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compte-rendu de conférence

Le parcours de l’individu via son mobile (Ogury), le parcours du consommateur ON et OFF (Carrefour Media) (compte rendu impartial et complet)

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Michel Bellanger (Directeur Marketing, Carrefour Media) et Philippe Périé (Vice-Président Data & Algorithmes, Ogury) étaient les invités du petit déjeuner IREP que nous avons eu le plaisir d’animer le 28 février.

Ci-après le compte-rendu complet de ce petit déjeuner.

  1. Carrefour Media et Ogury en tant que sociétés

Ogury a été créée en septembre 2014, et est composée de 150 personnes, à ce jour (droit anglais mais siège à Paris). Le CA 2017 est d’un peu plus de 40 millions d’euros. Cette société est, historiquement, une société de technologie dédiée au ciblage publicitaire, au branding et à la performance sur mobile (Android uniquement pour l’instant). Mais le modèle évolue du fait de la croissance et de la granularité des données. Ogury se définit maintenant comme une « mobile data company » pour offrir des outils de monétisation, de ciblages publicitaires et d’analyses pour les annonceurs et les éditeurs.

Carrefour Media est le quatrième contributeur à la marge de Carrefour France et emploie 40 personnes. Ses clients sont les marques référencées chez Carrefour principalement. Les performances de la régie et ses actions autour de la data font que la nouvelle gouvernance de l’entreprise réinvestit énormément le sujet et les moyens afférents.

  1. Comment faites-vous pour suivre les individus ou consommateurs?

  • Le terme suivre est rejeté par les 2 participants.

Pour Philippe Périé (Ogury), on n’est pas dans une logique de suivre les individus de façon individuelle et en permanence, cela ferait beaucoup trop de données ! Cependant, la valorisation des données est faite, à la demande, dans des contextes particuliers pour des clients éditeurs, annonceurs ou entreprises. La donnée est agrégée, anonyme pour créer des cibles, des profils et pour décrire des audiences, et non pas pour suivre un individu.

Michel Bellanger (Carrefour Media) met lui aussi en avant la connaissance client pour répondre à des attentes et non pas suivre une personne.

  • Comment font-ils ?

Ogury s’associe à des milliers d’applications, dans le monde entier, pour générer des données d’intérêt et de comportement uniques directement à partir de plus de 400 millions de profils d’utilisateurs mobiles uniques (250 millions avec opt-in) dans plus de 120 pays.

L’éditeur fait rentrer, dans son application, le SDK Ogury qui va, à partir de l’opt-in, collecter des données brutes (bas niveau) traduites en données significatives et utiles (applications installées, applications utilisées, connectivité et sites visités…) grâce à une technologie propriétaire. Cette vue, first party, est complète, assez unique en profondeur, en récurrence, en précision, et disponible nulle part ailleurs. La récolte des données brutes est importante pour minimiser l’empreinte du SDK sur la batterie du smartphone, un des plus d’Ogury.

Ces informations sont, ensuite, transformées par des équipes de data scientists en visites, en fréquentation, en durée. Au final, ces données sont enrichies dans une optique de ciblage publicitaire mais sont proposées aussi comme vecteur de connaissance pour un éditeur : le parcours de l’utilisateur de son application était celui-là il y a une semaine, et a été celui-ci 2 semaines après… Originellement, Ogury s’est lancé en payant un CPM assez généreux (entre 8 et 12 €), cette proposition attractive n’était pas la seule du marché, les éditeurs ont alors souhaité disposer de plus de connaissance. Ogury va aussi vers un modèle NO PUB pour proposer de la connaissance d’audiences aux clients.

Pour répondre aux enjeux de revenus de Carrefour, l’enseigne a développé des outils permettant de répondre aux attentes des consommateurs : une offre, un service omnicanal, plus de générosité, plus de personnalisation.

Carrefour a 3 grands types de connaissance clients.

  • Les transactions collectées via les tickets de caisse (anonyme) et via la carte fidélité personnelle (14,3 millions de porteurs, 27 mois d’historique d’achat à l’EAN, au code-barre). Les premières sont de l’informatique, les secondes sont de l’intelligence. Avec les encartés, Carrefour retrace 85% du CA des hypermarchés, mais moins dans les magasins de proximité.
  • La navigation / fréquentation média: magasins on (adserver / tracking) et off (carte fidélité). Les outils qui, il y a 5 ans, étaient managés par les agences (ex ad serveur) ont été réinternalisés au principe que c’était de la connaissance client qui permet de personnaliser la relation avec l’individu. La clé du commerce pour Carrefour étant la personnalisation, l’internalisation des outils était indispensable. Un questionnaire média est aussi adressé à certains porteurs de carte.
  • Les données externes de type Météo, de la donnée de contexte.
  1. Pour quelle(s) finalité(s) ?

« Après la connaissance, l’insight, il y a la dynamique de la connaissance »

Michel Bellanger, Carrefour Media

 

« On dépasse le simple taux de clic en remettant dans le contexte de l’activité via le mobile. »

Philippe Périé, Ogury

 Pour Carrefour Media, les objectifs sont, par nature, pour des clients/fabricants de marques alimentaires avec la volonté de construire de nouvelles coopérations avec les marques.

Ces nouvelles coopérations doivent être :

  • Durables, elles doivent donc répondre aux enjeux de transparence qu’attendent les annonceurs pour installer la confiance
  • Massives donc industrialisées, il faut créer de nouveaux outils avec ceux qui existent
  • ROIste, c’est le consommateur final qui valide les opérations en changeant son comportement, l’efficacité est un bon indicateur de cette acceptation. Les outils de mesure, BI, doivent être co- construits et partagés.

