Catégorie : Annonceur vs Agence (Page 1 of 3)

analyse des relations entre les annonceurs et leurs agences media ou publicité

Les Rencontres UDECAM, STOP ou ENCORE ? Un point de vue sur l’évènement (1 mois après)

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Les rencontres UDECAM (association des agences media), tous les ans, début septembre, marquent la rentrée du monde de la communication publicitaire.

Passées les 2 premières années et l’effet de surprise de la création de l’évènement, nous avons commencé à entendre une petite musique que l’on pourrait résumer par

« mouais » « bof » « oui, mais »

quels que soient les sujets, les intervenants, les formats différents qui ont pu être mis en place. Et d’aucuns de dire…

« il y a plus de monde dehors que dedans ».

Il ne faut pas se leurrer, quand on organise une conférence, tout ne peut être d’égal niveau. Même dans les conférences TEDX à Paris, il y a des interventions meilleures que d’autres !

  • Alors oui, il faut écouter des pages de publicité que certains supports s’autorisent à faire (qui finance ?), mais elles peuvent, malgré tout, intéresser certains.
  • Alors oui, il faut écouter les dires de « gourous » (mot sanskrit signifiant enseignant, précepteur, maitre) qui n’enseignent qu’à leur nombril.
  • Alors oui, il faut écouter des tables rondes mal fagotées.
  • Alors oui, il faut …

MAIS, les rencontres UDECAM ont su trouver des moyens de nous faire du bien à la tête ou à l’âme et même au portefeuille et ça c’est inestimable.

  • En ouvrant généralement les Rencontres par un chercheur, un scientifique (Alain Berthoz en mars 2018, Rejane Senac en septembre 2017) qui nous ouvrent la tête sur les sujets de notre « quotidien des media »,
  • En fermant les Rencontres par une journaliste finlandaise, Jessika Arro, dont le témoignage sur l’enfer vécu à cause à cause des réseaux sociaux, nous a tous pris aux tripes.
  • En faisant intervenir l’intelligence media comme par exemple, Pierre Bellanger, Skyrock. L’homme qui a écrit il y a plus de 20 ans, « la convergence c’est le code » , nous dit cette année « Les médias sont les futurs réseaux sociaux. La vraie différence vient du média ». Il a raison et nous espérons que cela affectera, en bien, le portefeuille des media.

Réfléchissez, pensez aux Rencontres auxquelles vous avez assistées, il vous reste toujours quelque chose dans un coin de votre tête (d’où ce billet, à froid, un mois après).

Donc finalement, les Rencontres c’est comme un match de foot (c’est l’année 2018 !) : un évènement, une expérience vécue en commun par tous les spectateurs, les membres d’une industrie. Un match peut être meilleur qu’un autre, un joueur peut être en forme ou non, une compétition (le sujet) peut plus porteuse qu’une autre, mais on en ressort toujours avec une réaction que l’on peut partager avec d’autres car nous sommes nombreux à y aller, à regarder.

Un langage commun, des émotions ensemble, un partage dans la vraie vie, les réels fondements d’une communauté.

Longue vie aux rencontres Udecam !

Conférence jardins clos jardins ouverts, comment ne pas faire un compte-rendu (partial et partiel)?

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Comment rédiger un compte rendu d’une conférence quand il a déjà été fait ? C’est le cas de « jardins ouverts, jardins ouverts » organisée le 30/03/2018 par Petitweb (Geneviève Petit). Vous trouverez le compte rendu (très bien fait) par Benoit Zante ici.  Donc la réponse à la question est NON, nous ne ferons pas de compte rendu !… Sauf pour quelques points, quelques prix ?

Le prix de la meilleure intervention : Sylvia Tassan Toffola, Présidente du SRI.

Avec intelligence et panache, elle a mis les agences media et annonceurs au pied du mur en montrant tout ce que les media et supports digitaux avaient accompli pour continuer à les convaincre face au GAFA. (Les propos ci-dessous respectent plus l’esprit que la lettre au mot à mot)

Vous nous avez dit, donnez nous des environnements sains pour nos marques, nous l’avons fait!

Vous nous avez dit, donnez de la visibilité à nos publicités, nous l’avons fait!

Vous nous avez dit, faites des formats non intrusifs, nous l’avons fait

Vous nous avez dit, atteignez des masses critiques, nous l’avons fait!

