ou un mode d’achat plus temporaire qui est lié soit à des postures de consommation, soit à des contraintes en termes de pouvoir d’achat. À une période de surconsommation, succède aujourd’hui une période de consommation plus responsable, une quête de sens, de réalisation personnelle en particulier auprès des plus âgés.

 

La suite du compte rendu est réservé aux membres de l’IREP ou aux personnes ayant assistées à ce petit déjeuner IREP

Perdre la moitié de son CA pour … mieux : le cas SIRDATA

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Une première, dans tracks&facts, une interview de Benoît Oberlé, fondateur et CEO de SIRDATA (merci à Benoît Oberlé et Nathalie Harding pour ce moment).

  1. Les faits

2 étapes à cette baisse de 50% du CA

  • La première est arrivée le 1er janvier 2018 quand les annonceurs et leurs agences ont coupé leurs approvisionnements en données tierces, par précaution, en attendant des retours juridiques sur l’interprétation du RGPD (le Règlement Général pour la Protection des Données). Même si SIRDATA avait déjà entamé son processus de mise en conformité, le gros du flux d’information est passé à Zéro (pour un temps). D’où un certain chaos, pendant le 1er trimestre 2018, pour intégrer cet impact financier, rassurer (interne et externe) et voir les flux repartirent petit à petit, notamment, grâce à l’obtention du label ePrivacy seal, en avril 2018.
  • La seconde a été la mise en conformité du réseau SIRDATA. Là, il était nécessaire d’auditer, de vérifier la mise en oeuvre d’actions auprès des fournisseurs (une page de vie privée sur le site, une mention et un lien vers SIRDATA, l’affichage du bandeau cookie…). La conséquence a été la perte de 35% d’entre eux, ceux qui ne comprenaient pas que ce n’était pas un caprice de l’entreprise mais une nécessité légale. Dans cette étape, il a fallu aussi intégrer le choix de l’internaute, et donc de respecter une demande d’opposition pour obtenir un consentement valide.

 

« On est passé d’un monde où l’on pouvait tout faire sauf quand l’internaute disait STOP,

à un monde où l’on ne peut rien faire tant que l’internaute n’a pas dit OUI ».

  1. Pourquoi avoir choisi le consentement de l’internaute plutôt que l’intérêt légitime comme base légale?

Le consentement ou l’intérêt légitime sont des finalités permises par le règlement. Mais, quand la raison d’être de la société est la data, comme SIRDATA, on est exposé, les partenaires aussi, on ne peut, alors, prendre des risques. Benoît Oberlé a fait ce choix de la recherche de consentement car il n’avait pas le choix, tout simplement, quel qu’en soit son prix !

« Penser que la CNIL serait indulgente était et est une erreur »

Aujourd’hui, le marché est majoritairement dans la phase d’acceptation du consentement légitime. Les acteurs font désormais ce travail de conformité même s’il y a un manque à gagner.

  1. Quelles leçons de cette année 2018 ?

  • Une meilleure compréhension du marché et notamment la centralité du rôle des éditeurs.

“On sous-estime la pression sur leurs épaules et le sentiment d’isolement que peuvent
connaître certains de leurs collaborateurs coincés entre obligations réglementaires et impératifs
économiques.”

  • La compréhension juridique est l’autre leçon. Il fallait comprendre le texte juridique (jargon) mais aussi, et surtout, passer aux actions, comme être capable de paramétrer correctement des outils comme les CMP qui sont et restent des moyens de conformité et non des gages de conformité.

« Nous avons compris le lien entre le texte, l’objet du texte et la mise en musique du texte ».

  • Et d’un point de vue plus personnel, il a fallu apprendre à « parler » et à échanger avec l’industrie pour progresser.

« Mettre de l’eau dans son vin pour avancer, mettre en oeuvre sans renoncer à ses exigences ! »

  1. Les bénéfices de l’année 2018 ?

« Nous y avons gagné  quelques lettres de noblesse, sans être les seuls, bien sûr »

Ils sont nombreux!

Une équipe plus experte autour de la donnée, de la privacy et des services associés, soudée par ce choc de marché. Il a permis de montrer que le RGPD donne à l’utilisateur un contrôle, le droit à la portabilité de ses données. Ceci ne signifie pas la disparition du ciblage qu’il soit comportemental ou contextuel à des fins publicitaires.

Un élargissement de l’activité de plusieurs façons. Comme le marché évolue, il a fallu couvrir les SSP en plus des DSP.  Le second élargissement est, depuis 2018, de mettre à disposition en mode SaaS, son outil de traitement sémantique.

Une agilité face au processus légaux qui a permis des gains de parts de marché, de  nouveaux éditeurs,  une notoriété et une crédibilité marché supérieure, avec une implication plus  forte au sein de l’IAB France ou l’IAB Europe.

Mais surtout, l’entreprise a renforcé sa capacité à expliquer ses méthodes et outils. Elle propose de nouveaux produits ou services tels que l’intégration de la fonction conseil dans l’entreprise.  Enfin, une gestion d’entreprise saine avec un risque faible.

  1. Demain ?

a) e-privacy ?

La crainte qui plane sur le monde publicitaire, est celle d’une e-privacy DURE, soit le contrôle des cookies par le navigateur. Une mobilisation commune demeure impérative, c’est une question de survie et même de souveraineté.