On explique alors aux annonceurs les opportunités ou menaces de leur business par rapport à la catégorie, la famille de produit, la promotion, la météo. Au-delà de la mesure de la performance, c’est la compréhension de cette performance qui est faite.

Evidemment, tout cela à un coût et une valeur. Que ce soit pour les annonceurs, leurs agences ou les éditeurs, Carrefour dispose, maintenant, d’outils pour répondre à leurs besoins. Les experts qui analysent, ne sont pas forcément en interne chez Carrefour, l’objectif est de connecter la donnée avec des partenaires (5 équipes différentes dans 4 entreprises différentes).

Mais après la connaissance, l’insight, il y a la dynamique de la connaissance. Associé à un CA, il y a une liste de contacts qui peut être activée pour changer les comportements : comment activer un segment d’audience sur un comportement d’achat via des médias, des services existants, des services à inventer (livraison de bouteilles pour de gros consommateurs de boisson gazeuse, pressing gratuit pour x chemises pour un lessivier…). L’important étant de créer une relation.

Chez Ogury, en termes d’organisation, le traitement de la donnée est internalisé, une équipe « data rafinery » existe même pour préparer les données. Mais sur le fond de l’utilisation des données, au-delà de la monétisation en CPM ou de l’engagement en performances de « delivery », l’apport de connaissance majeur aux éditeurs et annonceurs se fait par la compréhension du comportement de leurs cibles en dehors de l’univers qu’ils contrôlent avec leurs applications : mixités, cross usage, exclusivité, profils… sur de longues séries.

On retrouve aussi une notion dynamique du coté publicitaire en apportant de la pertinence et de la parcimonie dans la communication. Les individus sont éduqués, sont conscients de la collecte de données par les applications et les terminaux et attendent en retour des interactions proactives et contextualisées. De nombreuses études le montrent. La mission est aussi de permettre un meilleur dialogue entre annonceurs, entreprises et consommateurs.

Des progiciels édités par Ogury pour ses besoins d’analyse de la donnée en interne, sont aussi dans les mains des clients pour apporter une connaissance plus profonde de ce qui a fonctionné ou non dans une campagne, dans un segment visé, en dépassant le simple taux de clic mais en remettant dans le contexte de l’activité via le mobile.

  1. Le « sans couture » (seamless), une réalité ?

« A notre expérience sur les marques alimentaires, le sans couture n’existe pas ! »

Michel Bellanger, Carrefour Media

 

Carrefour travaille avec les wallgarden « Google, Facebook, Apple… » mais les premiers jardins clos ce sont les magasins ! Ils se sont digitalisés, ils ont monté chacun leur écosystème.

Si on se réfère au Lumascape, tous ces acteurs de ce monde-là ne donnent pas l’impression de communiquer les uns avec les autres, chacun a son propre langage, sa propre technologie et produit énormément pour alimenter les directions marketing. Ainsi, un directeur marketing a toutes ces solutions face à lui et a l’impression d’obtenir une vraie victoire quand il réussit à connecter tel système avec sa DMP. Le problème c’est que le système Facebook ou autre ne communique pas avec x ou avec y… Avoir le parcours complet du client d’un magasin est ambitieux car cela signifie, d’une part, que l’on a la transparence totale sur le marché, ce qui n’est pas le cas, et d’autre part que l’on ait de la réconciliation à l’individu (pas au device) ce qui n’est pas le cas non plus !

Chacun des éditeurs, des partenaires, impose une règle avec le risque de sacrées surprises.

Mesurer est un risque car cela peut conduire à annoncer que ce n’est pas efficace mais cela recèle des opportunités car on peut imaginer améliorer les choses. Toutefois, la chaîne et le parcours risquent de bouger et la position qu’on a dans la chaîne peut évoluer.

Carrefour est en train d’organiser un « hôtel » dans lequel il n’y a qu’un seul langage commun, le client final (réconcilier la donnée à l’individu), et chacun des partenaires (les 450 plateformes marketing) peut réserver une chambre qui dispose d’une porte sur toutes les autres chambres en maitrisant la sécurité de la donnée et les règles de privacy. Cet hôtel, est pour l’instant plus un Airbnb (on fait à la main) mais a vocation à devenir l’hôtel décrit, c’est-à-dire, l’industrialisation des réconciliations. Cela fonctionne remarquablement bien.

L’an dernier, la régie a fait une communication sur le VOPO (View On Line Purchase Off Line), le (ROPO n’existe pas en alimentaire), la réconciliation entre les données transactionnelles et les données d’exposition on line.

On travaille déjà avec Facebook et on mesure l’efficacité du digital Facebook sur l’achat chez Carrefour. Avec Google ou Appnexus, on reconcilie à l’individu les impressions digitales avec un ticket de caisse, ce qui permet de mesurer un effet (tant de chiffre incrémental, tant de recrutement incremental…) et de produire des courbes de réponse d’effet sur les ventes. Les annonceurs optimisent leurs campagnes sur des cookies mais quand on se place à l’individu, on constate qu’il a 2.5 cookies. Donc optimiser au cookie c’est voir double. Optimiser en temps réel le lundi, par exemple, quand les achats se font le jeudi, ça ne sert pas à grand-chose. Enfin, une campagne, en soi, a peu d’effet, c’est la répétition des campagnes qui fait la construction du ROI. La donnée Carrefour se teste sur 6 mois, pas en une vague, pour accumuler suffisamment de pression commerciale en digital pour obtenir un résultat.

Ogury travaille sur des données Android qui est un écosystème très fragmenté avec de nombreux constructeurs, de nombreuses versions qui ne travaillent pas toutes de la même façon.

