Étiquette : achat d’espace (Page 3 of 3)

Facebook: mesure fausse et vrai manque à gagner? Non, mais…

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Intéressant de constater que les problèmes de mesure sont encore à la Une.

Après l’affaire du Fungate radio en France , a surgi, publiquement et mondialement, le 23 septembre 2016, un autre problème de mesure concernant cette fois, Facebook.

Un indicateur était faux depuis 2 ans. Il s’agissait de la durée moyenne de vision d’une vidéo sur Facebook. Cette moyenne était calculée en prenant la durée totale divisée seulement par le nombre de vidéos vues pendant 3 secondes ou plus et, non, le nombre total de vidéos vues. Le dénominateur étant plus petit, le résultat était, de facto, plus élevé (+60% à +80% vs la réalité selon Publicis).

Le gif animé ci-dessous résumera l’ensemble de l’affaire.

facebook_video_measurement_error_story

La baisse du cours de l’action de Facebook est une anecdote (on verra pourquoi), quelles sont les autres conséquences pour les agences media et les annonceurs?

La première conséquence aurait pu « être » pour les agences media de dire « rendez l’argent ». Mais, Facebook avait désamorcé ceci, en disant, dès l’annonce, qu’il n’y avait pas de conséquences financières pour les annonceurs, cet indicateur n’étant qu’un parmi d’autres, dont acte.

Mais que dire alors des argumentaires de Facebook ou des arguments du type:

We have a Super Bowl on mobile every day,”

Sheryl Sandberg COO Facebook, un an plus tôt (29/09/2015) pendant la « Advertising Week » à New York.

Sheryl Sandberg speaks onstage during Advertising Week 2015 AWXII on Sept. 29, 2015, in New York City Photo: Laura Cavanaugh/Getty Images for AWXII

Sheryl Sandberg speaks onstage during Advertising Week 2015 AWXII on Sept. 29, 2015, in New York City Photo: Laura Cavanaugh/Getty Images for AWXII

Comme pour tous les supports/media, c’est la chasse aux investissements faits en Télévision et l’important est toujours de montrer (Facebook ou YouTube) que la publicité vidéo chez eux est aussi bien et/ou aussi efficace que celle placée dans un écran de TV.

L’indicateur erroné a permis, comme dans la fable, à la grenouille de se faire aussi grosse que le bœuf et a pu affecter le jugement des stratèges pluri-media au moment de l’établissement des  stratégies pour les annonceurs. Certes, ce serait donner beaucoup d’importance à UN indicateur, UN SEUL, mais de petites touches en petites touches, des graines sont semées, et ont pu donner naissance à des pensées « transgéniques » dans le cerveau de certains. Impossible à évaluer.

Question : QU’EST CE QUI EST LE PLUS EFFICACE POUR UN ANNONCEUR?

La deuxième conséquence est la matérialisation de ce que dit, avec juste raison, depuis pas mal de temps, Sir Martin Sorell, CEO WPP (1er groupe mondial de communication)

“We have also been calling for a long time for media owners
like Facebook and Google
not to mark their own homework
and release data to comScore to enable independent evaluation.
The referee and player cannot be the same person.”
Martin Sorrell WPP

Martin Sorrell WPP

Autrement dit, Facebook et Google sont à la fois juges et parties (arbitre et joueur) dans ce qu’ils font (ils corrigent eux-mêmes leurs propres devoirs) et ils devraient confier leurs informations pour validation à une tierce-partie. Là encore, Facebook a mis en avant les accords signés avec MOAT pour la mesure de la visibilité des publicités, puis, plus récemment (sous la pression ?),  à INTEGRAL AD SCIENCE et COMSCORE.

Sir Martin Sorell parle de juge et partie mais WPP, la société qu’il dirige, détient presque 20% des actions de comScore et est à la tête du groupe Kantar, 2ème groupe mondial d’études, là où l’on mesure, entre autres, l’audience ou la pige publicitaire ou l’efficacité des publicités… 

QUESTION : QUI CONTRÔLE LA MESURE ET A QUI APPARTIENNENT LES MESUREURS ?

La troisième conséquence est la perte confiance vis-à-vis d’un des 2 acteurs qui pèsent, à eux seuls, 76% de la publicité internet aux USA et la confiance, c’est le nerf de la guerre. Alors que penser de ce marché qui est en fait un duopole ? On comprend les éditeurs qui se battent pour exister sans avoir encore trouvés la bonne façon de survivre… et qui doivent faire confiance aux 2 acteurs de ce duopole. Que pensent les annonceurs qui ont leurs œufs digitaux dans 2 paniers et qui doivent faire confiance ? Que pensent les agences media qui ont en face d’elles 2 acteurs bien plus gros qu’elles et qui doivent faire confiance ? Dans l’histoire, c’est quand même Google qui est 3 fois plus gros que Facebook aux USA en matière publicitaire.

QUESTION : QUI A LE POUVOIR ?

La quatrième conséquence porte sur la mesure en tant que telle. C’est assez étonnant (réconfortant?) de voir qu’une société comme Facebook puisse faire des erreurs de mesure! Comme quoi, derrière tout ceci, pour l’instant, il y a encore des hommes qui programment et qui font des erreurs mais pas assez d’hommes qui vérifient et encore moins d’hommes sur le marché qui se posent des questions car de toute façon ils n’ont pas les moyens de valider. Nous ne serons pas de ceux qui pensent que l’erreur était voulue.

QUESTION: ET QU’EN PENSENT LES ROBOTS? (à l’heure de l’intelligence artificielle)

Les réponses à ces questions sont assez simples (sauf pour la dernière!) mais y répondre est une chose, agir en est une autre.

Procter & Gamble a commencé à agir par rapport à la première question:(Qu’est ce qui est le plus efficace pour un annonceur?

Depuis début 2016, P&G réaugmente ses investissements marketing et communication et réajuste ses budgets media vers un arbitrage différent entre TV et Digital avec un retour en TV en disant qu’ils sont peut être allés trop loin en ciblage. Cela fait plaisir aux régies TV, mais les régies internet font aussi remarquer que si les annonceurs mettaient, en Digital, sur une campagne, autant d’argent qu’ils en mettent en TV, les effets seraient alors différents.

