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Brand safety : un faux problème ? une bonne nouvelle ?

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Tous les professionnels de la communication ont vu les menaces d’Unilever contre les GAFA , le 13/2/2018. Integral Ad Science, le 14/02/2018, publiait un nouveau livre blanc sur le sujet de la « brand safety ».

L’expression « brand safety » sur 1 an apparaît sur le web ou disparaît à la faveur d’annonce de start-ups, de conférences ou de déclarations d’annonceurs, 39 186 posts en 1 an.

A titre comparatif, l’expression « Fake news » atteint le nombre de 6 141 034 posts (source : Linkfluence),

La « brand safety », littéralement « la sécurité de la marque » (le fait qu’une marque n’apparaisse pas dans un contenu à problème) ne se pose pas (ou peu, il y a déjà eu et il y aura encore des bourdes!) sur les media classiques (on va encore dire que nous sommes vendus, … ah si c’était vrai…) mais est un problème du digital.

L’étendue du problème n’est pas non plus colossale, si l’on en croit IADS, 5% des impressions en France (3.7% UK, 7% Allemagne, 9.4% USA) sont concernées et classées dans 11 catégories par l’IAB et le MRC  que IADS a traduit et représenté en français (cf ci-dessous).

Finalement, l’on pourrait se poser les questions suivantes :

  • Ces contenus ont une audience, pourquoi ne pas vouloir toucher ces lecteurs ?
  • Ces spectateurs, lecteurs sont dans un contexte qu’ils ont choisi, pour la majorité d’entre eux, donc a priori extrêmement affinitaire avec ce qu’ils sont, ce qu’ils pensent donc un « écrin » parfait pour la bonne réception publicitaire.
  • Ces lecteurs, ces spectateurs sont aussi des consommateurs, donc un business potentiel

En résumé, peu importe, seule l’EFFICACITE compte. Ce point de vue est « entendable » et tenu par certains (mais si!).

Mais, quand on voit une marque à côté d’un contenu réprouvé par beaucoup, cela choque les annonceurs, les communicants en général.

 

Pourtant, nous devrions tous être contents de ces indignations ou chocs, CE SONT DES BONNES NOUVELLES.

Pourquoi ?

Cela montre que :

  • La communication sert à quelque chose

  • Les marques ont un capital image long à construire et rapide à détruire. Cette construction est due à la communication et l’usage, l’expérience, que les individus ont avec elles

  • Le lien entre la publicité et le contenu est reconnu de façon implicite.

  • Le contenant est Dieu, le contenu est roi

Que des bonnes nouvelles pour tous les communicants qui se posent les questions suivantes :

  • La marque media a un effet sur la publicité

  • Le contexte de la publicité a un effet sur son efficacité

  • Le contenu et la publicité sont liés

Tout le monde se pose ces questions, nous avons du mal à croire que personne (annonceurs, media, plateformes, régies) n’ai jamais investi quelques dizaines de milliers d’euros pour avoir des réponses (nous avons cherché à plusieurs reprises sans grand succès).

Embargo ? Frilosité ? Budget ?

Une bien belle étude à imaginer en tous les cas (nous sommes volontaires !)

En attendant, bravo au SRI pour le label Digital Ad Trust qui va bientôt sortir, en souhaitant vivement que les annonceurs, et leurs agences, aient des actions monétaires concrètes en faveur des labellisés.

La qualité, ça se paye.

Les annonceurs admettent qu’ils sont nuls en technologie publicitaire media!

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41% des annonceurs admettent qu’ils utilisent les « technologies media » (pour la publicité bien sûr) de façon peu efficace ou même complètement inefficace.

Tel est le résultat d’une étude menée en septembre 2017 par IDCOMMS, une société de conseil aux annonceurs (oh c’est bizarre…) auprès de 229 répondants du monde du marketing, des agences media, de l’achat, 77% des répondants sont Européens, 11% Etats-Uniens et 12% le reste du monde.

En réalité étude, une telle présentation signifie un questionnaire en ligne en anglais sur une base adresse que l’on ne connait pas…

Ces informations publiées le 20 novembre 2017 sont reprises dans bon nombre de media de langue anglaise.

Tout le monde se fiche, comme d’habitude, de la façon dont l’étude est construite, seuls les résultats comptent…Elle est peut-être très bien cette étude mais pourquoi ne pas dire la source des mails des répondants tout simplement. Quant à avoir de la nuance dans l’analyse sur, par exemple, l’expérience des annonceurs en la matière, rien.

Bref, si vous voulez la lire c’est là (en anglais).

Pourquoi en parler alors ? Pour partager un énervement sur la culture d’un résultat monté en épingle, c’est tout!