Le marché doit montrer aux régulateurs qu’il sait s’organiser pour respecter la vie privée et qu’une régulation dure, sur ce point, n’est pas nécessaire. Que ce soit en France ou dans d’autres pays (Europe, USA, …), il semble y avoir une quasi-unanimité, non pas des positions encore, mais au moins sur l’objectif. La construction du TCF (Transparency Consent Framework) en est une et se doit d’apporter une réponse avant le texte.

« C’est la première vraie construction commune positive et ouverte que je vois en 20 ans de marché ».

b) L’avenir du third ?

L’avenir du 3rd? il faut élargir au 2nd, 1st car le consentement concerne tous les types de données!

De toute façon, cela passera par un point, le contrôle permis à l’utilisateur. Il faudra une génération pour que chacun comprenne ce qui se passe avec la data – une opportunité de new deal. Par exemple, il ne faut pas condamner la « cookie fatigue » : chaque bandeau d’information qui s’affiche participe à l’éducation des internautes, il faut qu’il y en ait jusqu’au jour où même l’utilisateur le plus prompt à passer ce type de message en prendra connaissance, puis en lira un autre. L’internaute qui contrôle et comprend ce qui se passe et les outils qu’il a à sa disposition, voici ce qui laissera aux acteurs du marché une chance de monétiser les données personnelles : s’il ne comprend pas…. ou ne peut pas contrôler dans le temps (nécessité d’un bouton “cookies” ou équivalent pour modifier ces choix à posteriori)…., le risque est que l’utilisateur dise non à tout, tout le temps

 

En conclusion, nous avons rencontré un entrepreneur qui a plus de cheveux blancs après une année 2018 compliquée et riche (nous n’avons pas parlé du contrôle fiscal intervenu aussi en 2018 avec comme résultat … aucun redressement) mais résolument optimiste quant à l’avenir de la publicité digitale et de son entreprise, cela fait plaisir !

KPIs : performance killed the branding star ou la démesure de la mesure

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tribune d’Olivier Goulet (iligo) et Isabelle Le Roy (tracks&facts) dans CB Expert (avril 2019) et intervention à l’IREP Forum de mai 2019

Le tube des Buggles en 1980 (« Video killed the radio star ») était pour le moins visionnaire, 25 ans avant la création de YouTube en 2005. Pour pasticher ce tube, la question se pose de savoir de savoir si la recherche de l’efficacité à court terme dans les actions de communication n’est pas en train de tuer la publicité elle-même.

Il existe un risque non négligeable. En voici les raisons.

DE LASCAUX A LIKE MOI

Le sens historique de la communication (qu’elle soit de marque, mais aussi d’opinion) était de construire des représentations symboliques qui puissent se transmettre aux et entre individus. Les peintures de l’art pariétal, encore visible à Lascaux, poursuivaient probablement cette fonction. Au XXème siècle, l’application de cette fonction a conduit à la création de marques fortes, d’institutions fortes. Conséquemment, la chose publicitaire devait bâtir des marques et des institutions puissantes basées sur des socles rationnels ou symboliques solides. La mesure de l’efficacité de la publicité était alors de comprendre comment la marque construisait un positionnement, une image, suffisamment fortes pour justifier des actions de la part des individus (à savoir, des ventes, des souscriptions, etc.). Un certain âge d’or de la communication était né.
Et internet, le digital, arriva.

L’accélération du temps, la fascination de la traçabilité et du chiffre changea les sens et l’essence même de la communication. Ce qui est dorénavant recherché, c’est l’effet court terme de l’action.

Combien de likes, quasi minute par minute, combien d’impressions, combien de ventes idéalement dans l’instant. Et la mesure de l’efficacité de « dériver » fortement du branding vers le selling, la performance
Quel est l’intérêt de mesurer la construction de la marque ou de l’institution? Il faut mesurer si elles sont achetées, utilisées à court terme.
C’est très louable, certes, mais cela suppose, quand même, que la marque a un fonds (de marque), une forme de construction de son positionnement qui précède la vente. En effet, on achète rarement quelque chose qu’on ne connaît pas et dont on n’a aucune connaissance fonctionnelle ou symbolique.
Et cela demande, surtout, de maîtriser le calcul du fameux R.O.I (Retour sur Investissement). Mais, si l’on veut que la mesure de l’efficacité fasse un lien avec les « ventes », il est nécessaire de rappeler quelques fondamentaux.

LE R.O.I EST NU      

Trois fondamentaux à rappeler sur ce fameux ROI.
1. La communication, même dans son acception « selling », ne sert pas qu’à générer des ventes supplémentaires (additionnelles, incrémentales), elle sert surtout, notamment dans les pays économiquement matures, à maintenir des ventes. Si l’on calcule uniquement l’«uplift », on nie le fait que, sans communication, les ventes auraient probablement décru.
2. La communication est financée par la marge des entreprises et non par le chiffre d’affaires. On voit très souvent des « best cases » (parfois récompensés dans des Prix d’ailleurs), montrer qu’avec une campagne, de 250 000 euros, par exemple, a généré 500 000 euros de ventes dites incrémentales. Un ROI de 2 dit-on ! Mais en fait non. Car si vous investissez 250 000 euros en communication avec une marge de 10%, c’est 2 500 000 ventes qu’il faut générer pour créer un ROI positif et 5 millions pour un ROI de 2. Combien de campagnes génèrent cela à court terme ? Une longue expérience nous fait affirmer : pratiquement aucune !
3. Comment, à quoi attribuer ces ventes « incrémentales » ? Une campagne, ce sont des centaines de prise de paroles. Tout doit-il être affecté au dernier contact ? Cela semble absurde (contestation du last clic par exemple…), et pourtant, c’est très souvent le choix effectué. Faut-il modéliser ? C’est beaucoup mieux, mais ne doit-on modéliser que les ventes à court terme.