Cela arrive qu’il y ait des trous dans les données qu’il faut détecter mais globalement l’ensemble est assez propre. Les biais qui existent sont techniques. Pas de biais non plus de cookie car l’information est à l’Android ID du smartphone qui est un objet personnel tant que l’on ne change pas de device, qu’on ne remette pas à zéro l’Android ID (c’est possible) ou tant que vous ne démissionnez pas d’Ogury !

  1. RGPD ? Privacy ? Un frein ? opportunité ?

« Le RGPD va vraiment faire le tri entre le bon grain et l’ivraie ».

Philippe Périé, Ogury

 

« Il y aura des procès, dès 2018, car il y a une vraie volonté politique »

Michel Bellanger, Carrrefour Media

Pour Ogury, l’arrivée du RGPD est une situation vécue sereinement car dès les débuts de la société, être avec un opt-in explicite était la règle. Nous avons toujours préféré perdre de la donnée que d’en collecter de manière non transparente.

C’est une opportunité attendue avec impatience car :

  • cela va provoquer un assainissement du marché de ceux qui ne sont pas vertueux et aussi mettre en avant l’unicité, la granularité de nos données
  • et c’est un bénéfice pour l’utilisateur aussi, car il aura moins de publicité mais elle sera plus intéressante, car plus ciblée et plus contextualisée. L’acceptation publicitaire sera plus forte.

Le RGPD est aussi une opportunité pour Carrefour. Le même argument de nettoyage du marché est aussi mis en avant. Des cookies distributeurs circulent sur le marché, d’où sortent-ils ? Du probabilisé plus que du réel !

Soyons audacieux et saisissons le RGPD pour positionner Carrefour pas seulement sur une carte de fidélité, pourquoi ne pas proposer aux clients de les rémunérer pour l’usage de leurs données en euros sur leur carte fidélité ?  Pourquoi pas un pass data ou le client peut gérer ces opt-in opt-out pour tout ? Il y a une vraie réflexion autour d’une offre de services et pas seulement l’offre de produit. La force de Google et Facebook ? Un service de qualité. Le RGPD constitue une vraie opportunité pour les Directeurs marketing d’apporter un vrai service.

  1. A-t-on encore besoin du parcours des pensées ? Les sociétés d’études servent à quelque chose ?

« S’il y a biais ou censure et pas d’élément pour contextualiser, caler ou cadrer, les masses de données ne vont pas apporter grand-chose, au contraire on est sûr de raconter n’importe quoi »

Philippe Périé, Ogury

 Après 15 ans à TNS et IPSOS, Philippe Périé ne peut fournir une réponse objective ! Pour lui, on ne répond pas aux mêmes objectifs.

L’étude permet d’avoir accès à de la donnée couvrant tout le marché, les occasions (pas seulement l’interaction que le client a avec les points de contacts contrôlés par l’entreprise). S’il y a biais ou censure et pas d’élément pour contextualiser, caler ou cadrer, les masses de données ne vont pas apporter grand-chose, au contraire on est sûr de raconter n’importe quoi ! La donnée étude (quali/quanti) permet cette mise en perspective.

La récolte passive et massive de données apporte des informations de comportements et d’usages contextualisées, sur de longues périodes et sur de tels volumes et degrés de granularité que l’on peut descendre à des niveaux de résolutions inaccessibles autrement, et sans biais de souvenir.

En résumé, l’étude permet la mise en perspective, la couverture hors du champ de ce qui est pris par nos canaux, on est plus sur des problématiques de compréhension de marché, consommateur… Les données massives apportent la granularité, longues séries, exhaustivité, données contextuelles. On est alors plus souvent sur de l’opérationnel.

Ensuite, il y a tous les modèles d’hybridation possibles.

 

Selon Carrefour, la base de données permet d’optimiser mais, le plus important, c’est innover, avoir des idées. Ce sont souvent les clients qui en parlent le mieux et ce n’est pas dans les bases de données qu’on les trouve.

Publicité et études, même combat : tout le monde est perdu ! IIEX Amsterdam (compte rendu partial et partiel)

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700 personnes rassemblées à une conférence dédiée aux études ? Mais oui, ça existe encore et cela a eu lieu 19 et 20 février 2018 à Amsterdam, dans le cadre de IIEX Europe (tous les budgets conférences et voyages ne sont pas encore coupés partout!).

Vous connaissez ces conférences IIEX (Insight Innovation Exchange) ? Non ? Ne soyez pas surpris, vous êtes français et nous n’en avons compté seulement qu’une petite dizaine (et c’est bien dommage). Mais des anglo-saxons en force !

Les but d’IIEX ?

  • Amener de nouvelles idées pour changer le monde des « insights »
  • Fournir des sessions de formations pratiques pour développer de nouvelles capacités
  • Connecter les professionnels des études, des agences, des annonceurs entre eux (et il y avait des annonceurs !)

Nous avons souvent l’occasion d’assister à des conférences sur la communication (et nous nous en faisons l’écho) et cela faisait longtemps que nous n’avions pas assisté à une conférence sur les études (research en anglais). IIEX nous avait offert, très gentiment, l’inscription pour ces 2 jours.

Pour les premières (la communication), en filigrane, nous entendons souvent « comment exister face au GAFA » avec un bouillonnement d’initiatives (fondées ou non), de produits (utiles ou non), de débats (jamais assez à notre goût), pour la seconde, la question est « comment exister (tout court) ? » « Vers quoi faut-il aller ?»

Cette industrie, les études, et c’en est une (44.5 milliards de $, ESOMAR 2017), s’interroge sur son existence même quand elle voit ses clients (les annonceurs, les agences) se passer d’elle, faire autrement, différemment grâce au numérique.

Alors quoi de neuf ? Nous pourrions en écrire des tonnes sur toutes les sociétés présentes axées majoritairement sur les neurosciences, du social, de l’intelligence artificielle (rien vu sur le big data ou peu de choses sur l’hybridation mais c’était peut-être dans des conférences précédentes). Mais nous préférons, nous axer sur d’autres points de vue.