Bon alors, qui se lance? et on mesure comment? avec quoi?

Au fait, pour le cours de bourse de Facebook, pas de souci

facebook cours de bourse octobre 2015 octobre 2016

facebook cours de bourse octobre 2015 octobre 2016

 

Le programmatique, sans langue de bois! ASQ Publishers University 1ère édition

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Vendredi 23 septembre 2016, la première « Publishers University » a été organisée par Audience Square, la place de marché programmatique premium (son slogan).

Le sujet: l’achat publicitaire programmatique (pour la définition cliquez là )

En résumé, une vraie conférence, très intéressante, pleine d’informations, un vrai partage de connaissance, aucune langue de bois, qui commence et finit à l’heure, ça change!

Ce compte-rendu, comme tous ceux faits sur ce blog, est forcément partial et partiel et le propos sera plus aride que d’habitude (je crois!)

Un public jeune et assez jeune ce qui va avec la jeunesse de cette activité. Cela m’a fait penser aux jeunes qui démarraient l’achat internet à la fin des années 1990  et qui 20 ans plus tard sont les dirigeants de nombre de sociétés ou activités web comme Erwan Le Page, le CEO d’Audience Square. Ils étaient libres car personne ne comprenait vraiment ce qu’ils faisaient!

En achat programmatique, la technique et la technicité sont extrêmement importantes d’où des problématiques spécifiques et un langage assez particulier. Si vous ne comprenez pas l’anglais vous êtes largués (2 mots anglais pour 3 articles français).

1- Un début un peu dur, mais au moins la curiosité pouvait être satisfaite, avec la démonstration de ce qu’est une campagne programmatique, en direct, sur le logiciel d’Appnexus en démarrant de la création d’une campagne jusqu’au résultat.

J’en retiens 2 choses.

  • Comme toujours, plus le brief est précis mieux c’est!
  • Les résultats fournis aux traders, sont quelque peu bruts , très bruts…

Un tutoriel va être mis en ligne.

2- Erwan Le Page a montré les résultats d’une étude exclusive « Media Traders qui êtes-vous? ». 

Certains éléments pourront faire du bruit dans le milieu de l’achat publicitaire.

Cette étude repose sur 143 répondants pour 187 envois, un taux de réponse de 76%, respect!

  • Le media trading est  un métier masculin (63%) quand les patrons des différents trading desk sont des patronnes.
  • Ces traders sont tous très connectés, beaucoup plus Mobile que PC, et 63% d’entre eux avaient, quand même, regardé la TV la veille de l’interview.
  • Ils consacrent entre 75% et 100% de leur temps au programmatique, hyper spécialisation dans le métier mais ils sont très autonomes dans leurs actions.
  • Ils achètent, en premier, en fonction du CPM et, pour ce qui est de la visibilité publicitaire, LE sujet du monde publicitaire en ce moment, elle n’est prise en compte qu’en taux (ex: 50% de visibilité) et pas en coût, ce qui est un vrai enjeu car il faudrait plus s’intéresser au coût de l’impression visible.
  • Les sources d’inventaire publicitaire pour le programmatique sont dans l’ordre, le social en 1, en 2 le contexte éditorial (tant mieux pour les éditeurs de vrais contenus) et la boite mail en 3.
  • Le ciblage se fait d‘abord avec le capping puis avec le retargeting et enfin avec la data
  • Les DSP les plus utilisés sont APPNEXUS et DOUBLECLICK mais suivent, plus loin, MEDIAMATH et AMAZON (elle est belle ma donnée Amazon, elle est belle)
  • Le SSP préféré? celui avec lequel on a l’habitude de travailler!
  • Travailler avec des trading desk externes? A 82% non (BOUM!)
  • La majorité d’entre eux ne suit pas les accords cadre car c’est la recherche de performance qui prime (BOUM!)

3- Une table ronde avec une tradeuse chez l’annonceur, Hélène Dael d’Air France, Florent Yon de l’agence media OMD, Florian Chamare  de Tradelab .

Chez Air France, les tradeuses se repartissent le monde en secteurs géographiques, puisque les campagnes AF sont mondiales. Elles s’occupent des campagnes promotionnelles et pas des campagnes d’image. Ces dernières sont opérées de façon classique, avec plan media, par l’agence KR Media. Les campagnes promotionnelles sont en programmatique et c’est donc la performance qui compte dans le choix des « supports ».  Ce sera toujours la performance qui l’emportera par rapport au contexte (BOUM).

Chez OMD, le programmatique est intégré dans chaque pôle, puisque tous les media basculent ou vont basculer en programmatique. Le trader a aussi la liberté de changer les supports si les performances ne sont pas bonnes.

Pour Tradelab, un trader est en charge de clients et plutôt dans un même secteur. Ce trader ne fait rien d’autre que du programmatique et il est autonome et libre de ses choix, du moment que les performances sont là.  Pour lui le contexte est peu présent car il achète à 80% en blind (aveugle).

A la question, «  »open auction » ou deals? » pour AF l’achat est à 90% en open auction et les deals n’existent que pour des cas spécifiques comme les meta moteurs de comparateurs de prix. Chez OMD, les deals avec les éditeurs ou les places de marché représentent 30 à 40% de l’achat. Pour Tradelab, les deals à 20% seulement.

Les traders sont prêts a payer plus cher pour de la data qualifiée qui montre son efficacité (plein de bon sens), donc ils sont tous ouverts aux tests.

4- Nicolas JAIMES, journal du net, a raconté (très bien)  où en est le marché aux USA du point de vue des éditeurs (Ça promet de sacrés bouleversements à venir encore…)

Une crise publicitaire beaucoup plus forte  aux USA qu’en France (marché publicitaire total: -7.8%, publicité digitale: -2%, licenciement dans le secteur: +10%).

Les media américains ont énormément de mal à basculer sur le mobile. Et pourtant, ce dernier, le mobile, est maintenant passé devant l’ordinateur (desktop) dans les usages des internautes américains. Les mobinautes étant très mobiles, l’infidélité se développe ce qui est préjudiciables aux éditeurs.