Maintenant, il faut que Vous rééquilibriez les choses pour une saine 

coo-pétition   

Elle leur a donné rendez-vous le 12 juillet avec les publications des prochains chiffres du SRI pour voir si tous ces efforts se verront récompenser par une part de marché plus forte (« fair share ») des membres du SRI.

(Sylvia Tassan Toffola était intervenue quelques jours avant, en video, à la conférence brand immersion et avait été encore remarquable !)

Le prix du courage : Sebastien Misoffe, vice-président & managing director, Google France

Il faut du courage pour intervenir devant un auditoire qui lui est en majorité hostile. C’est dur d’être le leader et de dire qu’on est un jardin ouvert quand on est clos.

Il a raison de dire que Google est ouvert, car c’est vrai Google est ouvert pour les individus que nous sommes (tout est gratuit), pour les développeurs (open source), pour les annonceurs (multiplication du nombre d’annonceurs par 100 grâce à adwords), pour le partage des données (google trends).

Mais il est clos car il a fermé et ferme le marché publicitaire avec son concurrent Facebook rien que par l’utilisation de sa propre plateforme pour accéder à son inventaire .

Le prix du concret : Domitille Doat – le Bigot, Chief Digital Officer, Danone

Des investissements publicitaires réduit de 30% car 80% des marques Danone sont locales. Des changements importants ont été faits au marketing Danone :

  • Pour leur inculquer une nouvelle obsession, le search
  • Pour tout désintermédier, au maximum, en ayant des contrats directs avec les éditeurs, les DSP, les places de marché… mais en ayant toujours quand même (à côté ?) une agence media.

Résultat : le poids de Google et Facebook chez Danone est comme le marché (78% !) avec un mode de travail très collaboratif.

La nouvelle obsession, la donnée Shopper, et un accord avec Carrefour sur le sujet.

Le prix de la plus forte efficacité : Adrien Vincent, RelevanC, groupe Casino (on pourrait partager ce prix avec Carrefour)

Il a mis en avant sa force, la donnée transactionnelle, le vrai comportement des individus dans la vraie vie où chaque choix effectué n’est pas le fruit du hasard mais le reflet de quelque chose.

Cette donnée transactionnelle suit la donnée intentionniste issue du search il y a 15 ans, la donnée de centre d’intérêt avec les réseaux sociaux, il y a 10 ans. On entre dans une nouvelle ère.

Le prix de la découverte : Isabelle da Silva, Présidente de l’Autorité de la Concurrence

La découverte est pour nous car nous ne l’avions jamais vu en « vrai ». Impeccable, précise, ouverte et reconnaissant que le rythme des décisions rendues par l’Autorité devait s’accélérer.

Elle a confirmé, après un an et demi d’analyse (tout le monde a été très coopératif et a donné plein d’informations), que le marché était bien dominé par Google et Facebook, et que ce sont les données qui donnent un gros avantage…

Ce rapport a permis de faire prendre conscience aux pouvoirs publics que la directive e-privacy, telle qu’elle était conçue initialement, allait accentuer le déséquilibre donc qu’il fallait modifier des choses.

Le prix de la brillance : Marie Laure Sauty de Chalon, CEO, Au Féminin

Une conclusion de très grande tenue, vivante et brillante sur la désintermédiation, la qualité des données, le parler vrai, les collaborations (longues ?) et le retour aux bases de la publicité.

Le prix de la pire animation de table ronde :…

Non nous ne dirons pas le nom ! Mais une animation de table ronde ça se prépare, ça ne s’improvise pas et c’était triste de voir les participants à cette table ronde essayer, collectivement, d’éviter ce naufrage du à l’animateur.

Le prix de la meilleure robe et pour l’ensemble de son oeuvre : Geneviève Petit

Robe jaune poussin car on était dans l’amphithéâtre de La Poste.

Merci de nous avoir invité !

Les annonceurs admettent qu’ils sont nuls en technologie publicitaire media!

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41% des annonceurs admettent qu’ils utilisent les « technologies media » (pour la publicité bien sûr) de façon peu efficace ou même complètement inefficace.