BRAND WILL BE BACK 

Alors, faut-il être défaitiste et ne plus croire à l’efficacité de la communication ? NON !
Cependant, il faut rééquilibrer les choses et construire le BRANDING tout autant que le SELLING. Est-ce possible ? OUI ! Et ce n’est, d’ailleurs, pas nouveau. Nous faisons référence, par exemple, à un papier paru en 1999, dans, l’excellent déjà, CB NEWS où l’on montrait, une expérimentation avec le groupe TOTAL, qu’il était possible de croiser les données de ventes (SELLING) avec une mesure d’efficacité de la communication (BRANDING) sur la simple base d’un fichier client (déjà le « One to One »).
La solution est là : croiser, sur de mêmes individus, les datas enregistrées sur les ventes avec une mesure branding. C’est une manière supplémentaire de valoriser cette fameuse data. Cela nécessite, bien sûr, que l’annonceur dispose de données clients, mais c’est de plus en plus le cas grâce au digital. Et dans le cas contraire, il est possible de faire appel à des panels consommateurs existants.
Cette revalorisation de la marque, à l’heure du tout performance, est d’ailleurs urgente.

MORT AUX MARQUES FAIBLES ! 

Ne nous trompons pas de révolution digitale. Le search et les réseaux sociaux ont plus de dix ans. Google et Facebook sont devenus des acteurs majeurs du monde de la communication d’aujourd’hui. Mais, leurs modèles, bien que rupturistes, ne remettaient pas en cause les fondamentaux de la communication. Une marque faible avec quelques moyens pouvait émerger.

 

Tout ce qui arrive ou va arriver, que ce soit d’ordre technologique (IA, Voix, Virtuel, Crispr-Cas 9, Nano, 5G, Quantique…) ou sociétal (âge, urbanisation, temporalité…), est encore plus impactant. Nous connaissons aujourd’hui, en tant qu’individus, les bulles de pensée. Les marques demain, devront s’intégrer dans des bulles, des écosystèmes, de consommation dont elles ne seront pas maîtres. Dès lors, développer des marques fortes et mesurer leurs forces, tout autant matérielles, symboliques, que sociales, est crucial.

L’optimisation du SELLING est important, mais la communication ne peut se résumer à cela, sinon elle perdra, et son sens et sa légitimité.

Visibilité en TV? comparable à la visibilité digitale! (USA)

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IPG Media Lab a publié, récemment (19 mars 2019), une étude sur la visibilité TV aux USA.

Que signifie l’expression « Visibilité TV »?

On connait la visibilité « digitale »: l’individu est devant son appareil,  des publicités sont délivrées mais il ne pourra pas les voir.

La visibilité TV c’est l’inverse, les publicités sont toutes diffusées mais l’individu n’est pas devant son poste.

Pour mémoire, en Télévision,  l’audience est définie par « la présence dans la pièce où le poste est allumé ». Chaque individu, faisant partie du panel, doit appuyer sur un bouton d’une télécommande quand il rentre ou sort de la pièce.

IPG a utilisé les services de TVISION (société dont nous vous avions parlé ici, en octobre 2017 en saluant leur approche) pour mesurer 2 choses:

  • la présence dans la pièce où le poste est allumé quand des publicités passent à l’écran TV – LA VISIBILITE (une présence de 2 secondes ou plus dans la pièce)
  • les individus présents dans la pièce ont-ils les yeux  posés sur les publicités (Eyes on) – L’ATTENTION (les yeux posés sur la publicité pendant 2 secondes ou plus)

De la science fiction, non, un panel (représentatif de la population américaine sauf en géographie) équipé des bons outils et de la technologie a gogo pour analyser et rapprocher les informations avec ce qui est diffusé.

Donc , quel résultat?

Dans 29% du temps où des publicités sont diffusées, le poste de TV est allumé et … personne n’est présent dans la pièce.

La visibilité TV est donc de 71%. Un comparatif est fait avec le digital qui, selon la source (extreme reach) citée, serait de 69% , donc des chiffres comparables.

Cette visibilité est variable selon

  • les secteurs publicisés, de 65% (loisirs) à 75% (produits pharmaceutiques)
  • les tranches horaires (76% en prime)
  • la position dans l’écran (début d’écran: 72.2%, milieu: 70.3%, fin d’écran: 69.9%)

et les publicités les plus longues sont les plus visibles (logique!).

Mais, malgré tout, c’est en prime time que l’ATTENTION est quasiment la plus forte (indice à 116).

Le comparatif avec la France est bien évidemment tentant, pourtant nous n’irons pas jusque là! Les publicités TV aux USA et en France n’ont strictement rien à voir, un déferlement américain permanent et imbriqué dans les programmes par rapport à des minutes limitées en France et des plages publicitaires clairement identifiées.

Mais dans l’absolu, est ce un problème cette non visibilité annoncée?

Il manque une chose dans cette étude, le rapprochement avec le « bouton poussoir ».