Et si on changeait la communication automobile? conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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« Des masses aux individus : comment faire vivre une marque ? », Bastien Schupp, VP Global Brand Strategy and Marketing, Groupe Renault (s’il y arrive, chapeau !).

Autrement dit, comment allouer au mieux ses budgets media pour ne plus arroser large mais viser les individus selon leurs moments d’intérêt ou non par rapport à la voiture.

4% des individus par an sont en phase d’achat d’un véhicule.

Le cycle automobile est de 3 ans et 86% des investissements communication sont faits sur la troisième année. Son but est de rééquilibrer les choses et de faire du 50/50 entre les 2 premières années et la dernière, et de passer de la prise de parole en masse à la prise de parole par individu pour suivre leurs moments de vie automobile.

Pour pouvoir y arriver, un plan 3 ans a été mis en place.

1ere phase : monter une structure data, programmatique, DMP dans tous les pays, et faire en sorte que ces DMP se parlent !

2ème phase : adapter le contenu aux circonstances. Du lourd (TV) du léger (réseaux sociaux). Il a fallu revoir les méthodes de collaboration avec les agences, en l’occurrence Publicis, pour savoir-faire, aussi, du léger vite et bien. Création d’une structure commune Renault-Publicis, réseau de freelances. L’excellence créative revient au premier plan pour ne pas faire que des créations de type « promo ».

3ème phase : changer l’achat media, pour passer d’une structure par voiture à une structure par audience. Il y a du boulot et il en loin pour l’instant.

Et pour que ces 3 phases soient atteintes il faut changer les mentalités de tous, y compris du management, et leur prouver que cela fonctionne.

Citations extraites d’interventions à la conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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 Pour la publicité, baisse de 40% de l’inventaire, une seule publicité par page. Ces -40% font mal au début… mais c’est pour le bien des annonceurs et donc du groupe le Monde au final

Laurence Bonicalzi-Bridier, Groupe Le monde

« La TV ne se digitalise pas, c’est la video on line qui se télévise ».

Jean Bellon Serre, Freewheel

« Remettre l’église au milieu du village. Qui est ma cible ? »,

« Faire la publicité utile pour nettoyer l’écosystème »

Yohann Dupasquier CEO Tradelab

« Le marché confond avoir de la data et avoir de la data de bonne qualité »,

« une donnée se collecte en pensant à son utilisation »

Raphael Fétique, Converteo

« La marque aujourd’hui doit être ce qu’elle fait plutôt que ce qu’elle dit », « Les marques devraient toutes avoir un seul objectif, déployer des services qui permettent de faciliter la vie des gens ».

Mathilde Lauriau Tedeschi, DG Fjord (Accenture)

« Quand les individus changent de vie, ils rangent leur vie »

Bastien Galibert, Directeur Régie SeLoger

« Une approche à la performance n’est jamais suffisante, un discours de marque reste indispensable »

« Il est de plus en plus impératif d’avoir un discours de marques que l’on soit startup ou grosse entreprise »

Jessica Delpirou, Directrice Générale, Made.com

« La disruption et l’innovation sont 2 choses distinctes. La disruption repose sur l’adoption des clients. »

Fabrice Aziza, Head of CRM & digital marketing, L’Or Espresso

« Si la communication est divertissante il y a un intérêt des individus. Il faut RETROUVER UN CONTRAT DE LECTURE AVEC LES INDIVIDUS DANS LE DIGITAL », Alexandra Mauraisin, Directrice adjointe de la marque, La Poste

Procter, 100 millions de dollars en moins, 59% de rescapés

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Mediaradar, société américaine qui commercialise un logiciel de tracking de la publicité digitale, a analysé le nombre de sites web sur lesquels Procter place (fait placer) de la publicité pour ses marques.

Regarder l’évolution de ce nombre entre 2016 et 2017 est intéressant car elle est emblématique des prises de position fortes énoncées en 2016 par Marc Pritchard (Chief Brand Officer).

Pour mémoire, 2016 a été l’année de la publication d’un rapport sur la transparence (…) dans l’industrie publicitaire et la « découverte » de l’étendue de la fraude en matière de publicité digitale.

Le constat fait, Procter est passé à l’action et un grand ménage a été opéré.

Ménage dans les contrats avec une baisse des overheads, de la rémunération de ses agences, de ses investissements publicitaires digitaux: 100 millions de dollars en moins sans que cela affecte sa croissance selon Procter.

Ménage dans les sites web sur lesquels les publicités sont placées comme le montre le graphique que nous avons fait.

Il est rare de voir de telles réductions mois par mois.