  1. L’avenir des études ? « Pourquoi suis-je optimiste ? ». Didier Truchot (IPSOS)

Un grand français (mais oui, chapeau), Didier Truchot (en octobre, ses 50 ans dans les études ! IFOP+IPSOS) a introduit la conférence en prononçant une phrase reprise par tous pendant les 2 jours :

« Cette industrie a plus changé pendant les 5 dernières années

que durant les 30 précédentes »

 (C’est vrai pour les études ad hoc mais pas pour les panels qui ont déjà fait leur révolution).

Une autre phrase intéressante

« cette industrie doit être basée sur la connaissance, la science, l’efficacité et plus important, être plus proche de ses clients, mieux les écouter pour que l’utilité de ce que l’on produit soit augmentée et que l’on puisse lutter contre les grandes sociétés de consultants ».

Où l’on retrouve encore les sociétés de conseil (études+pub= même combat !)…

Cette phrase souligne, à notre avis, 2 choses.

  • Le coté scientifique été quelque peu délaissé (D Truchot l’a souligné aussi) par les sociétés d’études. IPSOS a l’air de vouloir s’y remettre avec les récentes embauches de 2 directeurs scientifiques (très très bien tous les 2), Jean Noel Zeh (ex CSA) et Benoit Hubert (ex GFK).
  • La proximité client qui renvoie aussi à la disparition ou la perte d’importance des directions études chez les annonceurs.
  1. Les études chez l’annonceur : « Comment être prêt pour demain dès aujourd’hui » Stan Sthanunathan, Executive Vice President, Consumer & Market Insight, UNILEVER

 

Les sociétés d’études sont, encore aujourd’hui, plus calées ou occupées sur le triangle de gauche (en noir et blanc) à passer plus de temps sur la collecte de données que sur les insights alors qu’elles devraient être dans la posture inverse pour essayer d’atteindre le graal, selon lui, donner des pistes d’action et de mesure d’impact de ces actions. Elles s’arrêtent à l’étape « insights » sans s’engager.

Le futur de l’industrie est alors

« l’intelligence augmentée » = « efficience augmentée » + « efficacité augmentée »,

où comment faire avec ½ moins de budget, ½ moins de temps pour une action x2 ?

Concrètement chez Unilever ?

  • Utilisation de la plateforme Machine Vantage (Intelligence Artificielle et Machine learning) pour mettre en relation des données de panel distributeurs (vente & co) des marques et marchés suivis par Unilever, des données social, des données d’autres études. Exemple de bénéfices : lancement d’un nouveau produit pour Lipton en 7 mois entre la détection d’un besoin, l’établissement du concept jusqu’à la mise en marché
  • Laisser l’utilisateur interne Unilever trouver les réponses à ses questions via « answer rocket » (Q&A) ou via l’acces aux études en tant que telle (people answer) ou voir ou avoir des réactions consommateur en video (discuss.io). On crée de la valeur en laissant les gens faire eux-mêmes plutôt que de s’échiner à répondre a tout !

Sa vision des CMI (Consumer & Marketing Insights) est l’ouverture vers les consommateurs avec toutes les nouvelles technologies et l’ouverture vers les marketeurs de l’entreprise.

  1. Les études vues par l’annonceur : « how to measure a cloud » Tony Costella, HEINEKEN

La palette des sources d’information pour un annonceur s’élargit de plus en plus.

Donc des études VALIDES, RAPIDES et ECONOMIQUES c’est possible.

Moralité pour les sociétés d’études, bougez vous demain est déjà là !

  1. Comment ne rien perdre avec l’arrivée du mobile : « reinventing need states segmentation for the mobile era ? Luigi delli Colli Ferrero et Steven Naert, Ipsos

Toutes les grandes entreprises ont des segmentations clients. Celles-ci ont reposé, pendant de nombreuses années, sur l’administration de questionnaires en ligne généralement longs et pénibles à remplir.  Quand 70% des individus répondent aux questionnaires via mobile, il est plus qu’urgent de revoir la façon dont on les interroge.

  • Penser au questionnaire en mobile first c’est-à-dire beaucoup plus court. Pour Ferrero passer de 36 à 15 minutes.
  • Le mobile interdit de longues listes d’items, donc comment mettre des images valides (métaphoriques) ou avoir des questions ouvertes équivalentes à ces items. Pour Ferrero, utilisation des formes modernes de questionnement (passer des images, grilles courtes, sliders). Réduction du taux de chute de 30% à 14%.
  • Interagir avec le répondant via de la self-ethnographie, l’envoi d’images, de réactions non structurées.

Rien de nouveau pour les praticiens des études (ouverts), mais cela fait toujours du bien de voir qu’on y arrive sur des choses compliquées.

  1. Un peu d’efficacité publicitaire ? « how to significantly improve marketing ROI & ad effectiveness with Google AI and Hotspex behavioural science » Shane Skillen, Hotspex

Cet homme (Shane Skillen) est un showman. Un nouveau produit de cette société canadienne Hotspex (Toronto) toujours bien notée coté innovation : du test publicitaire vidéo en ligne sur les valeurs de la marque, les émotions, les attributs… avec une analyse de la vidéo à tester à base d’intelligence artificielle. Sur les 7 marques testées à titre de pilote, +10% en efficacité media (sur quels critères ?).

  1. Pour aller toujours plus vite : « accelerating the innovation process through crowdsources intelligence » Lise Ohlin, eYeka, Karen Sears, Unilever

François Petavy (ex eBay) est le fondateur de eYeka : la mise à disposition, pour les marques, d’une communauté de créateurs. Ces créateurs sont activables pour de la stratégie de marque, du contenu pour les réseaux sociaux, du développement produit, du design.