Nous pouvons nous tromper, mais dans cette approche, il n’y a pas de bouton-poussoir pour signaler ou non sa présence dans la pièce puisque tout est fait automatiquement par détection de forme, orientation du visage… Donc l’absence des individus est constatée, mais est-ce que les individus, s’ils avaient eu un bouton pour signaler leur départ de la pièce, l’auraient fait ou pas? Ne met-on pas en avant alors, un faux problème ?

Ce qui est sous entendu ici, est qu’en TV comme en digital, les annonceurs payent pour une audience qu’ils ne peuvent avoir. Mais, dans un cas, le digital c’est, trop souvent, une ingénierie technique frauduleuse (même si les choses s’améliorent) qui en est la cause  (quoi qu’il se passe l’individu n’aura aucune chance de voir la publicité) quand, pour la TV, c’est le choix d’un individu, le spectateur, ce qui change tout, même si le résultat pour l’annonceur est le même.

La question importante, à notre sens, dans les 2 cas, est de savoir si les individus ont vu, porté attention à la publicité. Le débat est loin d’être clos et on aimerait beaucoup voir mis en oeuvre en France des dispositifs tels que ceux mentionnés dans cette étude pour le mesurer. Mais nous en avons déjà parlé ici ….

 

 

Google, Facebook, Amazon les garants de notre vie privée (compte rendu partiel d’un petit déjeuner IREP)

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Le 28 mars 2019 à l’IREP, nous avions le plaisir d’animer un petit déjeuner intitulé « Data et publicité, où mettre le curseur entre les besoins d’une profession et la protection de l’e-privacy ? « 

2 intervenants ont débattu de ce sujet:

un économiste, Marc Bourreau (professeur à Telecom ParisTech)

un professionnel, Erwan le Page (Directeur général de MediaSquare)

Nous ne publions pas l’intégralité du compte-rendu écrit car celui-ci est réservé aux membres de l’IREP (profitez en pour vous inscrire!!) mais seulement un extrait, c’est dommage car c’était passionnant!

Marc Bourreau a publié en 2018 un article « The value of consumer data in online advertising ». Il y explique un modèle théorique, mathématique, construit en économie pour aider la réflexion sur certaines questions :

  • Quelle est la valeur des données échangées sur des marchés en ligne ? Quels sont les déterminants de cette valeur du côté des plateformes programmatiques?
  • Quelle est l’influence de la structure des marchés des plateformes programmatiques (une plateforme très dominante, en monopole, vs des plateformes en concurrence accrue entre elles)
  • Quel est l’impact de la structure du marché programmatique ? La présence de nombreux annonceurs sur ce marché va-t-elle avoir une influence sur le nombre de données échangées, et sur leurs valeurs ?

Dans ce modèle, une plateforme programmatique a des informations sur les individus (sexe, …centres d’intérêts, …informations anonymisées ou sous forme de cibles). Cette plateforme, financée par la publicité uniquement, vend des espaces publicitaires à des annonceurs sur la base d’enchères au second prix, comme le marché de la publicité en ligne.

Le modèle permet de déterminer le niveau d’informations individuelles révélé par la plateforme programmatique à l’annonceur (ie publicitaire) pour la bonne adéquation entre le profil recherché et le profil proposé. Il permet de déterminer, aussi, à quel prix est vendu l’espace publicitaire en fonction du nombre de données révélées par la plateforme programmatique

Résultats ?

Nous mettons ci-dessous un graphique extrait de l’article pour faciliter la compréhension du lecteur. Le « social planner » (planificateur social) est une construction artificielle, un régulateur, ici une plateforme étatique qui n’a pas pour but le profit. En abscisse, à l’horizontal, le nombre d’annonceurs. En ordonnée, à la verticale, le nombre de caractéristiques individuelles utilisées. Chaque courbe correspond à 3 situations de concurrence.

  1. Plus il y a plus d’annonceurs qui participent à l’enchère, plus la plateforme révèle des informations quelle que soit la situation concurrentielle.

Selon Erwan Le Page, on peut interpréter le résultat aussi dans l’autre sens : « c’est parce qu’il y a plus d’informations qu’il y a plus d’annonceurs ». Une plateforme programmatique a toujours intérêt à avoir beaucoup d’annonceurs. Dans un système d’enchères, s’il n’y a pas de densité sur l’enchère, il n’y a pas de prix qui puissent monter. La première mission des plateformes programmatique est, absolument, d’attirer le plus grand nombre d’acheteurs possibles. Et pour cela, et peut-être les motiver, il faut proposer plus d’informations, avoir des typologies de profils proposés vastes pour pouvoir atteindre un CA plus important.

  • Une plateforme en monopole va révéler moins d’informations que des plateformes programmatiques en oligopole

Les plateformes en concurrence vont chercher à attirer des annonceurs, et pour attirer les annonceurs, elles vont essayer de leur promettre le « meilleur repas possible », et celui-ci va être obtenu en donnant le maximum d’informations pour que les annonceurs sachent bien, puissent bien anticiper, quelle est la valeur du consommateur proposé par la plateforme.

Si l’on reformule ce résultat cela signifie que Facebook, Google ou Amazon… sont les meilleurs garants de nos données « individuelles », ce qui peut paraitre surprenant mais est, finalement, logique dans le sens de cette recherche (Isabelle Le Roy)

Dans le modèle, le monopole révèle moins d’informations que le « planificateur social » (cf plus haut pour la définition)

Le planificateur social se soucie du fait qu’il y ait des bons matchs dans cette économie. Un bon match, signifie aussi plus d’échanges économiques, ce qui est bon pour l’activité de la société, donc au final tout le monde est content, les consommateurs, les entreprises… Le monopole va avoir une stratégie un peu malthusienne, de recherche de la maximisation du prix de l’espace publicitaire plutôt que la valeur de l’espace publicitaire. Le planificateur social, lui, va essayer de maximiser la valeur de l’espace publicitaire, ce qui est différent.