Au final sur la période janvier-août 2017 par rapport à la même période de 2016, une baisse de 20% du nombre de sites utilisés.

Et combien de commun entre les 2 périodes? 59%. 

Pour du ménage, c’est du ménage…

L’UDA sans langue de bois – (BOUM) conférence VIUZ, Marketing Remix, « Révolutions », 9 novembre 2017

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Jean Luc Chetrit, le nouveau Directeur Général de l’UDA (Union Des Annonceurs) est intervenu lors de l’excellente conférence VIUZ (Marketing Remix) le 9 novembre 2017, interviewé par Andres Menajovsky, co-fondateur de Viuz avec Patrick Kervern.

Quel plaisir de ne pas entendre de la langue de bois ! Ce qui figure entre parenthèses, en italique, n’est pas de JL Chetrit, mais de nous.

Aujourd’hui, les individus n’attendent plus rien de la publicité. C’est un constat d’échec.

Qui est responsable (coupable) ?

Le premier partenaire d’un annonceur doit être son agence, parfois (souvent ?), il y a des doutes car les agences, elles-mêmes, ont créé le doute. Pour qui travaillent-elles ? Elles doivent travailler pour une seule personne, leur client. Elles ne peuvent être acheteur et vendeur à la fois. Elles doivent choisir leur métier (bye bye les trading desks ????)

A la remarque d’Andres Menajovsky sur la faible rémunération et sur la conscience media chez l’annonceur, JL Chetrit a dit clairement, et c’est la première fois que nous entendions cela, que OUI l’ANNONCEUR EST AUSSI RESPONSABLE, car c’est le donneur d’ordre.

C’est maintenant à l’annonceur de reprendre la main pour redéfinir l’expérience publicitaire, pour redonner le goût de la publicité.

JL Chetrit a rappelé l’initiative « coalition for better ads » où 12 formats publicitaires vont être interdits, à partir du 1er janvier 2018, et recité les chiffres mentionnés dans le rapport WFA de 2016 (page 6) sur la fraude publicitaire : « Si rien n’était fait et qu’on reste sur cette tendance, nous pensons qu’en 2025 la fraude publicitaire digitale sera le deuxième revenu des activités criminelles dans le monde après le trafic de drogue ».

Tout le monde doit balayer devant sa porte !

Pour la rémunération des agences, son expérience de Procter était de fixer avec elles, un objectif de marge pour elles (il y a du boulot…).

Et les GAFA dans tout ça ?

Les GAFA ont plus de responsabilités que les autres car ce sont les plus gros et ils sont 100% technologiques. Pourquoi, par exemple, les GAFA poussent des publicités qui sont illégales en France?

 

Nous pouvons ajouter aux propos de JL Chetrit,  l’essor, selon Digiday, du nombre d’individus ayant mis, le titre de Chief Media Officer dans leur profil Linkedin (langue anglaise). Un renouveau? Une prise de conscience? Il est certain que lorsque l’argent disparaît cela fait réfléchir…

Il y a du boulot… en espérant qu’il ne soit pas trop tard (35% d’adblock).

Et si on changeait la mesure d’audience TV ? L’ATTENTION PUBLICITAIRE est mesurable, TVision le fait (aux USA)

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La bataille de l’attention est engagée, encore faut-il la mesurer!

Questions

Vous êtes un annonceur ou ses agences (media, création) ?

  • Quelle est la part de votre cible qui a porté attention à votre publicité ?
  • Quelles sont les émissions qui génèrent le plus d’attention ?
  • Mon spot a-t-il de meilleures performances d’attention que les concurrents ?
  • Comment se construit l’attention des individus au fur et à mesure des diffusions du spot ?

Vous êtes un directeur d’antenne ?

  • Comment se construit l’attention des individus au fur et à mesure des diffusions des diffusions des  bandes annonce programme ?

Obtenir les réponses à ces questions est une utopie ? Non une réalité, TVision fournit les réponses.

Comment?

La mesure de l’attention ?

Vous prenez le meilleur de ce qui est appelé la « computer vision science »

  • Skeleton tracking pour détecter une silhouette, donc une présence (comme le Kinect de Microsoft)
  • Face tracking pour connaître l’orientation de votre visage
  • Facial recognition pour savoir qui regarde
  • Eye tracking pour savoir ce que vous regardez

Ces mesures PASSIVES se font via une caméra spécifique TVision sur le(s) poste(s) TV dans des foyers.

La mesure de la diffusion ?

Ce qui est diffusé est détecté par le son du programme en fingerprinting (empreinte unique du programme) et comparé à une base de diffusion existante.

Auprès de qui ?