Facebook et Google captent les 2/3 de la croissance digitale aux USA (dans le monde?). Facebook est un « Frenemy » avec lequel il faut frayer. Les éditeurs US sont pragmatiques et ont signé des accords avec les 2 mogols.

3 cas d’éditeurs

Le cas Buzzfeed: 23% de son audience seulement est réalisé sur son site et ils sont très contents! En fait 37% de son audience vient de Facebook, 21% Snapchat, 14% YouTube, 2% search. Le modèle éditorial de Buzzfeed est à 100% du brand content donc ils vont chercher là où il y a de l’audience! Leurs réflexions ou leurs KPI sont en reach global et non pas en visites ou visiteurs sur leur site.

Le cas The Economist: ce journal anglais fait des packages basés sur l’attention du lecteur. Un lecteur attentif a passé au minimum 5 secondes sur une page avec un comportement de type scroll ou utilisation du clavier (Quid mobile?) . Ce modèle de vente devrait devenir de plus en plus populaire et séduire les annonceurs de la grande consommation qui sont toujours à la recherche de garanties.

Le cas Foursquare dont la plateforme d’achat programmatique « pinpoint » permet de cibler les individus en fonction de leur géolocalisation, la data provenant des « check in » sur Foursquare. Le CA publicitaire de Foursquare c’est 50 millions de dollars.

5- Jean-François Bernard, Adomik , « ce que les log nous apprennent ».

Le début de son intervention est une analyse complémentaire de l’étude sur le portrait des traders car elle nous montre ce que font les traders.

En regardant les données Adomik, il a identifié 3 types d’acheteurs programmatiques aujourd’hui:

  • les acheteurs « technologiques » qui ont des algorithmes pour acheter et qui font du ciblage sophistiqué
  • les acheteurs complexes qui ont plusieurs stratégies d’achat autour de points de valeur distincts
  • les acheteurs manuels dont les campagnes sont constituées de « bid » (ordre d’enchère) statiques

Quelques statistiques sur les enchères:

  • le nombre moyen de bids pour une auction (enchère) est de 1.5 (seulement!).
  • L’écart moyen entre le premier et le second bid est énorme, 71%.

Le marché en France n’est pas liquide, parce que…

  • le volume d’auctions (enchère) est important,
  • il y a peu de « multi bid »,
  • les data sont exclusives aux acheteurs,
  • et il y a des contraintes techniques, économiques et financières de connexion SSP/DSP. Quand on est sur le SSP Google AdX ou d’Appnexus, on est plus soumis aux achats que font ces platerformes DSP.  En clair, Google vous proposera majoritairement du Doubleclick, et AppNexus du AppNexus!

La croissance du mobile amplifie encore plus le manque de liquidité.

En étudiant le cas d’un éditeur de presse premium américain , il observe qu’il y a

  • 2 X + de volume mobile vs desktop (ordinateur),
  • le fill rate (le taux de remplissage) est 1.5 X PLUS PETIT
  • et le CPM 1.4 X PLUS PETIT aussi.
  • Le nombre de bids par auction (le nombre d’ordres par enchère)  est 4 X + PETIT sur mobile qu’en desktop.

La dépendance en revenu de cet éditeur à AdWords est de 49% en desktop vs 60% en mobile…

Enfin, que doivent faire les éditeurs pour vendre mieux? Activité commerciale et Yield management.

Tout ceci en 2 types d’activités:

a) Les activités traditionnelles

  • travailler sur la qualité des placements, sur des formats impactants, sur son taux de clics, sur la visibilité
  • promouvoir son inventaire sur le marché
  • travailler sa politique de prix avec, par exemple, de la vente avec un floor price (prix plancher) ce qui permet d’avoir une hausse de 80% de ses revenus par rapport à une auction (enchère) de base. Le CPM Open Auction moyen optimisé est à 0.47€
  • valoriser son inventaire et sa data avec, entre autres, la vente de deal où la hausse du revenu sera de 100% vs une Open Auction. Chez les meilleurs vendeurs, on observe une hausse de 25% des revenus programmatiques issus des deals.

b) Les activités de rupture: unifier les auctions pour augmenter la demande

  • maximiser la demande programmatique, mettre en concurrence avec les ventes directes. C’est être dans le Header bidding
  • où fusionner le programmatique et le direct. C’est le Full Stack.

6- Onfocus, Franck Durousset et Anh-Tuan GAI

Comment augmenter la visibilité de ses publicités et donc générer plus de revenus? OnFocus dit répondre à cette question (ses clients aussi!).

Le principe d’OnFocus est, après audit, de tagger les choses au plus fin (chaque emplacement, chaque impression). Sa particularité est l’optimisation, c’est à dire, d’être à même de générer de l’inventaire visible. Une solution le « smart refresh »,  rafraîchir la page en minimisant le risque de perdre le lecteur.

Guillaume Léger du Point et Arnaud Moutet Next régie, clients d’OnFocus ont témoigné sur l’intérêt de cette solution. Ces 2 entreprises s’y sont penchées car entre les ad blocks et la visibilité publicitaire, la perte de valeur était devenue une réalité. Pour contrer cette perte de valeur, il fallait évoluer et considérer des solutions comme OnFocus.

Rien que l’audit, et donc le taggage, permet d’avoir de vraies informations plutôt que des a priori sur telle ou telle façon de faire, sur tel ou tel emplacement (ex: le grand angle doit être au milieu d’un article pas en haut d’une page). Les éditeurs sont aussi intéressés par cette solution car tout ce qui peut fluidifier le temps de chargement des pages est bon pour eux.

7- Le Full-stack – Laurent Nicolas AppNexus et Edouard Brunet Media Figaro

Je l’ai déjà écrit, mais Laurent Nicolas est le premier au monde à avoir proposé une façon de mesurer la visibilité  publicitaire avec sa société Alenty (intégrée maintenant dans AppNexus).

Définition(source: mind) Le full-stack est le procédé technologique qui permet une mise en concurrence des ventes en direct, assurées par la régie et passant par l’adserver, avec les ventes en programmatique passant par un SSP.