  • Pour la Société, donc pour l’ensemble des agents dans cette économie (les consommateurs, les annonceurs et les plateformes), la valeur sociale incrémentale de l’information est décroissante avec la quantité d’informations révélée. Plus on révèle d’informations, plus révéler une unité d’information supplémentaire va avoir une petite valeur.

Ceci peut se voir dans le graphique suivant où n est le nombre d’annonceurs.

et la suite c’est pour les membres de l’IREP où les participants au petit déjeuner!

En Australie, la TV poursuit la démonstration de son efficacité ventes vs YouTube et Facebook (ça fait mal…) (compte rendu partial et partiel conférence SNPTV)

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Le 25 mars 2019, le SNPTV organisait une conférence sur le thème « la matinée de l’efficacité TV ».

Le « clou du spectacle » était le retour (un an après) de Karen Nelson-Field, la chercheuse commissionnée par le groupement des TV australiennes pour étudier l’efficacité de la TV vs YouTube et Facebook.

Nous nous étions fait l’écho de ses premiers travaux en octobre 2017 (nous étions les premiers à en parler en France  ) avec un premier article, au titre un peu racoleur nous en convenons, « comment la TV australienne défonce Google et Facebook ». Vous y retrouverez la méthodologie fort impressionnante (gros échantillons, Eye tracking, Magasin virtuel, Intelligence artificielle…).

Puis en février 2018, elle était venue présenter la suite. Nous en avions parlé dans «  le match TV vs YouTube et Facebook continue, 2 à 1 pour la TV ».

Et là, on s’approche du score d’une finale de coupe de monde (en 1998), 3 à 0 pour la TV vs YouTube et Facebook!

Alors, un petit rappel (avant les nouveautés)

1ère étude

  • L’attention publicitaire est plus forte sur l’écran TV (58%) quand YouTube (sur PC) est à 45% et Facebook (sur PC) est à 20%
  • Corrélation forte entre attention et ventes
  • Impact ventes (mesurée en STAS) en faveur de la TV (144) > YouTube (118) > Facebook (116)

 2ème étude

Prise en compte du mobile, ce qui est plus juste pour Facebook dont c’est l’appareil d’utilisation dominant (plus de 80%) et qui a élargi l’étude à l’intégration de la TV sur PC et mobile (replay), YouTube sur PC et mobile, idem pour Facebook.

  • L’attention est plus forte sur mobile pour tous (intrinsèque avec le device, il est plus près de nos yeux)
  • Même sur le mobile, c’est toujours la TV qui a l’attention la plus forte. TV sur mobile attention à 63% quand YouTube est à 54% et Facebook à 54%.
  • Et, cela se retrouve dans les ventes (STAS) TV a un STAS de 161, quand YouTube est à 137 et Facebook 121.
  • La raison en serait, simplement, l’occupation de la publicité dans l’écran physique.

Les nouveautés?

Quelle est la durée de l’effet ventes mesuré à 1 jour, 14 jours et 28 jours ?

  • La publicité TV a une rémanence largement plus forte. L’effet YouTube décroit 3 fois plus vite que la TV (mais en partant plus haut que Facebook). L’effet Facebook décroit 2.5 fois plus vite.

Quel est le meilleur « écran » ?

  • La pub TV sur écran TV a l’effet le plus long même si son STAS de départ est plus bas que la TV sur mobile

Et quelle est la meilleure complémentarité, à votre avis ?

  • Le couple gagnant c’est TV sur écran TV + TV sur mobile (replay)

Enfin, on touche qui des petits, moyens, gros acheteurs ?

Un media avec une forte couverture touche a priori tout le monde donc aussi des petits acheteurs qui sont ceux qui font la croissance des marques

  • Facebook est sous performant par rapport à sa pénétration en Australie  
  • Et, en prenant une marque de chocolat, que ce soit Facebook, Instagram ou Snapchat (YouTube non mentionné ici), sont touchés en majorité les gros consommateurs quand la TV  a une distribution attendue par rapport à sa pénétration.

Vous en voulez encore ?

Ça suffit pour cette fois ! Mais… à venir, la même étude aux USA et en Grande Bretagne (ils ont les moyens de se payer de belles études eux!) et en Australie, Karen Nelson-Field va s’attaquer à l’effet programme.

Alors, bien ou pas bien cette étude?

C’est vrai qu’en étant payé par le syndicat des TV australiennes, on s’attend à ce que les résultats soient en faveur de la TV mais la méthodologie montrée (on en a vu un peu plus cette fois-ci que les fois précédentes) est sérieuse, même si, dans l’absolu, nous ne sommes pas les plus grands fans du magasin virtuel et du STAS. Nous rêvons de voir la même étude réalisée en France.

Vous trouverez la présentation de l’étude australienne sur le site du SNPTV ici ainsi que les 2 autres études présentées lors de cette matinée

Les clés d’un parrainage TV efficace d’Impact mémoire

Effet de contexte et impact sur l’efficacité publicitaire – Harris Interactive

Conférence Jardins ouverts / jardins clos, Petitweb (Ceci n’est pas un compte rendu!)