Le cas montré était sur Domestos (produit pour les cuvettes de toilette), un vrai challenge et une cliente étude très contente d’idées différentes et de la rapidité des choses!

2 choses importantes :

  • L’accent a été mis fortement sur l’importance du brief de l’annonceur à eYeka (confirmé par la cliente). Plus de temps est pratiquement passé sur le brief que sur la récolte des idées des créatifs. Pour convertir ce brief client en brief créatif, des planneurs stratégiques d’agences de publicité chez eYeka.
  • Substitution vs les agences créatives ? Non, ce sont des idées, des concepts qui sont recueillis, ils doivent être mis en musique par les agences créatives, …ensuite.
  1. Pour comprendre l’humain grâce à ses hésitations : « certainty index as a game changer in online consumer research » Rafal Ohme, Neurohm

Neurohm, une société polonaise a fait une présentation intelligente à l’image de leurs mesures basées sur l’implicite. Autrement dit, votre temps de réaction, votre temps d’hésitation pour donner telle ou telle réponse sur un sujet est révélatrice de ce que vous ne dites pas : plus vous êtes certain de votre réponse, plus vous allez vite pour répondre. La mesure conjointe entre une réponse à une question et le temps pour avoir cette réponse vous donne un coefficient de certitude quant à la réponse à la question posée.

Là encore, pour aller plus vite, une plateforme de mesure en ligne.

En conclusion

Un monde qui change, des insights partout, accessibles par tous les moyens, de la désintermédiation, des petites sociétés qui arrivent, des gros que l’on voit peu (à leur décharge ce n’est pas le lieu), amis lecteurs ça ne vous rappelle rien? 

 

Le ROI TV défonce les GAFA et… les autres media – conférence SNPTV (compte rendu partial et partiel)

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Le 22 janvier 2018, le SNPTV, le syndicat des régies publicitaires TV, organisait une très belle matinée avec 2 interventions :

  • « TV, Facebook, YouTube : quelle efficacité sur les ventes » par Karen Nelson-Field venant d’Australie
  • « Et La rentabilité de la publicité : vers une vision responsable du ROI media » par Nick Pugh, Ebiquity Effectiveness Londres

Cette conférence se tenait dans des locaux mitoyens de ceux de …Facebook (Drôle non ?)! Un amphi plein, de nombreuses photos prises des slides pendant les 2 présentations, un signe d’un vrai intérêt sur le sujet. Des casques de traduction sur beaucoup d’oreilles, ce milieu n’est pas complètement « fluent » (certes accent australien et accent anglais!)

  1. « TV, Facebook, YouTube : quelle efficacité sur les ventes ? » par Karen Nelson-Field venant d’Australie

Nous ne reprendrons pas ce que nous avions déjà écrit il y a quelques mois (octobre 2017), dans cet article « comment la TV australienne défonce Google et Facebook » et qui a contribué, modestement,  à la venue de Karen Nelson-Field, en France, pour cette présentation au marché français.

Nous mettons en avant ce qui est nouveau par rapport au précédent article :

  • Des résultats comparant l’efficacité de la TV vs FB et Google sur mobile seront présentés en février en Australie (la suite de la première étude où FB et Google sont mesurés sur PC, ce qui n’est pas optimum)

  • Les résultats observés sont similaires à ceux faits dans d’autres études aux USA et en Chine (pas de sources citées).

  • La visibilité est la clé du succès et explique 2/3 de l’impact sur les ventes

  • En TV, les meilleures performances sont observées quand, dans la création, la marque apparait d’entrée, elle apparaît plusieurs fois, et de façon plus grosse que sa taille réelle

  • Lorsque l’on joue sur les émotions fortes (négative ou positives) l’effet est plus fort sur l’attention et sur les ventes

  1. « Et La rentabilité de la publicité : vers une vision responsable du ROI media » par Nick Pugh, Ebiquity Effectiveness Londres

Ebiquity et Gain theory, des sociétés anglaises, ont mandaté Thinkbox pour réaliser plus de 1000 modèles économétriques sur 1954 campagnes, en Grande Bretagne, entre février 2014 et mai 2017. Cette base de données concerne la TV, la radio, le print, l’affichage, le display, la video online (pas assez de cas en social media). Cette étude a déjà été faite 2 fois, depuis 2008.

  • Le ROI de la TV reste le même au fur et à mesure des temps : 1£73.

  • La TV est toujours le media le plus efficace à court terme devant la presse et la radio. Par contre l’affichage est le dernier avec le display.

  • Il y a des différences au travers des secteurs avec une rentabilité plus faible pour les produits de grande consommation

  • Mais, pour ces derniers, la TV est le media le plus contributeur et de loin

  • Et si on parle de long terme, la TV l’emporte encore sur les autres media

Vous trouverez les slides de cette étude ici , n’ayant pas vu de près l’étude nous ne pouvons juger de sa qualité intrinsèque.

En résumé, cette matinée était fort intéressante, a remis, pour certains, les pendules à l’heure, a redit des choses pleines de bon sens en le prouvant!

PAS DE COMPTE RENDU PARTIEL ET PARTIAL, J’EN AI MARRE…

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Nous sommes le 7 décembre 2017, ce billet aurait pu être un compte rendu partial et partiel du Mobile Marketing Forum Paris 2017 où je m’étais inscrite pour la journée, où du Grand Prix du Social Media et de l’Influence Marketing où je suis passée hier après-midi, et vous n’en aurez pas.

Pourquoi ?

Overdose ? Il y a des événements, des conférences, tous les jours ou presque, qu’ils soient gratuits ou payants. OK, le problème n’en est pas un, il suffit de faire des choix ! Certes, mais l’hyper choix tue le choix ! Avec l’hyper choix on assiste à une dilution du ou des messages.