A la faveur de l’intégration du groupe CCM Benchmark dans le Figaro, il y a eu une remise à plat totale des pratiques des uns et des autres et c’était l’occasion de se poser des questions sur le devenir du programmatique et du direct. La solution technique adoptée a été de mettre en place un full-stack. Media Figaro a choisi AppNexus (Google propose aussi sa solution full-stack)

  • C’est un très gros chantier, il a fallu 6 mois entre la prise décision et la finalisation dont 3 mois de travail extrêmement intensif.
  • La difficulté? Savoir gérer les besoins de tous les éditeurs et arriver à se poser avec les équipes pour écrire sur le papier ce qui doit se brancher, où, avec qui et comment!
  • Une tache lourde a été de tout retagger, mais ça a été aussi un bon moyen de faire se comprendre l’éditorial avec la publicité. L’utilisation de tag en français avec les mots utilisés par l’éditorial a permis ce lien!
  • Le fait d’avoir un seul  outil a été un gain opérationnel incroyable, la fluidité du trafic a été renforcée, une seule interface en yield, le retour de 10% des impressions qui se perdaient entre les différents logiciels!
  •  Il est encore un peu tôt pour voir l’impact sur la monétisation de la régie, mais les signes sont plus qu’encourageants. L’accent a encore été mis par E Brunet sur l’importance des équipes commerciales , le fullstack n’est qu’une commodité!

Un long compte rendu qui jargonne aussi je pense mais plein d’informations! Merci Erwan Le Page pour cette belle première université.

Retour sur l’enquête des annonceurs US vs agences media

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Nous avons parlé ici, plusieurs fois, de ces enquêtes lancées par l’ANA (Association of National Advertisers) aux USA sur « la transparence » dans l’industrie publicitaire (is the torchon burning?)

La sortie, en juin, des 2 rapports commandés n’avait pas conduit à de la prison pour qui que ce soit , fort heureusement, mais les grands groupes de communication étaient vivement montés aux créneaux (the torchon was a little bit wet!).

Alors, 3 mois après, quoi de neuf?

 Dans DIGIDAY UK de juillet, Bob Liodice, le Président et CEO de l’ANA, était très heureux de pouvoir disposer de « guidelines » pour les contrats annonceurs et agences media et était convaincu, que les agences étaient prêtes à discuter sur le sujet de la transparence. Il avait parfaitement conscience que ces discussions pouvaient prendre entre 6 mois et 6 ans!

Au passage, il citait des cas où ce sont les annonceurs qui doivent balayer devant leurs portes comme

  • celui qui met des délais de paiement à son agence de 180 j (6 mois) et qui fait donc payer son achat d’espace par son agence media ,
  • ou encore, celui qui n’a pas ouvert son contrat depuis 5 ans (à l’échelle temporelle des media, c’est le crétacé!).

On peut mentionner aussi, venant du rapport d’Ebiquity (allez le télécharger si ce n’est déjà fait), que les grands annonceurs ont bénéficié d’une industrie non transparente en demandant des conditions financières en dessous  de la normale et/ou en faisant des compétitions très fréquentes (2 fois en 5 ans pour Unilever) pour reconduire les mêmes entreprises au final mais avec, fort probablement, des conditions financières encore plus « attractives ».

La pression des clients sur les prix a, surement, exacerbé les pratiques non transparentes des agences media (ça va faire plaisir aux agences une telle phrase!)

Il était aussi mentionné que les annonceurs doivent vraiment suivre les choses plutôt que se cacher derrière la complexité des process (une des recommandations est d’ailleurs de recruter un coordinateur media alors qu’il y en a de moins en moins!).

Même si tous les media ont été cités dans le rapport (sauf la radio me semble-t-il) pour pratiques non transparentes avec les agences, l’accent a été mis surtout sur le digital avec en tête les trading desk et les frais techniques.

Quelles solutions alors?

  • Internaliser les trading desk? C’est ce qu’ont fait, depuis quelques années, les annonceurs suivants, Procter, Unilever, Kimberly-Clark, Kellogg, L’Oréal, Walmart, Target entre autres (Air France dans notre pays, voir le compte rendu de l’université organisée par Audience Square).
  • Faire des revues technologiques comme Unilever a pu le faire (4500 sociétés) pour sélectionner ses fournisseurs sans se reposer sur les partenaires proposés par ses agences.
  • …?

Ces actions sont bonnes pour les grands annonceurs mais les autres?

Ce sujet n’a pas fini de revenir dans l’actualité.

Une autre information intéressante, l’étude sur les conditions financières de l’achat media en Grande Bretagne est sortie fin août, il en ressort que la satisfaction des annonceurs vs leurs agences media  a baissé mais les rémunérations augmentent à la fois du coté agence de publicité et du coté agence media.

Vivement que l’UDA publie l’édition 2016 de son enquête sur la rémunération des agences pour savoir ce qui se passe en FRANCE!

The torchon was a little bit wet!

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J’ai trop tardé pour l’envoi de l’article précédent « Is the torchon burning? » car le rapport ANA est sorti, ce jour, en voici les  principales conclusions et recommandations.

Soyons rassurés, pas de prison!

On est bien dans un bras de fer annonceurs / agences aux USA, sans que cela aille trop loin! (tant mieux d’ailleurs)

Conclusions venant du rapport de la société K2 (celle qui enquête sur la corruption)

  • Des rabais sont faits par les régies aux agences media avec des paiements basés sur les investissements publicitaires réalisés dans ces régies (j’utilise le terme régie pour le terme américain mentionné, media). Les annonceurs interviewés par K2 n’ont pas reçu ces rabais et n’étaient pas au courant d’un éventuel retour de ces rabais pour eux.
  • Les rabais ont la forme de crédits sur de l’espace publicitaire gratuit
  • Les rabais qualifiés « d’accords de prestations » (service agreements) dans lesquels la régie paye l’agence pour des services non media comme des études ou des services à faible valeur ajoutée (pas gentil!), sont souvent liés au volume investi par l’agence media dans cette régie. Ces services sont « utilisés pour cacher des choses qui sont essentiellement des rabais ».
  • Les marges (markup), réalisées sur l’achat aux régies, seraient situées entre 30% et 90% et les acheteurs des agences media seraient, parfois, sous pression ou incentivés par la holding de leur société pour diriger les achats des annonceurs vers les régies les plus profitables que ce soit ou non dans l’intérêt de l’annonceur (un mediaplanning non objectif alors?).
  • Des grilles tarifaires doubles où les agences et leurs holdings négocient des taux avec les régies de façon séparée (si je comprends bien, c’est l’équivalent d’un rasoir à 2 lames).
  • Des pratiques business non transparentes sur le marché américain provenant d’agences ayant des participations dans les media (aux USA, j’ignore qui possède quoi, si vous le savez n’hésitez pas à commenter!)