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Comme à chaque fois, une matinée riche et pleine, imaginée et réalisée par Geneviève Petit. Tellement riche que nous n’essaierons pas d’en faire un compte rendu (vous le trouverez sur petitweb ) mais, comme l’an dernier, nous allons attribuer des prix dans le cadre d’un processus non démocratique car fruit de l’opinion d’une personne.

Prix de l’intelligence : Pierre Bellanger (Skyrock/Skred)

Vers une souveraineté numérique

Chaque fois que cet homme prend la parole, il nous rend intelligent. Il défend l’idée de la souveraineté numérique depuis 2011 (un livre publié sur le sujet) et a réussi à la faire entrer dans les éléments de langage (bravo !) mais pas encore dans les faits. Il y travaille !

La souveraineté c’est la maîtrise de son destin autour de valeurs communes sur un territoire géographique délimité.

Sur internet, c’est le vide. Aucun pays libre n’est souverain car tout a été mis sur le réseau sauf une chose, la République. Internet a remplacé la République et sa loi.

Alors, comment avoir une souveraineté numérique? Il faut considérer que le réseau que forme nos données constitue notre territoire. La frontière c’est le chiffrement de la donnée. La loi de la République commence dans le système d’exploitation, le code.

Prix du « c’était très bien, mais le temps était trop court » : Stéphane Distinguin (Fabernovel)

La planisphère : les grandes plateformes et le reste du monde

10 minutes c’est court et c’est dommage, nous aurions aimé l’entendre plus longtemps. Dire que les GAFA sont gros et puissants, c’est facile, mais le montrer en 2 nombres c’est mieux : En juillet 2014 la capitalisation des GAFA était inférieure à celle des entreprises du CAC40 (-300 milliards de $), en mars 2019, elle est supérieure (+1 380 milliards de $ ).

Et pourquoi ? Ces entreprises ont développé des « super pouvoirs » qui leur ont permis de se développer dans l’économie internet.

  • « Intimate entreprise » : elles utilisent la connaissance client pour cibler et personnaliser au mieux expérience client
  • « Magnet enterprise » : elles sont capables de détecter, attirer, gérer de toutes petites unités
  • « Real Time enterprise » : elles utilisent des données en temps réel pour coller aux mouvements de marché et aux besoins des utilisateurs de leurs produits
  • « Infinite enterprise » :  elles ont des logiciels et services fortement évolutifs avec un cout marginal à zéro qui leur permettent d’avoir des clients à 100% profitables

Pour plus d’info, cliquez la et sinon, pour remonter le moral, c’est en Chine qu’il y a le plus de levées de fond et de licornes…

Prix de la roadmap claire: Laurent Bliaut (TF1 Publicité)

Data, programmatique TV segmentée : l’advanced TV est en marche

Advanced TV, une expression qui englobe tout, de la TV linéaire optimisée (ex : GRP Data) à la TV segmentée en passant par l’OTT et la programmatic TV et d’autres.

Belle roadmap sur la TV segmentée qui met en avant une force de la TV, être capable de se mettre ENSEMBLE (les autres media pourraient en prendre de la graine) pour discuter de spécifications techniques (SNPTV avec AFMM). Bon aujourd’hui, les spécifications sont faites (Janvier 2019), les négociations et accords d’exploitation des data sont faits ou presque (mars 2019), l’adstore de TF1 pour les entreprises (laBox entreprises) sera prêt en avril. On attend quoi? la réglementation. Suivront ensuite, la mesure Mediametrie, le test a une échelle limitée et le lancement proprement dit

Prix de la table ronde efficace : Julien Rosanvallon (Mediamétrie), Valérie Morisson (CESP), Yann Le Roux (IAS)

La nouvelle commercialisation à la durée et les nouveaux indicateurs marché.

Ils ont dû rattraper le temps et ont su être clairs et précis. En résumé : ce n’est pas nouveau, c’est compliqué et on aboutit dessus (Mediamétrie), on est là pour valider et on valide (CESP), on est là pour intégrer les mesures, on est prêt, on le fait (IAS).

Prix du « enfin » : Bertrand Gié (Le GESTE)

L’alliance des éditeurs pour remplacer le cookie

Enfin (c’est nous qui le disons), un login commun à tous les éditeurs français de contenu français (le mail). La supériorité de la data loguée vs le cookie.

 Prix de la hauteur : Corinne Mrejen (Groupe Les Echos / le Parisien)

Concilier performance et éthique

Le sujet permettait la hauteur de vue. Un groupe media se doit de revenir à ses fonctions premières, défenseur de la démocratie et façonneur du monde de demain. Ceci se fait en :

  • Détectant les signaux faibles
  • Etant partie prenante du débat ambient
  • Etant positif et en se projetant dans le futur

Double prix de l’élégance : Philippe Schmidt et Laurent Bliaut

Philippe Schmidt, barbe fraichement coupée et peignée, cheveux fraichement lissés, nickel comme d’habitude.