Non, surtout, j’en ai marre !

J’en ai marre d’entendre la ou les mêmes choses (ou presque) partout: « ADN », « inspaiiiiring », « experienciel », « retaiiiileur », « le grand shift du mobaille vs desktop », « au cœur de », et je pourrais en écrire des kilomètres.

J’en ai marre de voir des individus se la péter sur scène (démarrer une présentation par sa propre photo et son CV…) croyant qu’ils sont arrivés parce qu’ils parlent devant 150 personnes et font un selfie à la fin (mais oui, je l’ai vu, je ne dénoncerais pas #balancetoncretin).

J’en ai marre de voir des gif animés qui restent à l’écran une minute et que vous voyez 10 fois car l’intervenant n’a pas compris qu’un gif animé n’est pas un support de même nature qu’une page fixe powerpoint.

J’en ai marre d’entendre des ventes de soupe, leur entreprise, leur solution, qui n’a rien d’innovant, de révolutionnaire, qui n’est qu’un vague succédané de choses déjà existantes mais comme ils sont sponsors (ou pas d’ailleurs), ils parlent.

[Sur ce sujet je vous conseille, le petit billet d’Olivier Ezratty sur Facebook

(« Je vais me faire tout plein d’amis ! Dans mon travail de préparation du Rapport du CES (publication prévue le lundi 29 janvier à 9h), j’ai identifié une palanquée de pseudo-startups exposantes au CES qui n’ont rien à y faire. Des agences de création en tout genre, des applications « B2B2B » pas du tout « 2C », des solutions de micro-niches, des applications mobiles, des sociétés qui n’ont même pas de site web en anglais, etc. Mon inventaire des exposants français (déjà 328 au compteur) va faire péter le compteur des « erreurs de casting ». Et je le redis : C’EST PAS BIEN ! Ça dénature le positionnement de la French Tech et des startups et sociétés qui y vont avec une offre adaptée au positionnement du salon (les technologies pour le grand public). Le CES n’est pas la Foire de Paris, le Sicob, le Web Summit ou le salon de Trifouilly-les-Oies… ).]

Bref, j’en ai marre de m’ennuyer!

Mais, j’ai toujours envie d’apprendre, de comprendre, de réfléchir, de faire bouger mes neurones (ceux qui restent), de prendre conscience de…, de partager, d’échanger, de trouver des solutions à …

En fait, je me rends compte que je suis en train d’écrire sur ce sujet des conférences, ce sont les changements intervenus dans le monde de la publicité.

D’une parole « rare » et « massive » (des vagues de publicité TV quelques fois par an par exemple), on est passé à une parole démultipliée, omniprésente, instantanée, ciblée (la publicité digitale).

Va-t-il y avoir un confblock comme existe l’adblock ?

Il existe déjà 2 « KPI » (indicateurs), le nombre absolu d’inscrits et le poids des présents par rapport au nombre d’inscrits, ou, sa négation, le « noshow » (ceux qui s’inscrivent et ne viennent pas, ce que je fais avec le MMAForum 2017 qui est surement une belle conférence). J’entends les organisateurs se plaindre de la croissance du « no show ».

Et finalement, on en revient à la question du programme, de la créativité, de la création, du contenu comme en publicité…

A quand un Facebook ou un Google pour capter tout le marché des conférences, comme en publicité… ?

A ce titre, j’ai entendu, dans un endroit où la parole est libre (mais pas le droit d’en parler),

que les médias digitaux, hors Facebook et Google, devaient, en matière publicitaire, se positionner comme la haute couture vs le prêt à porter car ils ne peuvent lutter contre la puissance, le gratuit, le bas prix.

Ça ne remonte pas le moral…

Je vous laisse, je vais écrire ma prochaine conférence :-),

 « les conséquences de l’évolution de la société

sur la communication »

(pas très vendeur comme titre…)

et préparer le prochain petit-déjeuner que j’ai le plaisir d’animer pour l’IREP

« Émotion : stop ou encore ?

avec Camille Alloing,

(Maitre de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’IAE de l’Université de Poitiers) et co-auteur avec Julien Pierre de « Le web affectif, une économie numérique des émotions »

et

Matthieu de Lesseux, (CEO Havas Creative France). »

Mardi 12 décembre 8h45 à 9h45 à l’IREP (pas certaine qu’il y ait encore des places !).

Là, je vous garantis que vous allez faire bouger vos neurones !

En matière d’IA, vous êtes ANI, AGI ou ASI?

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Encore des nouveaux mots!

IA = Intelligence Artificielle , ceci est passé dans le langage commun.

ANI = Artificial Narrow Intelligence. En français dans le texte, c’est l’automatisation d’une tache, d’un domaine.

AGI= Artificial General Intelligence. De l’intelligence artificielle sur un ensemble de données.

ASI = Artificial Super Intelligence. De l’IA plus forte que le cerveau humain.

ANI on y est, les chatbots en sont un exemple. ASI, il faut que les entreprises s’y préparent, quant à l’ASI…

Mais finalement, ce qui est fait aujourd’hui ce n’est pas vraiment de l’intelligence artificielle, c’est du machine learning, mais c’est déjà énorme d’apprendre à partir de données.

Ceci vient d’une intervention de Pierre de Barochez, le Directeur des Systèmes d’Information de la MACIF qui recevait le 21 novembre, les 13èmes rencontres du club des pilotes de processus: les impacts du RPA (Robotic Process Automation) sur les processus et les organisations.

La MACIF a mené un chantier d’ANI en utilisant Watson d’IBM pour analyser les mails des clients issus du site MACIF.  L’idée étant de reconnaître le contenu mais aussi de déterminer le degré d’urgence, l’émotion contenue dans ce mail pour faire le tri et planifier les réponses. Cela sort dans quelques jours.