Recommandations venant des sociétés Ebiquity et FirmDecisions (j’avais omis cette dernière)

Le rapport complet de ces 2 sociétés sortira dans quelques semaines, les recommandations s’adressent aux annonceurs.

  • Réexamen de tous les contrats avec les agences media avec une revue méticuleuse de tous les termes et conditions. Utilisation, quand c’est approprié, d’un expert indépendant pour optimiser la transparence, l’amélioration des rapports et des données et, si nécessaire, élargir les droits des audits (publicité pour les sociétés d’audit comme Ebiquity!).
  • Formation du management en charge des media particulièrement dans les domaines contractuel et du management de la filière de l’achat digital (pas sympa pour les annonceurs, « vous n’y connaissez rien »).
  • Confirmation et réaffirmation de la base sur laquelle l’agence media conduit votre business media. Soyez constructif et clair sur le rôle de votre agence media « Be critically clear and comfortable with the agency’s role as agent and principal » (désolée je ne comprends pas cette histoire d’agent et de principal, n’hésitez pas à m’expliquer!). Assurez-vous qu’il n’y a pas de conflits d’intérêts et que les processus mis en place sont clairs pour résoudre facilement des conflits qui pourraient émerger.
  • Assurez-vous que les termes des contrats vous permettent de suivre l’argent grâce à une comptabilité complète de ce qui est investi par l’agence media. Il est recommandé que l’audit ne se limite pas à l’agence media mais aille aussi à la holding ou à n’importe quelle société qui touche à votre business (là, ça peut coincer…)

 

Is the torchon burning ? que se passe-t-il entre les annonceurs et leurs agences?

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Le 25 mai 2016, parution d’un article du Business Insider UK

« An explosive report on kickbacks in the ad industry is coming out next month and some say it could lead to ‘jail time‘ ».  

Les mots sont forts dans ce titre

« Un rapport explosif sur les pots de vin dans l’industrie publicitaire va sortir dans le prochain mois

et certains disent que cela pourrait conduire à la prison« 

(Bigre!). Même si l’on n’est pas familier de l’industrie publicitaire, c’est un titre qui attire l’œil sur ce qui se passe aux USA.

En synthèse, il y est dit les choses suivantes:

Les agences de communication disent à leurs clients que leurs budgets sont investis de façon honnête et transparente. Toute indication que l’argent serait investi dans des schémas qui ne bénéficieraient qu’aux agences serait … problématique. La pratique de rabais (kickbacks en anglais) concédés par telle ou telle régie à telle ou telle agence au bénéfice de l’agence est interdite aux USA.

Un ancien CEO d’une agence media, Jon Mandel, a proclamé, en mars 2016, que les kickbacks étaient toujours largement répandus et que c’était une des raisons qui lui faisait quitter ce métier. 

L’ANA, l’association des annonceurs américains, a commissionné 2 entreprises pour enquêter sur le sujet.

  • L’une est K2, dont les fondateurs viendraient du FBI, où l’argument de présentation est  » aider les clients à améliorer leurs opérations en mettant à jour les rabais cachés, les fraudes ou toute autre forme de corruption ». une chose importante, K2 montrera de possibles preuves sans mentionner qui et quelle société.
  • L’autre est Ebiquity qui procède, entre autres, a de l’audit media, autrement dit comment contrôler et/ou améliorer (éventuellement) les achats média effectués par les agences média pour les annonceurs .

3 scenarii sont envisagés:

  • le pire des cas: « des preuves de comportements criminels » et c’est là où l’on parle de prison en citant des cas précédents.
  • le scenario intermédiaire: les annonceurs et les investisseurs punissent les agences avec des baisses du cours des groupes de communication, des négociations annonceurs et agences beaucoup plus rudes que précédemment avec des armes supplémentaires dans les mains des annonceurs.
  •  le meilleur scénario: le rapport redit qu’il y a un profond manque de confiance entre les annonceurs et leurs agences, mais cela aidera à reconstruire des relations plus positives (moi, je parie sur ce scénario).

Tous les patrons des grands groupes de communication montent au créneau, le dernier en date étant Maurice Levy, Publicis, qui estime que ce futur rapport est une « attaque injustifiée sur l’ensemble d’un secteur«  en mettant en avant que, comme aucun nom ne sera cité, c’est toute une industrie qui sera mise sous l’opprobre (il a raison).

La grande revue américaine Adage enfonce le clou le 2 juin comme le Wall Street Journal .

Tout ceci n’est pas nouveau car évoqué dans l’Etude ANA 2012, dans celle de la WFA en 2014, et Pierre-Jean Bozo, DG de l‘UDA, l’Union Des Annonceurs en France,  en a même parlé lors des rencontres UDECAM sur la révolution programmatique le 25 mars 2014 .

Ceci nous renvoie à la loi Sapin de 1993 qui s’intitulait « Loi relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques ». Là encore, des mots forts.

Sur Wikipedia, il est écrit « qu’elle visait notamment à:

  • éclaircir les comptes des partis politiques
  • réglementer les prestations de publicité (elle limite les agences média en leur interdisant le cumul sur les achats d’espaces de leurs clients. Cette loi les oblige ainsi à se diversifier avec des études et du conseil).
  • réglementer l’urbanisme commercial,
  • réglementer les activités immobilières.
  • limiter la durée des contrats de délégation de service public (DSP) et instituer une procédure de publicité et de mise en concurrence préalable à leur signature. »

N’ayant pas vécu cette période, quand j’ai rejoint le milieu publicitaire, un acteur de l’époque m’a expliqué que le BTP et l’industrie de l’eau, qui étaient, paraît-il, les plus visés par cette loi, avaient su faire un bon lobbying pour atténuer la loi dans leurs secteurs. L’industrie publicitaire ne s’était pas regroupée pour faire front, et la loi s’est appliquée à plein. On a alors assisté à la transformation, entre autres, du métier de centrale d’achat d’espaces publicitaires en agence media, ou autrement dit, de l’achat en gros vers l’expertise media.