Laurent Bliaut pour avoir, en aparté, prévenu Geneviève Petit que sa robe remontait beaucoup derrière. 🙂

 Prix des punchlines

Philippe Schmidt (SRI) : « on ne peut pas se plaindre si on ne passe pas à l’action ! Digital Ad Trust », « la qualité ça paye en efficacité »

Fabien Magalon (Gravity) « Puissance efficacité ciblage ne sont pas qu’une exclusivité des GAFA , c’est Gravity, ceux qui font l’information et pas que ceux qui en profitent »

Laurent Bliaut (TF1 Publicité) : « cibler oui mais il faut construire les ventes de base »

BUMP…ISSIMO

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Le 19 mars 2019 avait lieu le BUMP, la grande messe du marché de la communication, où l’on découvre le bilan chiffré des investissements publicitaires et des dépenses des annonceurs de l’année précédente, 2018 en l’occurrence.

Un lieu superbe, le pavillon vendôme (sur la place), où l’on se retrouve dans une ancienne banque (ah la porte blindée !) avec une affluence record.

Le BUMP pose un problème, comment se souvenir de tous les nombres présentés tous passionnants (ou presque) ? Mission impossible alors vive les subterfuges !

Pour ceux qui ne veulent pas faire travailler leur ciboulot (comme dirait mon grand-père) c’est facile, un mini site (très bien fait), reprend un bon nombre d’informations présentées (cliquez ici).  

La grande nouveauté des chiffres IREP de cette année 2018, est l’intégration des chiffres digitaux des media dans les media et, non plus, dans le grand tout nommé Internet.

Alors on retient quoi ?

Faire des choix est la seule façon de s’en sortir et après il faut trouver des trucs !

  • Dites 33 pour les dépenses des annonceurs (33.33 milliards d’Euros source France Pub) c’est facile ! Et comme on associe ce nombre au fait de bien se porter, ça vous donne en plus une croissance (vrai chiffre +2.3%) que vous pouvez quasiment assimiler à celle du PIB (+2.5%) et en plus ce chiffre 3 correspond à la prédominance de 3 secteurs (services, distribution et biens de consommation) d’à peu près égale importance à 10 milliards chacun (10.9 milliards, 9.4, 9.9).
  • Données du marché 2018, donc l’année du centenaire de la guerre 14-18 donc 14 milliards pour les recettes des media (14.4 milliards source IREP) Internet, TV, « adressage », presse, affichage, radio et cinéma. Si on se souvient de l’ordre, on a le ranking des recettes des media. Adressage c’est le grand tout entre annuaires, courrier adresse et imprimés sans adresse.
  • Vous êtes prêts ? 4, 3, 2, 2, 1 PARTEZ ! (il faut bégayer un peu). En fait, Internet (hors digital media) 4.588 milliards, 3.4 pour la TV, 2.2 en adressage, 2.1 en presse, 1.2 pour l’affichage (source IREP). Au passage, le papier n’est pas mort quand on voit le niveau de l’adressage et de la presse !
  • IVA bien ! 3 media en croissance, Internet, TV, Affichage quand les autres sont en baisse ou stable (source IREP)
  • « Nous partîmes 500 » nous dit le Cid de Corneille, en fait 559 millions d’Euros en digital media ( TV, radio, presse, DOOH). On connaissait déjà ce nombre publié par le SRI et cela avait matérialisé encore mieux (hélas) la prédominance du duo (Google et Facebook) sur le marché du digital.  Tout ce que l’on peut souhaiter c’est qu’il devienne « 3 000 en arrivant au port »…
  • « Les 400 coups » pour les 396 millions du digital TV, radio, presse (Source IREP). Une impression visuelle en regardant la présentation : ces 396 se répartissent en fait sur TV et Presse car la tranche en radio était très très très mince pour un media plus faible que les 2 autres et la presse doit bien tirer les marrons du feu quand on voit l’épaisseur des tranches en « digital » de chaque segment de presse.
  • Encore un 3, 3 fois plus d’annonceurs en presse qu’en TV (source Kantar Media)

Sinon, en performance individuelle, nous avons dû faire 50 bises lors de cette soirée, sans assister au pot ensuite !

Bravo aux orateurs (Florence Doré, Xavier Guillon, Christine Robert) pour leur prestation car ce n’est pas facile de présenter tout ceci. Merci à leurs patrons (Denis Gaucher, Xavier Guillon (encore !) et Eric Trousset) pour cet évènement incontournable.

Quel est le pays où les télévisions, les agences media sont bridées dans leurs analyses et leur productivité… La France ?

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Nous avons eu l’occasion d’assister au MIM12 organisé par la société Markdata à Lisbonne les 24 et 25 janvier 2019. Cette société portugaise nous y avait invité, ce dont nous les remercions. Près de 120 personnes (TV, radio, agences media, régies, sociétés d’études…) venues du monde entier (Allemagne, Belgique, Brésil, Bulgarie, Espagne, Inde, Italie, Maroc, Mexique, Portugal, UK, …) assistaient à la présentation des dernières nouveautés logiciels de Markdata.

2 jours de logiciels (en anglais), c’est parfois long, curieux, mais aussi passionnant (bravo pour les 2 interventions en binôme avec un grand pro de la TV et du digital au Portugal, Paulo Soares), magique et étonnant.

Le clou de ces 2 jours a été une matinée passionnante avec la présentation de YUMI web, le tout nouveau logiciel d’analyse des données individuelles TV : simple, friendly user, riche, complet, évolutif, ouvert à tous types de data (image, video, media-marché, pige, social, …) permettant de procéder à des analyses intelligentes pour un meilleur marketing programmes ou publicitaires. Les analyses étant automatisables aisément pour des gains de productivité immédiats.