Aujourd’hui dans 8 grandes zones (Atlanta, Boston, Chicago, Dallas, Los Angeles, New York, Philadelphie, Seattle), 7 500 individus de foyers volontaires (11 500 en fin d’année 2017). TVision est aussi installé à Tokyo

Leur intimité est préservée car aucune image ou vidéo ne sort de chaque foyer, seulement des 1 et des 0 qui sont traités chez TVision.

Les indicateurs ?

La mesure d’audience de la Télévision en France aujourd’hui (et dans de nombreux pays) est « la présence dans la pièce où le poste est allumé ». On enregistre donc une Occasion De Voir (ODV), Occasion To See en anglais (OTS) et non une vision réelle.

Pourquoi alors ne pas compléter l’information à partir de la séquence suivante:

  • Durée du programme – Available Program Time
  • Durée du programme écoutable (le poste est allumé, le son est actif sur le programme) -Program Tune Time
  • Occasion de Voir (Individu présent et détecté pendant que le poste est allumé, le son du programme actif) – Person In View Time.
  • Regard sur le programme (via l’Eye tracking) – Eyes on screen time

On peut alors calculer :

  • Un indicateur de visibilité par programme (durée de présence de l’individu dans la pièce / TV allumée et son actif sur le programme)
  • Un indicateur d’attention (durée du regard sur le programme / durée de la TV allumée avec le son actif sur le programme))

Un cas?

 

Mc Donald’s au Japon en 2016 a constaté que la corrélation entre ses GRP TV et sa notoriété était de plus en plus faible (0.17). Après analyse des résultats d’attention de TVision et des GRP classiques, Mc Donald’s a fait modifier son media planning et a vu cette corrélation progresser très significativement.

Depuis Mc Donald’s

  • utilise l’indicateur d’attention comme KPI (indicateur de performance)
  • utilise l’indicateur d’attention comme indicateur de media planning pour maximiser la notoriété
  • demande à son agence media de comparer ses performances d’attention par rapport à ses concurrents

Des clients ?

  • ESPN, The weather Channel, Turner pour les diffuseurs
  • Procter, McDonald’s, Mars, Dunkin Donuts… pour des annonceurs

Quel que soit le coté (Diffuseur ou annonceur), ces indicateurs ne remplacent pas la mesure officielle (Nielsen) aux USA qui fait consensus depuis des années, mais ils les enrichissent dans le sens d’une plus grande efficacité grace à une meilleure compréhension des phénomènes via plus de qualitatif.

Conclusion

Il est intéressant de voir qu’avec la notion de visibilité, la mesure TV se rapprocherait du Web (nous reviendrons sur ce sujet).

Soyons pragmatique, le propos n’est pas de souhaiter le remplacement de la mesure d’audience de la TV (désolée pour le titre de cet article !) pour basculer vers un système de ce type.

Mais, pourquoi ne pas traiter le problème de façon « qualitative » sur un petit échantillon, voire une zone test, de façon à fournir les moyens,

  • aux diffuseurs, de faire un marketing antenne plus pertinent
  • aux annonceurs, d’être plus efficaces dans leur communication (création et media) donc plus rentables
  • aux agences media, de faire valoir leur expertise

Alors, les sociétés d’études qui s’y met ? Mediametrie ? Kantar ? Ipsos ? GfK ? Marketing Scan ? Iligo ? …

Nous connaissons la réponse de nombre d’entre elles  : « Qui finance ? »  Et? c’est comme cela que la France est devenue un petit pays dans le domaine des études (notre avis). Beaucoup de choses se passent aux USA, en Grande Bretagne, voire en Australie (pour ceux qui n’ont pas encore lu le billet sur la mesure d’attention en Australie, cliquez ici), là où il y a encore un peu d’argent pour avoir des vraies réponses à de vraies questions et faire gagner beaucoup d’argent aux annonceurs.

Merci à TVision pour les informations et les images fournies.

Pour ceux qui s’intéressent à l’attention,  voir ici  et ici.

Loi Sapin 2, commentaires

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 mind, lundi 20 février 2017

Loi Sapin : le décryptage du décret de reporting, ses conséquences pour le marché de la publicité en ligne, ses zones d’ombre.

mind Media analyse l’impact du texte à l’aide de spécialistes. En gras, les dispositions du texte, suivies de nos commentaires et ceux d’experts.

Décret n°2017-159 du 9 février 2017 relatif aux prestations de publicité digitale

Article 1

Le présent décret s’applique, pour l’application de l’article 23 de la loi du 29 janvier 1993 susvisée, aux prestations de publicité digitale entendues comme celles ayant pour objet la diffusion de messages sur tous supports connectés à internet tels qu’ordinateurs, tablettes, téléphones mobiles, téléviseurs et panneaux numériques.