La loi Sapin 1 s’applique toujours et la transparence dans les relations financières entre agences media, régies, annonceurs est la règle.

Pourtant, ce que l’on voit aux USA, a été cité par Pierre-Louis Fontaine, patron du digital et de la data chez Ford France que nous avons repris il y a quelques semaines dans notre article Parole d’annonceur sans langue de bois (boum). Il parlait bien de la France.

L’étude de l’UDA, il y a quelques années, sur la rémunération des annonceurs, parlait bien de soucis liés au digital, car c’est le digital qui a ré-ouvert en grand, la boite de Pandore, sur la transparence, et, à l’époque, les trading desks étaient montrés du doigt (vivement la prochaine étude).

La WFA a sorti le 7 juin un rapport sur la fraude digitale en annonçant, en hypothèse conservatrice , que la fraude digitale est susceptible de représenter plus de 50 milliards de $ d’ici 2025.

La loi Sapin 2 va bientôt sortir. Les annonceurs y attendent des précisions sur l’achat digital, les agences media ont du œuvrer aussi de leur coté.

En tous les cas, je ne puis que vous renvoyer à ce que j’ai déjà écrit sur le sujet du serpent qui se mord la queue.

Le torchon va-t-il brûler? L’étude ANA ne devrait pas tarder à être publiée.

Ça ne va pas arranger un des fondements dans des relations, la CONFIANCE. C’est triste.

Paroles d’annonceurs chez Viuz (BOUM)

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Mardi 10 mai a eu lieu la conférence « Nouvelles frontières du marketing » de Viuz. Comme à leur habitude, Patrick Kervern et Andres Menajovsky nous avaient préparé un beau plateau, pragmatique, digital et opérationnel. Une des très bonnes conférences de l’année et je suis objective (même s’ils m’invitent gratuitement!).

Quelques bonnes informations à retenir:

Selon Nick Leeder, le patron de Google France, MOINS DE 10 ANNONCEURS sont prêts en France à faire face à la déferlante mobile. Celle-ci s’annonce gratinée… aux USA, le nombre de visites en magasin a baissé de 50% entre 2010 et 2014 alors que le nombre de mètres carrés a augmenté. Cela en fait des parcours consommateurs à refaire, a réinventer. Au passage, sur votre mobile, vous vous servez en moyenne de … 4 applications c’est tout

Jérémie Moritz, global digital content de Pernod Ricard, coté au CAC 40 avec un patron qui est le plus jeune de tous 43 ans. Ils ont appris à dépasser leurs marques, pour élargir l’écoute, l’intérêt du/au consommateur dans le cadre d’expériences. 1/3 du budget marketing est consacré au marketing expérienciel.  Il faut sortir de l’écoute des marques et élargir aux expériences. Les métriques utilisées? un retour des métriques business d’acquisition, pas de « bullshit metrics » ou de « vanity metrics« ! (sic)

En parlant de métriques, un credo de Franck Lewcowicz de Quantcast qui nous a parlé de la spécificité française stupide, selon lui, le contact qualifié. Nous serions les seuls à rechercher ce type de contact intermédiaire entre le « je ne sais rien » vs « le vrai contact que j’ai acquis » . C’est tout aussi stupide, pour lui, que le last clic dans l’attribution.

Marie-Anne Gauly du Bon Coin nous a parlé, avec clarté et humour, du marketing de l’humilité qui est finalement la base du travail au Bon Coin. On peut ajouter aussi le « marketing de la mocheté » selon son fondateur (il suffit de voir la page d’accueil du bon coin pour en être convaincu!). Le marketing de l humilité c est respecter l’utilisateur, se remettre en cause tout le temps et avoir de l’humour. Belle définition! et celà prend tout son sens quand en avril 2015, ils se rendent compte que 50% de leur trafic vient du mobile, que leur site n’est pas fait pour cela, que leurs développeurs sont dans des projets autres.  STOP, a-t-il fallu à tous les développeurs d’arrêter leurs projets, et de mettre l’entreprise dans un ordre de marche différent en mixant des équipes développement avec les équipes produits. En 6 mois, le Bon Coin a renversé la vapeur et, même si les choses ne sont pas encore parfaites, le plus dur est fait et les utilisateurs ont été respectés. En 2016, 60% du trafic vient du mobile, 10% tablettes.

Un bel aphorisme de Stéphane Ambrosini, « Quand la complexité croit il faut éviter la complication » c’est la vision de Mediamath. Cool !

Ah, Adventori (j’aime beaucoup les interventions de Pierre Antoine Durgeat) pour qui avec l’arrivée de la micro segmentation, l industrialisation de la création devient une priorité et ce sont les annonceurs qui viennent consulter Adventori. Il y a 2 ans, c’est Adventori qui prêchait la bonne parole. Un nouveau métier est d’ailleurs en train d’émerger « le data scenarist » pour arriver à orchestrer l’ensemble des ces segments/créations. Ce métier émerge chez l’annonceur. Les agences rateraient-elles un tournant ?

Du micro en France, on est passé à la masse avec Ali Baba, le grand site de e-commerce chinois représenté par son DG France, Sébastien Badault, La Chine ne possède qu’1/4 des m2 consacrés à la distribution aux USA. Les chinois ne trouvant donc pas, physiquement, ce qu’ils veulent acheter, ils se tournent vers le e-commerce directement. C’est le saut qu’on fait les Kenyans avec le mobile par exemple. La consommation des moins de 35 ans en Chine est 2 fois plus forte que celle des plus de 35 ans. Le 11 novembre 2015, 69% des achats ont été faits via mobile, 13.3 milliards de transactions en 24h… 467 millions de livraisons en 24h….16 000 marques internationales ont participé. Les portes sont ouvertes pour le 11 novembre 2016 Mesdames et Messieurs les annonceurs.