L’expression « détection des émotions » est revenue plusieurs fois dans la conférence comme un des challenges du machine learning. On n’en sort plus des émotions…

Sinon en vrac:

  • le chatbot de SwissLife a été supprimé après 3 mois d’expérience (pour en savoir plus )
  • Chez IBM, 400 projets blockchain. Un exemple, Maersk, leader du transport des conteneurs, a fait le constat que les échanges de documents administratifs autour d’un conteneur pesaient pour 20% dans le coût du transport et  que 30 intervenants interagissent autour de ce conteneur. Ils se sont engagés dans un projet blockchain pour faciliter le tout.

Quelques citations

« Pour un humain et en particulier à la banque postale, il faut passer du savoir faire au savoir être, pour que la relation physique entre le conseiller banque postale et son client soit un moment où l’on suscite l’émotion pour créer une relation durable »

Didier Moate – DRH Banque Postale

« L’humain est, depuis des lustres, dans une posture de domination des machines. En entreprise, on va vivre un choc de rapport entre l’humain, le salarié, et l’usage de la machine. Ce choc sera aussi fort ou même plus que celui de l’arrivée de l’informatique en entreprise »

Pierre de Barochez, CIO Macif

 

  • 25% du temps passé par des collaborateurs sont sur des taches répétitives
  • 30% du temps de l’IT est passé sur des taches de bas niveaux
  • 80% des taches basées sur des règles peuvent être automatisées
  • Entre 5 et 7 trilliards de dollars d’impact financier d’ici 2025
  • En 2019, 25% de chaque métier sera changé par le RPA (les robots)

Philippe Bournonhesque – CTO IBM

 

Sinon, un bel endroit, l’amphi de MACIF dans le XVème arrondissement, mais pas de code wifi, pas de # pour tweeter et surtout

PAS UNE FEMME SUR SCÈNE…

#nonmaisalloquoi

Et si on (re)parlait de MARQUE? conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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« Design de l’expérience client », Mathilde Lauriau Tedeschi, DG Fjord (Accenture) (très bien, mais manque de temps)

Fjord c’est la société de design et d’innovation d’Accenture Interactive. L’intérêt de sa présentation a été de (re)parler de la MARQUE, discours très différent par rapport aux interventions habituelles chez Viuz. Mais, on a reparlé de la marque un peu plus tard dans la journée. Incroyable, 2 fois la MARQUE sans techno !!

La marque est pour un individu une promesse de quelque chose. Mais définir une promesse est difficile, en fait une marque fournit ou doit fournir des preuves de cette promesse. La marque, aujourd’hui, doit être ce qu’elle fait plutôt que ce qu’elle dit. La preuve de l’expérience devient alors l’ossature de la marque.

Pour que l’expérience soit en accord avec la marque, 2 choses importantes, le design et la connaissance de l’individu, ce n’est pas nouveau. Par contre, ce qui est nouveau est que l’individu compare, fait des ponts entre toutes ses expériences sans se soucier des catégories, des marchés sur lesquelles les marques opèrent.  On compare la facilité d’achat d’un billet de train, avec la facilité de souscription à une assurance, les attentes sont devenues liquides.

On a alors 2 types de marques :

  • les nouvelles marques issues de la techno o% l’expérience est « native » mais où la valeur de la marque peut être faible et donc ne joue pas son rôle d’amortisseur
  • les marques anciennes qui ont une valeur intrinsèque mais où l’expérience client est à améliorer (créer ?)

Elles devraient toutes avoir un seul objectif, déployer des services qui permettent de faciliter la vie des gens.

En résumé (en anglais dans le texte), 6 points :

  • les gens,
  • design thinking et design doing,
  • product as a service,
  • branding for algorithm,
  • brand voice,
  • your brand as a springboard

« A l’heure de la déconsommation, quel peut-être le rôle de la marque? », Jessica Delpirou, Directrice Générale, Made.com

Made.com a été lancé il y a 3 ans pour aider les designers (plus de 100 en Europe) et vendre, aux individus, du mobilier ou des objets design, de la décoration à des prix raisonnables.

Un constat d’après la dernière étude Interbrand, parmi les 10 marques les plus importantes au monde, 4 portails. Si vous n’avez pas une marque forte, quelle que soit votre origine (pure player ou non), vous serez à la merci de ces portails qui vont où qui mènent le monde. Une approche à la performance n’est jamais suffisante, un discours de marque reste indispensable.

Made.com essaye de construire sa marque à la fois par l’expérience ON mais aussi par l’expérience OFF. Cette dernière est en communication classique (50% du budget communication) mais aussi par l’existence d’un magasin ou les individus expérimentent les objets et la relation à la marque. Le magasin showroom est un investissement marketing. Mais comme, Made n’a pas les moyens d’avoir des magasins partout, ils créent des évènements, des expériences? dans des endroits spécifiques (Aéroport de Schiphol, Musée de la mode). Ces événements ne sont pas là pour se faire plaisir, ils agissent vraiment sur la conversion.

Mais, made.com est une marque digitale, donc c’est le consommateur qui est aux manettes, la transparence est donc la règle, la relation client est clé. L’équipe de 15 personnes dédiée à cette relation client, n’est pas un plateau quelque part, mais une vraie équipe localisée au cœur de made.com à Paris.

La marque s’engage aussi vers ses designers. Elle a créé une plateforme collaborative où les designers exposent des idées. Les consommateurs votent sur ces idées (votes payants) et made.com produit et distribue les meilleures idées. Ces nouvelles collections représenteront entre 15 et 20% du portefeuille produit.