Tel est le résultat d’une étude menée en septembre 2017 par IDCOMMS, une société de conseil aux annonceurs (oh c’est bizarre…) auprès de 229 répondants du monde du marketing, des agences media, de l’achat, 77% des répondants sont Européens, 11% Etats-Uniens et 12% le reste du monde.

En réalité étude, une telle présentation signifie un questionnaire en ligne en anglais sur une base adresse que l’on ne connait pas…

Ces informations publiées le 20 novembre 2017 sont reprises dans bon nombre de media de langue anglaise.

Tout le monde se fiche, comme d’habitude, de la façon dont l’étude est construite, seuls les résultats comptent…Elle est peut-être très bien cette étude mais pourquoi ne pas dire la source des mails des répondants tout simplement. Quant à avoir de la nuance dans l’analyse sur, par exemple, l’expérience des annonceurs en la matière, rien.

Bref, si vous voulez la lire c’est là (en anglais).

Pourquoi en parler alors ? Pour partager un énervement sur la culture d’un résultat monté en épingle, c’est tout!

Et si on parlait DATA? conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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Data : trop ou pas assez ? Raphael Fétique, Converteo (toujours excellent !)

On a demandé pendant la seconde guerre mondiale, à un ingénieur anglais, d’améliorer les avions en les blindant. Le blindage étant lourd, il fallait trouver les bons endroits où le mettre sur les avions. Cet ingénieur a alors étudié les impacts sur les avions qui étaient revenus des terrains d’opération. Mais il s’est rendu compte qu’il faisait fausse route, il aurait dû étudier les restes des avions qui n’étaient pas revenus à bon port.

Pour la donnée digitale c’est la même chose !

Le marché confond avoir de la data et avoir de la data de bonne qualité.

Pour Petit Bateau, savoir si une acheteuse est « une mère, une maman, une amie » est important pour déterminer le type d’offres leur proposer. Plutôt que de mettre une usine à gaz en route pour essayer de déterminer leur statut, il est plus simple de leur demander ! Ce sont bien les cas d’usage qui révèlent la valeur de la data et non la data en soi !

Avec des clients, on ne parle pas parler d’Intelligence Artificielle mais de franchir les étapes de base : pourquoi ? Quelles données fiables ? Quelles règles métier ? Quelles mesures… ? l’IA peut servir à automatiser des choses.

Si on ne respecte pas la base, … peinture sur M…. égale M…. (mon résumé !)

Et si on changeait la communication automobile? conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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« Des masses aux individus : comment faire vivre une marque ? », Bastien Schupp, VP Global Brand Strategy and Marketing, Groupe Renault (s’il y arrive, chapeau !).

Autrement dit, comment allouer au mieux ses budgets media pour ne plus arroser large mais viser les individus selon leurs moments d’intérêt ou non par rapport à la voiture.

4% des individus par an sont en phase d’achat d’un véhicule.

Le cycle automobile est de 3 ans et 86% des investissements communication sont faits sur la troisième année. Son but est de rééquilibrer les choses et de faire du 50/50 entre les 2 premières années et la dernière, et de passer de la prise de parole en masse à la prise de parole par individu pour suivre leurs moments de vie automobile.

Pour pouvoir y arriver, un plan 3 ans a été mis en place.

1ere phase : monter une structure data, programmatique, DMP dans tous les pays, et faire en sorte que ces DMP se parlent !

2ème phase : adapter le contenu aux circonstances. Du lourd (TV) du léger (réseaux sociaux). Il a fallu revoir les méthodes de collaboration avec les agences, en l’occurrence Publicis, pour savoir-faire, aussi, du léger vite et bien. Création d’une structure commune Renault-Publicis, réseau de freelances. L’excellence créative revient au premier plan pour ne pas faire que des créations de type « promo ».

3ème phase : changer l’achat media, pour passer d’une structure par voiture à une structure par audience. Il y a du boulot et il en loin pour l’instant.

Et pour que ces 3 phases soient atteintes il faut changer les mentalités de tous, y compris du management, et leur prouver que cela fonctionne.

Citations extraites d’interventions à la conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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 Pour la publicité, baisse de 40% de l’inventaire, une seule publicité par page. Ces -40% font mal au début… mais c’est pour le bien des annonceurs et donc du groupe le Monde au final

Laurence Bonicalzi-Bridier, Groupe Le monde

« La TV ne se digitalise pas, c’est la video on line qui se télévise ».