Retour en France avec un sujet, a priori, moins dantesque, l’assurance avec Amélie Oudéa-Costera DGA d’’Axa  qui cite Bill Gates, « on sur-estime l impact du digital à 2 ans mais on le sous-estime à 10 ans » ! Pour elle, l’assurance n’est pas encore prise dans le grand tourbillon mais plus pour très longtemps. Métier ingrat ou finalement « L assurance, ça doit être parfait 10 minutes par an, on ne vous en demande pas plus ».

Le digital impose d’aller vers plus de simplicité, donc par exemple changer la façon de parler du métier car si l’utilisateur ne comprend rien, votre concurrence est à un clic. La simplicité c’est aussi être orienté UX (expérience utilisateur) pour faire comprendre en quelques clics ce à quoi vous êtes assurés. C’est encore cette simplicité qui doit permettre de mieux coller aux usages car on passe de la propriété à l usage, ça change tout. On passe aussi, en assurance, d’un monde de la donnée à celui du Usage Based Behavior (UBB?). On regarde votre comportement d’usage pour faire plus de prévention et vous accordez plus d’avantages, beaucoup plus vite qu’avant.

Un peu de Forrester avec des prévisions 2016, aux USA, d’1 million de casques de réalités virtuelles (VR). Et en 2020, 20 millions, c est finalement assez limité. Ah, autre info, les « bots » ne sont pas le futur des applications. Un bot, c’est des lignes de dialogue entre une vraie personne, vous, qui pose des questions, et un robot plein d’intelligence artificielle qui répond à votre demande. Le boom des Bots commence. Il est assez drôle de constater que toutes les images de Bots (fils de conversations homme/machine) présentées étaient des conversations qui devenaient « foireuses » ! (pas au point les Bots ?)

Le BOUM de la journée est venue de Laurent Laforest, directeur Europe e-commerce et digital L’Oréal Luxe qui faisait un retour sur le marketing des influenceurs.

A l’info comme quoi « 10% des internautes femmes des 18-34 ans sont abonnées à Enjoy Phoenix », le meilleur tweet est apparu « je suis sereine d’avoir atteint les presque 39.. ».

Mais le BOUM est venu de la phrase suivante « sur les moins de 30 ans, si vous voulez lancer un produit, pas la peine de faire de la presse, prenez des influenceurs ». Je n’avais jamais entendu un annonceur beauté prendre une position aussi forte contre la presse, media privilégié de ce secteur! Il a poursuivi avec « Le marketing de contenu est le seul marketing qui nous reste », il est jeune pourtant…

Une très belle phrase aussi chez Accor, Antoine Dubois, SVP communication, pour expliquer la bascule au social « Le contenu marketing c est comme un premier rendez-vous, si on ne parle que de soi, il n y aura pas de second rendez-vous! ». 

Céline Bouvier, directrice Marketing Coca Cola, nous a convaincu que demain elle arrêtait le digital ! Coca Cola a 130 ans et n’est pas « has been » du tout sur le sujet pour avoir créé, dès 2002, une cellule spécialisée digital. Ce qui s’arrête, c’est le digital pour le digital. En fait, aucune rupture technologique n’a changé les clés du succès : le produit, le produit, le produit…qui doit satisfaire l’humain. Un challenge, selon elle, aujourd’hui l’attention ! c est le Graal. Ceci m’a fait assez plaisir ! N’oubliez pas d’allez lire relire,, , et plus est encore à venir.

Enfin, une bonne interview Marc Feuillée, Président du Figaro (costume cravate) par Xavier Dordor, DG de CB News (costume cravate) où Xavier n’a pas, malgré tout, réussi à faire dire à Marc Feuillée s’il allait faire une offre sur ITélé.

Et pour terminer (en Kway) Adrien de Labastire, DG de Golden Moustache, a donné ses recettes pour faire une bonne vidéo web (5 secondes pour convaincre sur le web),  une écriture vidéo différente de celle de la Télévision. Je vous engage à y aller pour vous détendre, c’est drôle!

Merci à Viuz pour cette belle journée.

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La publicité digitale sans langue de bois par un annonceur (et BOUM)

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Le lieu: Palais Brongniart

Quand:13 avril 2016, 10H

Quoi: ATS Paris, bonne  conférence d’une journée sur tout ce qui est en « ic » comme programmatic. THE conférence sur le sujet.

L’homme: L’anti langue de bois, Pierre-Louis Fontaine, Head of digital media data chez Ford

pierrelouisfontaine

La circonstance: sur la scène, une interview de 20 minutes par une journaliste d’Offremedia.

Les propos d’un annonceur qui met 20% de son budget en programmatic et qui parle du marché en général et pas de ses agences en particulier.

1- « Les éditeurs sont étranglés »

Quand Ford met 100 € sur le marché, seulement 40€ se retrouve chez l’éditeur, le reste est pris par les intermédiaires. Avec 40€, l’éditeur ne peut s’en sortir. Il faut que les intermédiaires réduisent leurs marges (Les intermédiaires qui remplissent la salle à 80% s’étranglent). Ces 40€ poussent pas mal d’éditeurs à chercher de l’audience en plus pour, comme dans la fable, être plus gros qu’ils ne sont. Ces extensions d’audience cherchées et trouvées ne sont bien évidemment pas d’une propreté folle (euphémisme). Par conséquent, l’annonceur se retrouve à des endroits non choisis ou non qualitatifs et sature sa cible sans même le savoir, il « bourine »

2- « Relation agence et annonceur: toujours besoin de transparence dans la définition de la data, dans la source

Il est amusant de constater que le mot transparence évolue dans son contenu au fur et à mesure du temps.

Ici, la transparence concerne la définition de certaines data donc la clarté dans les sources d’information. Par exemple, pour lui, un intentionniste automobile a des définitions différentes d’un opérateur ou d’un éditeur à un autre alors qu’il ne devrait y en avoir qu’une, un cookie 30 derniers jours, donc récent, sur un vrai comportement automobile et pas autre chose, comme avoir cliqué sur un article sur le scandale Volkswagen! 

Pour savoir s’il est intéressant d’acheter telle ou telle donnée, il a prévu dans son budget des sommes pour tester et donc comparer les résultats d’une opération avec data vs la même opération en random. Si les résultats valent le coup, à ce moment là, il achète la donnée.