Et si on parlait des mots du digital? conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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Paul-Antoine Strulu, Appnexus (très bien, très calme)

Une belle analogie avec le monde du pétrole en citant the Economist (mai 2017)

« la ressource la plus importante au monde ce n’est plus le pétrole

mais la data ».

Et une évolution du lexique du digital entre 2012 et 2017 extrêmement représentative de la journée de conférence.

De la techno à 100% en 2012 (en anglais, et du jargon), en 2017, des concepts (et en français !).

Le milieu digital a mûri, et revient à des réflexions de bon sens (l’expression la plus citée de la journée)!

Et si on parlait d’histoires, ou de moments (publicitaires), conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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Laurence Bonicalzi-Bridier, Présidente M publicité Groupe le Monde, « Moins de Pub, plus d’histoires » (dommage qu’elle n’ait pas eu un peu plus de temps)

Le media presse est le media qui s’est le plus transformé ces dernières années (elle a raison !).

La transformation du groupe le Monde peut se résumer en 5 points :

  • Technologie : 80 personnes, un datamart par marque du groupe, une base groupe. Impératifs : la rapidité du temps de réponse, l’adaptation permanente des sites
  • Continuité : 44 minutes/jour passées par les internautes sur les marques du groupe. Des formats d’articles différents selon les temporalités.
  • Récit : de « ta mère en survet » au « paradise papers » car l’objectif est de comprendre et d’aider à comprendre la société grâce à 700 journalistes. Il devrait y en avoir 100 de plus cette année.
  • Live : 75 « live » par mois et des événements organisés avec les journalistes et grâce aux journalistes. Cela donne aussi de nouveaux formats publicitaires pour les annonceurs.
  • Responsabilité : Un leader comme le groupe Le Monde doit assumer des responsabilités sur le contenu et sur la publicité. Pour le contenu, 45000 personnes utilisent Decodex chaque jour. Pour la publicité, baisse de 40% de l’inventaire (ouch), une seule publicité par page (bravo !). Ces -40% font mal au début… mais c’est pour le bien des annonceurs et donc du groupe le Monde au final. (Comment a-t-on pu en arriver là…).

« Moments immobiliers, moments marketing à haute valeur ajoutée », Bastien Galibert, Directeur régie SeLoger (et une autre régie)

Seloger est une « vieille » entreprise, 25 ans d’existence. Les débuts étaient 3615 SeLoger !

Et d’une classique entreprise de vente de biens immobiliers, SeLoger veut devenir une SOLUTION pour les moments de vie immobilier.

Ici aussi comment faciliter la vie des individus dans leur démarches immobilières, administratives, de déménagement, de choix de nouveaux fournisseurs énergétiques… Car quand les individus changent de vie, ils rangent leur vie, autant d’opportunités ou de moments risqués !

Du coup une régie chez SeLoger pour vendre des cibles qualifiées !

Et si on parlait DATA? conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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Data : trop ou pas assez ? Raphael Fétique, Converteo (toujours excellent !)

On a demandé pendant la seconde guerre mondiale, à un ingénieur anglais, d’améliorer les avions en les blindant. Le blindage étant lourd, il fallait trouver les bons endroits où le mettre sur les avions. Cet ingénieur a alors étudié les impacts sur les avions qui étaient revenus des terrains d’opération. Mais il s’est rendu compte qu’il faisait fausse route, il aurait dû étudier les restes des avions qui n’étaient pas revenus à bon port.

Pour la donnée digitale c’est la même chose !

Le marché confond avoir de la data et avoir de la data de bonne qualité.

Pour Petit Bateau, savoir si une acheteuse est « une mère, une maman, une amie » est important pour déterminer le type d’offres leur proposer. Plutôt que de mettre une usine à gaz en route pour essayer de déterminer leur statut, il est plus simple de leur demander ! Ce sont bien les cas d’usage qui révèlent la valeur de la data et non la data en soi !

Avec des clients, on ne parle pas parler d’Intelligence Artificielle mais de franchir les étapes de base : pourquoi ? Quelles données fiables ? Quelles règles métier ? Quelles mesures… ? l’IA peut servir à automatiser des choses.

Si on ne respecte pas la base, … peinture sur M…. égale M…. (mon résumé !)

Et si on changeait la communication automobile? conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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« Des masses aux individus : comment faire vivre une marque ? », Bastien Schupp, VP Global Brand Strategy and Marketing, Groupe Renault (s’il y arrive, chapeau !).

Autrement dit, comment allouer au mieux ses budgets media pour ne plus arroser large mais viser les individus selon leurs moments d’intérêt ou non par rapport à la voiture.

4% des individus par an sont en phase d’achat d’un véhicule.

Le cycle automobile est de 3 ans et 86% des investissements communication sont faits sur la troisième année. Son but est de rééquilibrer les choses et de faire du 50/50 entre les 2 premières années et la dernière, et de passer de la prise de parole en masse à la prise de parole par individu pour suivre leurs moments de vie automobile.

Pour pouvoir y arriver, un plan 3 ans a été mis en place.

1ere phase : monter une structure data, programmatique, DMP dans tous les pays, et faire en sorte que ces DMP se parlent !

2ème phase : adapter le contenu aux circonstances. Du lourd (TV) du léger (réseaux sociaux). Il a fallu revoir les méthodes de collaboration avec les agences, en l’occurrence Publicis, pour savoir-faire, aussi, du léger vite et bien. Création d’une structure commune Renault-Publicis, réseau de freelances. L’excellence créative revient au premier plan pour ne pas faire que des créations de type « promo ».

3ème phase : changer l’achat media, pour passer d’une structure par voiture à une structure par audience. Il y a du boulot et il en loin pour l’instant.

Et pour que ces 3 phases soient atteintes il faut changer les mentalités de tous, y compris du management, et leur prouver que cela fonctionne.

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