Bref, la salle était déjà limite de la « standing ovation » quand, ensuite, ont été montrés :

  • une interface vocale, à base d’intelligence artificielle, pour demander des résultats (cool !)
  • Un audimètre, SAM (Smart Audio Matching), nouvelle génération, un petit boitier et une appli smartphone basé sur le fingerprinting (reconnaissance du son des programmes, identification par comparaison avec une base de données de programmes). Prix imbattable 150€ !

Les réactions de la salle, les multiples questions et la meute autour de l’audimètre ou du smartphone pour l’interface vocale ont été la preuve de l’énorme intérêt.

Quand nous voyons quelque chose de nouveau, nous avons le réflexe (un bien ou un mal…) de faire le comparatif avec ce que nous connaissons. Et là, nous nous sommes dit, « pauvre France ».

Pourquoi ?

La France, Mediamétrie en l’occurrence, a été le premier partenaire international de Markdata (1995) (et est toujours cliente via Eurodata).

Un logiciel, Telereport, a été le fruit de cette collaboration (merci Stéphane Simonart), et des évolutions nombreuses ont été faites au fil des années, la France apportant ses demandes et la France bénéficiant des demandes des autres pays.

Telereport a été remplacé en 2003 par MMW qui fut implanté sur le marché français, un peu en catastrophe. En effet, le très gros projet Médiamat2 de Médiamétrie (la refonte du système de production et de restitution des données) avait été un échec retentissant (et très coûteux) sur la partie « restitution » de l’information. Même si les intentions étaient bonnes, la réalisation, du point de vue client (nous en faisions partie), avait été un naufrage. Médiamétrie était alors revenu vers Markdata pour resigner un contrat pour MMW de façon à ce que les clients français puissent continuer à faire des analyses sur les données TV.

Comme pour tout logiciel, des mises à jour ont eu lieu mais, après 2015, plus de mises à jour de MMW pour le marché français quand tous les autres pays en bénéficiaient. Volonté politique ? Manque de personnel ? d’intérêt ? … nous ne le savons pas.

La raison est, peut-être, à trouver, en 2017, quand, Médiamétrie a dénoncé le contrat MMW et a lancé, officiellement, son propre logiciel, Restit TV. Nous avons eu l’occasion de le voir, à cette époque, et, un peu comme Mediamat2 en son temps, les intentions étaient bonnes mais la réalisation et la palette d’analyses étaient loin de correspondre aux besoins des clients français qui, selon nos informations, firent connaitre leur mécontentement (le nom d’un plat provençal en sauce semblait s’appliquer…). Depuis, le logiciel s’est bien amélioré, mais on est loin de ce que nous avons vu à Lisbonne (Yumi Web) où même, de ce que peut faire la start-up Daily d’initiés (incubateur TF1 à Station F) sur les données agrégées.

Concevoir des logiciels est un métier. Pourquoi dépenser de l’énergie et de l’argent pour faire quelque chose que d’autres font beaucoup mieux, plus vite, moins cher (un produit amorti dans de nombreux pays vs un produit construit pour un pays) ?

Nous trouvons très dommage et très triste que le marché français se trouve à la traîne des autres pays sur ce sujet. L’exception française a-t-elle une raison d’être ? Les clients français, qui sont aussi actionnaires de Médiamétrie, doivent avoir de bonnes raisons et ont dû avoir de réelles justifications que nous ignorons, pour se priver de solutions que nous jugeons productives et intelligentes, mais ce n’est que notre humble opinion.

En conclusion, l’ouverture a du bon, vive les jardins ouverts pour paraphraser « petitweb » !   

Waday: ça fait du bien de faire du bien! (compte-rendu partial et totalement incomplet)

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Le 31 janvier avait lieu le WADAY, la journée de conférence organisée par Webassoc dans les locaux de Criteo (merci à eux)

Webassoc? Une association (sans compte en banque) créée par Raphaëlle Menajovsky, il y a 5 ans, dont la mission est d’aider les associations à se renforcer avec internet, bénévolement.

1 500 associations aidées par an par 950 pro du web, bénévolement, au travers d’une multitude de formation, conseils, assistance… Quel bilan!

En assistant à cette conférence et en écoutant les témoignages ou questions posées par ses associations, beaucoup de choses trouvent leurs solutions dans ce que nous savons, nous les professionnels de la communication.

  • Comment écrire un message pour une plus grande efficacité?
  • Comment jouer sur la répétition pour lutter contre les infox sur les pauvres par exemple?
  • Comment diffuser au mieux ses vidéos?
  • Quelle image souhaite-t-on donner?
  • ….

Bref, en résumé, comment convaincre les autres? La base de la communication non? Avec une différence, pas ou peu de moyens…

Cette journée, normalement réservée aux associations, a un autre effet, apprendre, découvrir des univers que vous ne connaissez pas, rencontrer de belles personnes qui se battent pour des causes incroyables et …s’en prendre plein la figure. Sur ce dernier point, c’est simple, limite masochisme (mais oui!), mais ces individus qui se battent pour des causes diverses, mettent en avant notre fragilité, leur fragilité ainsi que la dureté et la beauté de la condition humaine.

Bref, notre seul message ici est de vous demander d’aider Webassoc avec 2 choses, votre compétence et, ce qui est le plus précieux, pour vous, VOTRE TEMPS!

Pour rejoindre Webassoc cliquez ici

Comme le dit Raphaëlle, vous aurez en retour, le plaisir de l’action, une joie profonde et une bulle d’air qui, égoïstement, vous feront le plus grand bien!

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