Jean Bellon Serre, Freewheel

« Remettre l’église au milieu du village. Qui est ma cible ? »,

« Faire la publicité utile pour nettoyer l’écosystème »

Yohann Dupasquier CEO Tradelab

« Le marché confond avoir de la data et avoir de la data de bonne qualité »,

« une donnée se collecte en pensant à son utilisation »

Raphael Fétique, Converteo

« La marque aujourd’hui doit être ce qu’elle fait plutôt que ce qu’elle dit », « Les marques devraient toutes avoir un seul objectif, déployer des services qui permettent de faciliter la vie des gens ».

Mathilde Lauriau Tedeschi, DG Fjord (Accenture)

« Quand les individus changent de vie, ils rangent leur vie »

Bastien Galibert, Directeur Régie SeLoger

« Une approche à la performance n’est jamais suffisante, un discours de marque reste indispensable »

« Il est de plus en plus impératif d’avoir un discours de marques que l’on soit startup ou grosse entreprise »

Jessica Delpirou, Directrice Générale, Made.com

« La disruption et l’innovation sont 2 choses distinctes. La disruption repose sur l’adoption des clients. »

Fabrice Aziza, Head of CRM & digital marketing, L’Or Espresso

« Si la communication est divertissante il y a un intérêt des individus. Il faut RETROUVER UN CONTRAT DE LECTURE AVEC LES INDIVIDUS DANS LE DIGITAL », Alexandra Mauraisin, Directrice adjointe de la marque, La Poste

Procter, 100 millions de dollars en moins, 59% de rescapés

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Mediaradar, société américaine qui commercialise un logiciel de tracking de la publicité digitale, a analysé le nombre de sites web sur lesquels Procter place (fait placer) de la publicité pour ses marques.

Regarder l’évolution de ce nombre entre 2016 et 2017 est intéressant car elle est emblématique des prises de position fortes énoncées en 2016 par Marc Pritchard (Chief Brand Officer).

Pour mémoire, 2016 a été l’année de la publication d’un rapport sur la transparence (…) dans l’industrie publicitaire et la « découverte » de l’étendue de la fraude en matière de publicité digitale.

Le constat fait, Procter est passé à l’action et un grand ménage a été opéré.

Ménage dans les contrats avec une baisse des overheads, de la rémunération de ses agences, de ses investissements publicitaires digitaux: 100 millions de dollars en moins sans que cela affecte sa croissance selon Procter.

Ménage dans les sites web sur lesquels les publicités sont placées comme le montre le graphique que nous avons fait.

Il est rare de voir de telles réductions mois par mois.

Au final sur la période janvier-août 2017 par rapport à la même période de 2016, une baisse de 20% du nombre de sites utilisés.

Et combien de commun entre les 2 périodes? 59%. 

Pour du ménage, c’est du ménage…

L’UDA sans langue de bois – (BOUM) conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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Jean Luc Chetrit, le nouveau Directeur Général de l’UDA (Union Des Annonceurs) est intervenu lors de l’excellente conférence VIUZ (Marketing Remix) le 9 novembre 2017, interviewé par Andres Menajovsky, co-fondateur de Viuz avec Patrick Kervern.

Quel plaisir de ne pas entendre de la langue de bois ! Ce qui figure entre parenthèses, en italique, n’est pas de JL Chetrit, mais de nous.

Aujourd’hui, les individus n’attendent plus rien de la publicité. C’est un constat d’échec.

Qui est responsable (coupable) ?

Le premier partenaire d’un annonceur doit être son agence, parfois (souvent ?), il y a des doutes car les agences, elles-mêmes, ont créé le doute. Pour qui travaillent-elles ? Elles doivent travailler pour une seule personne, leur client. Elles ne peuvent être acheteur et vendeur à la fois. Elles doivent choisir leur métier (bye bye les trading desks ????)

A la remarque d’Andres Menajovsky sur la faible rémunération et sur la conscience media chez l’annonceur, JL Chetrit a dit clairement, et c’est la première fois que nous entendions cela, que OUI l’ANNONCEUR EST AUSSI RESPONSABLE, car c’est le donneur d’ordre.

C’est maintenant à l’annonceur de reprendre la main pour redéfinir l’expérience publicitaire, pour redonner le goût de la publicité.