Tous supports connectés à internet

Isabelle Le Roy (cabinet tracks&facts) : 

« On précise ici que les principes de la Loi Sapin de 1993 (relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procédures publiques, ndlr) sur la publicité s’appliquent aussi au digital, ce qui n’était pas formalisé clairement par la version originale. C’était implicite, mais beaucoup d’acteurs du digital en ont profité pour ne pas appliquer toutes ses composantes. Apporter cet éclairage est une avancée, mais pour quelques temps seulement… On parle en effet de “supports connectés à internet”, en les listant. Mais quid des objets connectés qui vont se développer, notamment ceux reliés à une station d’accueil, qui, elle, est reliée au web ? Et le décret s’applique-t-il quand on est hors connexion internet ? Autant de situations qui pourront créer de nouveaux problèmes d’application.”

Article 2

S’agissant des prestations de publicité digitale mentionnées à l’article 1er, à l’exception de celles définies à l’article 3 ci-dessous, le compte-rendu communiqué par le vendeur d’espace publicitaire à l’annonceur précise la date et les emplacements de diffusion des annonces, le prix global de la campagne, ainsi que le prix unitaire des espaces publicitaires facturés. Les sites ou ensemble des sites internet sur lesquels les annonces sont diffusées peuvent être regroupés en fonction de leur nature ou de leurs contenus éditoriaux. Le prix global de la campagne, ainsi que le prix unitaire des espaces publicitaires facturés

Note de mind Media :

L’article 2 concerne le gré à gré. On précise ici que sur le digital hors programmatique, le vendeur doit fournir, comme sur les autres médias, un compte-rendu complet sur la campagne, insertion par insertion, intégrant le coût unitaire des espaces facturés. C’est ce que demande l’UDA pour déterminer le coût initial. Ou l’ensemble des sites internet

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“Si l’annonceur achète un package, le vendeur fournira-t-il un compte-rendu de sa composition, ou seulement pour l’ensemble ? Par ailleurs, tous les formats n’ont pas les mêmes noms ou tailles : comment les rapprocher ? Cela va dans le sens de l’harmonisation des formats sur laquelle travaille l’IAB US. Les éditeurs devront adapter leurs formats publicitaires.”

Article 3

Pour les campagnes de publicité digitale qui s’appuient sur des méthodes d’achat de prestations en temps réel sur des espaces non garantis, notamment par des mécanismes d’enchères, pour lesquelles les critères déterminants de l’achat sont le profil de l’internaute et l’optimisation de la performance du message, le vendeur d’espace publicitaire communique à l’annonceur un compte-rendu comportant au moins les informations suivantes : 

1° Au titre des informations permettant de s’assurer de l’exécution effective des prestations et de leurs caractéristiques :

a) L’univers de diffusion publicitaire, entendu comme les sites ou l’ensemble de sites internet qui peuvent être regroupés en fonction de leur nature ou de leurs contenus éditoriaux ;

b) Le contenu des messages publicitaires diffusés ;

c) Les formats utilisés ;

d) Le résultat des prestations au regard du ou des indicateurs de performance convenus lors de l’achat des prestations, tels que le nombre d’affichages publicitaires réalisés (par exemple « impressions », « pages vues »), le nombre d’interactions intervenues entre l’internaute et les affichages publicitaires (par exemple « clics », « actions ») ou toute autre unité de mesure justifiant l’exécution des prestations ;

e) Le montant global facturé pour une même campagne publicitaire et le cas échéant tout autre élément, convenu avec l’annonceur, relatif au prix des espaces ;

Un spécialiste du programmatique :

“L’article 3 vise à mon sens les trading desks d’agences non transparents, ayant parfois le statut ou la position de régies (c’est le cas d’Affiperf chez Havas et d’Amnet chez Dentsu Aegis Network, ndlr) au sein des groupes de communication. Il faut cesser avec ces organisations horizontales, les activités programmatiques doivent être pleinement réintégrées dans les agences, comme l’a fait récemment Publicis Media, ou GroupM depuis toujours. C’est plus clair et plus sain, pour garantir plus de transparence sur l’activité de mandataire auprès de l’annonceur et les compte-rendus : sur le prix et la qualité de l’espace, le taux de marge, le prix des outils programmatiques et annexes…”

Le vendeur d’espace publicitaire

Note de mind Media : 