3- Faire un DMP (Data Management Platform) soi même, ça coûte de l’argent que l’on ne peut pas toujours justifier auprès de ses financiers

Avec moins d’1 million d’euros en programmatic, il faut laisser la DMP dans son agence. A 2 ou 3 millions d’investissements en programmatic, il faut internaliser. Cela coûtera un peu plus d’1 million d’Euros en achat d’espace, cela permettra d’économiser sur la marge de l’agence mais justifier auprès des financiers un poste plus de la technique n’est pas simple car on ne voit pas les économies chaque année.

4- l’agence ne paye pas assez les gens

Comme les agences payent les gens à 15% ou 20% de moins, les talents vont chez de Adobe ou d’autres. Donc un appauvrissement des compétences.

Pierre-Louis Fontaine reconnait que les annonceurs ne sont pas nets non plus, car, chaque année, au mieux, ils sont à rémunération égale avec leurs agences ou, le plus courant,  à une baisse de rémunération.  Du coup, les agences (pour mémoire, il parle du marché en général, pas de son ou ses agences en particulier) vont s’assurer d’autres « revenus »  par « kick back » en monnayant leur recommandation (pas transparent du tout ça! C’est la première fois que j’entends parler, en public, par un annonceur, de kick back ou tuyauterie en français).

Le modèle agence doit évoluer vite et fort. Si elle se dirige vers du consulting, il faudra plus de 10 ans avant que cela ne change. D’ici là, il faudrait que l’UDA et l’UDECAM s’entendent sur une révision au fond des relations.

5- L’achat programmatic augmentera si le ménage est fait!

Il faut arrêter les margoulins, les faux emplacements, le stacking de bannières, l’intrusivité (oh la croix qui n’apparaît pas pour fermer une pub, pas bien ça!). Il faut faire le ménage dans les inventaires, il faut être le plus propre possible.

6- le Graal c’est Facebook (remue-ménage dan la salle…)

Pour faire du ciblage cross canal,

  • le Graal c’est Facebook car les individus sont loggés et qualifiés, c’est propre et en plus il y a la performance.
  • Ensuite il y a le semi-loggés que l’on arrive à enrichir dans des DMP.
  • Puis les non loggés où il faut faire confiance aux éditeurs avec un niveau de contrôle très faible. Il faut alors s’équiper avec des Integral Ad Science par exemple pour mesurer la visibilité.

Cet homme avait des choses à dire.

A qui doit profiter le crime? Qualité de la publicité: Qui doit payer?

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L’IAB France a organisé un petit déjeuner le 8 mars 2016 sur les Adblocks avec la présentation d’une étude IPSOS exclusive et l’annonce de la création d’un Baromètre sur le sujet. Tant mieux!

Le chiffre à retenir:

30% des 16 ans & + en France utilisent un Adblock

Ceci renvoie à notre premier article sur l’attention publicitaire et sur l’évolution, à la forte hausse, du phénomène.

Vous trouverez dans la presse, des comptes rendus de ce petit déjeuner très intéressant, le message principal étant, l’adblocking n’est pas une fatalité mais un fait. Il faut faire avec, et donc changer notre façon faire de la publicité digitale.

il faut faire passer la qualité avant la quantité où comme l’a dit justement David Lacombled (Président IAB France)

Préférer l’INVENTION publicitaire

plutôt que l’INVASION publicitaire

Le propos, ici, est de parler d’une conséquence du phénomène des adblocks, la qualité de la publicité:

QUI DOIT PAYER POUR LA QUALITE DE LA PUBLICITE? ANNONCEURS? AGENCES MEDIA? EDITEURS?

Pierre Conte (Président de GroupM France) a d’ailleurs interpellé les annonceurs sur ce sujet, en citant, en exemple, le refus des annonceurs de payer les centimes de plus par impression publicitaire, dus aux coûts des outils de mesure de la visibilité publicitaire comme Integral Ad Science. La visibilité étant UN DES critères de qualité d’une campagne.

C’est un vrai sujet et tout le monde se renvoie la balle…

  • L’agence media souscrit à des outils de contrôle de la visibilité des annonces publicitaires (ce qui ne veut pas dire que c’est vu, bien sur) car c’est elle qui est la mieux placée pour juger de la visibilité sur l’ensemble d’une campagne publicitaire digitale. Est-ce à elle de payer ces coûts supplémentaires quand, selon elle, la rémunération ne fait que baisser et que le périmètre s’élargit?
  • Quand un annonceur fabrique son produit et achète des pièces pour le créer, le pre-requis est que la pièce soit de qualité, fiable. Le même raisonnement peut être appliqué à la visibilité des publicités. Ce n’est alors pas à l’annonceur de payer dans ces conditions.
  • Quid de l’éditeur (Publishers en franglais dans le texte). C’est lui qui vend de l’espace publicitaire qui n’est pas de qualité, c’est alors à lui de payer! Mais  comment voulez-vous qu’il puisse le faire quand l’agence media le prend à la gorge pour avoir des prix toujours plus bas et que le milieu se paupérise ? Cette paupérisation est au cœur des propos de Véronique Pican (Directrice Générale et Commerciale de Yahoo en France)

Alors sans solution? Les semaines qui vont venir nous le diront!

Mais, je pense que l’argent que les annonceurs dépensent déjà dans leur communication pour acheter des publicités qui ne sont pas vues, devrait servir, justement, à payer les éditeurs dans leur amélioration de leur produit via des tarifs plus élevés.

Sinon, quelques superbes citations issues de ce petit déjeuner:

Christophe Dané (Digitall makers): la répétition en matière publicitaire est un problème. Il vaut mieux passer une fois en Rolls devant sa concierge plutôt que 100 fois en 2 chevaux

Raphael de Andreis (Havas Media en France) : »une réunion sur les adblocks c’est comme une réunion pour les Alcooliques Anonymes, on sait qu’on boit trop mais on le fait quand même! »

Richard Menneveux (French Web entre autres): « il vaut mieux bloquer des annonceurs en amont et optimiser leurs publicités plutôt que laisser les utilisateurs le faire! »

Randall Rothenberg (IAB US): « Encryption must be an absolute necessity. Non encryption is a crime! »

 

 

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