JL Chetrit a rappelé l’initiative « coalition for better ads » où 12 formats publicitaires vont être interdits, à partir du 1er janvier 2018, et recité les chiffres mentionnés dans le rapport WFA de 2016 (page 6) sur la fraude publicitaire : « Si rien n’était fait et qu’on reste sur cette tendance, nous pensons qu’en 2025 la fraude publicitaire digitale sera le deuxième revenu des activités criminelles dans le monde après le trafic de drogue ».

Tout le monde doit balayer devant sa porte !

Pour la rémunération des agences, son expérience de Procter était de fixer avec elles, un objectif de marge pour elles (il y a du boulot…).

Et les GAFA dans tout ça ?

Les GAFA ont plus de responsabilités que les autres car ce sont les plus gros et ils sont 100% technologiques. Pourquoi, par exemple, les GAFA poussent des publicités qui sont illégales en France?

 

Nous pouvons ajouter aux propos de JL Chetrit,  l’essor, selon Digiday, du nombre d’individus ayant mis, le titre de Chief Media Officer dans leur profil Linkedin (langue anglaise). Un renouveau? Une prise de conscience? Il est certain que lorsque l’argent disparaît cela fait réfléchir…

Il y a du boulot… en espérant qu’il ne soit pas trop tard (35% d’adblock).

le torchon brûle-t-il toujours ? annonceurs vs agences, à qui le tour?

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Après le rapport de mi-2016 sur les pratiques des agences media vs les annonceurs (lire ici, la et la), l’ANA (l’association des annonceurs aux USA) vient d’épingler de nouveau les agences , dans un nouveau rapport, (09/08/2017) mais cette fois ci sur la non transparence en matière de production publicitaire.

Voici les conclusions, avec quelques exemples:

  • l’utilisation de ressources de production en interne aux agences n’est pas transparente pour les annonceurs
  • quand un processus d’appel d’offres est fait pour la production et que l’agence (qui peut produire en interne) a le contrôle de ce processus, c’est parfois dysfonctionnel et conflictuel car l’acheteur du service est aussi le vendeur. Un exemple: quelqu’un en agence qui demande « comme une faveur » à un producteur externe, qu’il réponde à un appel d’offres en ayant un prix plus élevé que la solution interne de l’agence.
  • le non contrôle du processus d’appel d’offres, d’enchère sur la production peut conduire à des décisions inefficaces, sous optimales et coûteuse pour le business de l’annonceur.
  • quand des pratiques non transparentes ont lieu dans le domaine de la production, cela biaise le marché de la production et peut le conduire à sa perte. Ex: un producteur disait qu’il était heureux de participer à de faux appels d’offres car l’agence qui le sollicite lui renverra l’ascenseur.
  • les systèmes d’intéressement sur la production ne sont pas assez transparents pour les annonceurs.  Exemple: les managers des agences ont intéressement sur le fait de garder la production dans leur société (in house). L’ANA a interrogé ses membres et 41% d’entre eux reconnaissent « ne pas être familiers » avec le système d’intéressement sur la production et 30% modérément familiers.

Bon la messe est dite, là aussi, il y a des soucis!

Par contre il est très intéressant de voir que la recommandation principale de l’ANA est de dire aux annonceurs  

« l’amélioration des choses ne dépend que de vous! »

Du contrôle, de la montée en compétence, de l’organisation, … tels sont les mots d’ordre.

Au boulot!

Au fait dans la registre #jemesuisencorefaitegriller, le très intéressant article de Benoit Zante (Petit web)

Les agences de pub doivent-elles craindre pour leur avenir ? benoit zante petit web

 

La mesure de l’accumulation en presse: IN or OUT?

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Nous avons eu l’occasion, et le plaisir, d’accompagner la société GFK, dans sa réponse à l’appel d’offres de mesure d’audience de la presse organisée par l’ACPM (proposition écrite faite, présentation orale faite, on attend maintenant les résultats pour mi-juin).

Cette compétition a été, pour nous, l’occasion de nous reposer des questions sur les fondements du media planning, des modèles avec lesquels les acheteurs des différents media travaillent et comment les arbitrages entre les media sont effectués.

Un plan media?