L’article 3 concerne le programmatique. Il indique que le reporting doit être effectué à l’annonceur par le “vendeur d’espace”. Tout l’enjeu va être de déterminer ce qu’est un vendeur sur la chaîne programmatique, alors que de nombreux intermédiaires occupent ce rôle. Sur quel(s) vendeur(s) reposera l’obligation d’information à l’annonceur ? La régie ? Le trading desk ? Le SSP ? Le DSP ? La possibilité, un temps envisagé, d’introduire un statut d’acheteur-revendeur ne figure pas dans le décret car il contredirait la Loi Sapin. Dans une lecture littérale du décret, il n’y a qu’un seul type de vendeur : la charge du reporting incombe à l’éditeur et sa régie. C’est d’ailleurs ce qu’estime l’UDA. Difficile à accepter pour les éditeurs et le SRI, lequel prend déjà position sur une définition plus large, qu’elle estime “pragmatique”. Les acteurs ont dix mois pour en discuter avec le ministère de l’Économie et des Finances (et son organe compétent, la Direction générale des entreprises) qui doit publier une circulaire d’application avant le 1er janvier 2018 pour préciser ce décret. Les discussions pourraient être moins consensuelles que celles de ces deux dernières années.

Un spécialiste du programmatique :

“Les difficultés d’applicabilité de la Loi Sapin au programmatique restent entières. Le décret n’apporte effectivement pas de réponses aux questions que le marché se pose : les SSP et les DSP sont-ils des vendeurs d’espace ? Et les ad-exchanges ? D’un point de vue contractuel, ils se présentent comme de simples intermédi-ires, mais dans la pratique, ils agissent comme des vendeurs d’espace. Je rappelle au passage que la Loi Sapin interdisait déjà d’être à la fois vendeur d’espace et acheteur, elle n’est simplement pas respectée sur le digital. Mais aucun annonceur ne va aller en justice, c’est trop de temps et d’énergie perdus”.

S’assurer de l’exécution effective des prestations

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“C’est ce à quoi servait la pige à ses débuts en presse. De même pour les services de contrôle de diffusion interne en agence média. Il y avait par exemple des suspicions sur la diffusion des spots chez les Indépendants en radio. Que c’est triste d’en être encore là !” “Mais quid des créations adaptées à l’individu avec le principe de la dynamic creative optimization (CDO) ? Quelle création va servir de référence pour le contrôle et le reporting ? »

Le montant global facturé

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“Qu’appelle-t-on exactement “montant global facturé (…) relatif aux espaces” ? Uniquement l’achat média ? La data nécessaire est-elle liée ? Le temps passé à programmer la campagne aussi ? Il faut fournir le CPM ou le CPM chargé?”

2° Au titre des informations permettant de s’assurer de la qualité technique des prestations :

a) Les outils technologiques, les compétences techniques ainsi que les prestataires techniques engagés dans la réalisation des prestations ;

b) L’identification des acteurs de conseil, distincts des prestataires de technologie numérique, impliqués dans la réalisation des prestations ;

c) Les résultats obtenus par rapport aux objectifs qualitatifs définis par l’annonceur ou son mandataire avant le lancement de la campagne tels que le ciblage, l’optimisation, ou l’efficacité ;

S’assurer de la qualité technique des prestations

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“L’ensemble de ce paragraphe est destiné à apporter plus de transparence dans le travail des acteurs de la chaîne de l’achat média, c’est forcément très positif !”

3° Au titre des informations sur les moyens mis en œuvre pour protéger l’image de la marque de l’annonceur, toutes les mesures mises en œuvre, y compris les outils technologiques, pour éviter la diffusion de messages publicitaires sur des supports illicites ou dans des univers de diffusion signalés par l’annonceur comme étant préjudiciables à l’image de sa marque et à sa réputation ; Des informations sur les moyens mis en œuvre pour protéger l’image de la marque

Note de mind Media : 

C’est la consécration des outils d’adverification et de qualité média, tels qu’Integral Ad Science, Adloox, AppNexus/Alenty ou Meetrics, et de leur importance pour les annonceurs. 

4° Le cas échéant, les conditions de mise en œuvre des engagements souscrits dans le cadre de chartes de bonnes pratiques applicables au secteur de la publicité digitale. En outre l’annonceur pourra avoir accès aux outils de compte rendu mis le cas échéant à la disposition du mandataire. 

Dans le cadre de chartes de bonnes pratiques

Isabelle Le Roy (tracks&facts) :

“Ce point renforce le crédit apporté aux recommandations, chartes et labels qui sont en place ou vont l’être. On pense notamment aux recommandations de l’IAB US, qui sont en passe d’évoluer, mais aussi au label SRI-Udecam qui est annoncé pour la fin du premier semestre, ou aux chartes entre régies, agences et annonceurs.”

Article 4

Les dispositions du présent décret ne s’appliquent pas aux vendeurs d’espaces publicitaires établis dans un autre Etat membre de l’Union européenne ou partie à l’Espace économique européen lorsqu’ils sont soumis, en application de dispositions du droit national de cet Etat, à des obligations équivalentes en matière de compte rendu.

Note de mind Media : 

C’est un point qui interroge. On sait que les autres pays n’ont pas de texte légal aussi strict et spécifique à la publicité en ligne que l’est la Loi Sapin en France. Quid du terme “obligations équiva-
lentes en matière de compte-rendu ?”

Un annonceur :

“C’est confus. Est-ce à dire que des vendeurs d’espaces basés à l’étranger pourront se prévaloir d’obligations de compte-rendu alternatives moindres dès lors qu’une disposition juridique existe, même minimaliste ? Ce principe peut encourager certaines régies ou agences à centraliser leurs activités programma tiques dans un autre pays que la France où la loi et le cadre juridiques sont plus flexibles. Les régies françaises seraient encore les dindons de la farce.”

Article 5

Les dispositions du présent décret sont applicables le 1er janvier 2018.

Note de mind Media :

“Cela accorde un peu plus de dix mois au marché français pour s’adapter, mais aussi pour préciser le sens du texte. Une circulaire d’application devrait en effet détailler la mise en œuvre de ce décret et pourquoi pas apporter des réponses : qui sont les vendeurs d’espaces sur la chaîne programmatique et qui ne l’est pas ? Faut-il distinguer les vendeurs d’espace des vendeurs de prestation ? Quel niveau de détails le reporting à l’annonceur doit-il contenir et sous quelle forme ?”

Un annonceur :

“J’ai du mal à comprendre ce texte. Les régies françaises ont visiblement perdu la première étape des discussions. Le texte fait peser sur elles toute la responsabilité du reporting. J’ai du mal à concevoir comment elles pourront répondre au niveau de détail demandé sans accès aux informations. En parallèle, il y a très peu de nouvelles obligations pour les agences en qui concerne la responsabilité de l’environnement média, la délivrabilité des campagnes, la garantie de diffusion, etc. À mon sens, il y a peu d’avancées pour les annonceurs, c’est la validation de pratiques du marché.”

Un spécialiste du programmatique :

“Les motivations qui ont justifié de préciser la Loi Sapin sont évidemment bonnes, mais je ne pense pas qu’une loi puisse résoudre des questions aussi complexes que celles que pose le marché de la publicité en ligne : la loi sera nécessairement inadaptée, imprécise ou en retard. Et le niveau de détail demandé ici dans les compte-rendus sera d’ailleurs inapplicable. La réponse se situe plutôt à deux niveaux : en haut, il faut que les différents acteurs représentatifs du marché travaillent ensemble, se mettent d’accord et établissent des bonnes pratiques. En bas, la solution est contractuelle, pas légale : il faut que l’annonceur mette en place des méthodes de travail et des engagements clairs dans ses contrats avec les agences.” 

Jean-Michel De Marchi

Les annonceurs doivent faire du vCPM le standard du marché !

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Ci dessous notre Tribune publié dans Mind (03/01/2017)

Et si on changeait de standard ? L’être humain a besoin d’unités de mesure communes pour avoir des repères, comprendre et objectiver les choses, échanger, bref, se simplifier la vie. A ces unités de mesure communes sont souvent associés des prix pour que l’on apprécie la valeur de tel ou tel objet ou de telle ou telle proposition : le prix au kilo, par exemple.

Le CPM n’est plus un langage pertinent 

Le marché publicitaire ne fait pas exception. Les trois parties concernées par l’achat d’espace publicitaire – annonceurs, agences médias, supports médias – ont adopté un langage et des références communes avec, par exemple, le coût au GRP, ou encore le coût pour mille contacts. Internet n’a pas échappé à cette règle et le CPM, le coût pour mille affichages (des impressions publicitaires) y règne en maître quasi-absolu, même s’il en existe quelques autres (coût par clic, coût par lead…).

La technologie évolue tellement vite que l’on voit se dégrader la qualité média avec, entre autres, la fraude et l’encombrement publicitaire. La profession s’en est saisie et les initiatives surgissent, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis : citons le label qualité à venir du SRI et de l’Udecam en France, et la TAG (Trustworthy Accountability Group) aux Etats-Unis,

Personne n’ose le dire clairement…. ou pas très fort. Pourtant, le CPM ne remplit plus aujourd’hui sa mission de standard et de langage commun entre les acteurs de la publicité en ligne. A quoi sert un coût pour mille très bas quand la publicité n’est pas vue (présentée, plus précisément) par un humain ? Pourquoi appliquer ce seul étalon sur l’ensemble des pages d’un site, alors que le comportement internaute n’est pas le même en haut de page, au milieu, et en bas ? Même à un prix faible, c’est trop cher !