Bâtir un plan media, c’est répondre à une question simple: comment toucher le plus d’individus de la cible de l’annonceur, et faire en sorte que le message envoyé rentre dans la part de cerveau disponible!

Pour toucher le plus grand nombre d’individus d’une cible, on fait appel, actuellement, en media classiques, aux différentes études d’audience existantes et/ou aux études media-marché (étude où l’on dispose d’informations, à  la fois, sur un comportement media et un comportement d’achat, de consommation, …). On sélectionne alors des supports media et leurs unités publicitaires (une chaîne de TV et un écran, une radio et un spot, un titre de presse et un type de page) que la cible fréquente, a priori. On achète de l’espace publicitaire, c’est du media planning.

Si l’achat sur Internet, dans une version ancienne, fonctionnait de la même façon, il a évolué vers l’audience planning, avec la technologie et, en particulier, le programmatique. On achète des « impressions » publicitaires quand l’individu, qui est supposé correspondre à la cible, se trouve sur une page avec publicité.  On n’achète plus l’espace en soi, mais l’audience (d’où Audience Planning), voire même l’individu dans certains cas (people based marketing).

Quel que soit le media, on est toujours dans des pré-supposés, car on n’est jamais certain à 100% que tout ceux que l’on cherche soient bien là et soient bien ceux que l’on veut toucher.

La nouvelle politique de transparence de Twitter (ce serait pareil sur n’importe quel autre support web) a été l’occasion de nous rendre compte que nous étions « male » (sur les 2 comptes tracksandfacts ou ileroy), et soit avec une fourchette d’âge large pour le professionnel ou précis pour le personnel (cf ci-dessous). Par contre, bien sûr, les intérêts détectés par Twitter sont justes quand les intérêts venant des données tierces (les third parties data) sont un brin n’importe quoi.

Pour revenir au sujet, du media planning, le travail de recherche de la cible et les chaines, stations, titres mis en face permettent d’obtenir, en simplifiant, une couverture, un % ou nombre d’individus potentiellement touchés, au moins une fois, par la publicité de tel ou tel annonceur.

Mais, au fait, comment la répétition est mesurée?

Sur le media Internet, la réaction est immédiate, « je sais qu’une personne (ou cookie) voit ma publicité, je suis capable, techniquement, de limiter le nombre d’apparitions de la même publicité sur cet individu et de les lui délivrer quand c’est demandé »  (le capping). Certes, mais comme souvent le cookie est différent d’un appareil à un autre, on se retrouve alors, en tant qu’individu, exposé x fois à la même publicité, ce qui concoure au phénomène de saturation, de rejet de la publicité, que l’on peut observer avec la montée des bloqueurs de publicité  sur ce media.

En TV et en Radio, Médiamétrie vend un fichier, où l’on dispose du comportement de panélistes sur plusieurs semaines, de façon à calculer, à probabiliser, le fait d’être présent sur tel support à tel moment donc de voir tel ou tel écran publicitaire (schématique) et QUAND le téléspectateur peut revoir la publicité de l’annonceur.

En Presse, … RIEN.

L’étude de référence mesure le fait que l’on ait lu, parcouru ou consulté tel titre de presse, combien de fois on le reprend en main, mais pas QUAND on le reprend en main.

Les logiciels de media planning presse en France reposent sur des principes théoriques datant des années 60 sans quelque changement que ce soit.  Donc, quand un annonceur fait acheter une publicité dans le numero X du titre Y, par son agence media, il ne sait pas que sa publicité a encore une nouvelle chance d’être vue la semaine suivante de la date de parution ou encore la suivante pour un hebdomadaire, ou le mois suivant pour un mensuel… Ce n’est de toute façon pas comptabilisé et en plus les « moteurs de media planning » existants ne tiennent pas compte de la notion de reprises en main.

Les courbes ci-dessous, issues de l’étude d’accumulation aux USA faite par GFK MRI, montrent pourtant bien que la lecture d’un titre (hebdomadaire ou mensuel) s’étale dans le temps. Les LECTURES et LECTEURS, ce n’est pas la même chose et ça change tout. Un lecteur peut avoir plusieurs lectures du même numéro, étalées dans le temps. Et les lectures, se sont bien les contacts que l’on a avec la publicité.

GFK MRI

GFK MRI

Qu’est ce que cela changerait d’avoir une mesure de la temporalité, de l’accumulation, en Presse?

Certains diront:

« ça ne changera rien, ça coûtera de l’argent c’est tout,

et ça ne nous fera pas vendre plus de publicité ».

C’est vrai que la situation financière de la presse est difficile, que les annonceurs (leurs agences?) délaissent ce media au profit d’autres qui paraissent plus modernes, mieux mesurables (l’illusion de la technique), plus adaptés aux individus d’aujourd’hui…

Mais alors, en allant plus loin, finalement, pourquoi avoir une mesure d’audience si, de toute façon, rien ne pourra faire changer la situation? Le mur est là et la presse papier y arrive à grand pas.

Les mêmes diront:

« Ah non, mais on a besoin d’audience pour se vendre! » 

Mais de quelle audience parle-t-on? de lecteurs? de lectures? de l’actuelle ou de celle qui est oubliée? de celle que vous vendez ou de celle que vous donnez?

Ils continueront

« Ça va encore prendre des années avant d’avoir des modèles d’évaluation (couverture et répétition) qui tiennent la route sans casser le GRP »

Non, la théorie existe déjà, des travaux avaient été faits, en 2004, quand la régie Emap, à l’époque, avait déjà prôné le media planning temporel. En 2002, à l’IREP, Gaël Crochet, alors chez JFC , présentait le XGRP ou x représente la pluri fréquentation.

D’ailleurs, Francois Lienart avec Jean-Francois Canguilhem sont sur ces fondements dans leur très intéressant moteur d’évaluation pluri-media, MOLECULE.

« de toute façon, le marché se fiche de la façon dont on est mesuré,

et il n’y a plus d’expertise dans les agences, ni chez les annonceurs »

Les débats sur les différents problèmes de mesure de Facebook et Google ont remis sur la scène, les notions essentielles de mesure.

Quant à l’expertise dans les agences, un certain nombre d’entre elles, se rendent compte que sans expertise, leur existence même peut être remise en cause par les annonceurs (à quoi servent-elles?). La productivité à tout crin, que d’aucuns ont initié, les conduits à leur perte (il est plus que temps de changer les modes de rémunération, cf ici).

Pour les annonceurs,  ils doivent eux aussi revoir leurs façons d’évaluer leurs agences, car ils n’ont plus le service, l’expertise qu’il devraient avoir. On est dans les limites des mauvaises Directions des Achats.

Les annonceurs ont besoin de solutions justes, pertinentes, efficaces pour mettre en valeur leurs produits, leurs marques, à vous la Presse de le montrer, d’innover.

D’autres, qui sont convaincus que la presse (papier) peut toujours être attractive pour un annonceur, avanceront alors les arguments suivants:

« nous bougeons, ensemble, avec notre opération de communication, de formation, de sensibilisation 

« DEMAIN LA PRESSE ».

Allons jusqu’au bout,

en changeant la façon dont la presse est achetée,

passons à un media planning temporel »

« Valorisons mieux ces lectures et lecteurs,

proposons de nouveaux produits publicitaires, soyons imaginatifs »

« combattons, à armes égales, avec les autres media

dans tous les modèles de mix ou d’optimisation plurimedia digital inclus »

En conclusion

Une mesure de temporalité, d’accumulation pour le media presse permettra

  • aux agences media, de faire preuve d’expertise et d’intelligence tant sur le media presse que sur le mix media
  • aux supports, de changer les produits publicitaires, de mettre en avant leur qualité, leur effet immédiat et leur effet dans le temps pour la bonne construction de l’image ou du ROI des marques.
  • aux annonceurs, de voir que le temps est porteur de valeur pour leurs marques.

LA MESURE DE L’ACCUMULATION EN PRESSE C’EST IN!

Et si vous pensez encore que la presse papier ne doit pas changer dans ses mesures ou sa façon d’être achetée, nous vous engageons à lire l’article  Programmatic for Print Buying – Developing Innovative Solutions to Connect Advertisers to Print fait par 2 stars de la mesure de la presse, Mickey Galin et Julian Baim  avec Time inc.

(Nous ne pouvons pas nous en empêcher, la mesure d’accumulation proposée par GFK est maligne, utile et économique. C’est d’autant plus facile pour nous de le dire, car nous n’y sommes pour rien dans sa conception!)

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