Le VCPM doit devenir aujourd’hui le standard, le mètre étalon. Certes, il n’est pas parfait lui non plus. Les critères de visibilité fixés par le Media rating council (MRC) aux USA sont sûrement trop bas, mais il a le mérite d’exister, tel qu’il est, et il garantit aux annonceurs, aux agences médias et aux éditeurs, un niveau minimum de qualité qui n’existe pas sans lui.

Comment changer de standard ? La réponse est relativement simple : il suffit de le décider ! Les seuls décideurs en la matière sont les annonceurs puisque leurs investissements alimentent et « font » le marché publicitaire. Ils doivent accepter et faire accepter des offres faites seulement en VCPM.

Les directions générales des annonceurs doivent agir

Ce n’est surement pas facile du coté des annonceurs quand le coordinateur média court après le temps car son équipe est plus que réduite, que son poste, comme les investissements publicitaires, est souvent remis en cause, que sa direction des achats ne veut comprendre que les coûts bas, que… il y a tous un tas de justifications et de prétextes, bons et moins bons.

Les directions générales des annonceurs doivent se saisir, positivement, du sujet pour éviter que ces coûts bas de la publicité en ligne soient des coups bas pour les marques.

Ce n’est pas impossible si l’on en croit l’intervention de Nadia Leroy, la directrice média, digital et consommateur de L’Oréal France, qui s’est exprimée lors du colloque de l’IAB France le 22 novembre. Elle a mis en avant, les cinq clés du travail effectué par L’Oréal pour la qualité média digitale :

  • La mobilisation de tous, y compris du PDG, Jean-Paul Agon
  • La bonne compréhension des enjeux et des mécanismes, pour arriver à 100 % de campagnes auditées
  • La machine ne suffit pas, il faut de l’humain
  • Le réinvestissement des 20 % de budget économisé – et qui serait parti dans les limbes d’internet – en vraie publicité, pour des vrais gens.
  • La création de guidelines
  • La sixième et dernière étape sera, si les annonceurs le décident, que le VCPM devienne le standard dans leur achat média digital.

 

En agence média, on comprendra alors que le VCPM est un standard et non pas un objectif (KPI). Les éditeurs de logiciel ne proposeront plus qu’une case à cocher, le VCPM, et non pas deux comme aujourd’hui. Les éditeurs établiront des offres en VCPM qui seront mieux construites et dont le prix sera forcement plus élevé que celle du CPM aujourd’hui, car la qualité, il faut le rappeler, cela a un prix. L’internaute lui-même sera plus satisfait et résistera, un peu plus, à la tentation de l’adblocker, car ses pages consultées ne seront plus un « sapin de « noël ».

Finalement, la loi du VCPM, c’est facile à faire et à être mis en place. Et le retour, pour les annonceurs, est immédiat.

Mesdames et messieurs les annonceurs, si votre argent vous intéresse, passez vite au vCPM!

http://www.mindnews.fr/articles/les-annonceurs-doivent-faire-du-vcpm-le-standard-du-marche.8480.html

Si vous voulez lire la même chose sur un ton plus humoristique « Allo le standard? « Bonjour! CPM, à votre service »

L’étude « Rémunérer ses agences » est parue

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L’UDA a confié à CSA Research et à tracks&facts (auto promo) la réalisation de la 4eédition de sa grande enquête auprès des annonceurs sur la rémunération de leurs agences-conseils en communication et de leurs agences médias.

Cette étude, outil indispensable aux annonceurs et à leurs agences, permet de disposer d’importants points de repère sur les structures et niveaux de rémunération pratiqués sur le marché.

Quelques questions auxquelles le rapport permet de répondre :

  • quels sont les niveaux moyens de rémunération des agences-conseils en communication ?
  • comment évoluent les rémunérations des agences médias ?
  • quels sont les modes de rémunération les plus pratiqués par les annonceurs ?
  • l’intéressement est-il plus utilisé pour les agences-conseils ou pour les agences médias et quels sont les critères les plus couramment retenus ?
  • quel est le rythme des appels d’offres et quelles sont les raisons qui les motivent ?

Commandez dès maintenant le rapport écrit de l’enquête et bénéficiez de la présentation des résultats à l’UDA, réservée aux souscripteurs.

Contacts : Didier BeauclairAnne Langer

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